Carl Oberg

Carl Oberg

Karl Oberg

Karl Oberg et Pierre Laval à Paris en 1943

Karl Oberg, ou Carl-Albrecht Oberg, né le 27 janvier 1897 à Hambourg (Allemagne) et décédé le 3 juin 1965 à Flensburg (Allemagne), est un général SS de la Polizeiführer (HSSPF) à Paris avec le titre de Obergruppenführer.

Sommaire

Les débuts

Karl Oberg fait ses études dans la ville de Hambourg où il obtient son bac à l'âge de 17 ans. Dès le mois d'août 1914, il s'engage dans l'armée pour se retrouver en septembre sur le front français au grade de lieutenant. Il sera décoré de la Croix de Fer de 2e puis de 1ère classe.

Il participe activement à la tentative de putsch de Kapp menée par l’extrême-droite allemande, en mars 1920, pour renverser le gouvernement de la République de Weimar. Au retour de la guerre, il travaille chez un marchand de biens jusqu'en 1921. Il changera de métier plusieurs fois avant de se marier en 1923.
En 1926, il s'installe de nouveau à Hambourg où il travaille à un poste de direction dans une société de fruits tropicaux. Durant la dépression de l'année 1930 où sévit le chômage, il s'installe à son compte près de l'hôtel de ville de Hambourg.
En juin 1931, il adhère au NSDAP et, dix mois plus tard, il s'enrôle dans les SS.

Toujours fidèle adepte du national-socialisme allemand, il devient responsable du NSDAP en 1933 à Munich, où il collabore avec Reinhard Heydrich et devient son bras droit dans les affaires de sécurité intérieure. Karl Oberg participe en tant que coordinateur au Putsch de Röhm au côté des SS. Il devient chef du SD-Hauptamt à Munich en 1938, et reçoit le commandement des unités SS du Mecklembourg en 1939, pour finalement devenir chef de la police (Polizeipräsident) de la ville de Zwickau (Allemagne).

Seconde guerre mondiale

En septembre 1941, Karl Oberg est nommé chef de la police et des SS dans le district de Radom, dans le Gouvernement général de Pologne, où il participera à l'extermination des Juifs et à la chasse aux travailleurs polonais.

Décret de Hitler

Le 9 mars 1942, Hitler signe le décret dotant la France d'un "Chef suprême des SS et chef de la police" chargé d'organiser les rapports avec la police française.

Quartier général du Führer, le 9 mars 1942

  1. Un chef supérieur des SS et de la Police est institué dans le ressort du commandant militaire en France.
  2. Le Chef Supérieur des SS et de la Police est personnellement et directement subordonné au Commandant Militaire. Les services de police du chef supérieur des SS et de la police sont subordonnés au Commandant Militaire uniquement au point de vue territorial.
  3. Le Chef supérieur des SS et de la Police est compétent dans le ressort de service du Commandant militaire, pour toutes les tâches qui incombent au Reichsfuhrer SS et chef de la police allemande au Ministère de l’intérieur du Reich (conformément au plan de répartition du travail du Ministère de l’intérieur du Reich), ainsi qu’en tant que Commissaire du Reich pour la consolidation du germanisme.
Dans ce domaine d’activité, il a le droit de donner des instructions aux autorités et forces de police françaises et le droit de les contrôler. Il dispose de l’engagement des forces de police françaises de la zone occupée. La fixation du droit, ainsi que la promulgation des dispositions fondamentales pour l’organisation et les prescriptions juridiques des autorités françaises, y compris leur annonce, sont l’affaire du commandement militaire. Dans la mesure où il s’agit, dans ce cas, des domaines visés à l’alinéa 1, le Chef Supérieur des SS et de la Police est le service du commandant militaire qui traite ces questions.
  1. Le chef supérieur des SS et de la Police reçoit ses instructions :
    • pour la sûreté militaire du pays et pour toutes les opérations militaires par le commandant militaire ;
    • pour l’activité de police et de traitement des questions ethniques qui lui incombent, par le Reichsführer et chef de la police allemande. Si les instructions militaires et policières devaient révéler des contradictions, il devra être rendu compte au chef du Haut Commandement de la Wehrmacht et au Reichsfuhrer SS et Chef de la police allemande, lesquels provoqueront ma décision. En cas de péril imminent, le commandement militaire peut prendre des dispositions provisoires ayant un caractère contraignant. Les mesures d’expiation contre des criminels, des juifs et des communistes à l’occasion d’attentats contre le Reich allemand font également partie des mesures de police.
  2. dès que des troubles intérieurs ou des opérations militaires exigent des mesures à diriger de façon uniforme, le commandant militaire - dans le cas de danger pressant également les chefs de district - pourra disposer passagèrement des forces de SS et de Police de son ressort. Dans ce cas, il y a lieu d’observer que c’est précisément en corrélation avec l’engagement de la troupe qu’une importance particulière revient aux mesures de police prises sous responsabilité propre.
  3. Le chef du Haut Commandement de la Wehrmacht édictera en accord avec le Reichsführer SS et chef de la police allemande, les dispositions plus précises relatives aux forces engagées territorialement de la police secrète de campagne.
  4. Le Chef Supérieur des SS et de la police tient le commandant militaire au courant de toutes les mesures fondamentales et importantes, respectivement de ses intentions ; il se tient en rapport étroit avec le chef de l’administration militaire.
  5. La collaboration avec les services du S.R. de la Wehrmacht se règle d’après les principes édictés conjointement par le Haut Commandement de la Wehrmacht et le Chef de la Police de sûreté et du SD.[1]
Signé:Adolf HITLER

Paris

  • Le 5 mai 1942, voici donc Oberg nommé HSS-PF qui arrive à Paris avec le grade de SS-Brigadeführer, et prendra ses fonctions le 1er juin pour s'occuper de la lutte contre les réseaux de la résistance française et responsable de la question juive. Il aura les mêmes fonctions que Himmler en Allemagne. Lui et ses collaborateurs rendent le port de l'étoile jaune obligatoire, règlent et ordonnent la déportation d’environ 100 000 personnes dans les camps de la mort.
  • A partir de cette époque, Oberg devenu SS-Obergruppenführer et général de la police parisienne, sera surnommé par les Français « Le boucher de Paris » .

Voilà ce qu'il écrira par une ordonnance le 10 juillet 1942 :

« J'ai constaté que ce sont souvent les proches parents d'auteurs d'attentats, des saboteurs et des fauteurs de troubles, qui les ont aidés avant ou après leur forfait. Je me suis donc décidé à frapper des peines les plus sévères non seulement les auteurs... mais aussi, au cas où ils seraient en fuite, les familles des criminels s'ils ne se présentaient pas dans les dix jours à un service de police allemande ou française. En conséquence, j'annonce les peines suivantes :
  1. Tous les proches parents masculins, les beaux frères et cousins des fauteurs de troubles au-dessus de l'âge de dix-huit ans seront fusillés.
  2. Toutes les femmes parentes au même degré, seront condamnées aux travaux forcés.
  3. Les enfants de toutes les personnes ci-dessus âgés de moins de dix-huit ans seront confiés à une maison de redressement. »

Vers la fin de la guerre, les Allemands fuient vers l'Est, où Oberg se réfugie dans la ville de Plainfaing dans les Vosges pour y administrer un petit territoire.

Le 20 juillet 1944 vers 20h, après l'attentat contre Hitler, Oberg fut arrêté par le général Walter Brehmer à la tête de la 325e Sicherungs-Division[2].
A 22h30, après l’annonce de l’attentat manqué il fut libéré.

Après-guerre

  • A la Libération, Karl Oberg est fait prisonnier par les troupes américaines, jugé et condamné à mort en 1946 par les tribunaux alliés. De nouveau condamné à mort par les tribunaux français, le 9 octobre 1954 à Paris pour crimes de guerre, il fera appel de sa peine qui sera commuée en prison à perpétuité.
  • Le Président de la République Vincent Auriol octroie une grâce individuelle à Karl Oberg. À nouveau, le Président de la République René Coty le grâcie en 1958.
  • Condamné à la prison à vie, il sera libéré avec Helmut Knochen, en toute discrétion, de la prison de Mulhouse le 28 novembre 1962 par De Gaulle avant le traité de coopération franco-allemand signé le 22 janvier 1963. Oberg finira ses jours en liberté et s’éteindra le 3 juin 1965 à Flensburg (Allemagne).

Organisation de la SS en France de mai 1942 à juillet 1944

Chef suprême de la police et des SS : Général Karl Oberg - Bureau, 57 boulevard Lannes
Directeur de cabinet : Herbert Hagen - Même adresse

Sous ses ordres, deux grands commandements :

  • La Direction de la police de sûreté et du service de sécurité, le BdS (Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienstes, environ 2500 hommes, plus de nombreux auxiliaires français) sous le commandement du :
SS-standartenführer Helmut Knochen - bureau, 72 avenue Foch
son adjoint était le SS-Obersturmführer Kurt Lischka - bureau, 11 rue des Saussaies

Le BdS était représenté en province par des KDS (Kommando der Sipo und der SD)

  • L'Ordnungspolizei (ORPO ; environ 2400 hommes), sous le commandement du
SS- standartenführer von Schweininchen - bureau 44 et 49 rue de la Faisanderie,
remplacé en 1944 par le général Scheer, (Oberg devient alors SS-Gruppenführer)

En province l'ORPO était répartie en KDO (Kommando der ORPO)

Références

Autres personnalités sous ses ordres : Karl Boemelburg, Herbert Hagen et Helmut Knochen.
  1. Yves Cazaux dans René Bousquet face à l’acharnement, Ed. Jean Picollec , 1996 (ISBN 978-2864771265)
  2. chronologie des événements du 20 juillet 1944 (En allemand)

Lien externe

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