Claude Romain Lauze De Perret

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Claude Romain Lauze de Perret, né à Apt (Vaucluse), le 28 février 1747, mort guillotiné à Paris, le 31 octobre 1793, député des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée législative et à la Convention nationale[1].

Sommaire

Biographie

Riche propriétaire

Il appartenait à une famille noble originaire des Cévennes, possédant le château de Perret près de Saint-Étienne-Vallée-Française. Son grand-père, prénommé lui aussi Claude Romain, fut conseiller du roi et syndic de Saint-Étienne[2]. Il resta très lié à ce village puisqu'il en épousa une habitante et qu'un acte notarié de 1780 le désigne même comme habitant de cette localité cévenole[3].

À Apt, sa maison natale est située rue de la Merlière et fait l'angle de la rue Saint-Georges[4]. Son père y exerçait après l'avoir achetée la charge de contrôleur du grenier à sel[5]. Quant à lui, il fit profession d'avocat, tout en gérant ses domaines agricoles. Sa famille était propriétaire de trois maisons, de terres à Valcroissant sur le plateau des Claparèdes et à Sivergues de la Bastide de Chaix qui commandait un vaste domaine. L'ensemble de ces biens avait été estimés à 6 600 livres[6].

Au début de la Révolution, il fut le promoteur de la « Société des Amis de la Liberté » qui siégeait au réfectoire de l'ancien séminaire d'Apt. Membre le plus actif,, en 1790, il fit annuler, pour fraudes, l'élection du sieur Divignot comme juge de paix[6].

Député à la Législative et à la Convention

Le 4 septembre 1791, il fut élu député des Bouches-du-Rhône[7] à l'Assemblée législative, le neuvième sur dix, et le 7 septembre 1792, réélu, par le même département, à la Convention nationale, le dixième sur onze, où il siégea sur les bancs à sympathie Girondins. Le 9 janvier 1793, il devint membre du Comité de sûreté générale, dont la composition souleva les plus vives protestations des Montagnards[6].

Lors du Procès de Louis XVI, il vota pour la culpabilité du roi, pour la ratification du jugement du peuple, pour la réclusion pendant la guerre et le bannissement à la paix et pour le sursis. Adversaire de la Montagne, il la combattit souvent à la tribune, demandant notamment que Danton rende des comptes sur l'état de la Belgique, et allant même jusqu'à tirer l'épée contre ses collègues de la Montagne, dans la séance houleuse du 11 avril 1793. Sommé de s'expliquer, il s'exclame :

« Depuis l'ouverture de la Convention, je lutte contre une horde de scélérats qui travaillent à perdre la chose publique[6]. »

Le 11 avril 1793, lors de la séance parlementaire, ilsema le scandale en sortant son épée et en menaçant Marat et ses amis. Le 13 avril, il était absent lors du scrutin pour la mise en accusation de Marat, mais déclara que s'il avait été présent, il aurait voté pour ce décret d'accusation et, le 28 mai, vota pour le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze la veille[6].

Girondin et ami de Charlotte Corday

Il échappa à la proscription qui frappa ses amis girondins, le 2 juin 1793. En juillet, Barbaroux, réfugié à Caen, remit une lettre d'introduction à Charlotte Corday pour son ami Lauze de Perret. Ses filles dessinèrent pour cette provinciale l'itinéraire à suivre jusqu'au domicile de Jean-Paul Marat[6].

Le 14 juillet 1793, sur rapport de Chabot, au nom du Comité de sûreté générale, la Convention, après un long interrogatoire de Lauze de Perret, rendit le décret suivant et le fit emprisonner à l'Abbaye :

« La Convention décrète que Lauze-Deperret est mis en état d'arrestation comme prévenu de complicité de l'assassinat commis sur la personne de Marat, et ordonne que le tribunal révolutionnaire instruira tout de suite contre l'assassin de Marat et de ses complices[6]. »

Cependant, il parvint dans un premier temps à récuser les accusations de l'ancien capucin Chabot et fut libéré. Mais rédacteur de la protestation signée par 73 conventionnels contre les violence subies par les proscrits du 2 juin, il fut à nouveau inquiété pour ses relations avec Charlotte Corday et fût arrêté[3].

En prison, il retrouva Antoine Barnave et Madame Roland dont il avait fréquenté le Salon. Traduit devant le Tribunal révolutionnaire, du 3 au 9 brumaire (24 au 30 octobre 1793), avec 21 autres Girondins, il fut guillotiné le 31 octobre 1793 avec eux. Mais Adélaïde et Charlotte Lauze de Perret, reçurent le 10 frimaire, An II, de la part de la Convention, un secours de 1 500 livres[6].

Par la suite son fils et sa petite fille publièrent plusieurs écrits pour défendre sa mémoire.

Lors de la célébration du centenaire de la Révolution, en 1889, la municipalité d'Apt a donné son nom au Cours Lauze de Perret, sis entre le Jardin des Plantes et la Porte de Saignon[5].

Bibliographie

  • P. J. Lauze de Perret[8], Éclaircissement historique en réponse aux calomnies dont les protestants du Gard sont l'objet, Imp. J. B. Boulet, Paris, 1818.
  • René Bruni, Apt, ville d'Art et d'Histoire, Éd. O. T. Apt-Luberon, Apt, 1986.
  • René Bruni, Lauze de Perret : un Girondin provençal dans la tourmente révolutionnaire, Éd. Études, Apt, 1990.

Notes et références

  1. Claude Romain Lauze de Perret, site de l'Assemblée Nationale
  2. Gustave de Burdin, Documents historiques sur la province de Gévaudan
  3. a  et b Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Etienne en Cévenne : Notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Lacour, coll. « Colporteur », Nîmes, mai 1989 (ISBN 2-9503675-0-x) 
  4. René Bruni, op. cit., p. 79.
  5. a  et b René Bruni, op. cit., p. 71.
  6. a , b , c , d , e , f , g  et h Biographies des députés de l'Assemblée Nationale, Claude Romain Lauze de Perret, p. 637.
  7. L'ancienne viguerie d'Apt, avant la création du département de Vaucluse, était rattachée à celui des Bouches-du-Rhône.
  8. C'est le fils du député girondin, avocat à la Cour royale de Nîmes, qui en introduction revient longuement sur l'action de son père et sur sa famille de la Vallée Française

Sources

  • Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises. Première série, 1787 à 1799. Tomes : LVI, LVII, LX, LXI, LXII, LXV, LXVI, LXVIII, LIX et LXXI
  • Gérard Walter, Actes du Tribunal révolutionnaire.

Voir aussi

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