Chien aboyant à la lune

Chien aboyant à la lune

Joan Miró

Joan Miró
Joan Miró photographié par Carl van Vechten le 13 juin 1935, à Barcelone.
Joan Miró photographié par Carl van Vechten le 13 juin 1935, à Barcelone.

Nom de naissance Joan Miró i Ferrà
Activité(s) Peinture, sculpture, céramique, Peinture murale
Naissance 20 avril 1893
Flag of Spain (1785-1873 and 1875-1931).svg Barcelone, Catalogne
Décès 25 décembre 1983
Flag of Spain.svg Palma de Majorque, Îles Baléares
Mouvement(s) Surréalisme, Dada
Maîtres André Masson, Pablo Picasso, Tristan Tzara, André Breton
Élèves Arshile Gorky
Distinctions Prix de l’imprimé à la Biennale de Venise (1954).

Joan Miró, né le 20 avril 1893 à Barcelone et mort le 25 décembre 1983 à Palma de Majorque, était un peintre, sculpteur et céramiste espagnol, considéré comme un artiste majeur du surréalisme et de l’Art moderne.

Sommaire

Biographie

Signature de Miró

Né en 1893 dans une famille d'orfèvres et de joaillers, Miró devient comptable puis s'inscrit à l'Académie de Francesc Galí à Barcelone en 1912 pour y étudier la peinture. Vite attiré par la communauté artistique réunie à Montparnasse, il s'établit à Paris, rue Blomet dans le 15e arrondissement en 1922, [1] continuant à revenir à Montroig régulièrement. Il y rencontre Pablo Picasso, le mouvement Dada, et sous l’influence des poètes et écrivains surréalistes développe dès 1924 son style unique, une géographie de signes colorés et de formes poétiques en apesanteur, placée sous le double signe d'une fraicheur d'invention faussement naïve et de l'esprit catalan exubérant et baroque. Son travail, d'abord rejeté à Barcelone puis à Paris 1921, va évoluer depuis les paysages catalans à une peinture issue de l'irrationnel et de l'automatisme.

En 1926, il collabore avec Max Ernst aux décors de "Roméo et Juliette" du ballet russe de Serge de Diaghilev. La technique du « grattage » est alors expérimentée.

Miró épouse Pilar Juncosa à Palma de Majorque le 12 octobre 1929; leur fille Dolores nait le 17 juillet 1931.

L’un des plus radicaux théoriciens (et fondateurs) du surréalisme, André Breton, décrit Miró comme « le plus surréaliste d’entre nous », même si celui-ci rejette toute idée d'appartenance à un mouvement pictural entre deux-guerres. Miró exprime son mépris provocateur pour la peinture (au moins celle que l’on considère conventionnellement) et son désir de la tuer et de l’assassiner en faveur de nouveaux moyens d’expression dans de nombreux écrits et entrevues des années 1930.

La Guerre Civile espagnole éclate en 1936. Miró soutient les Républicains depuis Paris, et réalise la célèbre affiche "Aidez l'Espagne". La victoire de Franco en 1939 lui ferme la possibilité de retourner en Espagne jusqu'en 1942, et il reste à Paris puis Varengeville au début de la Seconde Guerre Mondiale. Revenu à Barcelone, il collabore avec Josep Llorens Artigas pour ses premières céramiques.

Shūzō Takiguchi publie la première monographie de Miró en 1940.

Il voyage pour la première fois aux États-Unis en 1947, pays qui lui voue déjà une grande reconnaissance, et réalise un panneau mural à Cincinnati, pour le Terrace Plaza Hotel. Il participe également cette année-là à l'Exposition internationale du surréalisme organisée par André Breton et Marcel Duchamp à la Galerie Maeght à Paris.

Joan Miró gagne en 1954 le prix de l’imprimé à la Biennale de Venise.

Il s'établit définitivement à Palma de Majorque en 1956.

En 1957, il devient Satrape du Collège de ’Pataphysique.

Les plus grands musées du monde lui consacrent alors des rétrospectives. Il réalise des illustrations, des lithographies et des sculptures monumentales pour la Fondation Maeght.

En 1959, il représente, à la demande de André Breton, l'Espagne lors de l'Exposition internationale du surréalisme, aux côtés de Enrique Tábara, Salvador Dalí, et Eugenio Granell.

Joan Miró

Miró est nommé docteur honoris causa de l’université de Harvard en 1968, et de celle de Barcelone en 1979, ville où il crée en 1972 une Fondation Miró.

Dans ses dernières années, il s'emploie à utiliser divers moyens d'expression, produisant par exemple des centaines de céramiques, incluant le mur de la lune et le mur du soleil sur l’immeuble de l’UNESCO à Paris. Il meurt en 1983 .

Œuvres

. Huile sur toile, sauf mention contraire

  • « Potager avec un âne », 1918, 60 x 70 cm[2]
  • « La Table (nature morte au lapin) », 1920[3]
  • « La Lampe à carbure », 1923[4]
  • « Bouquet de fleurs (sourire de ma blonde) », 1924[5]
  • « La Bouteille de vin », 1924[6]
  • « L'Ermitage », 1924[7]
  • « Paysage Catalan (Le Chasseur) », 1924
  • « Terre labourée », 1924[8]
  • « Carnaval d’Arlequin », 1925[9]
  • « Étoiles en des sexes d'escargot », 1925[10]
  • « La Sieste », 1925[11]
  • « Le Fou du roi », 1926[12]
  • « Nu », 1926
  • « Personnage lançant une pierre à un oiseau », 1926[13]
  • « Chapeau noir à liseré jaune et panache rouge au-dessus d'un estomac blanc sur fond bleu », 1927
  • « Le Chat blanc », 1927, 151 x 118 cm[14]
  • « Le Lièvre », 1927, 129,6 x 194,6 cm[15]
  • Huit dessins en couleur illustrant un recueil de chansons de Lise Hirtz « Il était une petite pie », 1928
  • « Danseuse espagnole », 1928, bouchon de liège et plume épinglés
  • « Intérieurs hollandais », 1928
  • « La Pomme de terre », 1928[16]
  • « La Sauterelle », 1928[17]
  • « Masonite », 1936, série de seize tableaux, huile, caséine, sable et goudron sur masonite (bois aggloméré), 78 x 108 cm chacun, réalisée en deux mois, après le déclenchement de la rebellion de Franco en Espagne.[18]
  • « Nature morte au vieux soulier », 1937[19]
  • « L'Objet du couchant », objet
  • « Femme assise I », 1938
  • « Femme tourmentée par le soleil, qui récite des poèmes fondus dans des formes géométriques du vol musical de la chauve-souris née de la mer », 1939, huile et gouache sur papier[20]
  • « Constellations », 1940, série de peintures à l'essence sur papier
  • « Le Bel oiseau déchiffrant l’inconnu au couple amoureux », 1941
  • « Le Reveil au petit jour », 1941, gouache et peinture sur papier, 46 x 38cm.[21]
  • « Femmes, oiseaux, étoiles », 1942, aquarelle, crayon et pastel sur papier, 63 x 47,5 cm[22]
  • « Personnage dans la nuit », 1944[23]
  • « Bleu II », 1961
  • « Bleu III », 1961
  • « Femme oiseau », 1964[24]
  • « Jeune fille s'évadant », 1967, bronze peint, 216 x 50 x 56 cm[25]
  • « Le Lézard aux plumes d'or », 1967[26]
  • « Le Mur du soleil », 1958, céramique, Palais de l'UNESCOà Paris, en collaboration avec Josep Llorens Artigas.[27]
  • « Sobreteixim Sac XI », 1973, objet composite, Galerie Maeght, Paris[28]
  • En 1974, sa réinterprétation de l'oiseau postal, logotype des postes françaises, devient la première œuvre artistique spécialement créée pour être reproduite sur un timbre de la Série artistique, en France et à Barcelone.

Marché de l'Art

Les peintures de l'artiste Joan Miró ont un grand succès sur le marché de l'art et se vendent à des prix très élevés.

  • L'huile sur toile La caresse des étoiles s'est vendue à 17 065 000$ le 6 mai 2008 chez Christie's à New-York, soient 11 039 348 euros.[29]

Bibliographie

  • Joan Miro par Jacques Dupin, Paris, Flammarion collection "Grandes Monographies", 1961 puis 1993
  • Miro scultpteur, Poligrafa, collection Fotoscop, 1973

Galerie

Divers

Balthus en fit le portrait avec sa fille Dolorès en 1937-1938 (New York, The Museum of Modern Art).

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Notes

  1. Adam Biro & René Passeron « Dictionnaire général du surréalisme et de ses alentours », 1987, Office du livre, Fribourg, Suisse & Presses universitaires de France, Paris, p. 283
  2. Reproduction dans "Connaissance des arts" n°662, juillet-août 2008, page 62
  3. Reproduction dans "L'Œil" n°588, février 2007, p. 17
  4. Reproduction dans André Breton « Le Surréalisme et la peinture », Gallimard, Paris, 1965, p. 40
  5. Reproduction dans Werner Spies « La Révolution surréaliste », p. 138
  6. Reproduction dans Spies, op. cité, p. 136
  7. Spies, op. cité, p. 138
  8. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 37
  9. Reproduction dans Spies, op. cité, p. 137
  10. Reproduction dans Spies, op. cité, p. 145
  11. Reproduction dans Spies, op. cité, p. 139
  12. Reproduction dans René Passeron « Surréalisme », Terrail, 2005, p. 90
  13. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 40
  14. Reproduction dans "Beaux-Arts magazine" n° 95, novembre 1991, p. 34
  15. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 40
  16. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 39
  17. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 38
  18. Reproduction dans "Beaux arts magazine" n°290, août 2008, p. 113
  19. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 55
  20. Reproduction dans Gabriele Crepaldi « L'Art moderne 1900-1945 », Gründ, 2006, p. 221
  21. Reproduction dans " L'Œil" n°118, février 2007, p. 17
  22. Reproduction dans "Beaux-Arts magazine" n°66, mars 1989, p. 21
  23. Reproduction dans Breton, op. cité, p. 53
  24. Reproduction dans "Connaissance des arts" n°651, juillet 2007, p. 59
  25. Reproduction dans "Art actuel" n°58, sept.-oct. 2008, p. 73
  26. Reproduction dans "L'Œil" n°575, déc. 2005, p. 111
  27. http:www//unesco.org/artcollection
  28. Reproduction dans "L'Œil " n°594, septembre 207, p. 74
  29. Résultats de ventes aux enchères

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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