Salon de peinture et de sculpture

Salon de peinture et de sculpture

Le Salon de peinture et de sculpture était une manifestation artistique se déroulant à Paris depuis le XVIIIe siècle, et qui exposait les œuvres des artistes agréées par l'Académie des beaux-arts.

D'abord nommée « Salon de l'Académie royale des beaux-arts », à la Révolution elle prend le nom de « Salon de peinture et de sculpture » et se démocratise en s'ouvrant aux artistes de toutes origines sous l'impulsion des peintres Jacques-Louis David et Jean-Bernard Restout.

Elle redevient le « Salon de l'académie royale » sous la Restauration, et reprend son nom de « Salon de peinture et de sculpture » sous la Deuxième République, jusqu'en 1881, où elle prend le nom de « Salon des artistes français », destiné à présenter l'art officiel. Sous Napoléon III les artistes indépendants sont regroupés dans le « Salon des Refusés ».

L'objectif initial du salon était de présenter les œuvres des derniers lauréats de l'École des beaux-arts, créée par le cardinal Mazarin en 1648.

La manifestation, orthographiée initialement « Sallon », fut le nom de l'exposition annuelle organisée par l'Académie à partir de 1737, puisqu'elle eut lieu au « sallon carré du Louvre » ; auparavant, cette manifestation s'appelait « l'exposition » et se tenait depuis 1673.

Sommaire

Historique

Fondation de l'Académie et naissance des salons

Les peintres et sculpteurs du roi, avec à leur tête Charles Le Brun, vont entreprendre un long travail d'influence auprès de Mazarin et de la reine (le roi Louis XIV avait à peine 10 ans) pour mettre en place une institution nouvelle répondant à leurs revendications. Ils pouvaient d’ailleurs citer en exemple les précédents de Florence et de Rome, où les Princes au pouvoir avaient soutenu la création d’Académie de dessin, un siècle plus tôt déjà.

Le Salon de 1787 au Louvre, gravure de Pietro Antonio Martini.

Ils obtiennent gain de cause et en 1648, la création de l’Académie royale de peinture et de sculpture est approuvée, elle est créée à Paris et se dote d’une structure, de personnels et d’une doctrine .

La doctrine s’appuie sur la hiérarchie des Genres, héritée de l’Antiquité. Par ordre décroissant de prestige, cette hiérarchie place en tête la peinture d’histoire (profane, religieuse ou allégorique), ensuite le portrait, la peinture de genres (mise en scènes d’êtres humains considérés dans leur existence quotidienne), le paysage et la nature morte. On passe en fait de ce qui exige le plus d’imagination et de créativité, pour lequel il faut plus de talent, à ce qui est considéré comme de la copie pure du réel. Cette hiérarchie se retrouve dans les désignations du personnel de l’Académie qui a une importante fonction d’enseignement. Seuls les peintres d’histoire ont accès aux fonctions d’« officiers » : professeurs, adjoints à professeur notamment.

Pour être reçu à l’Académie, l’aspirant devait d’abord soumettre pour agrément une ou plusieurs œuvres servant de base au choix du sujet imposé, dans le genre choisi par lui. Ensuite, il réalisait le projet en définitif et le présentait pour réception. L’œuvre s’appelait alors le « morceau de réception » qui devenait propriété de l’Académie.

Ces œuvres étaient montrées au public au cours d’expositions dont la régularité ne fut pas la principale qualité au XVIIe siècle. Les statuts de 1663, modifiés en 1668, prévoyaient une présentation biennale. Il fallait, trouver un moyen de compenser l’absence de « boutiques », lieux de présentations d’œuvres auxquels les Académiciens et Officiers avaient renoncé, dans le cadre de leur nouveau statut. La première exposition fut organisé au Palais Royal en 1667, suivie de celles de 1669, 1671 et 1673, année qui introduit l'usage de publier un livret qui présente et donne la liste des différentes œuvres exposées[1].

après une certaine désaffection et le peu de succès des expositions de 1675, 1681 et 1683, l’Académie s’installe au Louvre en 1692, où se tient l'expositions de 1699, dans la Grande galerie du Louvre qui s'accompagne d'un recueil en trois volumes Description des peintures, sculptures et estampes exposez dans la Grande Gallerie du Louvre dans le mois de septembre 1699 qui constitue la première publication de critique du Salon[2]. La Grande Galerie accueille les expositions suivantes de 1704 et 1706.

Le Salon de l'Académie royale des beaux-arts (1725-1789)

En 1725 le Salon carré du Louvre (nommé à l'époque Grand Sallon du Louvre) offre ses surfaces au placement des œuvres, il fut utilisé régulièrement comme lieu d’exposition à partir de 1737. Le terme « Salon » apparaît en 1725 pour qualifier l’événement et de parler du Salon comme étant le lieu où les Académiciens présentent leurs œuvres au public[2].

À partir de 1737, la périodicité de l'exposition devient régulière. D'abord annuelle, elle devient bisannuelle en 1748. La participation augmente, mais restreint son accès aux femmes et aux participants étrangers.

Les salons sous la Révolution et l'Empire

Napoléon Ier félicitant David pour son tableau du Sacre lors du Salon de 1808

Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils de Jacques-Louis David consacre le triomphe de l'artiste au Salon de 1789 et celui d'une peinture classique qui regarde l'actualité au miroir de l'histoire antique. En 1791 la rupture avec l'Ancien régime se manifeste dans le monde de l'art. Au nom de l'égalité et de la liberté, le Salon est désormais ouvert à tous les artistes vivants par un décret de l'Assemblée nationale[3].
De nouveau, le Salon consacre David qui triomphe avec trois tableaux déjà exposés, dont le Brutus, mais aussi le dessin préparatoire du Serment du Jeu de Paume[4].

En juillet 1793, la Convention supprime toutes les académies et crée une « Commune générale des arts » dont Jean-Bernard Restout est nommé président. C'est elle qui organise le Salon de 1793 dans un contexte difficile, évoqué par le livret de l'exposition :

« Il semblera peut-être étrange à d'austères républicains de nous occuper des arts, quand l'Europe coalisée assiège le territoire de la Liberté[5]. »

David, occupé à peindre La Mort de Marat, n'y participe pas, mais ses élèves y figurent en bonne place. Joseph Ducreux présente les portraits de Couthon et de Robespierre, et Isabey y fait ses débuts. Si l'on trouve encore des paysages et des scènes de genre, l'actualité y tient sa place avec des œuvres telles que Le Départ pour les frontières, La Fête des Sans-culottes sur les ruines de la Bastille, La Montagne et le Marais ou encore Le Siège des Tuileries par les braves Sans-culottes, aujourd'hui bien oubliées avec leurs auteurs[6]. Les Salons suivants seront encore dominés par les élèves de David, les Gérard, Hennequin, Gautherot, Debret, Broc, Berthon, Girodet ou Antoine-Jean Gros.

L'esthétique néoclassique prédomine dans les Salons après la Révolution, sous le Directoire, le Consulat et le Premier Empire. Le Salon de 1799 est marqué par l'exposition du tableau de Pierre-Narcisse Guérin, Le Retour de Marcus Sextus, dont le succès est dû au sujet même, perçu comme une évocation du retour des émigrés et un message de réconciliation nationale.
L'année suivante, David crée l'événement en refusant d'exposer au Salon et en organisant, en parallèle, une exposition payante de son tableau Les Sabines dans l'ancienne académie d'architecture du Louvre. L'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte va susciter un nombre croissant d'œuvres dévolues à la célébration de ses faits militaires : le Salon de 1804 voit le succès d'Antoine-Jean Gros avec Les Pestiférés de Jaffa, et celui de 1808 témoigne de la prééminence de l'iconographie napoléonienne avec deux grandes toiles, Le Sacre de Napoléon de David et La Bataille d'Eylau de Gros. Les deux œuvres, qui se font face, inspirent à un visiteur du Salon ce commentaire[7] sur Napoléon : « Sacre et massacre, le voilà bien en deux tomes ! »

L'apogée des Salons d'art plastique (fin XIXe s. - début XXe s.)

L'époque romantique

C'est le romantisme, avec notamment Eugène Delacroix, apparenté avec les représentant les plus influents des différentes monarchies qui se succèdent au pouvoir, qui permet la véritable diversification des écoles de peinture, aboutissant à la création de salons indépendants du pouvoir politique après le Second Empire.
On note en 1863 la tenue de l'unique Salon des refusés qui, à l'initiative de Napoléon III, tenta de répondre à la vague de protestations soulevée par le nombre très important d'œuvres refusées par le jury.
La Troisième et la Quatrième République ont constitué les seules véritables périodes de totale liberté artistique en France puisque, contrairement aux régimes précédents, elles n'imposaient pas d'art officiel. Cette liberté totale de créer a pu s'épanouir, en grande partie aussi grâce à la volonté de quelques hommes politiques, souvent francs-maçons, qui refusaient toute contrainte en art comme en matière religieuse et qui se sont investis à titre personnel pour soutenir la création de Salons hors de la mainmise gouvernementale.

Les salons créés sous la Troisième République

Édouard Joseph Dantan, Un coin du Salon en 1880. Pour faire gagner de l'argent à l'Académie de peinture et de sculpture, les tableaux étaient exposés avec des numéros : il fallait acheter le livret pour connaître le nom des exposants. Sur ce tableau de Dantan, une visiteuse parcourt le livret ; au fond, la vendeuse dudit livret, assise à une table.

L'ancien salon de l'Académie devient le Salon des artistes français et, bien que créée à la fin du Second Empire, c'est sous la République que la Société nationale des beaux-arts va se développer. On voit se constituer, avant la Première Guerre mondiale, d'autres sociétés autogérées d'artistes — peintres, sculpteurs, graveurs —, qui exposent chaque année au Grand Palais : le Salon des Indépendants, le Salon d'automne.

Médaillés

Le nouveau départ de l'après-Seconde Guerre mondiale

Juste après la guerre se créent encore des Salons autogérés par les artistes : le Salon de Mai, le Salon des réalités nouvelles, le Salon de la Jeune Peinture, le Salon du dessin et de la peinture à l'eau, le Salon Comparaisons (tous deux créés en 1954), le Salon des Peintres témoins de leur temps, le Salon Terre latine et d'autres. Les expositions ont alors principalement lieu au musée d'Art moderne de la Ville de Paris ou au musée Galliera près du Trocadéro.
Des villes, de banlieue ou province, à l'initiative de la municipalité, montent également des Salons, tel celui de Montrouge (Hauts-de-Seine), créé en 1955.

D'André Malraux à Jack Lang

À partir du rétablissement d'un art officiel très encadré[réf. souhaitée] avec l'arrivée au pouvoir, fin 1958, du général de Gaulle et de son ministre des Affaires culturelles André Malraux — qui supprime le Prix de Rome décerné par l'Institut de France —, les Salons deviennent de facto le principal espace de liberté artistique, donc de contestation de l'art « officiel » (Bernard Anthonioz, neveu par alliance du général, est nommé, à cette époque, « directeur de la création artistique » au ministère Malraux).

Les différents gouvernements de la Cinquième République vont donc s'efforcer[réf. souhaitée] — avec mollesse il est vrai, puisque l'Art n'est pas leur priorité — de faire en sorte que les Salons autogérés par les peintres perdent progressivement leur aura internationale. Il multiplient les « salons » artistiques, dont les exposants sont désignés par l'administration, de plus en plus importante par ailleurs, puisque, entre 1958 et la présidence de François Mitterrand, le ministère de la Culture passe de 3 000 à 30 000 fonctionnaires.

Le concept même de Salon, en tant que lieu de présentation d’œuvres de peinture et de sculpture, perd progressivement son sens artistique pour être supplanté par un sens plus commercial. Ainsi apparaissent les « salons » des Arts ménagers, de l’Aéronautique, de l’Automobile, de l'Agriculture, etc.

Mais plus aucun de ces événements ne se tient dans le Salon carré du Louvre, qui leur a donné son nom. Les « arts mécaniques » ont repris d'autant plus le dessus qu'en 1993, le Grand Palais est fermé pour travaux et que les salons indépendants d'arts plastiques doivent se trouver des espaces d'exposition très coûteux aux quatre coins de Paris ou en province.

Les Salons parisiens au début du XXIe s.

Depuis la fin des années 1990, de hauts fonctionnaires en retraite se font désigner comme présidents des Salons de peinture, sculpture, dessin et gravure parisiens, auparavant — pendant le XXe siècle — totalement autogérés par des artistes plasticiens professionnels. La règlementation prévoit du reste qu'un fonctionnaire qui préside une association reconnue d'utilité publique — c'est le cas de la plupart des Salons — continue à bénéficier, s'il en fait la demande, du traitement qu'il percevait lorsqu'il était en activité[réf. souhaitée].

Le ministère de la Culture, dont Renaud Donnedieu de Vabres puis Christine Albanel ont été titulaires, est désormais chargé d'administrer le Grand Palais[8], dont la restauration s'est achevée en 2006.
Renaud Donnedieu de Vabres a décidé que toutes les sociétés de peinture, de dessin et de sculpture désireuses de tenir leur salon au Grand Palais devront désormais consacrer une grande part de la surface qui leur sera louée à l'exposition d'œuvres de peintres officiellement désignés par l'administration, même morts, comme Andy Warhol. De plus, ces sociétés devront organiser leurs expositions toutes ensemble pendant la même période de l'année. Les Salons qui refuseront ces directives, ou trouveront un espace d'exposition hors du Grand Palais, s'exposeront à des mesures de rétorsion, dont le refus de leur accorder la moindre subvention[réf. souhaitée].
En 2006, au moins un Salon, l'un des plus anciens et les plus prestigieux, présidé par un peintre, anciennement officier général, a décidé de refuser[réf. souhaitée] les directives gouvernementales, pour organiser son exposition ailleurs, dans des locaux aussi centraux que ceux du Grand Palais.

Ce sont en fait le public et les amateurs d'art, qui continuent à affluer en masse dans les Salons et les financent par les billets d'entrée et les achats d'œuvres, qui constituent le meilleur garant de leur pérennité.
On peut ajouter que la loi votée au début des années 1980, et qui exonère les œuvres d'art de l'impôt sur la fortune, a participé à sa manière à sauver le marché de l'art, en France, et les Salons indépendants de la tutelle de l'État.

Liste des salons

XVIIe siècle et XVIIIe siècle

1673, 1699, 1704, 1737, 1738, 1739, 1740, 1741, 1742, 1743, 1745, 1746, 1747, 1748, 1750, 1751, 1753, 1755, 1757, 1759, 1761, 1763, 1765, 1767, 1769, 1771, 1773, 1775, 1777, 1779, 1781, 1783, 1785, 1787, 1789, 1791, 1793, 1795, 1796, 1798, 1799, 1800.

XIXe siècle

1801, 1802, 1804, 1806, 1808, 1810, 1812, 1814, 1817, 1819, 1822, 1824, 1827, 1831, (en 1832 il est annulé à cause du choléra), 1833, 1834 ; par la suite le salon est annuel (il n'a pas lieu en 1858 et, en 1871, il est supprimé à cause de la guerre).

Notes et références

  1. Lobstein 2006, p. 9
  2. a et b Lobstein 2006, p. 10
  3. Jules Renouvier, Histoire de l'art pendant la révolution, Veuve J. Renouard, 1863 , p. 9
  4. Renouvier, p. 11
  5. Cité par Renouvière, p. 12
  6. Renouvière p. 14
  7. Louis Hautecoeur, Louis David p. 209
  8. Décret no 2007-97 du 25 janvier 2007 portant création de l’Etablissement public du Grand Palais des Champs-Élysées

Annexes

Sources

  • Sources imprimées. La bibliographie essentielle est le livret des salons. Documents rarissimes, les livrets du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle ont fait l'objet de rééditions, l'une par J. J. Guiffrey de 1869 à 1872, l'autre, en 1990-1991, est une reproduction en fac-similé de la réédition de Guiffrey.

Bibliographie

  • Gérard-Georges Lemaire, Histoire du Salon de peinture, Klincksieck, 2003 (ISBN 978-2252033753)
  • Dominique Lobstein, Les Salons au XIXe siècle : Paris, capitale des arts, Paris, La Martinière, 2006 (ISBN 2-7324-3383-7) 
  • James Kearns, Pierre Vaisse, Ce Salon à quoi tout se ramène : le Salon de peinture et de sculpture, 1791-1890, éditions Peter Lang, 2010

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