Castoreum

Castoréum

Le castoréum est une sécrétion grasse très odorante produite par des glandes sexuelles du castor situées en-dessous de la queue, à proximité de l'anus. Il a deux fonctions : il permet au castor de délimiter son territoire et d'imperméabiliser son pelage.

Utilisation

Cette substance est connue dès l'Antiquité et on lui a trouvé divers usages en médecine et en parfumerie.

L'utilisation du castoréum a été, avec le commerce de sa fourrure et de sa viande, l'une des raisons de la progressive disparition du castor en Europe et de sa raréfaction en Amérique du nord.

Le Castoréum, odorant, a aussi été utilisé^[1], par les trappeurs ou les amérindiens pour attirer dans leurs pièges des animaux carnivores tels que le lynx, carcajou, martre, loup...

Médecine

Bien qu'il ne soit presque plus utilisé en médecine moderne, le castoréum fut couramment utilisé de l'Antiquité au XVIII^e siècle. Il faisait partie du traitement de nombreuses maladies dont notamment :

• l'épilepsie,
• les maladies de l'utérus,
• la fièvre,
• les maux de tête.

Il était aussi utilisé en tant qu'aphrodisiaque.

Les vertus du castoréum pour combattre les maux de tête sont bien réelles, puisqu'il contient de l'acide salicylique (composant proche de l'aspirine). Aujourd'hui encore, certains préconisent l'usage du castoréum comme stimulant, anti-hystérique et antispasmodique.

Il était un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIII^e siècle ^[2].

Parfumerie

Le castoréum est l'une des quatre matières premières animales de la parfumerie avec le musc, l'ambre gris et la civette. Son odeur tient du cuir, de l'huile animale, de la fourrure. La substance est un peu grasse, très riche, parfois un peu colorée par l'alimentation du castor. Elle est utilisée dans les parfums de type ambré (ou oriental), ainsi que dans certains parfums masculins.

Le castoréum est de moins en moins utilisé en parfurmerie car son extraction nécessite de tuer l'animal. Cependant, les progrès de la chimie organique permettent aujourd'hui de produire un équivalent synthétique qui, même s'il n'a pas forcément toute la finesse du castoréum, évite un massacre inutile.

Notes

1. ↑ Dominique Legros, Oral history as history : Tutchone Athapaskan in the period 1840-1920 p.39/183 Lire
2. ↑ D'après Maistral, in Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.

Lien externe

• Le castoréum au musée international de la parfumerie

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