- Combat de Saint-Hilaire-des-Landes
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Bataille de Saint-Hilaire-des-Landes
La bataille de Saint-Hilaire-des-Landes opposa chouans et républicains pendant la Chouannerie. Elle vit l'attaque du bourg fortifié de Saint-Hilaire-des-Landes par les Chouans.
Les évènements de cet affrontements sont connus grâce aux mémoires du colonel chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, et du rapport du commandant républicain Simon.
Sommaire
Premières escarmouches
Le 18 avril 1796, les communes patriotes du canton de Saint-Marc-le-Blanc avaient été prévenues de rassemblements de Chouans à Vendel, La Chapelle-Saint-Aubert, Romagné et Saint-Sauveur-des-Landes.
Le 19 avril, le général des Chouans d'Ille-et-Vilaine, Aimé Picquet du Boisguy se mettait en route vers Saint-Christophe-de-Valains avec 1 500 hommes. Il laissait à Vendel, son second Auguste Hay de Bonteville avec 1 200 hommes.
Mais en passant à proximité du bourg patriote de Saint-Hilaire-des-Landes, à 5 heures du matin une avant-garde d'une cinquantaine de Chouans entra en contact avec les Républicains aux avant-postes de la bourgade. Les gardes nationaux et les soldats de la garnison firent une sortie et repoussèrent les Chouans. Cependant au bruit de la fusillade, le commandant Simon, chef de la garde nationale de Saint-Marc-le-Blanc envoya une centaine de ses hommes en renfort à Saint-Hilaire. Une seconde attaque eut alors lieu à l'Est du bourg, mais une nouvelle sortie des Républicains disperça les Chouans qui se réfugièrent à Saint-Sauveur-des-Landes. Un groupe de soldats républicains gagna ensuite le logement de l'un d'entre-eux, une ferme située à l'écart du bourg, afin de pouvoir se nourrir. Mais un escadron de cavalerie chouanne apparut et ouvrit le feu sur les fenêtres et les portes de la ferme. Au bruit de cette nouvelle fusillade, la garnison fit une troisième sortie et parvint encore à repousser les Chouans et à evacuer les habitants de la ferme, mais à ce fut a ce moment que Boisguy apparut avec toute sa troupe forte de 1 500 hommes qui attaquèren en force. Totalement dépassés par le nombre, les Républicains prirent la fuite vers Saint-Hilaire, talonnés de près par les Chouans, tant et si bien que ces derniers pénétrèrent dans le bourg en masse, presque en même temps que les Républicains. Les patriotes eurent à peine le temps de réagir et de se retrancher dans leurs fortifications que les Chouans s'étaient déjà rendus maîtres de la moitié du bourg.
La bataille
Boisguy n'avait pas eu l'intention d'attaquer Saint-Hilaire-des-Landes, néanmoins, la moitié du bourg étant en son pouvoir, il tenta de s'emparer de l'autre moitié. Il envoya un courrier à Vendel pour demander à Bonteville de venir le rejoindre puis passa à l'attaque. Boisguy commandait le flanc droit et le centre avec sa colonne de Fougères-Nord, tandis que Jean de Saint-Gilles, dit Du Guesclin et Dauguet, dit Fleur de Rose commandaient le flanc gauche avec la colonne normande. Informé du combat, Joseph de Puisaye, général en chef de l'Armée catholique et royale de Bretagne, se trouvait à proximité des lieux, il rejoignit du Boisguy et prit la tête du flanc gauche. Cependant, retranchés derrière les barrières et les postes fortifiés, les Républicains défendaient le terrain pied à pied. Néanmoins, ils étaient épuisés et à jeun et les Chouans avaient bon espoir de l'emporter lorsque des troupes issus des bourgs patriotes des alentours arrivèrent en renfort.
À Saint-Marc-le-Blanc, le commandant Simon avait regroupé sous ses ordres 80 hommes venus de Saint-Christophe-de-Valains et du Tiercent et avait rejoint Saint-Hilaire-des-Landes, puis attaqué du Boisguy sur son flanc. 50 soldats de Baillé et une centaine d'autres venus de Rimou et de Vieux-Vy-sur-Couesnon arrivaient également en renfort. Le commandant de Vinsneux, chef de la garnison de Saint-Hilaire-des-Landes, tenta alors de lancer une contre-attaque. Il prit la tête de la colonne du centre, forte de 250 hommes et fit une sortie, mais dès la première décharge des Chouans, il quitta sa troupe. Dans son rapport, Simon l'accusa d'avoir prit la fuite. Simon quitta alors le flanc gauche et prit la tête du centre afin de lancer une nouvelle attaque, pendant ce temps les garnisons de Rimou et de Vieux-Vy-sur-Couesnon, accompagnés de quelques hommes de Saint-Hilaire prenaient Puisaye de flanc. Au bout d'un quart d'heure, Puisaye et les Normands prirent la fuite et Jean de Saint-Gilles était blessé par une balle qui lui fracassa le bras.
Boisguy n'avait plus que 800 à 900 hommes dans le bourg et risquait d'être débordé, aussi il ordonna la retraite. Les Chouans reculèrent en bon ordre, poursuivis par les Républicains. Boisguy dirigeait l'arrière-garde forte de 300 hommes, il apprit alors que René Augustin de Chalus et Auguste Hay de Bonteville venaient d'arriver en renfort avec les 1 200 hommes de la colonne de Fougères-Sud et s'étaient retranchés derrière les haies, au bout de la lande de Landeumont entre Saint-Hilaire-des-Landes et Saint-Sauveur-des-Landes. Boisguy attira alors les Républicains dans l'embuscade.
Mais à partir de ce moment les récits de Pontbriand et de Simon divergent et les deux camps cherchent à s'attribuer la victoire. Selon Simon, les renforts chouans furent culbutés à leur tour, et l'armée de Boisguy poursuivie jusqu'à Romagné, lieu où Simon arrêta la poursuite à cause de la fatigue de ses hommes. Selon Pontbriand, les Républicains furent stoppés par la décharge et les Chouans lancèrent une contre-charge qui mit en fuite les Républicains qui furent poursuivis jusqu'à Saint-Hilaire-des-Landes. La bataille cessa entre quatre et cinq heures de l'après-midi.
Forces en présence
D'après Pontbriand, les Chouans étaient initialement au nombre de 1 500, renforcés par 1 200 hommes. Simon estime à 3 500, le nombre des Chouans dès le début de l'attaque et le général républicain La Barollière, dans son rapport au ministère de la guerre, parle de 2 000 à 3 000 Chouans.
Les effectifs totaux des Républicains engagés dans la bataille ne sont pas connus avec précision. Selon Pontbriand, les Républicains étaient 2 000 en tout, dont 1 200 hommes en renfort. Il semble que les deux camps aient eus tendance à surrévaluéer le nombre de leurs adversaires. Un recensement de juillet 1795, indique qu'à cette époque la garnison de Saint-Hilaire-des-Landes était forte de 150 hommes[1], mais ces effectifs pouvaient être augmentés depuis, ainsi à la même époque la garnison de Baillé était de 25 hommes, elle alignait 50 hommes à la bataille de Saint-Hilaire. Il convient aussi d'ajouter les civils patriotes qui inévitablement avaient dut prendre les armes; sans doute 100 hommes environ, voir 200. Saint-Hilaire reçut en renfort, 50 hommes de Baillé, 100 hommes de Saint-Marc-le-Blanc, 80 Saint-Christophe-de-Valains et du Tiercent et environ 100 de Rimou de Vieux-Vy-sur-Couesnon. Ce qui fait environ 500 à 700 hommes au total.
Les pertes
Pontbriand avoue 42 morts et 60 blessés pour les Chouans, il porte à 650 le nombre de républicains tués. Simon parle de 3 morts et de 6 blessés républicains, contre environ 300 chouans tués. Dans son rapport le général La Barollière parle d'une perte de 10 hommes et déclare ignorer le nombre de Chouans tués, les morts et les blessés ayant été enlevés.
Bibliographie
- Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989, p.534-539.
- Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, 1897, p.386-389.
- Théodore Lemas, Le district de Fougères pendant les Guerres de l'Ouest et de la Chouannerie 1793-1800, Rue des Scribes Editions, 1894, p.252-255.
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Notes
- ↑ Théodore Lemas, p.180.
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