Église Saint-Acceul d'Écouen

Vue générale

Les vitraux du chœur

Le clocher

L'église Saint-Acceul, située à Écouen, dans le Val-d'Oise, est la seule église en France à porter ce nom de saint. Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840^[1].

Origine du nom

Ce nom est généralement assimilé à saint Andéol, car il n'existe en effet pas de saint Acceul, le nom de cette église est donc une véritable énigme.

Représentation de SA pour saint Acceul ou saint Andéol sur le fronton de l'église.

Pourtant il existe en Picardie des églises baptisées Saint-Acheul ou Saint-Ache (près d'Amiens). L'explication la plus vraisemblable postule que saint Acceul est une déformation picarde de saint Andéol, et qu'il s'agit donc de la même personne. Cette hypothèse est accréditée par l'existence d'une relique de saint Andéol en l'église Saint-Acceul d'Écouen. D'autant plus que saint Andéol est un martyr du IIe siècle, une période assez reculée, ce qui pourrait expliquer la déformation au cours du temps d'Andéol à Andiol, Andeux, Acheul puis Acceul (ces cinq graphies sont portées par des édifices religieux en France).

Enfin, on peut constater que saint Acceul, représenté sur le fronton de l'église d'Écouen, porte une scie dans les mains. Or les Romains ont supplicié saint Andéol en lui ouvrant le crâne en croix, probablement à l'aide d'un glaive ou d'une scie. Cette représentation tend donc à confirmer que saint Acceul est bien saint Andéol.

Il est néanmoins possible que saint Acceul ne soit pas une déformation de saint Andéol, mais une confusion entre le martyr languedocien et un autre personnage qui serait lui venu de Picardie. Les deux saints auraient alors été "mélangés" involontairement, prenant la vie de l'un et le nom de l'autre (cf. L'énigme de St Ache = St Acheul = St Acceul = St Andéol).

Histoire

Une première relique du saint a été ramenée à Écouen par Mathieu de Montmorency au XIIIe siècle, à son retour de croisade. Une seconde relique a été importée depuis Bourg-Saint-Andéol par les paroissiens d'Écouen en août 1700, il s'agit d'une clavicule du Saint. Un reliquaire fut créé en 1730. À la Révolution française, la première relique fut brûlée, mais la seconde put être sauvée, elle est toujours présente dans son reliquaire en l'église Saint-Acceul d'Écouen.

L'édifice présente des fondations très anciennes, mais les documents narrant l'apparence d'alors de l'église ont été détruits à la Révolution française.

En tout état de cause, l'édifice a été rebâti à partir de 1536. Le chœur et le bas-côté, achevés en 1545, portent partout la marque du Connétable Anne de Montmorency, qui finança les travaux ; ceux-ci furent sans doute réalisés sur les plans de l'architecte Jean Bullant, qui exprima d'ailleurs dans son testament le souhait d'être inhumé dans cette église, « au pied du crucifix ». Jean Bullant est également le principal architecte du château d'Écouen qui surplombe l'église.

La nef, plus tardive, a été édifiée en 1730, et la façade de 1851 à 1854^[2]. Un projet de façade existait déjà lors de la création de la nef, mais faute de moyens, elle ne fut réalisée qu'au XIXe siècle.

Architecture

Détail d'un vitrail

Ainsi l'église Saint-Acceul porte la marque architecturale de plusieurs époques. L'abside est de style gothique flamboyant, de l'époque du Connétable Anne de Montmorency, et donc du château d'Écouen qui était sa demeure (première moitié du XVI^e siècle). La deuxième période est celle du clocher, c'est alors la seconde moitié du XVIe siècle. Puis, comme cité précédemment, la nef date du XVIII^e siècle et la façade du XIX^e siècle.

Le véritable trésor de l'église est constitué par ses vitraux du XVI^e siècle. Réalisés vers 1545 pour l'essentiel, ils retracent la Passion du Christ et des scènes de la vie de la Vierge. Ces vitraux nous sont parvenus intacts : ils ont été préservés de toutes les guerres. Lors de la Révolution française, une grande partie du mobilier du château d'Écouen a été emporté, mais les vitraux de l'église ont heureusement échappé aux destructions.

L'imposante peinture derrière l'autel est une copie de la Transfiguration de Raphaël.

Le clocher contient trois cloches, dont la plus grosse, qui pèse plus de 1 400 kg, a été fondue en 1554 et sonne donc depuis plus de quatre cents ans. Elle porte les armes et la devise du Connétable Anne de Montmorency. Les deux autres cloches pèsent 850 kg et 600 kg.

Bien que les offices religieux y soient toujours célébrés, l'église Saint-Acceul est la propriété de la ville d'Écouen. Désormais de nombreuses manifestations laïques y sont organisées, comme des concerts de musique de la Renaissance.

Emplacement et tourisme alentour

L'église se situe sur la principale place de la ville, face à l'Hôtel de Ville d'Ecouen, à côté de l'Office de tourisme et juste en contrebas du château. Le château d'Ecouen fut construit par Anne de Montmorency au début du XVIe siècle, et l'on peut retrouver dans l'église les initiales AM pour Anne de Montmorency. Certains vitraux représentent d'ailleurs le Connétable. L'église Saint-Acceul étant principalement visitée pour ses vitraux, il est recommandé de se rendre également au château d'Ecouen qui expose également un grand nombre de vitraux.

Héritage et restauration

L'office de tourisme d'Écouen, situé juste à côté, organise des visites commentées de l'église. L'église Saint-Acceul d'Écouen est classée au titre des monument historique depuis 1840^[1].

De très importants travaux de rénovation de l'église ont été entrepris depuis les années 1990 par l'Etat et la commune d'Ecouen pour restaurer tant l'intérieur que l'extérieur de l'édifice.

La première restauration récente a eu lieu dans les années 1990. La commune d'Ecouen procéda alors notamment à la restauration du reliquaire et des vitraux, à la consolidation des voutes, à la réfection des gouttières et du plafond de la sacristie. A la suite, en 2000, la commune a confié à l'architecte en chef des monuments historiques une étude visant à une rénovation complète. Ces travaux, dont le coût est estimé à près d'1,5 million d'euros, ont débuté en octobre 2004 et ont été financés à 30% par la ville. Le chantier s'est terminé en 2009.

Ces travaux, réalisés en plusieurs étapes, devraient reprendre courant 2011^{[réf. souhaitée]}.

Notes et références

1. ↑ ^{a et b} Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice n^o PA00080046 » sur www.culture.gouv.fr.
2. ↑ Collectif, Le Guide du Patrimoine. Île de France., Hachette, Paris, 1992, 750p., (ISBN 2-01-0168811-9), pp.234-235.

Voir aussi

• Écouen
• Andéol du Vivarais

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