Chabanais

Chabanais

45° 52′ 30″ N 0° 43′ 14″ E / 45.8750, 0.7206

Chabanais
Le clocher Saint-Michel vu du pont sur la Vienne
Le clocher Saint-Michel vu du pont sur la Vienne
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Poitou-Charentes
Département Charente
Arrondissement Confolens
Canton Chabanais
(chef-lieu)
Code commune 16070
Code postal 16150
Maire
Mandat en cours
Michel Gealageas
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Haute-Charente
Site web www.chabanais.fr
Démographie
Population 1 879 hab. (2008[1])
Densité 125 hab./km²
Gentilé Chabanois
Géographie
Coordonnées 45° 52′ 30″ Nord
       0° 43′ 14″ Est
/ 45.8750, 0.7206
Altitudes mini. 148 m — maxi. 250 m
Superficie 15,01 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Chabanais est une commune française, située dans le département de la Charente et la région Poitou-Charentes.

Les habitants de Chabanais sont les Chabanois et les Chabanoises.


Géographie

Localisation et accès

La N.141 à Chabanais

Sa situation est particulière au cœur de la Charente limousine ou Haute-Charente. Chabanais conserve une certaine activité par sa position sur l'axe principal de circulation de la RN 141 Saintes-Angoulême-Limoges-Clermont-Ferrand (RCEA vers Guéret, Montluçon et Macon), qui traverse la Vienne à cet endroit. Source de tensions récentes[N 1], la route nationale devrait être déviée en 2x2 voies en 2012.

La gare de Chabanais, sur la ligne Angoulême - Limoges, se situe à 45 min. de la gare de Limoges-Montjovis, 50 min. de la gare de Limoges-Bénédictins, et 1 heure de la gare d'Angoulême.

Chabanais se situe à 46 km à l'ouest de Limoges, 57 km au nord-est d'Angoulême, 91 km au sud-est de Poitiers et 93 km au nord de Périgueux.

Chabanais, dans la vallée de la Vienne, est proche des sites des barrages de Lavaud et du Mas-Chaban (Lacs de Haute-Charente), de la forêt d'Étagnac, des monts de Blond.

Communes limitrophes

Géologie et relief

Comme toute la partie nord-est du département de la Charente qu'on appelle la Charente limousine, la commune de Chabanais se trouve sur le plateau du Limousin, partie occidentale du Massif central, composé de roches cristallines et métamorphiques, relique de la chaîne hercynienne.

Le sous-sol communal est composé de granit, diorite et gneiss. Sur la route de Chassenon on trouve du sable argileux et des graviers qui sont une terrasse d'alluvions anciennes, dont la hauteur atteint 70 m. Les vallées de la Vienne et de la Grène sont couvertes d'alluvions récentes[2],[3],[4],[5].

Chabanais est aussi dans l'emprise du cratère de la météorite de Rochechouart, mais on n'y trouve pas de brèche.

Hydrographie

La Vienne à Chabanais

La Vienne partage Chabanais, le milieu du pont représentant le centre du bourg. La rive gauche est au sud de la Vienne, la rive droite au nord.

La Grêne, affluent en rive gauche de la Vienne, passe dans la commune à Grenord et se jette dans la Vienne au Pont de Grêne.

Toponymie

Son nom provient du bas latin capanna qui signifie cabane, transformé en Cabanens, Cabanis, Chabanois.

Histoire

Maison ancienne dans le vieux bourg sur la rive gauche

Le village est né du regroupement de pêcheurs[réf. nécessaire], au bord de la rivière (La Vienne), d'où probablement l'origine de son nom.

Les premières habitations étaient des « cabanes » de bois montées sur pilotis. Sans doute, les pêcheurs vivaient-ils sur les hauteurs environnantes et n'utilisaient-ils ces cabanes que pour leur activité de pêche. Chabanais se serait donc édifié sur la berge nord de la rivière, plus élevée que la berge sud inondable, les deux rives se franchissant aisément à gué du fait du lit rocheux de la Vienne dans son cours limousin.

Abon-Cat-Armat qui vécut au Xe siècle est le premier seigneur connu. Le château féodal détruit en 1893 a été construit au Xe siècle. Chabanais passa aux Jourdain, et c'est Jourdain 1° qui fonda l'abbaye de Lesterps vers 986 abbaye que Jourdain III transforma en place forte en 1040. Jourdain V confirma la donation de Lesterps et fonda le prieuré de La Péruse en 1056[6]. Chabanais passa ensuite aux Matha au XIIIe siècle, aux Rochechouart, aux Thouars et enfin aux Vendôme au XVe siècle.

Chabanais fut un marquisat, apanage d'un des nombreux fils de Colbert, le célèbre ministre de Louis XIV. Sous la Révolution, le jeune Alexandre de Chabanais dut émigrer avec sa mère. En leur absence, leur jolie maison de campagne du village de Charonne (aujourd'hui un quartier de l'est de Paris), la Folie Chabanais, fut louée à un voisin, Jacques Belhomme, qui s'en servit pour loger de riches détenus décidés à payer une fortune pour passer leur emprisonnement dans les meilleures conditions possibles.

La ville est pillée à plusieurs reprises, en 1567 par Caumont de Piles et Pardaillan puis en 1569 par Louis de Vauldry alors que la défense de la ville est assurée par le gentilhomme La Planche.

Séparée de Confolens et de Loubert elle passe aux Monluc puis au marquis de Sourdis et, en 1702, elle échoît par mariage à Colbert, marquis de Saint-Pouange et de Chabanais.

Les Colbert furent les derniers propriétaires de la terre de Chabanais et de son château féodal démoli en 1893.

À la fin de l'Occupation, les habitants de Chabanais connaissent de nombreuses épreuves de la part des troupes allemandes en retraite comme de groupes de résistance d'obédience communiste[7] et dévoyés qui s'adonnent à la vengeances et aux exécutions sommaires :

Françoise Armagnac qui est fusillée à 26 ans, le 4 juillet 1944 dans sa robe de mariée par des membres du Maquis de Pressac[8] commandés par le "colonel Bernard". Elle avait brièvement adhéré à la Milice avant d'en démissionner après deux réunions. Ce sont entre 80 et 100 personnes qui ont été fusillées dans la région par le "tribunal du peuple" situé au château de Pressac[7]. Le 1er août 1944, la ville est incendiée par les Allemands. Prévenue à temps, la population du village fuit se cacher dans les bois, sauf un jeune garçon resté par curiosité et dont le corps sera retrouvé carbonisé, ligoté dans les ruines d'une maison.

Avant 1944, la ville administrative avec la mairie et l'église Saint-Sébastien était située rive droite et les commerces, les halles, la gare rive gauche[9],[N 2].

Le 5 mai 1997, une tornade de catégorie F2 balaya la ville et ses environs.

Héraldique

Blason Blasonnement
D'or à deux lions léopardés de gueules.

Administration

L'hôtel de ville

Chabanais, crée chef-lieu de canton en 1793 est devenue Chabanois en 1801 pour redevenir Chabanais.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1894   Jean Barret[10]    
février 1944 juin 1944 Léon Rivet[11]    
11 juin 1944 30 octobre 1944 Albert Béraud[12],[13] Comité Local de Libération Maire clandestin puis maire
30 octobre 1944 19 mai 1945 Barden[12]    
19 mai 1945 21 septembre 1946 Masmondeix[12]    
21 septembre 1946 26 octobre 1947 Renée Bérigaud[12]    
Toutes les données ne sont pas encore connues.
depuis 2001   Michel Gealageas PS Retraité Éducation nationale

Démographie

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Chabanais depuis cette date :

Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 1 500 1 444 1 474 1 638 1 774 - 1 877 1 903 1 875
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 1 791 1 666 1 733 1 768 1 812 1 740 1 937 2 064 1 992
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 1 988 1 996 2 055 1 878 1 964 2 108 2 117 2 048 2 017
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
Population 2 164 2 439 2 434 2 242 2 107 1 941 1 889 1 885 1 879
Notes, sources, ...
Sources - Nombre retenu jusque 1962 : base Cassini de l'EHESS[14] et à partir de 1968 : Insee (population sans doubles comptes puis population municipale à partir de 2006)[15],[16]


Pyramide des âges

Pyramide des âges à Chabanais en 2007 en pourcentage[17].
Hommes Classe d'âge Femmes
0,4 
90  ans ou +
2,1 
12,5 
75 à 89 ans
19,7 
19,0 
60 à 74 ans
18,5 
20,8 
45 à 59 ans
18,2 
17,2 
30 à 44 ans
16,3 
13,1 
15 à 29 ans
12,3 
17,1 
0 à 14 ans
12,9 
Pyramide des âges du département de la Charente en 2007 en pourcentage[18].
Hommes Classe d'âge Femmes
0,5 
90  ans ou +
1,6 
8,2 
75 à 89 ans
11,8 
15,2 
60 à 74 ans
15,8 
22,3 
45 à 59 ans
21,5 
20,0 
30 à 44 ans
19,2 
16,7 
15 à 29 ans
14,7 
17,1 
0 à 14 ans
15,4 

Remarques

La population de Chabanais a augmenté durant tout le XIXe siècle puis s'est stabilisée aux alentours de 2000 habitants, l'augmentation des années 1946 à 1975 ayant été éphémère.

Économie

Industrie

La ville a connu une importante activité de minoterie et de fabrique de douelles de barriques[19].

Commerces

Tous les commerces de proximité sont présents : supermarché, épiceries et épicerie britannique, boucheries, boulangeries, salons de coiffure, tabac-presse, fleuristes, magasins d'habillement, ...

Foires et marchés

Foire de vaches laitières

Chabanais est le lieu de foires aux bestiaux connues à l'échelon régional, principalement de l'élevage bovin : vaches limousines et laitières.

Tourisme

Longtemps centre de la Charente limousine, Chabanais semble aujourd'hui, s'orienter vers une démarche touristique, axée sur la valorisation du patrimoine « nature ». Il y a un camping.

Équipements et services

Enseignement

Il y a a Chabanais une école maternelle, une école élémentaire qui bénéficient d'une garderie[20], et le collège Jean de la Quintinie[21].

La halte garderie La P'tite Maison accueille les enfants de 0 à 3 ans. Le mercredi et durant les vacances les enfants de 3 à 12 ans, sont accueillis à la garderie et il y a un local jeunes pour les ados de 12 à 18 ans.

Santé

Cabinets médicaux pharmacies.

Autres services

Ils sont tous présents : bureau de poste, médiathèque municipale, banques, agences immobilières, cabinets d'assurance, auto-écoles et vétérinaire.

Vivre à Chabanais

Le marché couvert près de la Vienne

Sport

Il y a une piscine, un stade de Foot, un complexe sportif avec tennis couvert, gymnase, piste d'athlétisme, terrain de pétanque terrains annexes et salles de réunion.

Lieux et monuments

Patrimoine religieux

Chabanais possède trois églises.

Église Saint-Pierre

L'église paroissiale Saint-Pierre du XVIIIe siècle possède un tabernacle en bois doré, objet classé monument historique le 15 avril 1980[22].

L'église Saint-Pierre
 Wikimedia Commons possède d’autres illustrations sur l’église Saint-Pierre.

Église Saint-Sébastien

L'église Saint-Sébastien vue de la rive gauche

L'église paroissiale Saint-Sébastien est située sur la rive droite de la Vienne. Elle renferme un sarcophage en pierre taillée du XIIIe siècle orné d'une épée, de croix et d'armoiries. Il est classé monument historique au titre objet depuis 1933[23].

Clocher Saint-Michel

Situé en haut de la ville sur la rive gauche de la Vienne, près du logis Saint-Michel. Le clocher est tout ce qu'il reste de cette église.

Prieuré Notre-Dame de Grenord

L'église ND de Grenord

Le prieuré Notre-Dame situé au lieu-dit Grenord est constitué des ruines d'une église prieurale du XIIe ou XIIIe siècle. Un sarcophage de pierre taillée orné de fleurs, feuilles, d'une épée, d'un oiseau et d'armoiries qui date de la fin du XIIIe siècle et a été classé monument historique au titre d'objet, le 8 mars 1924[24]. Cette église a pour la petite histoire accueilli le baptême de Sadi Carnot, président de la République de 1887 à 1894.

Fontaine Saint-Roch

Située sur la rive droite de la Vienne, cette fontaine surmontée d'une croix dédiée à saint Roch, patron des pèlerins et placée au bord de la route de Limoges, était l'objet de dévotions.

Patrimoine civil

Logis Saint-Michel

Le logis Saint-Michel domine la ville, près du foirail.

Le château de Savignat est moderne[9].

Patrimoine environnemental

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Personnalités liées à la commune

Jumelages

Notes et références

Notes

  1. Ces tensions ont vu la création de l'association Grain de sable en 2006.
  2. La mairie est encore située sur la rive droite.

Références

  1. Population municipale au 1er janvier 2008, consulté le 29 juin 2011
  2. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
  3. Carte du BRGM sous Géoportail
  4. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de La Rochefoucauld » sur Infoterre, 1983. Consulté le 6 novembre 2011
  5. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Rochechouart » sur Infoterre, 1996, (ISBN 2-7159-1687-6). Consulté le 5 novembre 2011
  6. Blason de la famille Chabanais, site de Jean-Marie Ouvrard
  7. a et b Henri Amouroux, « Les tribunaux du peuple à la Libération (émission) », 2006. Consulté le 25 mars 2011
  8. Henri Amouroux, « Les tribunaux du peuple à la Libération (discours) », 2006. Consulté le 25 mars 2011
  9. a et b Chabanais, index des études locales sur charente.free
  10. la famille Barret, site de Jean-Marie Ouvrard
  11. Carnet de Guerre en Charente, Francis Cordet
  12. a, b, c et d AERI, la Résistance en Charente
  13. Les descendants de Justes commémorent la Shoah
  14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 29 juillet 2010
  15. Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 29 juillet 2010
  16. Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 29 juillet 2010
  17. Evolution et structure de la population à Chabanais en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 29 juillet 2010
  18. Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 29 juillet 2010
  19. Chabanais, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  20. Site de l'inspection académique de la Charente, « Annuaire des écoles ». Consulté le 25 mars 2011
  21. Site de l'inspection académique de la Charente, « Collèges ». Consulté le 25 mars 2011
  22. Tabernacle, sur la base Palissy, ministère de la Culture
  23. Sarcophage, sur la base Palissy, ministère de la Culture
  24. Sarcophage prieuré Notre-Dame, sur la base Palissy, ministère de la Culture

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chabanais de Wikipédia en français (auteurs)

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