Camp de Royallieu

Camp de Royallieu

49° 24′ 09″ N 2° 48′ 29″ E / 49.4026, 2.80802

Le camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne (Oise) en France était un camp de transit et d'internement nazi, ouvert de juin 1941 à août 1944[1].

La publication, en 2008, de la première étude historique réalisée sur le camp d'internement de Royallieu, a enfin permis d'établir et de faire connaître son histoire. Jusqu'ici peu connu, ce camp fut pourtant l'un des plus importants rouages du système totalitaire et génocidaire sur le sol français[2].

Plus de 54 000[3] Juifs, résistants, militants syndicaux et politiques, civils raflés, y ont été internés[1]. 50 000 d'entre eux[3] ont été déportés dans les camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz, Ravensbrück, Buchenwald, Dachau, Sachsenhausen, Mauthausen, Neuengamme[3]. Le Frontstalag 122 s'est caractérisé notamment par l'internement et la déportation des « politiques » et personnalités « otages » : communistes, syndicalistes, résistants et civils[1]. Le « camp C »[4], ou le camp juif, tenu au secret, était déjà, vu les conditions d'internement qui y régnaient, un lieu d'extermination par la faim et la maladie[4].

Devenu « quartier Royallieu » après la guerre, ce camp a servi de centre d'instruction (CI) de l'Armée de l'Air pour les appelés du contingent dans la fin des années 1950 et au delà. Formé au combat militaire terrestre en 60 à 70 jours, chaque contingent d'appelés d'environ 1 000 recrues par trimestre quittait ce centre d'entraînement à l'issue de la formation. Les appelés de chaque contingent étaient alors dispersés dans les diverses Bases Aériennes (BA) tant en France qu'en Algérie. Le présentateur de télévision Michel Drucker y a fait son service national.

Il a ensuite hébergé le années 1970 et le 51e régiment de transmissions dans les années 1980.

L'Armée se retirant, un Mémorial de l'internement et de la déportation a pu être créé dans les trois bâtiments conservés du site. Il a été inauguré et ouvert au public le samedi 23 février 2008[5]. De plus, un chantier est mis en œuvre a proximité des voies de la gare, présentant deux wagons de déportation d'époque.


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Détenus connus

Tous deux furent déportés dans le train de la mort. Ville de départ : Compiègne, destination : camp de concentration de Dachau, le 2 juillet 1944. Dans ce train portant le numéro 7909, dans des conditions dantesques, 2000 hommes furent transportés dans des wagons à bestiaux. 1630 prisonniers survécurent à ce terrible voyage. Sous une chaleur caniculaire, sans eau, asphyxiés, beaucoup de déportés furent prit d'une folie meurtrière, s'entretuant. Arrivé à destination, on dénombra plus de cinq cent morts[8].

Pierre Masse a été interné au camp de décembre 1941 à mars 1942. Il y a organisé un système judiciaire[9].

Notes et références

  1. a, b et c « Le camp de Compiègne-Royallieu 1/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
  2. Beate Husser, Françoise Leclère-Rosenzweig et Jean Pierre Besse (collectif), Frontstalag 122 Compiègne-Royallieu – Un camp d’internement allemand dans l’Oise, 1941-1944, édition du Conseil général de l'Oise, 2008 (ISBN 2860600248 et 978-2-86060-024-8)
  3. a, b et c « Le camp de Compiègne-Royallieu 3/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
  4. a et b « Le camp de Compiègne-Royallieu 2/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
  5. « Ouverture du Mémorial de l'internement et de la déportation - Camp de Royallieu », sur le site du Mémorial de l'internement et de la déportation, memorial.compiegne.fr, consulté le 3 janvier 2009.
  6. Christian Bernadac, Le Train de la mort, Paris, France-Empire, 1970, 365 p. (OCLC 4597885), p. 79-355 
  7. Christian Bernadac, Le Train de la mort, Paris, France-Empire, 1970, 365 p. (OCLC 4597885), p. 78-351 
  8. Christian Bernadac, Le Train de la mort, Paris, France-Empire, 1970, 365 p. (OCLC 4597885) 
  9. Hommage de Badinter à Pierre Masse

Bibliographie

  • Jean-Jacques Bernard, Le Camp de la mort lente, Compiègne 1941-1942, Paris, Albin Michel, 1945, 249 p. (ISBN 978-2-7481-6930-0) 
  • André Poirmeur, Compiègne, 1939-1945. Hitler à Compiègne, occupation et résistance, rapatriement des prisonniers de guerre, Laval inaugure, la relève, service du travail obligatoire, le camp de concentration de Royallieu, libération, Compiègne, 1968, 159 p. 
  • Collectif (préf. Philippe Marini), Royallieu 80 ans d'histoire, Montargis, École d'application des transmissions de Montargis Caserne Gudin, 1993, 126 p. (OCLC 417022805) 
  • Sylvain Pouteau, Historique de la caserne de Royallieu, Compiègne, 51e Régiment de transmissions, 1993, 120 p. 
  • Xavier Leprêtre, De la Résistance à la déportation. Compiègne-Royallieu, 1940-1944, Compiègne, 1994, 222 p. (OCLC 411561532) 
  • Le Camp de Royallieu durant la Seconde Guerre mondiale, Beauvais, Service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, 2005 (OCLC 469764916) 
  • Le Camp juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943, éd. Le Manuscrit, Paris, octobre 2007
  • Beate Husser, Françoise Leclère-Rosenzweig et Jean Pierre Besse (collectif), Frontstalag 122 Compiègne-Royallieu – Un camp d’internement allemand dans l’Oise, 1941-1944, édition du Conseil général de l'Oise, 2008 (ISBN 2860600248 et 978-2-86060-024-8)
    Ouvrage collectif sous la direction des Archives départementales de l'Oise
  • Pierre Dietz, Briefe aus der Deportation ISBN 978-3-86841-042-6

Filmographie

  • Marc Tavernier, Camp C, Compiègne-Royallieu, documentaire historique de 57 minutes, Purple Milk Production, 2010. avec des témoignages de survivants et la participation de Serge Klarsfeld.

Annexes

Articles connexes

Liens externes


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