Bibliothèque de Genève

Bibliothèque de Genève

46° 11′ 56″ N 6° 08′ 43″ E / 46.198888, 6.145262

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Façade de la Bibliothèque de Genève dans le parc des Bastions

La Bibliothèque de Genève (BGE), connue de 1907 à 2006 sous le nom de Bibliothèque publique et universitaire (BPU), est l'une des principales et des plus anciennes bibliothèques patrimoniales et encyclopédiques de Suisse située à Genève. Instrument de travail du Collège et de l'Académie fondés par Jean Calvin en 1559, elle est mentionnée pour la première fois en 1561.

Les départements des imprimés et des manuscrits constituent la part essentielle des collections. On y trouve des documents particulièrement précieux et rares qui suscitent l'intérêt de chercheurs du monde entier. D'autres types de documents plus spécialisées complètent les collections : cartes et plans, affiches et iconographie genevoise.

La bibliothèque reçoit également, dans le cadre de la procédure du dépôt légal, toutes les publications imprimées éditées dans le canton de Genève, pour autant qu'il s'agisse de livres, de périodiques ou d'affiches.

Sommaire

Missions

La Bibliothèque de Genève a la charge de « conserver, d'enrichir, de mettre en valeur et de rendre accessible au public le plus large » le patrimoine intellectuel de Genève et de favoriser la culture, l'information, l'éducation et de la recherche « par tous les moyens appropriés »[1]. Elle est à la fois une bibliothèque de conservation, une bibliothèque savante spécialisée dans les sciences humaines, une bibliothèque d'étude et d'information, une bibliothèque active dans le partage de la connaissance et une bibliothèque entretenant des relations avec les institutions comparables en Suisse et à l'étranger[1].

En matière d'acquisitions (achats, dons, échanges et dépôt légal), la bibliothèque « agit en totale liberté, neutralité et curiosité culturelles, idéologiques, politiques, confessionnelles »[1].

Elle s'apparente donc à une « bibliothèque nationale », s'efforçant de couvrir de façon exhaustive trois pôles dits d'excellence[2] :

  • les Genevensia : documents édités à Genève, quel que soit leur sujet, et tous documents (en Suisse ou à l'étranger) dont l'auteur ou le sujet ont un rapport avec Genève ;
  • la Réforme : ensemble des sujets utiles à la compréhension de la Réforme protestante ;
  • les Lumières : domaines littéraires et scientifiques mais aussi ensemble des sujets utiles à la compréhension du XVIIIe siècle.

Histoire

Collège Calvin où naît la bibliothèque

L'année 1539 voit l'institution du dépôt légal des imprimés à Genève, la plus ancienne au monde après le dépôt légal français datant de 1537[3]. Vingt ans plus tard, Jean Calvin fonde l'Académie de Genève ainsi que le Collège et créé la bibliothèque en même temps que ces deux institutions. En 1562, la Bibliothèque de l'Académie est mentionnée pour la première fois, la seconde du genre après la Bibliothèque de Bâle[3].

En 1572, le premier catalogue recense 720 ouvrages[3]. En 1612, un nouveau catalogue recense 1 200 ouvrages[3]. En 1702 est publié le premier règlement de la bibliothèque qui est désormais ouverte au public sous conditions alors que le catalogue recense désormais 4 000 notices[3]. En 1720, le théologien genevois Ami Lullin acquiert à Paris la collection de manuscrits enluminés Paul et Alexandre Petau et la lègue à la bibliothèque en 1756[3]. En 1779, Jean Senebier rédige le Catalogue raisonné des manuscrits conservés dans la Bibliothèque de la Ville et République de Genève qui recense 31 000 volumes[3]. En 1847, la nouvelle constitution genevoise confie la gestion de la bibliothèque à la ville de Genève même si elle reste intimement liée à l'université[3].

Salle du fichier central institué en 1903

En 1872, la bibliothèque quitte les locaux du Collège pour s'installer dans le bâtiment qu'elle occupe désormais dans le parc des Bastions, dans l'aile sud de l'université. Elle compte alors 70 000 volumes[3] qui sont recensés entre 1875 et 1899 dans le Catalogue de la Bibliothèque publique de Genève paru en neuf volumes. L'année 1878 voit la création d'un service de prêt entre bibliothèques avec les bibliothèques de Zurich, Bâle, Saint-Gall, Neuchâtel, Lausanne et Aarau. Avec le XXe siècle apparaît en 1903 le premier fichier général de la bibliothèque rédigé sur des fiches au format international. En 1905, une nouvelle salle de lecture est inaugurée tout comme des salles d'exposition[3]. En 1907, l'institution prend la nouvelle dénomination de Bibliothèque publique et universitaire (BPU)[3] mais se voit touchée par la suppression du dépôt légal.

Vue de la salle de lecture rénovée en 2005

Après la Première Guerre mondiale, sont créés un catalogue collectif des bibliothèques genevoises (1918) et un catalogue par matières (1922). Après la Deuxième Guerre mondiale, un projet de loi est déposé au Grand Conseil par Théodore de Félice et Marius Noul pour le rétablissement du dépôt légal qui ne sera rétabli que le 19 mai 1967. L'année 1954 voit l'inauguration de l'Institut et musée Voltaire, rattaché administrativement à la BPU, puis de la Bibliothèque musicale de la ville de Genève (1962), elle aussi rattachée administrativement à la BPU en 1998.

En 1984, un crédit pour la construction d'une annexe avec abri pour les biens culturels est voté. Cette même année, la BPU adhère au réseau romand des bibliothèques[3]. Pour faciliter l'accès du public au document, une zone de libre-accès de 30 000 volumes est ouverte pour la première fois en 1999[3]. En 2002, un rapport intitulé Projet pour une bibliothèque de Genève propose une fusion avec les bibliothèques des facultés de lettres et de théologie de l'université. 2003 voit l'organisation de manifestations dans le cadre du tricentenaire de la refondation de la bibliothèque (1703). En 2005 est rénovée la salle de lecture qui se voit équipée d'un accès Internet public sans fil (Wi-Fi)[3].

Alors qu'elle reprend sa nouvelle dénomination de Bibliothèque de Genève en novembre 2006, l'institution met sur pied une importante exposition au Musée Rath sur le thème Arts, savoirs, mémoire. Trésors de la Bibliothèque de Genève[3] (23 novembre 2006-18 février 2007[4]) puis lance une rénovation complète (2007-2008) de l'Espace Ami Lullin[3], la salle d'exposition de la bibliothèque.

Imprimés

Salle des périodiques

Les imprimés constituent une part essentielle des collections de la bibliothèque avec 2 070 000 volumes en 2007[5] couvrant tous les domaines du savoir. Toutefois, à partir du XXe siècle, en raison du nombre croissant de livres publiés, la bibliothèque se spécialise dans les sciences humaines.

Manuscrits

Par la variété et la qualité de ses fonds, le département des manuscrits est l'un des fleurons de la Bibliothèque de Genève avec 1 300 mètres de linéaires[6] : il rassemble les papiers de personnalités genevoises (Jean Calvin, Jean-Jacques Rousseau, Horace-Bénédict de Saussure, Henri Édouard Naville, Émile Jaques-Dalcroze ou Nicolas Bouvier) ou liées à l'histoire de Genève, ainsi que des archives de familles, de sociétés savantes ou d'entreprises à caractère culturel[6]. On y trouve aussi 2 000 papyrus, 350 manuscrits médiévaux ou encore une collection d'autographes[6].

Les collections s'enrichissent par des dons ou des legs ou au travers d'un crédit d'acquisitions réalisées sur le marché[6].

Collections spécialisées

Lénine dans la Bibliothèque de Genève

Cartes et plans

La collection des cartes s'est vraiment constituée en 1893 avec le dépôt de quelque 7 000 documents par le géographe genevois Charles Perron (1837-1909), collaborateur d'Élisée Reclus pour sa Nouvelle géographie universelle[7].

La collection rassemble 26 820 pièces en 2007[5], les plus anciennes datant du XVIe siècle, qui couvrent toutes le monde[7].

Affiches

La Bibliothèque de Genève possède l'un des plus anciens et importants ensembles d'affiches de Suisse avec environ 100 000[8], les plus anciennes étant antérieures à la Réforme protestante et ont trait aux indulgences dans le diocèse de Genève[8]. Pour le XXe siècle, la bibliothèque possède un ensemble d'affiches artistiques et un fonds d'affiches sauvages des années 1968 à 1975[8].

L'essentiel des enrichissements provient du dépôt légal et d'un accord avec la Société générale d'affichage[8].

Institutions dépendantes

Références

Bibliographie

  • Danielle Buyssens, Thierry Dubois, Jean-Charles Giroud et Barbara Roth-Lochner, Patrimoines de la Bibliothèque de Genève. Un état des lieux au début du XXIe siècle, éd. Slatkine, Genève, 2006 (ISBN 2832102581)
  • Philippe M. Monnier, « Les archives de la Bibliothèque de Genève : une source pour l'histoire culturelle genevoise », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, Genève, 2004, pp. 69-79 (pdf)
  • Barbara Roth-Lochner, « Le 18e siècle au Département des manuscrits de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève », Bulletin de la Société suisse d’étude du 18e siècle, 2004, n°24, pp. 13-17 (pdf)
  • Paul Schubert, « Les papyrus de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève », Voyages en Égypte de l'Antiquité au début du XXe siècle, éd. Musée d'art et d'histoire & La Baconnière Arts, Genève, 2003, pp. 244-258 (pdf)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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