Élections territoriales néo-calédoniennes de 1958

Élections territoriales néo-calédoniennes de 1958

Les Élections territoriales de 1958 eurent lieu le 7 décembre 1958 pour renouveler l'Assemblée territoriale de la Nouvelle-Calédonie, dissoute par le décret n° 58-1024 du gouvernement de Charles de Gaulle le 30 octobre précédent.

Sommaire

Contexte

La dissolution suit une période de fortes tensions entre le parti majoritaire, l'Union calédonienne, et l'opposition unissant les Républicains indépendants et les Gaullistes locaux dans le Rassemblement calédonien (ceux-ci avaient violemment manifesté dans le but d'obtenir une dissolution de l'Assemblée territoriale et la destitution du conseil de gouvernement de Maurice Lenormand le 18 juin).

Après un vote massif (à 98,2 %) de l'électorat néo-calédonien en faveur de la Constitution de la Cinquième République le 28 septembre 1958, le vote territorial tourne autour de la question du statut que la nouvelle Assemblée aura à adopter pour la Nouvelle-Calédonie sous ce nouveau régime soit, selon le degré d'autonomie : département d'outre-mer, territoire d'outre-mer ou État membre de la Communauté française (avec donc une vocation à l'indépendance, celle-ci pouvant être décidée par un simple vote de l'assemblée de cet État associé). L'Union calédonienne, qui s'est prononcé lors de son IIIe Congrès du 25 octobre 1958 de lors « ne jamais demander l'indépendance » tout en restant fermement autonomiste, se prononce, après avoir envisagé dans un premier temps de défendre l'option d'État membre de la Calédonie, finalement le 6 novembre pour le TOM avec le maintien des institutions mises en place par la loi-cadre Defferre. L'opposition, elle aussi favorable au TOM, veut toutefois une réforme électorale et le remplacement du Conseil de gouvernement par un Comité exécutif collégial aux attributions restreintes.

Organisation du scrutin

Le scrutin a lieu au suffrage universel direct, pour pourvoir pour un mandat de cinq ans à la proportionnelle de liste 30 sièges répartis en quatre circonscriptions :

  • sud : 10 sièges, 3 listes présentées (UC, Rascal et « Union républicaine »),
  • ouest : 8 sièges, 3 listes (UC, Rascal et « Union républicaine »),
  • est : 7 sièges, 2 listes (UC et Rascal)
  • îles Loyauté : 5 sièges, 2 listes (UC et Rascal).

Résultats

Participation : 73 %, suffrages exprimés : 25 671
  • Union calédonienne (centre autonomiste, menée par le député proche MRP Maurice Lenormand) : 14 703 (57,3 %), 18 sièges
  • Sud : 2 538 (34 %), 3 élus (Armand Ohlen, Rock Pidjot, Jean Le Borgne)
  • Ouest : 63 %, 5 élus (Maurice Lenormand, Georges Nagle, Théophile Wakolo Pouyé, Gabriel Païta, Lucien Allard)
  • Est : 79 %, 6 élus (René Leroy, Kiolet Néa Galet, Émile Wénou Néchero, Toutou Tiapi Pimbé, Austien Dalap Touyada, Antoine Griscelli)
  • Îles : 69 %, 4 élus (Michel Kauma, Dick Ukeiwé, Pierre Issamatro, Paul Katrei)
  • Rassemblement calédonien (droite anti-autonomiste, RI et Gaullistes, mené par l'ancien sénateur Républicain indépendant Henri Lafleur) : 10 037 (39,1 %), 11 sièges
  • Sud : 6 élus (Henri Lafleur, Georges Chatenay, Albert Rapadzi, Bernard Brou, Claude Parazols, Edmond Caillard)
  • Ouest : 33,4 %, 3 élus (René Hénin, Marcel Bordes, Louis Goyetche)
  • Est : 21 %, 1 élu (Thomas Hagen)
  • Îles : 31 %, 1 élu (Henri Naisseline)
  • Union républicaine (gauche autonomiste, mené par le dirigeant syndical Gabriel Mussot) : 931 (3,6 %)
  • Sud : 700, 1 élu (Gabriel Mussot)
  • Ouest : 231 (3,6 %), 0 élu.

Conséquences

L'Union calédonienne retrouve donc sa majorité de 18 sièges sur 30. Le conseiller de la République Armand Ohlen est réélu le 17 décembre 1958 président de l'Assemblée territoriale et, le même jour, celle-ci vote pour le statut de TOM. Le nouveau conseil de gouvernement, ramené de 8 à 6 membres, est élu le 23 décembre : Maurice Lenormand (vice-président du conseil de gouvernement, député), Rock Pidjot, Jean-Louis Hénin, Doui Matayo Wetta, Marc Tivollier, Jean Le Borgne, tous issus de l'UC et déjà membres du précédent exécutif.

Bibliographie

Voir aussi

Liens internes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Élections territoriales néo-calédoniennes de 1958 de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Élections territoriales néo-calédoniennes de 1977 — Les Élections territoriales de 1977 eurent lieu le 11 septembre 1977 pour renouveler l Assemblée territoriale de la Nouvelle Calédonie, dont le mandat de cinq ans, précédemment renouvelé le 10 septembre 1972, arrivait à son… …   Wikipédia en Français

  • Élections territoriales néo-calédoniennes de 1972 — Les Élections territoriales de 1972 eurent lieu le 10 septembre 1972 pour renouveler l Assemblée territoriale de la Nouvelle Calédonie, dont le mandat de cinq ans, précédemment renouvelé le 9 juillet 1967, arrivait à son terme …   Wikipédia en Français

  • Élections territoriales néo-calédoniennes de 1979 — Les Élections territoriales de 1979 eurent lieu le 1er juillet 1979 pour renouveler l Assemblée territoriale de la Nouvelle Calédonie, dont le mandat de cinq ans, précédemment renouvelé le 11 septembre 1977, a été écourté par… …   Wikipédia en Français

  • Élections territoriales néo-calédoniennes de 1984 — Les Élections territoriales de 1984 eurent lieu le 18 novembre 1984 pour renouveler l Assemblée territoriale de la Nouvelle Calédonie, dont le mandat de cinq ans, précédemment renouvelé le 1er juillet 1979, arrivait à sa fin.… …   Wikipédia en Français

  • Élections territoriales néo-calédoniennes de 1967 — Les Élections territoriales de 1967 eurent lieu le 9 juillet 1967 pour renouveler l Assemblée territoriale de la Nouvelle Calédonie, dont le mandat de cinq ans, précédemment renouvelé le 15 avril 1962, arrivait à son terme.… …   Wikipédia en Français

  • Élections territoriales néo-calédoniennes de 1962 — Les Élections territoriales de 1962 eurent lieu le 15 avril 1962 pour renouveler l Assemblée territoriale de la Nouvelle Calédonie, dissoute par le décret n° 62 252 du président de la République Charles de Gaulle pris en conseil des… …   Wikipédia en Français

  • Élections provinciales néo-calédoniennes de 2009 — Couleur politique de la liste arrivée en tête par commune : Anti indépendantistes : ■ R UMP ■ CE ■ AE Indépendantistes : ■ FLNKS ■ U …   Wikipédia en Français

  • Élections provinciales néo-calédoniennes de 2004 — Couleur politique de la liste arrivée en tête par commune : Anti indépendantistes : ■ R UMP ■ AE Indépendantistes : ■ UNI ■ UC ■ LKS …   Wikipédia en Français

  • Élections provinciales néo-calédoniennes de 1995 — Les Élections provinciales de 1995 eurent lieu le 9 juillet 1995 pour élire le Congrès du Territoire et les trois Assemblées de Provinces créées par la loi référendaire du 9 novembre 1988, application législative des Accords… …   Wikipédia en Français

  • Élections régionales néo-calédoniennes de 1985 — Les Élections régionales de 1985 eurent lieu le 29 septembre 1985 pour élire pour la première fois le Congrès du Territoire et les quatre conseils de région, quatre institutions créées par la loi sur l évolution de la Nouvelle Calédonie …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”