Épave du Titanic

Épave du Titanic
Maquette de la proue du Titanic.

L'épave du Titanic, paquebot de la White Star Line, repose par près de 4 000 mètres de fond dans l'Atlantique Nord à quelques kilomètres de l'endroit où il a sombré le 15 avril 1912 à h 20 du matin. Objet de fantasmes depuis la catastrophe, l'épave est recherchée pendant de nombreuses années. Des projets plus ou moins sérieux sont échafaudés pour tenter de renflouer le navire, mais n'aboutissent pas. Les premières recherches sérieuses débutent à la fin des années 1970 à l'instigation du milliardaire Jack Grimm, mais l'épave reste introuvable. Elle est finalement découverte le 1er septembre 1985 par Robert Duane Ballard dans le cadre d'une mission secrète pour la marine américaine. De nombreuses expéditions s'ensuivent de 1986 à 2005.

L'épave repose en deux parties séparées par un vaste champ de débris. Si la partie avant est relativement bien conservée, la partie arrière est pour sa part disloquée. Au cours des expéditions, nombre d'objets du navire sont remontés à la surface et restaurés. Ces remontées, que certains qualifient de pillages, créent de vives polémiques. Cependant, ces pièces ne peuvent théoriquement être cédées qu'à des musées, à l'exception des morceaux de charbon, vendus comme souvenirs. L'épave est également explorée par le réalisateur James Cameron dans le cadre du tournage de son film Titanic. En 2003, le cinéaste produit un documentaire sur celle-ci, Les Fantômes du Titanic.

Le navire se désagrège progressivement, rongé par les micro-organismes qui peuplent les fonds marins. Les plongées ont également un impact sur son état. Les scientifiques pensent donc qu'elle aura disparu entre 2025 et 2050.

Sommaire

Histoire

Premiers projets

Les premiers projets de renflouage visaient à récupérer les corps de plusieurs milliardaires, dont celui du colonel John Jacob Astor.

Dès l'annonce de la nouvelle du naufrage du Titanic, des projets pour renflouer l'épave voient le jour. Les familles de John Jacob Astor, Benjamin Guggenheim et Charles Hays désirent en effet renflouer l'épave du paquebot pour récupérer les dépouilles de leurs proches. Vincent Astor contacte ainsi la firme Merritt & Chapman dans l'optique de dynamiter l'épave, procédure qui devrait permettre de remonter les corps à la surface, au prix de la perte du navire[1]. Cependant, après des recherches plus intenses de Merritt & Chapman, toute tentative s'avère trop coûteuse, et la technologie de 1912 ne permet pas d'envisager un renflouage[2].

Des projets peu réalisables sont par la suite envisagés. En 1913, Charles Smith envisage d'avoir recours à des submersibles et des électro-aimants attachés à la coque, mais le projet avorte faute de fonds. L'épave est ensuite oubliée quelques années, mais la parution dans les années 1950 de La Nuit du Titanic par Walter Lord attire à nouveau l'attention sur le navire. Des idées étonnantes germent alors, notamment dans l'esprit de Dooglas Wolley[3]. Il est ainsi envisagé de piéger le Titanic dans de l'azote liquide ou de le remplir de balles de ping-pong ou de vaseline pour le faire remonter à la surface. Aucun de ces projets ne trouve cependant de financement[4].

Des projets de plus en plus sérieux

Des idées plus réalistes commencent cependant à apparaître. Durant l'été 1953, une compagnie de Southampton, Risdon Beasley Ltd tente de localiser l'épave. Des explosifs sont utilisés pour sonder les fonds marins, mais l'opération, trop éloignée de la position du navire, est un échec[4]. Les historiens et chercheurs commencent à se demander si la position donnée par l'équipage lors du naufrage est exacte, ou si l'épave aurait pu être détruite par un séisme sous-marin en 1929[2].

Il faut attendre les années 1980 pour que des expéditions sérieuses voient le jour. Elles sont à l'instigation de Jack Grimm, milliardaire texan ayant fait fortune dans le milieu pétrolier. L'homme est célèbre pour ses recherches extravagantes : avant le Titanic, il a en effet tenté de localiser l'arche de Noé et de capturer Bigfoot[5],[6]. Ses projets débutent en 1979, et la première expédition quitte la Floride en 1980. Malgré le balayage d'une grande zone de fonds marins, l'épave n'est pas localisée[4]. Deux autres expéditions menées en 1981 et 1983 ont aussi peu de résultats. Grimm présente une photographie de ce qu'il dit être une hélice du paquebot, mais des experts la déclarent fausse[5].

Expédition de 1985

Article détaillé : Robert Duane Ballard.
Robert Ballard, découvreur de l'épave du Titanic.
Itinéraire emprunté par le Titanic.

L'épave du Titanic est finalement découverte le 1er septembre 1985 par l'équipe du professeur Robert Duane Ballard. Cette découverte résulte d'une expédition financée par la marine américaine, bien que l'information soit restée classée « secret défense » jusqu'en 2008[7]. Ballard, océanographe de renom, avait pour projet de découvrir le Titanic depuis de nombreuses années mais ne disposait pas des fonds nécessaires. La marine américaine recherchait pour sa part deux sous-marins nucléaires coulés à de grandes profondeurs : le Thresher et le Scorpion mais ne disposait pas des technologies nécessaires. Ballard et la Navy sont donc parvenus en 1982 à un compromis : la marine finance l'expédition de Ballard sur le Titanic, mais celui-ci doit dans un premier temps localiser les deux submersibles[8].

L'expédition débute en 1985. Ballard obtient un partenariat avec l'Ifremer, institut de recherche maritime français. En juillet, tandis que Ballard recherche les deux sous-marins nucléaires, l'équipe française dirigée par l'océanographe Jean-Louis Michel entame la recherche du Titanic à bord du navire océanographique Le Suroît. Ces derniers explorent près de 80 % de la zone de recherche sans succès[2].

Le 28 juillet, Ballard, après avoir localisé les deux sous-marins, relève l'équipe française avec son navire, le Knorr. Jean-Louis Michel continue cependant de participer aux recherches. Ballard dispose d'un submersible, Argo, capable de filmer les fonds marins à de grandes profondeurs. Il ne reste alors que cinq semaines de recherche. Ballard décide donc, au lieu de sonder la zone au sonar, d'utiliser Argo pour repérer d'éventuels débris signalant la présence de l'épave dans les environs[9]. Le mois d'août se passe sans qu'aucune découverte ne soit relevée. C'est dans la nuit du 31 août au 1er septembre que l'image d'une chaudière apparaît sur les écrans du Knorr. Le Titanic est retrouvé[10]. Ballard fait hisser le pavillon des chantiers navals Harland & Wolff, constructeurs du paquebot, et tout l'équipage se recueille sur le pont à h 20, heure anniversaire du naufrage. Les jours suivants, Argo filme le navire. Les chercheurs constatent rapidement que la poupe manque. Ceci met fin à un débat qui divisait depuis soixante-dix ans les historiens au sujet des derniers instants du paquebot[11]. Seule la proue est pour l'heure découverte. Le 9 septembre, l'expédition s'achève[12].

La paternité de la découverte est cependant contestée. Dans une lettre ouverte à Ballard, Paul Henri Nargeolet, membre de l'Ifremer ayant participé à plusieurs expéditions, dénonce certains oublis. Il note que le navire hydrographique britannique Hecate avait, en 1977, décelé une grosse épave en deux parties dans le cadre d'opérations secrètes et que Ballard était au courant. Il rappelle également qu'au moment de la découverte de la chaudière le 1er septembre, l'Américain dormait, et que c'est Jean-Louis Michel qui se trouvait derrière les écrans de contrôle, chose que Ballard semble oublier dans ses déclarations postérieures[13].

Expéditions suivantes

L'un des deux submersibles Mir utilisés dans plusieurs expéditions.

La première expédition visant à explorer l'épave est organisée durant l'été 1986 sous l'égide de Ballard mais sans la participation de l'Ifremer. Il embarque à bord d'un récent navire océanographique, Atlantis II, équipé du submersible Alvin (DSV-2). Ce dernier est conçu pour atteindre la profondeur de près de 4 000 mètres, à laquelle repose l'épave, en transportant avec lui trois personnes. Il est équipé d'un robot télécommandé surnommé Jason Junior ou « J. J. » destiné à pénétrer à l'intérieur du navire pour le filmer[14]. Les plongeurs photographient la partie avant dans les moindres détails, et s'aventurent à partir du huitième jour de travail dans la partie arrière, en très mauvais état[15]. Aucun objet n'est remonté durant cette expédition, Ballard considérant l'épave comme un tombeau. En revanche deux plaques sont déposées, l'une sur la proue demandant à ce que le navire soit laissé en paix, une autre à la poupe en hommage aux victimes. Cette dernière plaque est signée par la Titanic Historical Society, association d'historiens spécialistes du navire et de son histoire[16].

1987 marque un changement. L'expédition se déroule cette année-là sans Ballard ; elle est financée par la RMS Titanic Inc. de l'Américain George Tulloch. L'équipe est aidée par l'Ifremer qui fournit son sous-marin de poche Nautile, également équipé d'un robot télécommandé, Robin. Outre un nombre impressionnant de clichés de l'épave, l'expédition rapporte également près de 800 objets collectés dans le champ de débris s'étendant autour de l'épave, ce qui n'est pas sans polémique[17]. En 1991, une expédition soviétique et canadienne filme l'épave en IMAX dans le cadre de la réalisation du film Titanica[18]. Elle se déroule à bord de l’Akademik Mstislav Keldysh, navire soviétique équipé des deux submersibles Mir. Quelques morceaux d'acier de la coque sont remontés dans le cadre d'expériences scientifiques[19]. La RMS Titanic Inc. mène à nouveau deux expéditions sur l'épave en 1993 et 1994, remontant plus d'un millier d'objets. La société est reconnue par la Cour Fédérale de Virginie comme seul possesseur des objets du navire à condition de faire régulièrement des expéditions sur l'épave[20].

Robert Ballard donnant une conférence sur l'épave en 2008.

En 1995, le Keldysh revient sur les lieux du naufrage avec à son bord le réalisateur James Cameron, qui prépare alors son film Titanic. Grâce à des robots télécommandés, l'intérieur de l'épave est en partie exploré au niveau du Grand Escalier et des sections adjacentes[21]. L'année suivante, la RMS Titanic Inc. organise une expédition accompagnée de navires de croisière remplis de spectateurs. Une tentative est faite pour remonter la « Big Piece », un morceau de la coque du navire retrouvé dans le champ de débris. Cependant, le temps empêche le projet d'aboutir[21]. La « Big Piece » est finalement renflouée lors de l'expédition suivante, en 1998[22]. En 2000, la RMS Titanic Inc. organise une expédition qui permet de remonter certains objets emblématiques du navire tels qu'un transmetteur d'ordres[23].

Cameron revient en 2001 sur le site de l'épave et filme cette dernière pour son documentaire Les Fantômes du Titanic. En 2004, Ballard participe à l'expédition « Retour sur le Titanic » destinée à évaluer l'évolution de la qualité de l'épave en comparant les clichés de 2004 avec ceux de 1986. La même année, la RMS Titanic Inc. effectue sa dernière expédition et récupère 75 objets, dont un grand nombre proviennent du Restaurant à la Carte. Enfin, en 2005, James Cameron retourne sur l'épave pour tourner un documentaire diffusé par Discovery Channel, Last Mysteries of the Titanic[24].

Depuis 2005, aucune expédition de récupération d'objets n'a été organisée. Cependant en août 2010, une expédition d'un nouveau genre a été lancée par la RMS Titanic Inc.. L'épave se détériorant de plus en plus et dans le soucis de régulariser les recherches sur le site du naufrage, l'expédition avait pour but de photographier chaque partie de l'épave pour établir une carte du site en 3D. Médiatisée et suivie par un grand nombre de personnes, cette expédition a permis de sensibiliser le public à la détérioration de l'épave et à son importance historique. Les résultats des recherches scientifiques ont permis d'établir une carte du site du naufrage plus complète et un constat plus précis de l'état de l'épave[25].

État

État général

Coupée en deux principaux morceaux séparés d'environ 800 mètres l'un de l'autre, l'épave comme on le pensait n'a pas coulé en un seul morceau mais en deux après s’être brisée entre la troisième et quatrième cheminée. Elle s'est éparpillée en plusieurs morceaux sur un périmètre de plusieurs kilomètres. La partie arrière qui a implosé se trouve en plus mauvais état que la proue mais celle-ci ne s'en trouve pas pas moins détériorée par les expéditions à répétition. Le toit du gymnase et le nid de pie ont tous deux disparus avec la dégradation progressive de l'épave[26].

En 25 ans, l'épave s'est beaucoup détériorée à cause de nombreux facteurs humains et naturels. Robert Ballard qui avait découvert l'épave a constaté une dégradation rapide de l'épave. Entre 1986 et 2004, la structure de l'épave s'est fragilisée et l'acier a été rongé par une bactérie récemment baptisée halomonas titanicæ[27]. Descendu sur le site lors de l'expédition de 1986, Robert Ballard est revenu sur les lieux lors d'une nouvelle expédition en 2004 dont il a tiré un constat des plus inquiétants sur l'état de l'épave. La structure de la proue est devenue instable dans un milieu sous-marin rude et hostile à toute construction faite de la main de l'homme. Les chercheurs ont estimé que l'épave pouvait s'effondre sur elle-même dans les décennies à venir mais personne ne peut prédire à quel moment. Le milieu naturel n'est pas la seule cause. Les expéditions nombreuses depuis 1985 ont laissé des traces de pollutions qui a favorisé la prolifération des bactéries appelées « rusticles ».

Coordonnées

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Les coordonnées de cet article :

Les coordonnées géographiques de l'épave sont[28],[29],[30],[26] :

Partie avant

La partie avant du Titanic reconstituée en maquette.

La partie avant de l'épave du navire s'étend de la proue à l'arrière de la deuxième cheminée du navire. Bien que fortement enfoncée dans la vase, elle est en relativement bon état[31]. La passerelle de navigation a été écrasée par la chute de la cheminée et du mât avant, et les abris sont totalement détruits. Cependant, le feu du mât et le support de la roue de gouvernail sont toujours intacts[32]. La cage du Grand Escalier s'est affaissée sur elle-même, ainsi que le dôme de verre qui la surplombait. Il s'agit cependant d'une véritable aubaine pour les explorateurs, qui l'utilisent comme point d'entrée pour visiter l'épave[33].

D'autres lieux ont été visités, tels que la salle de réception du navire, où se trouve encore le piano, mais aussi le gymnase et la cabine du commandant Edward Smith. La baignoire de ce dernier a été retrouvée intacte, de même que les ancres, leurs chaînes, les cabestans et les bastingages[34].

La découverte de la partie avant a également permis de constater les dégâts causés par l'iceberg. La thèse d'une grande déchirure d'une centaine de mètres a ainsi été abandonnée, les observations prouvant que la glace n'a causé que de petites brèches[35].

Partie arrière et champ de débris

La partie arrière du Titanic est celle qui est restée hors de l'eau le plus longtemps. Elle était de fait encore en partie remplie d'air lors de son engloutissement, et a explosé en heurtant le fond. La coque est en grande partie tombée, les ponts sont retournés, et un grand champ de débris s'étend aux alentours. Cependant, les trois hélices et les deux machines alternatives du navire sont restées à leur place[35].

Un vaste champ de débris s'étend entre les deux parties de l'épave, espacées d'environ un demi-kilomètre. On y a découvert de nombreux morceaux de charbon mais également une poupée, des pièces d'ornementation, des lavabos et des pièces d'acier provenant des bancs[35]. L'une des pièces les plus notables est le coffre fort du navire, découvert par Robert Ballard en 1986. Le fond de celui-ci est détaché, et son contenu est demeuré introuvable[36].

Postérité

Récupération d'objets

Des objets remontés du Titanic présentés lors d'une exposition.

Dès l'expédition de 1987, nombre d'objets ont été remontés de l'épave : vaisselle, effets personnels, vêtements, billets de banque, papiers d'identité[26]... Les objets récupérés sont restaurés par des professionnels qui tentent de leur rendre leur apparence d'antan[37].

La RMS Titanic Inc. est propriétaire de ces objets. Elle ne revend que les nombreux morceaux de charbon récupérés sur l'épave afin de financer les expéditions[38]. Les pièces récupérées sont présentées dans des musées au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada et en Irlande[39]. Des expositions itinérantes présentent également certaines collections. C'est le cas de l'exposition « Trésors du Titanic » qui s'est tenue à Paris en 2003[40] et de l'exposition itinérante Titanic : The Artifact Exhibition[41].

Polémiques

La remontée d'objets du navire prête à de fortes polémiques. Robert Ballard s'est refusé en 1986 à faire ce qu'il qualifiait de pillage de tombe. De même, lorsque les premiers objets ont été remontés du site du naufrage, la rescapée Eva Hart a déclaré :

« Le navire est son propre mémorial. Qu'on le laisse juste comme il est[20] ! »

Elle a également qualifié les auteurs de ces remontées d'objets de « chasseurs d'or, des vautours, des pirates[18] » À l'inverse, Millvina Dean inaugure en 1994 une exposition présentant des objets repêchés[42]. Elle déclare également : « Si je me souvenais de mon père, je serais fortement opposée à cette idée [de remonter des objets]. Eva Hart y était opposée. Elle se souvenait de son père[21] ».

Les tensions s'accroissent parfois : en 1994, un journaliste du Times compare les fouilles au fait de déterrer des cercueils dans un cimetière. George Tulloch répond alors que les vrais pilleurs de tombes sont ceux qui, en 1912, ont sali les réputations des capitaines Edward Smith et Stanley Lord[20]. L'expédition de 2000 est probablement celle qui suscite le plus de polémiques. Elle survient peu après un « putsch » au sein de la RMS Titanic Inc., George Tulloch ayant été évincé de son poste de président par Arnie Geller. Certains accusent alors ce dernier de chercher à remonter des objets dans un but strictement financier. Alors que l'épave se dégrade de plus en plus, le débat prend en ampleur entre ceux pour qui les expéditions relèvent du pillage et ceux qui considèrent au contraire que la remontée d'objets fait partie du devoir de mémoire[43].

Médias

Le réalisateur James Cameron est descendu à plusieurs reprises sur l'épave du Titanic.

La couverture médiatique de l'épave du Titanic apparaît avant même sa découverte avec la parution en 1976 du roman La Guerre des abîmes de Clive Cussler, qui met en scène une tentative de renflouage. Le livre est adapté au cinéma, et le film du même nom, sorti en 1980, est un échec critique et commercial malgré les moyens techniques déployés[44].

Lorsque l'épave est découverte, des émissions sont tournées en direct des profondeurs et diffusées à travers le monde. En 1987, une émission crée ainsi la polémique lorsqu'une valise est remontée et ouverte sous l'œil des caméras[45]. L'épave est également filmée dans deux films documentaires diffusés au cinéma. Le film Titanica est tourné en IMAX par une équipe soviétiquo-canadienne en 1991[46]. En 2001, James Cameron filme également l'épave pour Les Fantômes du Titanic sorti en 2003[47].

Avenir de l'épave

Les expéditions successives sur l'épave ont permis de constater sa dégradation rapide. Ballard a découvert que le navire se couvrait progressivement d'agrégats de rouille formés au fur et à mesure de la progression des bactéries dans la coque. Il donne à ces formations le nom de « rusticles[34] ». De plus, les comparaisons entre l'expédition de 1986 et celle de 2004 ont mis en lumière l'état de dégradation rapide : le nid-de-pie est tombé du mât, tandis que les toits du gymnase et de la cabine radio se sont effondrés. L'impact humain est important : selon Ballard, les submersibles qui explorent l'épave font plus de dégâts que « des éléphants dans un magasin de porcelaine[48]. »

La dégradation de l'épave est également due à des causes naturelles telles que les courants marins. Cette détérioration est exponentielle. Les prévisions des scientifiques varient, mais ils considèrent que l'épave aura globalement disparu entre 2025 et 2050[49].

Cependant l'épave n'est pas laissée à l'abandon. Des lois de protection permettent de régulariser les plongées sur l'épave pour la protéger des pillages et des plongées excessives de touristes. Des règles internationales ont été aussi mises en place par la suite, mais l'avenir de l'épave semble toujours incertain. Grâce à cette protection, les plongées touristiques et les recherches scientifiques sont régularisées pour sauvegarder l'intégrité de l'épave déclarée mémorial maritime en 1986. Mais s'il y a un semblant de protection, la Convention internationale d'où découlent les règles de protection n'est pas encore applicable. L'épave du Titanic est majoritairement protégée par les États-Unis qui, par leur initiative après la découverte du site, ont tout de suite établi des lois de protection. La NOAA, département américain de la météorologie et de l'océanographie, est en charge d'appliquer ces lois en s'assurant de la légalité des missions de recherches en collaboration avec la RMS Titanic Inc., sauveteur en possession de l'épave[50].

Notes et références

  1. (en) « Astor to Dynamite Titanic », New York Evening Journal, 20 avril 1912, sur Encyclopedia Titanica. Consulté le 3 juin 2010
  2. a, b et c (en) « Titanic: Discovery, Exploration, and Artifact Recovery », Titanic and Other White Star Ships. Consulté le 3 juin 2010
  3. (en) « The RMS Titanic - Discovery », Oracle Think Quest. Consulté le 3 juin 2010
  4. a, b et c Mark Chirnside 2004, p. 285
  5. a et b (en) « The Search For the Wreck Of Titanic », Titanic-Titanic.com. Consulté le 3 juin 2010
  6. (en) Edward Helmore, « Obituary: Jack Grimm », The Independent, 19 janvier 1998. Consulté le 3 juin 2010
  7. (en) Lewis Smith, « Titanic search was cover for secret Cold War subs mission », The Times, 24 mai 2008. Consulté le 3 juin 2010
  8. Gérard Piouffre 2009, p. 295
  9. Gérard Piouffre 2009, p. 296
  10. Gérard Piouffre 2009, p. 297
  11. Les témoignages de l'époque ne concordaient pas. Certains disaient avoir vu le navire se briser, d'autres qu'il avait coulé en un seul morceau. Ce dernier avis est par ailleurs resté majoritaire jusqu'à la découverte de l'épave.
  12. Gérard Piouffre 2009, p. 298
  13. (en) « An open letter to Bob Ballard », Titanic Files. Consulté le 5 juin 2010
  14. Robert Ballard 1988, p. 38
  15. Mark Chirnside 2004, p. 288
  16. Hugh Brewster et Laurie Coulter 1999, p. 84
  17. Gérard Piouffre 2009, p. 300
  18. a et b Hugh Brwster et Laurie Coulter 1999, p. 85
  19. Mark Chirnside 2004, p. 289
  20. a, b et c Mark Chirnside 2004, p. 290
  21. a, b et c Mark Chirnside 2004, p. 291
  22. Mark Chirnside 2004, p. 292
  23. Mark Chirnside 2004, p. 293
  24. (fr) « L'épopée des explorations », Le Site du Titanic. Consulté le 3 juin 2010
  25. (en) Expedition, RMS Titanic Inc.. Consulté le 4 octobre 2011
  26. a, b et c (fr) « L'épave du Titanic », Le Site du Titanic. Consulté le 3 juin 2010
  27. (en) Halomonas titanicæ: New rust-eating bacteria destroying wreck Titanic, Daily Mail. Consulté le 7 octobre 2011
  28. (en) A. Ruffman, I. Townsend Gault et D. VanderZwaag, « Legal Jurisdiction Over the Titanic », dans Lighthouse: Journal of the Canadian Hydrographers' Association (ISSN 0711-5628), vol. 37, printemps 1988, p. 23–39 (29)
  29. (en) « Titanic Wreck Location », Titanic-Titanic.com. Consulté le 7 juin 2010
  30. (en) « The Grave of the Titanic », site du Gulf of Maine Aquarium. Consulté le 7 juin 2010
  31. Robert Ballard 1988, p. 42
  32. Robert Ballard 1988, p. 45
  33. Robert Ballard 1988, p. 47
  34. a et b Hugh Brewster et Laurie Coulter 1999, p. 82
  35. a, b et c Hugh Brewster et Laurie Coulter 1999, p. 83
  36. Robert Ballard 1988, p. 55
  37. Simon Adams 1999, p. 57
  38. Simon Adams 1999, p. 56
  39. Hugh Brewster et Laurie Coulter 1999, p. 90
  40. (fr) Site officiel de « Trésors du Titanic ». Consulté le 3 juin 2010
  41. (en) « Titanic: The Artifact Exhibition ». Consulté le 3 juin 2010
  42. Beau Riffenburgh 2008, p. 63
  43. (fr) « L'expédition Titanic 2000 », Le Site du Titanic. Consulté le 3 juin 2010
  44. Gérard Piouffre 2009, p. 294
  45. Gérard Piouffre 2009, p. 301
  46. (en) « Titanica (1995) », IMDb. Consulté le 3 juin 2010
  47. (en) « Les fantômes du Titanic (2003) », IMDb. Consulté le 3 juin 2010
  48. (fr) « L'expédition 2004 : "Retour au Titanic" », Le Site du Titanic. Consulté le 3 juin 2010
  49. (fr) « La détérioration de l'épave et de son site » Le Site du Titanic. Consulté le 3 juin 2010
  50. (en) « Titanic Act », NOAA. Consulté le 8 octobre 2011

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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