Boulonnais (cheval)

Boulonnais (cheval)
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Boulonnais
Bambou étalon de 2 ans.jpg
Bambou, étalon de deux ans à Wimereux en 1999.

Espèce Cheval (Equus caballus)
Région d’origine
Région Région du boulonnais, Drapeau de France France
Caractéristiques
Morphologie Cheval de trait
Registre d'élevage [PDF] Standard français de la race
Taille 1,60 à 1,75 mètre
Poids 600 à 1 000 kg
Robe Grise dans toutes ses nuances, plus rarement alezane ou noire
Tête Distinguée
Pieds Larges
Caractère Calme et doux
Autre
Utilisation Attelage, travaux ruraux (agricole et débardage).

Le boulonnais, surnommé le « pur-sang des chevaux de trait » ou le « colosse en marbre blanc », est une race de cheval de trait originaire du Boulonnais, sur la côte de la Manche, et historiquement élevée dans tout le Pas-de-Calais, la Picardie et le pays de Caux, en France. La légende fait remonter son origine au passage d'étalons orientaux durant l'Antiquité, d'où sa ressemblance avec le cheval arabe, mais il est davantage influencé par les conditions climatiques et géographiques de sa région originelle.

Apprécié par Henri IV de France et Napoléon Ier, cet animal de trait rapide connaît une vague de popularité lorsqu'il convoie des chargements de poisson frais entre Boulogne-sur-Mer et Paris, jusqu'à l'arrivée du chemin de fer vers 1850. Avec la modernisation des transports, il est reconverti dans les travaux de force et d'agriculture, et travaille surtout dans les champs de betteraves, ce qui pousse les éleveurs à le sélectionner de plus en plus puissant et étoffé. Il est aussi, mais plus rarement, utilisé comme cheval de fond dans les mines, et au XXe siècle, par l'armée française à l'attelage. En 1902, sa population est estimée à plus de 600 000 individus. La modernisation des transports après la Première Guerre mondiale, puis l'arrivée du tracteur après la seconde mettent la race en péril. Les bombardements des ports et l'occupation allemande lui font subir de lourdes pertes. Les effectifs de la race sont en diminution régulière jusqu'en 1989. Des actions sont alors menées pour sa sauvegarde, comme la création de la route du Poisson. Le boulonnais reste néanmoins le cheval de trait français le plus menacé en raison de son taux de consanguinité préoccupant et de la baisse régulière des nouvelles naissances au début du XXIe siècle.

Ce cheval de grande taille à la robe fréquemment grise reste principalement élevé pour sa viande, l'une des meilleures du marché, mais il est de plus en plus valorisé en attelage de compétition et de loisir grâce à son trot énergique. Il fait son retour au labour ou pour l'entretien des vignes grâce à sa puissance de traction couplée à une énergie rare chez le cheval de trait.

Sommaire

Histoire

L'histoire de la race boulonnaise est particulièrement longue et teintée de légendes. Il existait historiquement deux types de ce cheval, l'un employé pour l'agriculture et la traction lourde, le second à la traction rapide au trot. Le boulonnais fait partie des quatre plus anciennes races de trait d'Europe de l'Ouest, qui toutes revendiquent un héritage oriental et ont une grande influence pour la formation des chevaux de trait du XIXe au XXe siècle. Le percheron, l'ardennais et le trait belge sont les trois autres[1].

Origines

Tableau représentant un cheval arabe
Cheval arabe, race qui aurait transmis sa vivacité au boulonnais.

Les origines de la race boulonnaise sont anciennes, méconnues, et supposées d'influence orientale. Selon la tradition populaire, la naissance de la race serait due au passage de la cavalerie de César en 54 avant Jésus-Christ, près de Boulogne, région alors connue sous le nom de Morinie. Les chroniques anciennes rapportent que 2 000 chevaux numides originaires d'Afrique du Nord et appartenant à l'armée romaine auraient stationné dans la région, tandis que se préparait l'expédition de Jules César en Bretagne. Les juments lourdes indigènes se seraient faites saillir par les étalons numides. La nature du sol boulonnais et la qualité des herbages auraient fait que les chevaux descendants de ces croisements ont acquis des caractères propres[1].

Une autre origine invoquée par Hippolyte Constant Charles en 1883 est celle de montures abandonnées sur place par les Huns d'Attila, vaincus au Ve siècle[2], théorie que l'on retrouve évoquée dans des ouvrages de vulgarisation récents[3].

Pour Pierre Mégnin, « la vérité est que le percheron, comme le breton, comme le boulonnais, ont toujours été des chevaux communs, des descendants directs des chevaux celtiques, si abondants sur notre sol avant l'époque gallo-romaine »[4].

La plupart des hippologues sont sceptiques vis-à-vis des théories orientales. À la fin du XIXe siècle, la plupart des races de trait revendiquent une ascendance « noble », tandis que le cheval arabe et le Pur Sang jouissent d'une très grande popularité. La méthode d'élevage (tel l'élevage sélectif), les ressources de la région et du sol ainsi que l'alimentation donnée aux chevaux sont bien plus influents sur leur morphologie qu'un croisement oriental vieux de plusieurs siècles. Ils n'excluent pas, toutefois, que des croisements avec des chevaux orientaux aient pu se produire durant l'histoire de la race, et « qu'il en reste quelques traces »[5].

Une chose est sûre : « la race boulonnaise est le résultat de conditions géographiques et climatiques spécifiques, dominée à l'origine par l’observation des lois de la nature et perpétuée à travers la transmission de connaissances acquises de père en fils »[6].

Du Moyen Âge au XVIIe siècle

Le boulonnais aurait été embarqué pour l'Angleterre avec la flotte de Guillaume le conquérant en 1066, et par là aurait influencé la race du trotteur Norfolk[3]. Des croisements interviennent aux XIe et XIIe siècles, le boulonnais est alors influencé par les chevaux du Brabant et des Flandres, géographiquement proches[7]. Durant les croisades, Eustache, comte de Boulogne, serait revenu avec des étalons orientaux comme prise de guerre, lesquels auraient transmis leur cachet et leur vigueur au cheptel boulonnais[5]. Plus tard, Robert, comte d'Artois, désire sélectionner un cheval de guerre rapide, agile et puissant pour les chevaliers en bataille. Il croise alors les étalons qu'il possède avec des juments du Mecklembourg, proches du hanovrien moderne[8].

Alfred Rambaud affirme que les chevaliers décimés pendant la bataille d'Azincourt le furent parce qu'ils montaient d’énormes boulonnais et percherons peu maniables[9],[Note 1]. Au XIVe siècle, le boulonnais est influencé par les chevaux andalous et des races nordiques[3]. Henri IV aurait apprécié les qualités du boulonnais, alors cheval de selle étoffé capable de porter des cavaliers en armure. Les chevaux boulonnais sont renommés pour les tournois mettant en valeur leur force, leur agilité et leur souplesse. C'est ce qui aurait poussé le monarque à fonder, en 1587, dans la vaste cour du château de la Montoire (actuel arrondissement de Saint-Omer), les plus anciennes courses de France le premier dimanche de mai, tous les ans, jusqu'en 1789[10].

Du XVIIe siècle aux années 1850

Gravure d'un cheval boulonnais en 1848
Gravure d'un cheval boulonnais en 1848.

Le nom de « cheval boulonnais », issu de sa principale région de production, l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer (autrefois un petit pays du nom de Boulenois)[10], remonte au XVIIe siècle[8]. À cette époque, l'occupation espagnole des Flandres fait qu'une cavalerie composée de bêtes arabes, barbes et espagnoles permet des échanges de gènes entre les chevaux, dont l'influence sur la robe grise et l'expression fière du boulonnais moderne est toujours visible[11]. La race est mentionnée dans les chroniques du XVIIe siècle à l'époque de la création de la foire aux poulains de Desvres. Des acheteurs viennent de Picardie et de Haute-Normandie vers le Boulonnais, attirés par la bonne réputation de ce cheval[12].

Avant la Révolution française, la race boulonnaise est très recherchée, sous sa « puissante étoffe », pour la cavalerie de réserve. Jusqu'au début du XIXe, le modèle des chevaux est encore très éloigné du cheval de trait, leur poids oscille aux alentours des 500 kg. Ils sont principalement utilisés au convoyage du poisson frais, au service des postes et des messageries et à la traction de diligences et de véhicules de commerce[13].

C'est Napoléon 1er qui aurait, malgré lui, entraîné une vague de popularité pour le boulonnais. En se rendant au camp de Boulogne, il aurait voyagé dans un véhicule tracté par six juments boulonnaises depuis le relais de Saint-Omer, à une vitesse telle que la tradition populaire rapporte qu'il a cru à une trahison[10]. Le maître de poste et ses deux fils, qui menaient l'attelage, se nommaient « Cochon ». Napoléon dit en plaisantant qu'il s'est cru « enlevé par six chevaux et trois cochons »[14]. Cet événement, qui fait du bruit, établit la réputation de la race boulonnaise. C'est l'époque où le commerce maritime s'efforce de multiplier les voies à l'intérieur des terres. Les routes s'établissent, les diligences et le roulage se développent, la race boulonnaise devient particulièrement recherchée pour ces nouvelles activités grâce à sa beauté et sa vitesse. La réputation de la race s'étend bientôt sur toute la France, et, peu après, en Europe[10].

En 1837, le cheval boulonnais est répandu « dans tout le nord de la France, depuis la rive droite de la Seine jusqu'à la Belgique »[15]. C'est la révolution industrielle, à partir des années 1850, qui pousse à sélectionner des chevaux de plus en plus étoffés, mais néanmoins vifs[13],[16].

Des années 1850 à la Première Guerre mondiale

Gravure d'un cheval boulonnais en 1861
Gravure d'un cheval boulonnais en 1861.

Le boulonnais est très populaire en France parmi les chevaux de trait : « il n'en est pas de meilleurs ni de plus répandus », et il « occupe le premier rang à raison de sa valeur, à raison surtout de son importance numérique »[17]. Son livre généalogique est créé en juin 1886, et placé sous la responsabilité du syndicat hippique boulonnais (SHB) en 1902[7].

Élevage

Article connexe : Élevage équin.

« Disons-le franchement, il n'y a rien à apprendre aux agriculteurs qui, de père en fils, se livrent à l'élève du cheval franc-boulonnais ; ce sont eux qui ont conservé, dans des temps de destruction, cette précieuse race aussi pure dans son espèce que peut l'être le cheval de pur sang anglais dans la sienne ; la France leur doit de la reconnaissance (...) »

— Vicomte de Puibusque, L'éleveur de poulains et le parfait amateur de chevaux, 1834[18]

Dans les terres bocagères du Boulonnais, l'élevage du cheval était modeste jusqu'au développement des grandes fermes d'élevage au début du XIXe siècle[19]. L'élevage du cheval boulonnais devient le fait de véritables dynasties d'éleveurs, dont quelques-unes perdurent au début du XXIe siècle[6].

Berceau de race
Carte de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer
L'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, berceau originel de la race.

Le sol du Boulonnais est rude, difficile à cultiver, et offre peu de prairies[20]. Le cœur historique de l'élevage est le bas-Boulonnais, berceau de la race, en particulier à Marquise où le sous-sol argileux et riche en phosphates facilite le développement du squelette et la prise de taille des animaux. Le haut-Boulonnais et l'Artois, faits de plateaux crayeux soumis à des hivers rudes, donnent les modèles plus légers et rapides, les mareyeurs. Le Calaisis, Desvres et Marquise produisent des chevaux d'une plus grande ampleur et la région de Rue, au Sud du Boulonnais, donne des chevaux assez forts pour tracter de lourdes barques de pêche sur les plages[21],[11]. Ces particularités illustrent bien l'influence du biotope sur l'élevage équin[22].

Vers 1850, l'élevage de ces chevaux est fréquent dans le Pas-de-Calais, l'Oise, l'Aisne, la Somme et la Haute-Normandie. Le Boulonnais reste la région d'élevage la plus réputée, avec le Vimeu, ainsi que le pays de Caux, où les chevaux sont déplacés en fin d'élevage[16]. Ce cheval est présent tout au long de la côte maritime, depuis Dieppe jusqu'à Dunkerque[23].

Méthodes d'élevage
Gravure d'un cheval boulonnais en 1863
Gravure d'un cheval boulonnais dans le Cours d'hippologie à l'usage des officiers de l'armée, 1863.

Les cultivateurs des arrondissements de Dunkerque, de Saint-Omer, de Boulogne-sur-Mer, de Béthune, de Montreuil, d'Abbeville et de Neufchâtel-Hardelot font naître un grand nombre de poulains qu'ils gardent, pour les habitants des plateaux ou du haut pays, jusqu'à l'âge de six à huit mois afin de les vendre aux éleveurs normands et picards[14]. Les éleveurs des plaines, plus riches en fourrage, conservent leur poulain jusqu'à l'âge de dix-huit mois[24]. Dans les provinces du Boulonnais, ces éleveurs ne conservent que les femelles pour en faire des poulinières et vendent leurs poulains mâles[25] sur des foires à Desvres, Marquise, Pont de Briques et dans d'autres bourgs de la région[26]. Les acheteurs viennent surtout de la Normandie et du Vimeu. Le seul canton de Marquise, composé de neuf communes, vend annuellement de 1 200 à 1 300 poulains en 1849[20].

Le Vimeu, bordée par le littoral de la Manche et la rive méridionale de la Somme, présente de riches pâturages salés où sont élevés les poulains. Ils y restent jusqu'à l'âge où ils peuvent être revendus pour le service des postes, de la diligence et du roulage. Les chevaux sont mis au travail dès deux ans ou deux ans et demi, mais ces poulains ont besoin d'être soignés de bonne heure avec de bons pâturages, du bon foin, et du grain[25]. Les juments poulinières font tous les travaux agricoles, et sont, par conséquent, nourries à l'écurie. Elles sont saillies par l'étalon chaque année dans les mois de décembre, janvier ou février, et mettent bas en plein cœur de l'hiver, assez tôt pour être prêtes à reprendre les travaux de la ferme aux premiers jours du printemps[20]. Pendant la gestation, elles sont bien soignées, mais elles travaillent jusqu'à la mise bas. On leur accorde alors un mois de repos pendant lequel elles vivent avec leurs poulains dans de riches prairies artificielles, puis elles reprennent leurs travaux. Le poulain est sevré à 4 mois. Après le sevrage, il est nourri abondamment en avoine[14].

Évolution des effectifs

Gravure d'un cheval boulonnais en 1867
Gravure dans Applications de la zootechnie d'André Sanson, 1867.

Contrairement à une idée répandue, l'arrivée du tracteur n'est pas la seule cause de disparition des chevaux de trait. Vers 1850, l'établissement des voies de chemin de fer met à mal la vieille souche picarde, aux pieds plats et larges, et la fait disparaître du Pas-de-Calais[27]. En 1861, la population totale des chevaux boulonnais est estimée à 350 000 têtes, sans compter les chevaux exportés hors de leur berceau d'origine[17]. Sur 150 000 chevaux recensés en 1863 dans les trois départements du Nord, de la Somme et du Pas-de-Calais, on peut compter chaque année 12 000 à 15 000 naissances, presque exclusivement des races de trait[23]. Le département du Pas-de-Calais compte, à lui seul, 200 ou 250 étalons boulonnais en activité pour servir 50 000 juments. Ils sont achetés un millier de francs vers 1850. Le prix de leur saillie, généralement de cinq francs, descend quelquefois jusqu'à trois sous l'effet de la concurrence. Chaque étalon effectue annuellement de 180 à 200 saillies, quelquefois davantage. Les propriétaires de ces étalons vivent chichement : ils conduisent eux-mêmes leurs chevaux de ferme en ferme, et plusieurs ne peuvent renouveler leurs reproducteurs par manque de fonds. Tous ces étalons ne sont pas autorisés et approuvés[27].

La population est estimée à plus de 600 000 individus, pour 6 000 éleveurs, en 1902[26],[7].

Utilisations historiques

De toutes les races de trait françaises connues dans les années 1850, le boulonnais est la plus massive (beaucoup moins cependant que le trait hollandais et le trait flamand)[16]. Il est d'un naturel docile. Son développement précoce lui vaut d'être utilisé, dès l'âge de dix-huit mois, aux travaux de l'agriculture. À cinq ans, il n'a plus rien à gagner en taille ni en corpulence. Il est large, court et trapu, doué d'une force athlétique, et généralement plus leste, plus agile qu'on ne le croirait de prime abord[28]. Il n'est en principe jamais monté[16].

Traction lourde
Tableau de Théodore Géricault
Peinture de Théodore Géricault représentant des chevaux de traction lourde, 1821.

Dès 1834, un ancien ouvrage affirme qu'aucun animal ne peut se comparer, pour la force, au cheval boulonnais : « seul et sans effort, le cheval boulonnais met en mouvement la charge que quatre gros chevaux de trait allemands ne feraient pas changer de place »[29]. Le boulonnais, qualifié de « plus grande et plus précieuse race chevaline de trait en France », est utilisé vers 1884 pour déplacer des blocs de pierre de construction lourde à Paris, avec des équipages de six à huit chevaux tirant des blocs de plusieurs tonnes[30]. Sa force lui vaut de former, à Paris, la cavalerie des brasseries pour le gros roulage[31], et l'essentiel de la cavalerie parisienne de gros transport au pas[32], à l’époque où la capitale est qualifiée d'« enfer des chevaux »[33]. On le retrouve partout où il y a de pénibles travaux exigeant des chevaux une grande puissance[17]. Il assure la remontée des flobarts, grosses barques de pêche typiques de la région boulonnaise[34]. Les plus grands modèles de chevaux boulonnais travaillent dans les champs de betteraves, tirent des charrois et servent aux déplacements en ville. Ils tractent des machines agricoles et sont aussi, mais plus rarement, utilisés comme chevaux de fond dans les mines. La variété du trait picard est surtout utilisée aux plus gros roulages, tels ceux des meuniers. Malgré leur masse, ces chevaux boulonnais trottent quelquefois[16]. Au XXe siècle, le grand boulonnais est utilisé par l'armée française pour l'attelage. Il est très estimé comme cheval d'artillerie et de train[35].

Mareyage
Article connexe : Mareyage.
Lithographie représentant un attelage
Attelage de chasse-marées picards sur une lithographie conservée à Abbeville.

Le mareyage est l'activité historique liée au cheval boulonnais dit « mareyeur ». Elle consiste à amener le poisson frais depuis les côtes (des régions de Boulogne-sur-Mer ou de Dieppe par exemple[20]) jusqu'aux grandes villes. Les chevaux sont attelés à des voitures à deux roues et menés par les chasse-marées. Ils transportent le poisson frais en moins de 24 heures dans de grands paniers protégés par des algues, contenant de la glace, ce qui alourdit beaucoup la charge à tracter.

Un attelage de quatre chevaux peut tirer jusqu'à 3,5 tonnes. Le chasse-marée relaie ses chevaux, mais ces relais sont souvent doublés en cas de retard. La distance à franchir va de 100 à 120 kilomètres en une journée[20]. Les mareyeurs assurent, depuis le XVIIe siècle, le transport du poisson entre les ports de pêche et les étals des poissonniers. Il faut de solides chevaux capables de parcourir rapidement de longues distances sans fatigue. L'activité des chasse-marées prend fin entre Paris et Boulogne avec l'arrivée du chemin de fer en 1848[36]. La marque au fer rouge en forme d'ancre marine, apposée sur le côté gauche de l'encolure des chevaux boulonnais, est un souvenir de cette ancienne activité[7].

La course d'attelage nommée « Route du Poisson » remet cette utilisation traditionnelle des chevaux de trait à l'honneur[37].

Croisements

Dès les années 1830, l'idée de croiser le cheval boulonnais avec le pur-sang arabe pour donner des chevaux de cavalerie est évoquée[38]. Elle est mise en pratique au dépôt d'étalons d'Abbeville en 1840[39]. L'inspecteur général des haras nationaux Eugène Gayot préconise en 1861 d'insuffler du sang de Pur Sangs dans la race boulonnaise afin d'améliorer sa vivacité[40], mais les tentatives sont refusées par les éleveurs, qui voient naître des montures de cuirassiers n'ayant plus rien du cheval de trait lors des premiers essais de croisement[41]. À la même époque, les possibles croisements entre le boulonnais et le cheval de trait flamand sont vivement déconseillés par la société d'agriculture, du commerce et des arts de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer[42].

Le cheval boulonnais est « l'améliorateur des races de trait par excellence »[43]. Il entre dans la formation de l'anglo-normand, qui sera plus tard à la base de la création du selle français[44]. Des croisements avec le boulonnais sont effectués pour faire évoluer l'ardennais vers un cheval de traction lourde à la fin du XIXe siècle[45]. Le trait italien[46] et, durant les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, le trait du Schleswig[47] sont également croisés avec le boulonnais. Quelques hippologues ont supposé que si le type mareyeur avait survécu, il aurait donné naissance à d'excellents chevaux demi-sang par croisement avec le Pur Sang ou l'anglo-arabe[48].

Exportations

Le boulonnais est fréquemment exporté dès la fin du XIXe siècle, mais parfois, vers l'âge de quatre ou cinq ans, il est pris pour un percheron[49]. Aux États-Unis, il se retrouve parmi d'autres races de trait sous le nom de « cheval de trait français ». Ces chevaux sont enregistrés par l'Anglo-Norman Horse Association (ou National Norman Horse Association) à partir de 1876, association rebaptisée National French Draft Association en 1885[50]. Elle déclare en 1876 que les races boulonnaise, normande, percheronne et picarde sont essentiellement les mêmes, et doivent toutes être connues comme des « chevaux normands »[51].

Elle déclare ensuite que tous les « chevaux normands » sont en fait des « percherons », indépendamment de leur lignée de sélection individuelle. Le but est de vendre les chevaux de trait de race aux utilisateurs américains à des prix plus élevés. Le Conseil de l'Agriculture de l'Illinois juge que seuls les percherons dont l'ascendance peut être prouvée devraient être enregistrés en tant que tels, et que toutes les autres races, y compris les boulonnais, doivent être considérés séparément[52]. Des étalons reproducteurs boulonnais ont été exportés jusqu'en Argentine[34]. Au début du XIXe siècle, les autrichiens ont tenté de naturaliser le cheval boulonnais sur leur territoire, mais sans succès[53].

Déclin de la race et reconversion bouchère

Photo d'un chariot militaire en 1944
Chariots militaires tractés par des chevaux de trait, et camouflés sous des branches sur les routes du nord de la France, en 1944.

En 1930, le haras de Compiègne propose 51 étalons boulonnais sur 121, le reste de la cavalerie étant composée de traits du Nord. La modernisation des transports durant l'entre-deux-guerres cantonne le boulonnais aux travaux agricoles[54].

La Première Guerre mondiale et la seconde sont un désastre pour la race, les bombardements des ports, les réquisitions et l'occupation allemande lui font subir de lourdes pertes. De nombreux combats se déroulant dans le berceau d'élevage du boulonnais, des troupeaux entiers de juments poulinières sont décimés[8]. En 1918, une ordonnance départementale interdit l'exportation des animaux afin de reconstituer le cheptel[7]. En pleine débâcle de 1944, la Wehrmacht réquisitionne les chevaux des agriculteurs, si bien qu'à la libération, en 1945, il ne reste que peu de chevaux de traction disponibles[55].

Les boulonnais des années 1950 sont des animaux sveltes aux membres secs, mais remarquablement musclés grâce à l'héritage des chevaux des diligences et des mareyeurs, ce qui en fait d'excellents auxiliaires agricoles[54]. Réputés pour leur trot soutenu, ils sont utilisés pour des activités qui mettent leurs qualités de routiers en avant, plus efficace au labour de terres sableuses qu'à celui de lourdes terres compactes[56]. Les stigmates de la guerre au Nord de la France font que l'abandon du cheval de trait au profit des machines agricoles est plus lent que dans d'autres régions, et offrent un sursis d'une dizaine d'années aux boulonnais et autres traits du Nord[57]. La généralisation du tracteur agricole met toutefois la race en péril et seule la passion de quelques éleveurs permet de sauver le boulonnais jusque dans les années 1970, notamment grâce à l'hippophagie puisque sa viande est l'une des meilleures du marché[8]. Au début des années 1970, il ne reste plus qu'un millier de juments, alors que le pays comptait 600 000 animaux au début du siècle[34].

Les étalons Fréthun (né en 1949)[58], Trésor (né en 1963)[59], Select (né en 1962)[60], Astérix (né en 1966) et Prince (né en 1981) marquent fortement la race en entraînant une certaine consanguinité[61] : Fréthun est présent comme ancêtre commun de 14 % des chevaux boulonnais actuels[62].

Au début des années 1970, alors que les effectifs de chevaux de trait ont très fortement baissé dans la plupart des pays où ils étaient utilisés[63], Henry Blanc est nommé à la direction des haras nationaux français et organise la reconversion des neuf races de chevaux de trait en animaux de boucherie. Jusqu'en 1982, il freine les importations de viande et finance une recherche de l'INRA sur l'engraissement des poulains de trait. Il encourage les éleveurs français à engraisser leurs animaux pour les revendre au poids aux abattoirs. L'hippophagie assure une partie de la sauvegarde du boulonnais en gardant son capital génétique intact, mais aussi en transformant son modèle, autrefois taillé pour le travail, en celui de « bêtes à viande ». Entre le milieu du XXe siècle et les années 1980, le poids moyen d'un cheval boulonnais augmente considérablement[64].

Un plan de sauvegarde est lancé en 1975 car les effectifs continuent à diminuer[7] il en est ainsi jusqu'en 1989. Plusieurs stud-books sont ouverts dans d'autres pays européens, afin de prévenir l'extinction de la race.

Types historiques

Plusieurs variétés de chevaux boulonnais ont existé : le mareyeur chargé de tracter les chargements de poisson frais entre les grands ports de pêche (Boulogne-sur-Mer ou Dieppe par exemple) et Paris, le bourbourien (ou Funes-Ambact), le plus imposant de tous, dans le Nord[23], le cauchoix en Seine-Maritime, et le picard ou « trait au trot » en Picardie[65],[23] plus tard désigné comme le « grand boulonnais ». Une lignée réputée vers 1845 est connue sous le nom de cheval de Ponthieu[53]. Seules quelques nuances les séparent. Le boulonnais a la particularité d'être un cheval travaillant au trot[17]. Toutes ses variétés ont disparu lors de la réduction des effectifs de la race, au XXe siècle.

Vers 1850, le boulonnais est déjà un cheval de grande taille, jusqu'à 1,65 m et au-delà. Les membres sont courts, forts, robustes et nerveux, couverts de crins épais et touffus ; le corps est fortement musclé et raccourci ; l'encolure est épaisse et courte, la crinière touffue tombant de chaque côté ; la tête est grosse, avec les ganaches fortes et le chanfrein presque droit : l'œil est généralement petit ; le poitrail est large et annonce une poitrine remplie par de vastes poumons ; le ventre est rond, volumineux ; la croupe large, avalée, double. La couleur de sa robe est encore extrêmement variée[31]. Ils sont réputés doux et dociles, d'un tempérament sanguin, remarquables par la puissance de leur système musculaire, résistants aux fatigues, et dotés d'un trot à la fois rapide et léger[66].

« On voit, par ces caractères, qu'il s'agit ici d'une constitution véritablement athlétique ; et il faut ajouter que le cheval boulonnais ne dément point, pour son compte, l'attribut habituel de l'Hercule antique : il est aussi débonnaire que fort; on le renomme pour sa docilité. Il est, de plus, leste et agile pour un si volumineux personnage. C'est que chez lui le fond est à la hauteur de la forme, et qu'il est doué d'une vigueur et d'une énergie qui se reflètent dans la douceur de son regard résolu. »

— André Sanson, Applications de la zootechnie, 1867[67]

Mareyeur

Les juments boulonnaises surnommées « les mareyeuses »[20] forment une variété historique de la race boulonnaise utilisée pour le mareyage, la traction de lourds chargements de poisson au trot rapide (à raison d'une allure de 16 à 18 kilomètres par heure pendant 100 à 120 kilomètres[14]). Elles sont hautement réputées jusqu'au milieu du XIXe siècle[12], et donnent naissance à l'expression « trot de maquereau » désignant le trot rapide dans le jargon cavalier[68]. La renommée acquise par ces chevaux fait monter leurs prix, et détermine divers conseils généraux à voter des fonds pour l'acquisition d'étalons de cette race : de 1825 à 1840, plus de quarante départements se sont procuré des étalons mareyeurs en vue de les croiser avec leurs races locales[20].

Trait picard

En 1848, un ouvrage rapporte que « le cheval le plus volumineux et le plus empâté, celui dont la peau est la plus épaisse et la robe la plus crépue » est le trait picard, désigné comme le véritable boulonnais. Ils sont nourris avec une grande quantité de foin, même celui de prairies artificielles[16]. Moins bien alimentés, ils acquièrent des formes plus lourdes que le cauchoix[28]. André Sanson précise que le trait picard n'est pas une race : dans les années 1860, l'assèchement des marais de la vallée de la Somme fait que le cheval boulonnais est de plus en plus introduit pour remplacer les chevaux flamands qui avaient fait souche dans la région[69].

Cauchoix

Les chevaux de la Haute Normandie, « du pays de Caux », beaucoup moins massifs, ont aussi moins de fanons, des extrémités moins fortes, et la tête moins chargée. Ils sont nourris tôt d'avoine, beaucoup plus estimés et destinés à la traction des diligences. Ils sont connus dans le commerce sous le nom de « chevaux du bon pays »[32] tandis que les lourds picards sont nommés « chevaux du mauvais pays », mais cette distinction ancienne est tombée en désuétude avant les années 1860[70]. La nourriture qui leur est donnée a produit cette différence[16] car les pâturages dans lesquels il est élevés sont moins humides, avec une herbe plus fine et plus substantielle[25].

Description de la race

Photo d'une tête d'un cheval boulonnais
Tête d'un cheval boulonnais au salon international de l'agriculture de Paris en 2011.

Le boulonnais est surnommé « pur-sang des chevaux de trait » grâce à son allure harmonieuse, il est en effet « le plus élégant des chevaux lourds »[8], avec sa peau veloutée. Très rare parmi les races de trait, cette élégance lui vaut d'être qualifié de « plus noble cheval de trait d'Europe »[48]. L'apparence fine et délicate de sa peau laissant apparaître son réseau veineux superficiel, unique chez un cheval de trait, lui donne l’apparence du « marbre poli »[48],[71], d'où le surnom de « colosse en marbre blanc »[72].

En raison des origines historiques du mareyeur et du grand boulonnais, destinés à des usages différents, la taille et le poids des animaux peuvent présenter d'importantes variations, qui vont en moyenne de 1,60 m à 1,78 m pour 650 à 900 kg, pouvant dépasser la tonne[73]. Dans l'annuaire des étalons boulonnais de 2011, le plus petit fait 1,61 m (Sésame 3) et le plus grand 1,85 m (Onix de Tachincourt)[74].

Les représentants de la race sont généralement marqués au fer rouge sur le côté gauche de l'encolure, la marque représentant une ancre de marine[72]. L'apposition de la marque est « souhaitable » selon les haras nationaux français et le syndicat hippique du boulonnais[37].

Standard morphologique

Article connexe : Morphologie du cheval.

L'impression d'ensemble doit être celle d'un cheval arrondi mais néanmoins harmonieux et élégant[71].

Tête 
La tête est fière et distinguée, petite, courte et carrée mais élégante, avec un profil rectiligne[72],[8] ou camus[75] (ce qui rappelle le cheval arabe[3]), des apophyses sèches[76] et de fines oreilles mobiles tournées vers l'avant. Les attaches tête-encolure trop épaisses et les chanfreins busqués sont sanctionnés[37]. Les ganaches sont fortes et arrondies, relevées à angle droit et bien écartées, le front large et plat, l'œil vif et humide dans une orbite légèrement proéminente mais peu saillante, la bouche petite[8] et les naseaux bien ouverts[76].
Avant-main 
L'encolure est large, épaisse et bien orientée, légèrement rouée (en col de cygne). Les encolures très rouées et épaisses sont autorisées chez les étalons mais interdites chez les juments. La crinière est généralement double, touffue et pas très longue. L'épaule est parfaitement sortie et musclée, longue et oblique, plus inclinée que chez les autres chevaux de trait[3]. Le poitrail est large et ouvert (le cheval « a du coffre »), le garrot bien sorti[8],[37], mais souvent noyé dans les masses musculaires voisines[76], ce qui peut le faire paraître peu saillant. La conformation de l'avant-main du boulonnais est unique chez les races de trait[3].
Dos 
Le dos est large, relativement droit et tendu. Toutefois, un dos trop droit est pénalisé pour l'approbation des animaux car il donne beaucoup de raideur aux allures du cheval[37]. Les flancs sont courts, avec des côtes arrondies[76]. Le ventre ne doit pas avoir un volume excessif[71] et le passage de sangle est profond[77].
Photo d'un cheval boulonnais
Cheval boulonnais au salon international de l'agriculture de Paris en 2010.
Arrière-main 
Les reins sont larges et courts, la croupe longue, volumineuse, oblique et musclée, la queue fournie et attachée plus haut que chez les autres chevaux de trait[8],[75],[77].
Membres 
Les membres sont forts bien qu'ils paraissent relativement courts en rapport avec la masse du cheval[72]. Bras et avant-bras sont musclés, et long pour ce dernier. Le genou large, bien dessiné, fait saillie et ne paraît pas creux de profil, il est sec, s'inscrit dans un carré de face, et ses os carpiens sont apparents. Le canon est court, large et net, il ne doit pas être renvoyé. Le boulet est sec et fort, le pied et sa couronne sont larges. Les cuisses sont longues et musclées, les jarrets larges et bien dessinés, sans être droits ni coudés, le jarret légèrement coudé étant préférable au jarret droit[37].

Robe

Article connexe : Gris (cheval).

Trois robes sont admises chez la race, l'alezan, le gris et le noir[37]. La robe est soyeuse. L'immense majorité des chevaux boulonnais est désormais de robe grise : une expression populaire boulonnaise dit qu'« il a les couleurs des nuages de la côte »[34]. Les poulains naissent toujours de robe foncée et la majorité évoluent vers le gris. Avec l'âge, ce gris peut tourner au blanc nacré légèrement bleuté[71]. Lors d'un premier recensement de ces chevaux effectué en 1778 par les haras nationaux, beaucoup de boulonnais étaient de robe noire et baie foncée[73]. En 1867, cette robe est indifféremment claire ou foncée[78] et la sélection fait qu'à la fin du XIXe siècle, le gris est en majorité, les robes foncées disparaissent. Cette particularité s'explique par le convoyage du poisson la nuit : les chevaux de robes claires étaient très appréciés car beaucoup plus visibles[7]. Les robes plus sombres commencent à réapparaître depuis la fin du XXe siècle, où elles ont la préférence des éleveurs[48]. Les haras nationaux ont agréé un étalon reproducteur de robe noire en 1994, Ésope, qui est longtemps resté le seul reproducteur de cette couleur en France. 12% des juments boulonnaises sont désormais alezanes[71].

Tempérament et entretien

Le boulonnais a la particularité d'être vif pour un cheval de trait, et de pouvoir soutenir un trot souple et énergique sur de longues distances[77]. Son ascendance arabe est invoquée comme explication[3]. C'est un cheval calme, fort, résistant, énergique, généreux et doux. Il a une très grande endurance. Comme la plupart des chevaux de trait, il est rustique et peut vivre à l'extérieur toute l'année sans aucun problème[7].

Allures et aplombs

Article connexe : Allures (équitation).

Les allures et les aplombs du cheval sont particulièrement observés (à l'arrêt et en mouvement) lors des approbations puisqu'en raison de ses origines de cheval de poste, le boulonnais a hérité d'un trot soutenu que les haras nationaux et le syndicat hippique boulonnais cherchent à mettre en valeur pour offrir à la race des débouchés vers l'attelage. Les chevaux aux membres très cagneux sont interdits[37].

Les aplombs sont réguliers et les allures actives et amples. Le trot soutenu du boulonnais est recherché d'une grande aisance, lointain héritage de son passé de mareyeur[79]. Le pas est recherché souple, avec un engagement des postérieurs (l’empreinte des membres postérieurs sur le sol lorsque le cheval marche doit être en avant de celle des antérieurs). Le trot est recherché actif, avec une poussée correcte des postérieurs, et un bon équilibre[37].

Sélection et promotion

Logo du Syndicat Hippique Boulonnais
Logo du Syndicat Hippique Boulonnais

Le Syndicat Hippique Boulonnais (SHB)[80] a été reconnu comme association nationale de race en 2003, par décret du ministère de l'agriculture[81]. Il est appuyé par l'association pour la promotion du cheval Boulonnais[82], France Trait[83], l'institut français du cheval et de l'équitation basé au haras de Compiègne et l'espace naturel régional pour s'occuper de l'essor de cette race qui s'est dégradée constamment en raison d'un taux de consanguinité extrêmement préoccupant, faisant du boulonnais la race de trait la plus menacée de France[84]. La faible rentabilité de l'élevage de chevaux de trait est un autre facteur de disparition de la race[81]. Une étude génétique menée en 2008 avec l'INRA considère le boulonnais comme « en voie de disparition », ainsi que quatre autres races françaises. Elle suggère que le boulonnais devrait être placé en conservation prioritaire afin de maintenir au maximum la diversité génétique des effectifs français[85]. Pour cela, le SBH distribue des subventions aux éleveurs, afin de les inciter à faire perdurer la race[75].

L'institut français du cheval et de l'équitation a finalisé son plan de sauvegarde en 2010 pour une mise en place de 2011 à 2014, par signature entre l’État, la Région et le SHB. Un projet de maison du cheval Boulonnais devrait voir le jour à Samer[86].

L'insémination artificielle et le transfert d'embryons sont autorisés pour sa reproduction, mais pas le clonage[37]. Ce cheval se reproduit généralement en liberté sans intervention humaine (exception faite des étalons nationaux)[7]. Des contrôles de filiation[87] et un plan de gestion génétique[88] sont mis en place afin de renouveler les lignées.

Concours de race

Photo d'un cheval boulonnais en pâture
Cheval boulonnais en pâture à Wimereux, où se déroule le concours national de race.

Divers concours locaux et régionaux sont organisés pour assurer la gestion professionnelle et la promotion des animaux, à Hucqueliers, Rue, Saint-Pol-sur-Ternoise, Bernaville, Samer, Bourbourg, Marquise, Desvres, Arneke, Fruges, Bonningues-lès-Ardres, Thérouanne, Saint-Omer, Genech, Herly, ou encore Houdain[89]. Le concours annuel de la race a lieu à Wimereux. Ce cheval est aussi présent chaque année au salon international de l'agriculture de Paris, au salon du cheval[75], et au mondial du cheval de trait à Conty[89].

Araboulonnais

Récemment, des croisements sont tentés par les haras nationaux entre des juments boulonnaises et des étalons pur-sang arabe[73]. L'animal ainsi obtenu, l'araboulonnais, a été « créé » dans le but d'obtenir un cheval d'attelage vif et racé, et de relancer la race boulonnaise. Si un araboulonnais est une jument et qu'elle est saillie par un étalon boulonnais, son produit reste considéré araboulonnais. Si l'araboulonnais de deuxième génération est une femelle et qu'elle est saillie par un étalon boulonnais, ce produit de troisième génération pourra être éventuellement, après avis de la commission du Stud-Book, intégré à la race boulonnaise, apportant ainsi un sang nouveau[37]. Les araboulonnais de première génération pèsent en principe moins de 600 kg[90].

Utilisations

Devenu cheval de boucherie depuis la fin de son utilisation au travail, le boulonnais a toutefois fait l'objet d'une sélection rigoureuse qui a permis de lui donner un nouvel essor vers l'attelage, le sport, le loisir et l'activité agricole depuis les années 1990. En 2007, 95 % des juments servent à la reproduction ou aux loisirs et 95 % des mâles sont tués pour leur viande.

Le boulonnais peut aussi être monté car il possède la particularité de ne pas peser sur la main tout en offrant une bonne bouche et un équilibre intéressant[76]. Toutefois, il est peu recommandé aux utilisateurs débutants. Une formation en aval est conseillée afin de canaliser son énergie de « Pur Sang du cheval de trait ».

Boucherie

Articles connexes : hippophagie et viande de cheval.

Le destin final du cheval boulonnais, surtout des mâles, est le plus souvent la boucherie : sur la génération de 1990, 98 % des poulains mâles sont vendus le plus rapidement possible aux abattoirs, et 2 % sont conservés jusqu'à l'âge de deux ans pour les concours régionaux, l'attelage, ou pour devenir des étalons reproducteurs. 32 % des femelles deviennent des poulinières, 36 % vont à l'attelage et les 32 % restantes à l'abattoir[91]. En 2010, 60 % du total des chevaux boulonnais est destiné à la boucherie, et 80 % de ces chevaux à viande sont exportés (surtout en Italie) en vue d'être engraissés avant l'abattage[92]. Ce secteur est en crise en raison de la chute des cours, des controverses et des importations de viande à bas prix[75]. Philippe Blondel, ancien étalonnier et président du Syndicat Hippique Boulonnais, est parvenu à créer en 1994 un label « Poulains du Nord » afin de valoriser la viande de ce cheval et de lutter contre des importations sans traçabilité, au bilan carbone important. Après un regain suite à la crise de la vache folle, la consommation a fortement baissé bien que le Nord-Pas-de-Calais demeure historiquement la région la plus hippophage de France[92].

Attelage

Article connexe : Attelage (équitation).

Le boulonnais est très apprécié pour l'attelage en raison de ses allures, de ses caractéristiques et de sa robe[84],[93]. C'est un excellent cheval de traction grâce à son poitrail large, il est également apprécié des débardeurs. Son endurance en fait un cheval particulièrement résistant au travail[75]. L'attelage de compétition est évoqué comme débouché d'avenir pour la race[94]. Il est réutilisé dans l'entretien des vignes et le tourisme villageois[75].

Depuis 1991, une course d'attelage d'endurance de 24 heures est organisée tous les trois ans, mi-septembre, de Boulogne-sur-Mer à Paris : la Route du Poisson. La dernière a eu lieu en septembre 2008 et l'équipe boulonnaise l'a remportée en 1991[93], 2001 et 2003. Sa première édition a lieu en 1991 et jusqu'en 2005, une route du poisson s'organise tous les deux ans. Depuis, de nombreuses « routes européennes du cheval de trait » ont vu le jour : les 24 h du trait attelé à Libramont en Belgique, la route des vins et du comté à Levier dans le Doubs, la route suisse...). Afin de préserver les équipages, les épreuves s'enchainent chaque année, et se renouvellent désormais tous les trois ans environ. Une route du poisson a eu lieu en 2008, la suivante est en 2011.

Gérard Jégou, champion de France 2001 de labour équin et deux fois vainqueur de la route du Poisson avec ses boulonnais venus de son domaine à Bulles, dans le Beauvaisis, met en avant son élevage de chevaux « puissants, mais sveltes et vifs » tels que ses parents en possédaient comme clé de son succès, mais aussi la conduite au cordeau (avec une guide dans les mains et non deux comme sur les attelages traditionnels)[95].

Diffusion de l'élevage

Article connexe : Élevage du cheval en France.
Vue du village de Desvres dans le Boulonnais
Desvres, en plein cœur du Boulonnais, berceau historique de la race.

Le cheval boulonnais fait partie du paysage de sa région d'origine, puisque 95 % des ces animaux sont stationnés dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie[71], les trois-quarts de ses effectifs se trouvant dans le seul Pas-de-Calais[34], et la plus grande concentration d'éleveurs dans le haut-Boulonnais. L'aire d'élevage tend toutefois à se déplacer : la fosse boulonnaise, entre Marquise et Desvres, laisse sa place au haut pays d'Artois, aux collines guinoises et au pays de Licques. Le Vimeu et le pays de Caux possèdent encore quelques élevages. Un faible nombre de boulonnais stationnent dans la moitié sud de la France[71].

Malgré ses qualités, le cheval boulonnais sort peu de son aire d'élevage originelle, l'Artois, la Flandre française, la Picardie et la Haute-Normandie[22]. Voir ce cheval à l'étranger n'est pas facile car quand il passe les frontières de l'Europe, il est pris, parfois, pour un percheron. En 1999, quinze poulains ont été exportés au Brésil et un étalon en Argentine, mais la moyenne au début du XXIe siècle est plutôt d'une dizaine de chevaux par an principalement au Brésil et en Belgique pour l'élevage, et en Allemagne pour le débardage[96]. Certains demeurent aussi aux Pays-Bas, en Suisse, au Luxembourg et outre-Atlantique, où ils sont destinés aux loisirs montés et attelés[71]. Depuis 2006, une vingtaine de chevaux boulonnais (dont deux étalons agrées : Pequo et Nicias) ont été exportés vers le Danemark dans le but de créer un berceau d'élevage allochtone dans ce pays[97].

Effectifs de la race

En 2008, ses faibles effectifs en font une race en conservation génétique. Les effectifs sont en augmentation par rapport à 1990 mais en baisse régulière ces dernières années. En 2002, la population est estimée à 1 500 juments et une soixantaine d'étalons[75]. En 2009, 50 étalons étaient en activité et 193 éleveurs possédaient au moins une jument mise à la reproduction[61].

Année 1992 1996 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Nombre de poulinages en France[61]. 268 301 377 325 299 304 273 260 242  ?

Profil des éleveurs

L'élevage est souvent une affaire de famille, un fils ou un petit-fils passionné du cheval de trait reprenant l'activité de ses parents ou grands-parents[98]. Celle-ci prend la forme d'une initiation pratique[99]. Un tel élevage est généralement peu rentable, voire, selon l'expression populaire des éleveurs eux-mêmes, « les trois-quarts des éleveurs de trait finissent criblés de dettes »[100]. En 1993, il ne restait que quinze étalonniers dans tout le Nord-Pas-de-Calais[101]. La division historique entre régions de naisseurs et régions d'élevage perdure encore au début du XXIe siècle[99].

Notes

  1. À la lumière de découvertes plus récentes, il est peu probable que les montures des chevaliers médiévaux aient été d'énormes bêtes de trait. Voir l’article cheval au Moyen Âge

Références

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Bibliographie

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  • F. Joseph Cardini, Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation: ouvrage où se trouvent réunies toutes les connaissances hippiques, vol. 2, Bouchard-Huzard, 1848 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Ch. de Sourdeval, « Note sur la race boulonnaise », dans Journal des haras, vol. 46, 1849, p. 326-329 [texte intégral] 
  • A Payen et Achille Richard, Précis d'agriculture théorique et pratique a l'usage des écoles d'agriculture, des propriétaires et des fermiers, vol. 2, L. Hachette et Cie, 1851, 532 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Jean Henri Magne, Hygiène vétérinaire appliquée étude de nos races d'animaux domestiques et des moyens de les améliorer, vol. 1, Labe, 1857 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Louis Moll et Eugène Nicolas Gayot, La connaissance générale du cheval : études de zootechnie pratique, avec un atlas de 160 pages et de 103 figures, Didot, 1861, 722 p. [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Alexandre-Bernard Vallon, Cours d'hippologie à l'usage de MM. les officiers de l'armée..., vol. 2, Saumur, Javaud, 1863 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • André Sanson, Applications de la zootechnie : Cheval-âne-mulet-institutions hippiques, Librairie Agricole de la maison rustique, 1867 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Pierre Aristide Adolph Lefour, Le cheval, l'âne et le mulet, Maison rustique, coll. « Bibliothèque du cultivateur », 1868, 180 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • (en) J. Butterworth, « The National Norman Horse Association », dans Transactions of the Department of Agriculture of the State of Illinois with reports from county and district agricultural organizations for the year, vol. 20, Illinois State Journal Co., Illinois Department of Agriculture, Illinois State Agriculture Society, 1883 [lire en ligne] 

Encyclopédies de races

Études

  • (en) Matt Anderson, The Draft Horse, the Farmers' Friend, vol. 22, Beriah Brown, State Printer. Wisconsin State Agricultural Society, Wisconsin Dairymen's Association, University of Wisconsin. Agricultural Experiment Station, 1884 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Marcel Mavré, Chevaux de trait d'hier et d'aujourd'hui, Panazol, Lavauzelle, 1988, 128 p. (ISBN 978-2-7025-0240-2) 
  • Marcel Mavré, Le cheval de trait de l'an 2000: du cheval de travail au cheval de loisir, Panazol, Lavauzelle, 1993, 75 p. (ISBN 978-2-7025-0344-7) 
  • Lucette Fontaine-Bayer, Le chasse-marée de Picardie sur la route du poisson, Creil, Dumerchez, 1993, 181 p. (ISBN 978-2-904925-34-4) 
  • Colette Gouvion et Philippe Krümm (ill. Philippe Rocher), Chevaux de trait, Rodez, Éd. du Rouergue, 1998 (ISBN 978-2-84156-089-9) 
  • Marie Cegarra, L'animal inventé: ethnographie d'un bestiaire familier, Paris, L'Harmattan, 1999, 189 p. (ISBN 978-2-7384-8134-4) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Marcel Mavré, Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait, Paris, France Agricole Éditions, 2004, 223 p. (ISBN 978-2-85557-115-7) [lire en ligne (page consultée le 18 juillet 2009)] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Dominique Lambert, Chevaux de trait: Le passé a de l'avenir, NEVA, 2010, 120 p. (ISBN 978-2-35055-154-8) 
  • (en) Margaret Elsinor Derry, Horses in society: a story of animal breeding and marketing, 1800-1920, University of Toronto Press, 2006 (ISBN 978-0-8020-9112-3) [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article .

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