Broutage de minou

Broutage de minou

Cunnilingus

Cunnilingus représenté sur une fresque d'un lupanar à Pompéi (IVe siècle av. J.-C.)


Le cunnilingus (également désigné par le terme latin cunnilinctus, de cunnus « vulve » et lingere « lécher ») est une pratique sexuelle orale qui consiste à stimuler les différentes parties de la vulve à l'aide de la langue et des lèvres principalement.

Sommaire

Description

Illustration de Édouard-Henri Avril.

Le cunnilingus est une caresse bucco-génitale pouvant offrir à qui la reçoit une grande gamme de sensations, la sensibilité du clitoris, notamment, étant très importante[1]. L’utilisation de la salive ou de lubrifiant à base d’eau est courante et permet une stimulation douce et fluide[2]. Combinée à d'autres caresses, à d'autres stimulations variées sur l'ensemble du corps, soutenue par une écoute active de la part du ou des partenaires, le cunnilingus est en mesure de permettre la circulation de plaisirs variés entre les partenaires. Que survienne ou non un orgasme, il s'agit là d'un rapport sexuel en soi.

Histoire et signification culturelle

Bien que tabou dans la société occidentale jusque récemment, le cunnilingus a une place importante dans le taoïsme chinois. Ainsi, celui-ci considère-t-il que les fluides corporels sont des fluides vitaux, que les perdre engendre un amoindrissement de la vitalité et que, a contrario, les ingérer permet de recouvrer de cette vitalité, du qi.

« La grande médecine des trois crêtes montagneuses doit être trouvée dans le corps de la femme et se compose de trois jus, ou essences : un de la bouche de la femme, un autre de ses seins, et le troisième, le plus puissant, de la Grotte du Tigre Blanc, qui est à la Crête du Champignon Pourpre (Mont de Vénus). »

— Octavio Paz. Conjunctions and Disjunctions[3].

Selon Philip Rawson, ces métaphores mi-poétiques mi-médicinales expliquent la popularité du cunnilingus chez les Chinois : « La pratique était une excellente méthode pour boire le fluide féminin précieux. »[3]

Mais, idéalement, dans le taoïsme, l’homme n’est pas le seul à tirer profit de cette pratique, la femme bénéficiant également de l’échange de fluides. En mélangeant les liquides mâles et femelles, le taoïste vise à réconcilier les opposés et à renouer avec le temps mythique qui existait avant la séparation des sexes, c'est-à-dire la période primordiale du qi initial. Pour le sinologue Kristofer Schipper, les textes taoïstes sur l'« art de la chambre à coucher » décrivent une « sorte de vampirisme amélioré ».

L’historien des religions Mircea Eliade parle d'un désir semblable de dépasser la vieillesse et la mort, et accéder à un état de Nirvâna, dans la pratique hindoue du yoga tantrique.

En Occident, sous l'Empire romain, le cunnilingus était déprécié car il était considéré comme une soumission de l'homme envers la femme[4]. Preuve de cette condamnation morale, Suétone impute cette pratique à l'empereur Tibère dans l'inventaire des turpitudes sexuelles qu'il lui attribue[5].

Dans les lettres de Napoléon Bonaparte à sa femme Joséphine de Beauharnais, des passages font allusion au cunnilingus : « Un baiser plus bas, plus bas que le sein. […] Tu sais bien que je n'oublie pas les petites visites ; tu sais bien, la petite forêt noire. Je lui donne mille baisers et j'attends avec impatience le moment d'y être. »[6]

Origine du cunnilingus

Pour quelles raisons pratique-t-on le cunnilingus ?

Dans les années 2000, les recherches en neurosciences ont montré que les êtres humains stimulent leurs zones érogènes car cela procure des récompenses / renforcements dans le cerveau[7]. Ces récompenses, en particulier l'orgasme, sont perçues au niveau de la conscience comme des sensations de plaisirs érotiques et de jouissances. En simplifiant, l'être humain recherche les activités sexuelles, comme le cunnilingus, car elles procurent des plaisirs érotiques intenses.

Chez l'être humain (et le Chimpanzé, le Bonobo, l'Orang outan ...), le comportement sexuel n'est plus un comportement de reproduction, mais devient un comportement érotique[8]. Au cours de l'évolution, l'importance et l'influence des hormones[9] et des phéromones[10],[11] sur le comportement sexuel a diminué. Au contraire, l'importance des récompenses est devenue majeure[7]. Chez l'être humain, le but du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal mais la recherche des plaisirs érotiques, procurés par la stimulation du corps et des zones érogènes[12].

Article principal : Comportement érotique.

Le plaisir est clairement à l'origine du cunnilingus, mais surtout pour la personne qui recoit ce cunnilingus. En effet, les activités de stimulations buccales et linguales procurent des sensations thermiques, de pressions et tactiles intenses sur le clitoris, ce qui maximise les plaisirs érotiques. Pour ces raisons physiologiques, et comme le clitoris est la principale source du plaisir érotique et de l'orgasme[13], recevoir un cunnilingus est une des activités érotiques préférées des femmes.

Pour la personne qui réalise le cunnilingus, les motivations sont en partie différentes. Stimuler la vulve avec la bouche et la langue n'est pas spontanément érogène. Parfois, la personne ressent même du dégoût la première fois qu'elle pratique un cunnilingus. C'est uniquement en répétant cette activité, par conditionnements, que le partenaire finit par ressentir du plaisir. Mais pour la majorité des personnes, réaliser un cunnilingus ne devient pas une activité érotique préférée. Recevoir un cunnilingus (ou son équivalent pour l'homme, la fellation) est nettement préféré[12].

Pour les personnes qui pratiquent régulièrement le cunnilingus, c'est une préférence sexuelle, qui se forme au cours de la vie de la même manière que les préférences olfactives, musicales ou alimentaires.

Pour toutes ces raisons, le cunnilingus est "biologiquement normal" et ne peut être considérée comme un acte "contre-nature", une maladie ou un trouble psychologique. Car chez l'être humain, le but du comportement érotique est la recherche des plaisirs sexuels, nouveaux, variés et intenses[14].

Variantes

Face-sitting. Illustration de Mihály Zichy.
Illustration de l'autocunnilingus
  • Missionnaire : La femme est couchée sur le dos ; elle peut mettre ses jambes sur son partenaire, les plier ou les écarter. Le partenaire est généralement couché mais il peut aussi être à genoux. Cette position classique permet une bonne excitation du clitoris et peut faciliter la venue de l'orgasme chez la femme.
  • Debout : La femme peut être debout de face, le partenaire est alors assis ou agenouillé. C'est une position de transition où le clitoris est plus difficilement accessible et donc stimulable.
  • Assise : La femme est assise sur une chaise ou tout autre support. Le partenaire est au sol, l'accès à la vulve est aisé et permet une bonne stimulation. Dans cette position la pénétration linguale est possible.
  • Stimulation orale réciproque : voir position 69.
  • Face-sitting : La femme est au-dessus ou assise sur le visage du partenaire. Le cunnilingus peut être profond (pénétration linguale) et prolongé. Dans cette position la femme peut effectuer des mouvements pour guider son partenaire ou s’auto-stimuler contre son visage.
  • Autocunnilingus : équivalent féminin de l'autofellation, il reste un mythe car il consisterait à l'autostimulation et nécessiterait donc une souplesse telle que sa possibilité n'a jamais été démontrée.

Statistiques

Quinze ans après la 2e enquête nationale de l’INSERM et de l’INED sur la sexualité des Français (Spira et col., 1992), la publication aux éditions La Découverte des résultats détaillées de la 3e enquête baptisée « Contexte de la sexualité en France » (CSF) sous la direction de deux sociologues réputés, Nathalie Bajos (Inserm) et Michel Bozon (Ined) analyse les pratiques sexuelles de 12 000 Français âgés de 18 à 69 ans. L’enquête CSF confirme la diffusion de la sexualité orale désormais pratiquée régulièrement par deux femmes sur trois et autant d'hommes. Ainsi, la fellation est pratiquée régulièrement par 38% des femmes de 18-19 ans et 53% des femmes de 20-24 ans ; le cunnilingus est pratiqué régulièrement par 46% des hommes de 18-19 ans et 59% des hommes de 20-24 ans. Le développement de la fellation et du cunnilingus ont d’ailleurs amené les chercheurs à consacrer tout un chapitre de leur travail à : « La sexualité sans pénétration : une réalité oubliée du répertoire sexuel ».

Cunnilingus, santé et hygiène

Un carré de latex.

Le cunnilingus, comme la fellation, n'est pas une pratique sans dangers : il peut transmettre la plupart des maladies sexuellement transmissibles, comme l'herpès ou le condylome. Le risque de transmission du sida est en revanche extrêmement faible, pouvant survenir, par exemple, en cas de saignements chez les deux partenaires. La meilleure protection contre les risques de MST est l'utilisation d'un carré de latex, comme la digue dentaire ou une protection fabriquée à partir d'un préservatif masculin. Il est maintenant possible de trouver des produits spécialement destinés au cunnilingus. Il est recommandé d’appliquer un lubrifiant à base d’eau sur la vulve avant d’y poser le carré en latex.

En tant que pratique sexuelle orale, le cunnilingus demande une bonne hygiène des deux partenaires. Si malgré une hygiène irréprochable, le partenaire se sent rebuté par l’odeur de la vulve, l’utilisation de lubrifiants aromatisés peut être une solution et ou l'adaptation du régime alimentaire.

Autres désignations

Cette pratique est aussi connue sous les noms suivants : tarte au poil, faire minette, léchouille, broute-minou, brouter le gazon[15], bouffer ou brouter la chatte ou la motte, brouter une moule, pratiquer une tyrolienne, descendre au barbu, descendre à la cave, gamahucher ou encore gougnotter[16].

Manger et se faire manger sont des expressions souvent utilisées au Québec. Les Haïtiens utilisent le terme Ti-Bœuf

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. http://www.tvfrance-intl.com/TVFI/annuaire/forms/catalogue/ficheprogramme.php?fpg_id=30209
  2. http://www.pathol08.com/sexe/article.php?sid=87
  3. a  et b Octavio Paz, Conjunctions and Disjunctions, trans. Helen R. Lane. 1975, (London: Wildwood House, 1969), p. 97
  4. France 5 : Les maternelles - Histoire (Les premiers pas de la sexualité, de la Préhistoire à l'Antiquité)
  5. Suétone, Vie de Tibère, 45
  6. Napoléon Bonaparte : Lettres de Napoléon à Joséphine
  7. a  et b (en) AGMO Anders Functional and dysfunctional sexual behavior Elsevier 2007.
  8. Les distinctions entre "comportement sexuel", "comportement de reproduction" et "comportement érotique" sont expliquées dans les articles Comportement érotique et Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt dans leur ouvrage Reproduction (De Boeck Université 2001), afin de tenir compte des différences comportementales et neurobiologiques du comportement sexuel entre les espèces. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de cette distinction est Functional and dysfunctional sexual behavior du neurobiologiste Anders Agmo.
  9. BUVAT J. : Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques, Contracept. Fertil. Sex., 24/10:767-778, 1996
  10. ZHANG J. , WEBB D. M. Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 100(14):8337-8341, 2003
  11. FOIDART A. , LEGROS J.J. , BALTHAZART J. : Les phéromones humaines : vestige animal ou réalité non reconnue, Revue médicale de Liège, 49/12:662-680, 1994
  12. a  et b (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [pdf] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
  13. MASTERS William, JOHNSON Virginia. Human sexual response, Bantam Books 1980
  14. Philippe Brenot, Serge Wunsch. Neurobiology of pleasure, Sexologies, 13(50):17-27, 2004
  15. Voir le film Gazon maudit - 1995
  16. Gougnotter (se -), gougnioter (se -) ou gougniotter (se -) : relation sexuelle entre deux femmes ; se dit de deux lesbiennes qui font l'amour (d'après Le dictionnaire d'argot et du français familier de languefrançaise.net)
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