Combats de coq

Combats de coq

Combat de coqs

Combat de coqs à Hell-Bourg, à la Réunion.

Le combat de coqs est une discipline qui consiste à faire s'affronter deux coqs préparés aux combats sur une aire prévue à cet effet appelée gallodrome.

Cette pratique très ancienne est devenue très controversée en raison des mutilations que subissent les coqs tant et si bien qu'elle est interdite dans de nombreux pays. Elle reste néanmoins très populaire dans différentes régions du globe et fait l'objet de paris légaux ou illicites.

Sommaire

Histoire

Le combat de coqs est aussi vieux que la domestication du coq sauvage. Le coq sauvage Gallus gallus aurait été domestiqué en asie pour ses qualités belliqueuses. Cela date de la sédentarisation des premiers agriculteurs dans ces régions. D'Asie, la pratique s'est répandue en Europe grâce aux Grecs, aux Romains et aux Phéniciens. Il eut beaucoup de succès en Grande-Bretagne, en Irlande, en Espagne, dans les Flandres (belge et française). Il fut tellement populaire en Angleterre ,notamment dans l'aristocratie que Cromwell décida de l'interdire pour éviter les rassemblements des royalistes autour des "pits", arènes. D'Europe, il fut exporté aux États-Unis par les Anglais et Irlandais, au Brésil par les Portugais et dans le reste de l'Amérique latine par les Espagnols. Aux États-Unis, il fut pratiqué par les premiers présidents et fut tellement populaire que l'aigle américain fut préféré de justesse au coq de combat comme symbole national. Certains lui reprochaient de rappeler le colonisateur anglais puisque bon nombre de souches de coqs de combat provenaient d'Angleterre. L'Afrique l'a moins connu, mis à part Madagascar où il fut amené par les Merina de Malaisie et par les commerçants arabes. En Asie, il reste très pratiqué sauf bien sûr par les peuples nomades. En France, il est autorisé dans les localités où la tradition est ininterrompue, c'est à dire dans une vingtaine de gallodromes des départements du Nord et du Pas-de-Calais et dans ceux des Dom-Tom. À noter que le mot « gallodrome » utilisé dans la loi, est traduit par « pitt » dans les Antilles et « rond » à la Réunion. La même loi réglemente les courses de taureaux.

Combat de coq et sociologie

Combat de coqs dans un temple balinais.

La domestication du coq sauvage (Gallus gallus) est apparue dès que l'homme s'est sédentarisé en Asie. De cueilleur-chasseur, il est devenu agriculteur. De nomade, il est devenu sédentaire. La domestication des volailles allait lui fournir des œufs et de la viande. Mais surtout cela lui permit de s'identifier à cet animal qui lui ressemblait tellement. Comme lui, il est bipède. Il a un dimorphisme sexuel bien marqué. Il apprécie les céréales tout en étant omnivore. Il défend sa famille contre les prédateurs. Et finalement, il combat avec les semblables de son sexe pour s'approprier un territoire et une ou des femelles. En organisant des combats de coqs, les premiers agriculteurs trouvaient un moyen de réguler les conflits entre eux par l'intermédiaire de leurs coqs. L'agriculture avait permis à l'homme d'avoir une abondance de nourriture mais aussi lui imposait de vivre nombreux sur un espace réduit. Les conflits virils à l'intérieur de la communauté pouvaient présenter un danger. Il fallait orienter, sublimer cette agressivité sans qu'elle ne nuise à la communauté. Les hommes d'une communauté ne pouvaient s'entretuer. Une solution était un sport ritualisé, telle que la lutte. Une solution encore plus efficace fut le combat de coqs qui permettaient aux propriétaires de s'affronter quels que leur force physique ou leur âge, et sans risquer d'estropier un membre de la communauté.

Les Arts et les combats de coq

Peinture

L'arène de combats de coq de William Hogarth 1759 [1]

Le combat de coq de Jean-Léon Gérome 1847.

Le combats de coq en Flandre de Remy Cogghe 1889 [2]

Combats de coq de Melchior de Hondecoeter[3]

combats de coq de ZHAO Jutang[4]


Livre

Les deux coqs de Jean De La Fontaine extrait de Fables, Livre VII[5]

Drapetomania ou le combat de coq d'Archibald d'Arsenic [6]

Sculpture

Le combat de coq en bronze signé H.Thomas [7]

Autres

Tableaux de sable combats de coq à Tahiti[8]

Pratique moderne

En 2008, 27 pays[9] autorisent ou tolèrent l'organisation de combats de coqs.

C'est le cas en France où cette pratique est toujours autorisée dans le Nord-Pas-de-Calais, à la Réunion, aux Antilles françaises ou encore en Polynésie française, mais aussi en Écosse, aux Canaries, au Mexique, au Pérou, à Porto Rico, en République dominicaine, à Cuba, aux îles Vierges américaines, à Guam, aux Philippines. Les combats de coqs sont interdits en Louisiane depuis août 2008[10].

Elle consiste à mettre deux coqs dans une sorte de ring circulaire au centre d'une salle appelée gallodrome. Les deux coqs, suivant leur instinct, se battent, des paris étaient faits sur le vainqueur. Dans un espace plus grand, les coqs qui ne sont pas des coqs de combats, donc de basse-cour, fuiraient dès qu'une blessure importante leur est infligée par leur adversaire, mais dans le ring, les coqs de combats, issus de sélection génétique rigoureuse, se battent longtemps, ce qui peut entraîner de graves blessures ou la mort.

Cette pratique est actuellement devenue marginale en France mais elle subsiste dans certains pays d'Asie, où, support de paris, elle constitue un véritable secteur économique avec sélection génétique des animaux, voire dopage. Les coqs sont parfois dotés de lames aux pattes pour blesser ou tuer leur adversaire.

Au Canada cette pratique est strictement défendue et les personnes prises en défaut peuvent être accusées d'avoir infligé des sévices inutilement aux animaux.[11][12]

Pérou

Gallonavajeroperuano.jpg

Au Pérou elles sont permises; le spectacle est réalisé dans les Colisées, lesquels ils ont pour une atmosphère principale à une arène en sable en accédant à cela au moyen de trois recettes (le Juge, une droite et une main gauche); les coqs sortent de ci-mentionnés avec ses careadores respectifs, et le juge a pour un élément principal de confrontation une table en bois. Les championnats au Pérou sont divisés en deux : les Championnats d'à le Bec et l'éperon avec un coq avec des caractéristiques semblables de pays Américains et, des championnats au Couteau dont le poids et une grandeur du coq diffère des antérieurs, en étant un championnat au libre poids, dont le coq lui donne le nom de Coq Navajero Peruano, en utilisant une arme de l'acier, et dont les championnats plus importants se trouvent dans le Département de Lima (le Colisée le Sandia, le Colisée Le Rosedal, le Colisée Abraham Wong, le Colisée Je Circule Gallístico du Pérou et Colisée le Valentino de l'Association d'Éleveurs de Coqs au Couteau au Pérou) [13]

Les coqs

Les coqs de combat sont d'une variété infinie. En fonction des règles employées et des régions, ils peuvent avoir un poids allant de 1 kg à 6 kg. Au cours du combat, des affiches présentes autour du gallodrome indiquent la catégorie de de coq combattant: SL=Super Léger; P=Petit; M=Moyen; G=Gros; SG=Super Gros. Toutes les couleurs existent. Et ils peuvent être catalogués en trois types. Le coq de type vitesse est sélectionné pour les combats avec des ergots artificiels en métal, soit une lame ou une pointe. Le combat ressemble à un duel à l'épée. Il est très court et expéditif. Le coq de type endurance est sélectionné pour le combat avec l'ergot émoussé ou recouvert de bandes de tissu ou d'un capuchon. Le combat ressemble à un combat de boxe. Le combat est long et l'issue est habituellement l'abandon ou le KO. Le troisième type est le type intermédiaire. Le combat se fait avec l'ergot naturel pointu ou avec un ergot artificiel lui ressemblant.
Les coqs de vitesse sont des coqs très emplumés alors que les coqs d'endurance ont des plumes courtes et collées au corps. A la Réunion, les combats se font à l'ergot naturel. Les coqs pèsent de 2,8 kg à 4 kg. En Polynésie, également à l'ergot naturel mais les coqs sont plus légers: autour de 2,2 kg. Dans les Antilles, soit à l'ergot naturel, soit à l'ergot de métal. Poids autour de 1,5 kg. Dans les Flandres, très majoritairement à l'ergot de métal. Poids de 4 kg à 5 kg. Marginalement avec des capuchons en plastique lors de combats de cockboxing. Poids de 3 à 4 kg.

Caractéristiques des coqs de combat

Tous les coqs de combat possèdent comme qualité commune, la ténacité au combat. Cette capacité de résister à la douleur alliée à la volonté de battre son adversaire, existe chez leur ancêtre sauvage mais par sélection elle est plus marquée chez les races de combat. Elle est cependant variable d'une race à l'autre, d'une souche à l'autre et d'un sujet à l'autre. Dans les souches les plus combattives, elle se manifeste chez les poulets dès 6 semaines et chez les poules. Pour les coqs de combat de vitesse, les autres qualités sont les qualités d'un escrimeur : l'explosivité et la coordination.
Le style de combat le plus courant est le combat de face sans prise de bec, le coq s'élevant le plus haut ayant un avantage.
Un autre style, plus prudent, consiste à esquiver par quelques pas de côté la charge adverse et de riposter au moment où l'adversaire touche le sol. Quel que soit le style, en combat de vitesse, la cible principale est le corps. Pour les combats d'endurance, les qualités sont celles des boxeurs: la force, la précision, l'endurance, la résistance aux coups, la coordination. Les styles sont plus variés et dépendent de la taille réglementée de l'arène qui peut varier de 1,5 m à quelques dizaines de mètres. Les grands espaces permettent à certains coqs de se battre par escarmouches: ils frappent quelques coups puis s'éloignent. D'autres se battent de face soit en se collant à l'adversaire, soit sans se coller et alors le coup peut être donné sans prise de bec ou soit en reculant légèrement après chaque coup. Dans les styles de corps-à-corps, certains coqs passent soit sous l'aile, soit sous les pattes. D'autres essayent tout en luttant de contourner l'adversaire ou de pousser à la base de son cou pour le fatiguer. Le but est habituellement de donner un maximum de coups et de ne pas en recevoir.

Préparation des coqs au combat

Les coqs de combat commencent leur carrière à un âge qui dépend de leur souche. En général, plus le coq est petit et plus il est précoce. De plus, un coq d'endurance aura une maturité plus lente qu'un coq de vitesse. Pratiquement, un coq espagnol de 1,5 kg sera au combat à 10 mois et un coq indien d'endurance de 6 kg à 2 ans. La préparation physique sera aussi différente en fonction de son utilisation. Pour l'endurance, la préparation sera nettement plus longue. Cette préparation est celle d'un boxeur. Cela commence par de la course et des exercices de musculation, et est suivie par des combats d'entraînement avec les ergots recouverts d'un matériau absorbant les chocs, pour éviter les traumatismes inutiles. La base de la nourriture consiste en céréales et diffère en fonction des régions: les Américains utilisent le maïs, les Européens l'avoine et le blé, les Indiens le millet et les Asiatiques le riz.

Un coq qui fonce aveuglément sur ses congénères, et même sur sa propre image reflétée dans un miroir, prouve-t-il ainsi qu'il appartient à une race à part ? Ces manifestations agressives extrêmes sont le résultat d'une sélection, de conditions particulières d'élevage et d'un entraînement. Les coqs domestiques ou sauvages se battent entre eux, certes, à des occasions spécifiques : lorsqu'il s'agit de préserver leur place au sein d'un groupe, par exemple. Mais ni plus ni moins que d'autres animaux. Les penchants belliqueux des coqs dits « de combat » sont l'effet d'une évolution provoquée qui a fini par entraîner des modifications génétiques. On peut encore accentuer leur agressivité par des moyens biochimiques (injection d'hormones mâles) ou par des méthodes d'élevage. L'isolement, notamment, modifie chez l'animal la notion d'espace vital individuel et lui fait perdre ses capacités de communication ritualisée. Or la violation de cet espace et le changement d'environnement (dimensions réduites du « parc » où il se bat, lumières, bruits de la foule) suffisent à le plonger dans un état de stress et à provoquer une forte sécrétion de corticostérone qui le rend particulièrement intolérant. Se sentant menacé, il attaque. Enfin, en le faisant se mesurer à des coqs domestiques dont il viendra facilement à bout, on peut lui donner un « moral de vainqueur ».

Logement

Traditionnellement, les œufs sont couvés par une poule. Les poussins sont élevés en liberté sous la conduite de la couveuse. Les mâles sont séparés plus ou moins tôt en fonction de leur souche, parfois dès 6 semaines alors que pour d'autres souches moins belliqueuses, cela peut attendre 7 mois tout en gardant, néanmoins, un coq adulte pour mettre de l'ordre dans le groupe. Chaque jeune coq est isolé dans une volière, dans un cageot, ou dans une panier tressé en claire-voie et en forme de cloche. Dans ces deux cas, chaque coq est relâché dans un plus grand espace tous les jours. Selon les coutumes locales, le coq sera sans poule, avec une poule ou avec un petit groupe de poules.

Bibliographie

  • Le Génie des combats de coqs, J. de Witt, Didier et Cie, 1868.
  • Coqs de combats et combats de coqs dans le Nord et le Pas-de-Calais, Roger Delannoy, Foulon, 1948.
  • Combats de coqs en Polynésie française, Jean Vonsy, École Nationale Vétérinaire, 1975.
  • Les Pitts et combats de coqs aux Antilles, Yves-Marie Séraline, Désormeaux, 1978.
  • Combats de coqs, Olivier Danaë, ACCT-L'Harmattan, 1990.
  • « Dominicans Say Cockfighting Is in Their Blood », Kathie Thomas, The New York Times, 13 février 2008.

Sources

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Site international qui traite des coqs de combat d'endurance et d'exposition

Ce document provient de « Combat de coqs ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Combats de coq de Wikipédia en français (auteurs)

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