Chemins de fer de la Banlieue de Reims

Chemins de fer de la Banlieue de Reims
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Chemins de fer de la Banlieue de Reims

CG 16 - CBR - La Gare - Sucrerie nouvelle.JPG

Création 1894
Disparition 1966
Sigle CBR
Siège social Drapeau de la France Reims (France)
Localisation Marne, Aisne et Ardennes
Écartement des rails métrique

Les chemins de fer de la Banlieue de Reims (ou C.B.R.) étaient un réseau secondaire de chemins de fer à voie métrique du département de la Marne, qui, à son apogée, s'étendait sur 400 km en desservant 180 communes.

Sommaire

Histoire

Un train sur le pont d'Épernay avant la Première Guerre Mondiale.
Un train place de la République à Reims

La première ligne, ouverte en 1896, relie Reims à Ludes.

La ligne Épernay - Montmirail, déclarée d'utilité publique en 1899, fut mise en service en 1903, et ferma en 1937.

Lors de la Première Guerre mondiale, le réseau fut détruit à 90 % et reconstruit dans les années suivantes.

Toutefois, le coût de la reconstruction du réseau, la hausse des dépenses et la réduction inexorable du trafic amènent le Département à racheter le réseau, qu'il afferme à la Société générale des transports départementaux (SGTD).

En 1929, on assiste aux premières suppressions de trains justifiées, comme ailleurs, par le développement des transports automobiles. Le trafic voyageur cesse sur le réseau en 1947 (ligne Reims-Asfeld) et le transport de marchandises intervint en 1953, sonnant le glas de ce réseau.

Première Guerre mondiale

Destructions de la Première Guerre mondiale, ici, à Berry-au-Bac...
... et à Reims

Le réseau eu un rôle très important pendant la Première Guerre mondiale, ce qui entraina de nombreuses destructions.

Dès le début de la guerre le trafic fut pratiquement interrompu. Toutefois autour de Dormans, un tronçon de 69 km reste en exploitation jusqu'en 1916 pour le transport des troupes, munitions et ravitaillement . La quasi totalité du matériel roulant était entreposé à Dormans où il subit de très graves dommages[1].

La circulation se fait vers Châlons ou Épernay, le terminus est à Puisieulx et Reims promenade ou Maison Blanche selon les bombardements.

À Reims, la situation s’était aggravée. à partir de décembre 1914 les habitants avaient dû évacuer leur ville. La gare de Reims étant inutilisable, selon les conditions de bombardement, ils embarquaient à l'arrêt Reims promenade ou Maison Blanche beaucoup d’entre eux, venaient à pied à Bezannes pour monter dans le C.B.R qui partait de nuit.

Bientôt, les lignes de Bezannes à leur tour furent coupées, et c’est jusqu’à Pargny-lès-Reims qu’il fallut aller prendre le train. Le C.B.R évacua environ 1 000 personnes par jour; en août 1915, la ville ne comptait plus que 26 000 habitants qui étaient en grande partie ravitaillés par le chemin de fer.

L'armée utilisa certaines lignes du réseau CBR comme voies ferrées des réseaux de l'artillerie au front (voie étroite). Elles servirent au transport des blessés et du matériel militaire. La Ve Armée utilisa la plate-forme de certaines lignes du CBR pour y implanter la voie étroite des chemins de fer de campagne du système Péchot.

Une extension est mise en place pour ravitailler le fort de la Pompelle. Lors de l'ors de l'Offensive Nivelle, sont créés 50 km de voies métriques entre Fismes et Mont-notre-dame, une gare à Courlandon , avec un parc de 10 locomotives Baldwin. Des sapeurs algériens gérèrent cette activité.

La 10e Section de Chemins de Fer de Campagne, mobilisée en novembre 1914, a exploité tous les réseaux de voie métrique utilisés pour les opérations militaires dont le CBR.

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L'historique et l'utilisation du chemin de fer militaire en France font l'objet d'un article détaillé : Chemin de fer militaire (France).

En 1915, le 5e régiment du génie vérifie les ouvrages d'art, renforce les voies et modifie des gares pour assurer l'importante circulation des matériaux, le port de Try-sur-Marne est relié au chemin de fer.

Au 31 mars 1919, 45 km de voies ont été remis en service, pour atteindre 468 km au 31/12/1919 [1]. La direction de C.B.R. demande le 27/6/1919, la restitution des voies à l'armée[2].

Décoration

CroixDeGuerre.jpg

À la fin de la Première Guerre mondiale, les C.B.R furent décorés de la Croix de guerre.

En régie de 1918 à 1926

Le 11 novembre 1918, seules les lignes Reims - Dormans et Bouleuse - Fismes sont utilisables après des réparations sommaires éffectuées par la 10e section des chemins de fer de campagne.

Le 27 janvier 1919, le Conseil général transforme l' exploitation en régie. Dés le 1er janvier, les recettes vont au Conseil Général qui rembourse aux C.B.R les frais, augmentés de 10% pour avance de fonds.

Les C.B.R perdent de la relation Soissons - Rethel qui est le tronçon le plus rentable. Celui-ci, mis à voie normale, est affermé à la Compagnie des chemins de fer départementaux de l'Aisne, avec du matériel de la Compagnie des chemins de fer du Nord[3].

La reconversion

Il y a un classement entre les lignes de chemins de fer militaires pouvant être reconverties en exploitation voyageurs et, celles pouvant seulement devenir exploitation commerciale ou industrielle.

Le 20 septembre 1920, le ministère de la guerre « abandonne gratuitement les infrastructures et supporte les charges d'occupation jusqu'à la fin des hostilités. Le réseau acquéreur supporte à son tour, les charges d'occupation des terrains à partir du 12 novembre 1918 et les dépenses d'acquisitions s'il y a lieu. Il paie le matériel de voie et les signaux au prix en vigueur. Il renonce à toute réclamation pour la remise en état des installations du réseau préexistant ».

Les réparations

De 1919 à 1924, le travail est intense pour la remise en état des lignes, pour la reconstruction et pour l'évacuation des reliefs de la guerre. Dans cette optique, le gouvernement crée le ministère des régions libérées. Le nombre de kilomètres de voies en service passe de 45 en mars 1919, à 140 en avril puis 468, fin 1919 et 526 fin mars 1920. L'exploitation assure le trafic quotidien et aussi celui de la reconstruction (600 000 tonnes mensuellement en mars 1920).

Fusion avec la S.G.T.D

Par un décret du 26 mars 1927, la C.B.R est rachetée et son réseau affermé à la Société Générale des Transports Départementaux[4] qui était une société de transport routier.

Progressivement, les dessertes ferroviaires sont abandonnées au profit du transport routier assurés par autobus Panhard & Levassor :

  • 16 octobre 1927, la ligne Reims/Benne;
  • 20 mai 1931, les axes Reims/Ambonnay/Châlons, Ambonnay/Epernay, Reims/Fismes, Bouleuse/Dormans;
  • 12 septembre 1932, Asfeld/Reims;
  • 8 janvier 1933, Cormicy/Berry-au-Bac.

Certaines lignes ne sont maintenues que pour le transport de marchandises, transport qui fut souvent saisonnier (betteraves...).

Un renouveau d'intérêt existe alors pour les excursions en train . De nombreux marnais retrouvent le plaisir du train lors de sorties dominicales. Ce mouvement se fait sous la pression d'élus et d'associations de loisir.

Passage total en route

Début 1933 la S.G.T.D met en place un plan de réforme qui inclus des réductions d'effectif et un passage en tout autobus.

Devant cet état de fait, le Conseil général reprend en régie directe l'exploitation jusqu'à son abandon total le 1er octobre 1937

Infrastructure

Lignes

Les sections Cormicy - Soissons et Cormicy - Guignicourt sont situées en grande partie dans le département de l'Aisne [8]. Les sections Guignicourt - Asfeld - Rethel et Reims - Asfeld sont situées en grande partie dans le département des Ardennes[9].

Le réseau était établi à l'écartement métrique, généralement en accotement de routes afin de réduire les dépenses, mais comprenant également des sections en site propre. De ce fait, les lignes avaient des tracés sinueux et accidentés, avec des rampes atteignant 43 mm/m. Le rail employé pèse 22 puis 25 kg/m.

Bâtiments

La Gare de type 1 de Verzy.

Les bâtiments voyageurs comprenaient

  • le type 1, d'une longueur de 10 m pour une largeur de 5,8 m avec auvent côté voie :
    • T1 a ayant trois fenêtres à l'étage, une porte entre deux fenêtres au rez-de-chaussée;
    • T1 b ayant deux fenêtres à l'étage, une porte et une fenêtre au rez-de-chaussée.
  • le type 2, étant identique au T1 b mais seulement 8 m de longueur.
  • le type 3, étant comme le T2 mais avec un toit à quatre pans.
  • le type 4, sans étage mais avec un bâtiment accolé.
Épernay gare CBR châlet de la gare des mariniers.

Les arrêts Mariniers à Épernay et Promenade à Reims étaient équipés de chalets comme abris.

Ouvrages d'art

Sur la Marne, au bas-Verneuil avec un pont-cage commun au trafic routier.
Sur le Surmelin entre Le Baizil et Corribert .
Sur le Petit Morin entre Talus-Saint-Prix et Baye.
Sur l'Aisne et le Canal des Ardennes à Vailly, Guignicourt, Château-Porcien, Rethel et Vieux-lès-Asfeld.
Sur un pont mixte commun avec la route à Pontavert .
Sur les voies de chemin-de-fer comme à Betheny et à Recy.

Points d'eau

Il n'y avait pas là d'unité de style, 12 existaient pour le dépôt de Reims, 7 pour celui d'Épernay et 8 pour celui de Soissons.

L'exploitation

La gare du Port à Soissons
Autre vue de la gare de Soissons-Port

Le réseau était exploité par les compagnies suivantes:

  • en 1894 la Compagnie de chemin de fer de la banlieue de Reims et extensions, créée à l'instigation du Baron Empain.
  • en 1923, elle fusionna avec la Compagnie de chemin de fer de Marles à Moncornet pour former le Groupe des chemins de fer secondaires, renommé en 1927 Compagnie des chemins de fer secondaires.
  • en 1960, cette compagnie fusionna avec la Compagnie de chemin de fer du Nord-Est pour former la Compagnie des chemins de fer secondaires et transports automobiles (CFSTA),
  • en 1966 la CFSTA fusionna avec la Société générale des chemins de fer économiques (SE) pour former l'actuelle société des Chemins de fer et transport automobile (CFTA)[10].

Matériel roulant

Locomotive Baldwin 031T en gare de Savigny sur Ardre
La locomotive Blanc-Misseron n°13, en tête d'un train mixte en gare d'Ay
La locomotive Corpet-Louvet n°32, en tête d'un train mixte en gare de Saint-Brice Courcelles

Le matériel roulant initial était constitué de 18 locomotives bicabines type 030T fournies par Blanc-Misseron filiale de Tubize. Elles étaient d'un type classique des chemins de fer secondaires à voie métrique, dotées d'un tamponnement central et du frein continu à air comprimé.

  • no 1 à 5, Blanc-Misseron 1896, N° constructeur 145 à 149, série 1, type 030;
  • no 6, La Métallurgique à Tubize, ex tramway Bruxelles-Ixelles, série 1 , type 030;
  • no 7 à 9, Blanc-Misseron, 1903, N° constructeur 262 à 263, série 2 , type 030;
  • no 10 à 18 Blanc-Misseron, 1903, N° constructeur 264 à 273, série 2 et type 030;
  • no 19 Christian Hagans, pour les manœuvres, série 2 , type 020;
  • no 20 à 26, Decauville, série 5 , type 030;
  • no 30 à 34, Corpet-Louvet 1904, N° constructeur 982 à 984, série 3 , type 030;
  • no 40 à 43, Piguet, 1912, type 130T
  • no 50 à 60 Corpet-Louvet 1904, 11 locomotives, série 4 et type 030;
  • no 118 et 119, automotrices à vapeur Purrey pour 18 places assises;

Il existait deux types de voitures voyageurs:

  • voitures à essieux et plateformes extrèmes, (136 unités)
  • voitures à essieux rayonnant Système De Rechter et plateformes extrèmes, (18 unités)

Répartition en juin 1914 par dépôt

  • Dépôt de Reims-Jacquart :
  • Dépôt d'Épernay-la-Goësse :
  • Dépôt de Soissons-saint-Waast:

En 1919

Il ne reste plus que 35 locomotives en état de fonctionnement en 1919 à la remise par l'armée. Le C.B.R demande quatre locomotives Mallet abandonnées par les allemands. Il leur sera affecté une dizaine de locomotives 031 T Baldwin provenant de la 10e section des chemins de fer de campagne.

Fin 1922

Les matériels réceptionnés :

  • Neuf :
  • abandonné par les allemands :
    • 5 Wagon-tombereau de 15 t,
    • un wagon plat de 20 t,
    • un wagon plat de 30 t;
  • Commandé par le Conseil général :
    • 13 wagons plates-formes.

Matériel et installations préservé

Intérieur de la voiture B 328 construite par Blanc-Misseron en 1892, restaurée par le MTVS

On peut notamment noter, parmi les matériels et installations préservés :

  • une voiture à essieux de 2e classe, N° B 328, construite par Blanc-Misseron en 1892, reconstruite en 1994 sur châssis d'origine, conservée par le MTVS [11] et classée monument historique[12].

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a et b REIMS - 150 ans du Chemin de Fer, avril 2004, éditions Alan Sutton
  2. Entre deux Terroirs, bulletin de l'Association (Massif de St Thierry), n°62 Oct-Déc 2009
  3. Henri Domengie Les petits trains de Jadis, tome 4, l 'Est
  4. J.O du 16 juin 1927
  5. Double écartement : voie normale et voie métrique)
  6. - Fermeture au service voyageurs le 13 août 1936)
  7. (27 km) dans les Ardennes
  8. respectivement 2 et 3 km das le département de la Marne
  9. Respectivement 5km pour Guignicourt - Asfeld et 21 km pour Reims - Asfeld auquels il faut ajouter 22km vers Rethel
  10. [PDF] Chemins de fer et transports automobiles - CFTA sur http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr. Consulté le 16 octobre 2011
  11. Matériels préservés par le MTVS, classés par département, MTVS. Consulté le 16 octobre 2011 [ site du MTVS]
  12. La voiture B 328, sur la base Palissy, ministère de la Culture

Voir aussi

Articles connexes

Liens et documents externes

Bibliographie

  • Jacques Mambret, Le CBR au début du siècle, Imp. Nouvelle d'Epernay, 1987
  • Claude Wagner, Le chemin de fer de la banlieue de Reims, éditions La vie du rail, Paris 2006 :
  • Hubert Mozaive, Les Ardennes en petit train de 1865 à nos jours, édition Sopaic ISBN 2-912775-03-5.

Sites Internet



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