Protestantisme à Besançon

Protestantisme à Besançon
Cet article présente l'histoire de la communauté protestante de Besançon suivant les dogmes de Réforme diffusés dans la ville à partir de 1538. Pour les autres églises issues d'un courant protestant mais étant d'une branche bien distincte (évangélisme, pentecôtisme, mennonitisme...) voir la section « les autres branches protestantes » ou l'article détaillé « christianisme à Besançon. »
Le temple du Saint-Esprit de Besançon, édifice marquant l'importance historique de la communauté.

Le protestantisme à Besançon apparait dans la ville dès la fin des années 1530, lorsque des illustres membres de la Réforme viennent y prêcher les nouveaux dogmes hérétiques. La cité, profondément ancrée dans les traditions catholiques « classiques », devient néanmoins de plus en plus sensible à la nouvelle foi, notamment de par sa proximité avec la Principauté de Montbéliard et la Suisse, Territoires qui véhiculent ainsi facilement ces rites. Cependant les autorités, hostiles aux Protestants, parviennent à contenir le mouvement bien qu'avec difficulté, jusqu'à une terrible bataille qui oppose les deux clans en 1575, dont l'issue victorieuse de l'Église romaine fait que celle-ci reprend définitivement la main sur la région. Dés lors les Protestants ne sont plus les bienvenus, et doivent soit s'exiler sur des terres les accueillant, soit se confiner afin de ne pas être découverts. Cette situation dure jusqu'à la Révolution française, qui reconnait cette religion et, également grâce à un nombre important d'immigrés suisses, fait renaitre la communauté bisontine. Elle prospère jusqu'à l'obtention d'un lieu de culte, le temple du Saint-Esprit, dont le service y est encore assuré aujourd'hui. En parallèle de l'aspect purement confessionnel, les Réformés s'organisent et s'intègrent à l'Église réformée de France, créant de nombreuses activités et événements intra et inter paroissiaux. Pourtant à Besançon, l'identité protestante apparait comme effacée, s'expliquant de par un contexte historique douloureux mais aussi par des aspects sociologiques particuliers. La population protestante dans la paroisse de Besançon était estimée à environ 2 000 personnes en 1999, preuve que malgré la discrétion encore actuelle, la congrégation est bien vivante.

Sommaire

Contexte

Article principal : Réforme protestante.

Dès 1520, les idées luthériennes se développent en France. Lors du synode de Chanforan de 1536, Guillaume Farel et les Vaudois, ralliés, obtiennent un budget pour imprimer cette bible en langue française[1]. À partir de 1540, la littérature protestante de plus en plus abondante s'accompagne d'une transmission orale, mais se répand surtout après la publication en français de l'institution chrétienne en 1541[1]. Jean Calvin, de Genève, prend en charge l'organisation religieuse et unifie les protestants de France, et à partir de 1555, les groupes se structurent en assemblées dirigées par un consistoire[1]. Calvin envoya des dizaines de missionnaires pour aider à cette nouvelle organisation, puis en 1560, on en compte une quarantaine[1]. Leur succès est très grand et fin 1561, il y a plus de six cent soixante-dix Églises réformées dans le royaume[1]. On estime qu'à ce moment plus du quart de la population du royaume est devenu protestante mais essentiellement de confession réformée[1]. À partir de ce moment là, la communauté protestante de France gagne de plus en plus d’influence et s'organise, avant que l'Église catholique ne réagisse marquant le début des guerres de religion[1].

La Réforme à Besançon

À Besançon, la Réforme apparaît à partir de 1538, lorsque les théologiens Guillaume Farel, Théodore de Bèze[2] et même Jean Calvin mais de manière incertaine pour les deux derniers[3], viennent prêcher leurs idées dans la ville, jusqu'en 1541 pour le premier, dans une maison à l'angle de la rue de le Vieille-Monnaie[a 1],[4]. Depuis le Concile de Trente, la capitale comtoise et le Doubs sont considérés comme un bastion du catholicisme face au protestantisme ; les habitants étaient alors de fervents défenseurs des traditions catholiques, et n'aimaient guère qu'on touche au clergé franc-comtois[5]. Avant même que l'hérésie ait touché la ville, Nicolas Perrenot de Granvelle fait exécuter préventivement un religieux suspecté d'être un Réformé dès 1528, de même qu'un certain Lambellin, et Gauthiot d'Ancier est banni[6].

Cependant les Bisontins, étant très proches avec la Suisse et la Principauté de Montbéliard voisines, sont favorables à ces nouveaux dogmes et penchent de plus en plus en faveur de la Réforme[a 1],[2]. C'est ainsi qu'une partie de la population entre en conflit avec l'archevêque Vergy, qui fait poursuivre et châtie les adeptes hérétiques[a 1]. Il avait en effet demandé à Maximilien II du Saint-Empire l'envoi de commissaires afin de le seconder dans sa répression, un édit du 9 juin 1573 ordonnant même à la population de vivre selon les rites de l'église catholique romaine sous peine d'expulsion[2]. Mais la nouvelle communauté mène alors une féroce propagande contre les dirigeants de l'Église et en particulier Mgr Vergy, tolérée par les Gouverneurs catholiques de la commune[a 1]. On note par exemple des attentats iconoclastes, et des chorales populaires qui apparaissent dès 1561 à Chamars[a 2]. Le Massacre de Wassy un an plus tard fait naitre les Guerres de religion, véritable guerre civile qui ravage le Royaume de France[a 2]. La cité de Besançon est à cette époque une République indépendante protégée par le Saint-Empire romain germanique, elle est donc relativement épargnée par le conflit à ses débuts[a 2]. De nombreux Réformés de France affluent dans la ville, qui semble devenir majoritairement protestante[a 2]. Claude Goudimel, célèbre compositeur protestant né dans la ville à cette époque, créa notamment des chants pour la Réforme[4].

Mais à partir de 1571, la situation change brusquement, puisque les incidents communautaires deviennent si importants que le Parlement municipal fait intervenir Philippe II d'Espagne, alors en lutte contre cette hérésie[a 2]. Un comptage minutieux des Protestants est orchestré par les pouvoirs locaux, qui en conséquence expulse une cinquantaine de fidèles de la ville, mais ceux-ci se réfugieront en Suisse ou à Montbéliard[a 2]. On note par exemple le cas de Charles Mercier, chirurgien dans la ville, chassé dans ce contexte et réfugié à Montbéliard[7]. En 1572, le Massacre de la Saint-Barthélemy provoque un nouveau regain de violence dans la région qui culmine en 1575[a 2]. En effet dans la nuit du 21 juin, deux corps protestants armés en provenance de Montbéliard et de Neuchâtel et constitués d'immigrés franc-comtois, font route en direction de Besançon, dans une ultime tentative de conquérir la cité : le groupe de Neuchâtel ayant été arrêté en amont, celui de Montbéliard seul parvient à la cité et y entre avec la complicité de la communauté bisontine[2]. La horde franchit le pont Battant et envahit le cœur de la ville, s'ensuivent des combats particulièrement meurtriers au canon, mais les Protestants se replient et sont capturés puis massivement abattus[a 2],[2]. D'ailleurs les habitants du quartier de Battant sont depuis appelés les Bousbots ; ce gentilé fait référence à la résistance que les vignerons du quartier avaient opposée à la tentative de prise de la ville, bous signifiant pousse et bots crapauds, les Protestants ayant lors de cet affront, planté des crapauds sur des pieux pour effrayer l'adversaire[8]. Dès lors, l'Église catholique romaine reprends ses droits, et la ville redevient un bastion de ce dogme[a 2].

Article détaillé : Bataille de Besançon (1575).

Répression et reconnaissance

Durant deux siècles, les Protestants de Besançon et de France sont réprimés, et la Révocation de l'édit de Nantes voit des scènes d'abjurations forcées à l'Église Saint-Pierre des fidèles capturés[a 2]. Un des registres municipaux garde en date du 23 mars 1754 la délibération suivante[a 2],[a 3] : « la ville de Besançon a toujours regardé les louable cantons suisses comme bons voisins et amis. Et quand le traité de paix perpétuelle ou d'autres titres quels qu'ils soient donneraient le droit aux particuliers de Suisse, sans distinction de s'établir dans le Royaume, cela ne pourrait plus avoir d'exécution à l'égard des protestants depuis la révocation de l'édit de Nantes. La Liberté de conscience n'ayant pas lieu en France, et Sa Majesté n'y souffrant aucun de ses sujets qui ne soient de la religion catholique, il n'y a pas apparence que l'on puisse permettre à ceux qui ne sont pas ses sujets, et qui sont de la religion prétendue réformée d'y venir prendre leur établissement. Indépendamment de cette loi générale perpétuelle et irrévocable pour tout le Royaume, la province de Franche-Comté et le ville de Besançon en particulier ont des ordonnances très anciennes et réitérées plusieurs fois, qui font défense de souffrir qu'aucun protestant ou autre que des catholiques viennent y fixer leur domicile. » Quasiment disparue sous l'effet de la Contre-Réforme, il faudra attendre la Révolution française pour que la communauté protestante accède à la Liberté[a 3]. Un autre registre de la même église fait état de la prise de 155 Huguenots entre 1686 et 1688, qui venus de toute la France espéraient rejoindre la Suisse : il s'agissait à 82,5 % d'hommes et à 17,5 % de femmes, ayant comme profession artisans en majorité bien que l'on note la présence de quelques nobles et bourgeois, et qui furent incarcérés au fort Griffon avant d'êtres forcés à l'abjuration[9].

Avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, les Protestants peuvent de nouveau vivre à Besançon, sans contraintes. Mais peu avant déjà, en 1793, un groupe de 80 horlogers calvinistes dont Laurent Mégevand viennent s'installer dans la cité, fondant ainsi le pôle industriel horloger de la ville[10],[11],[12],[13], et feront par la suite venir dans la cité 22 familles d'horlogers, soit entre 400 et 700 personnes[14]. Grâce à cette immigration à Besançon, la communauté protestante se reforme à nouveau, et accède à une reconnaissance[a 3]. Le cimetière des Champs Bruley, ouvert en 1793[15], est destiné à recevoir les dépouilles des Protestants[a 4]. En 1796, des soldats et officiers qui résident dans la ville parviennent à obliger la commune à leur fournir un lieu de culte, et la chapelle Notre-Dame-du-Foyer est officiellement affectée aux Protestants jusqu'à 1804[a 3]. À cette occasion un premier pasteur apparaît dans la ville en 1803, Jean Ebray, et la communauté est réellement mise en place[a 3]. Mais l'église déménage dans l'ancien couvent des Capucins en 1805, l'hôpital Saint-Jacques réclamant la chapelle[a 3]. Puis elle est obligée une nouvelle fois de partir ailleurs à cause de la construction de l'arsenal, et s'installe dans l'ancienne église du Saint-Esprit, que les fidèles acquièrent définitivement en 1842[a 3]. Entretemps, en 1824, est officiellement créée l'organisation de l'Église réformée de Besançon[16]. En 1835, on compte deux pasteurs et trois écoles protestants dans la cité[17] une démographie faisant état de 90 baptêmes, 33 mariages dont 21 mixtes, et 76 décès en 1856[18]. On note que dans le cadre de la Séparation de l'Église et de l'État, un inventaire est fait à ce temple le 29 janvier 1906 en présence du pasteur Cadix alors président du conseil presbytéral, de deux autres pasteurs et des trésoriers du diaconat y sont eux aussi soumis, et n'opposent aucune résistance[5].

La communauté de nos jours

La participation à l'élaboration d'une organisation au niveau local, régional puis national, qui a mobilisé l'ensemble des fidèles durant le XXe siècle, contribue en grande partie à l'histoire récente de ce culte, qui n'a de fait pas connu de bouleversements majeurs. L'Église protestante de Besançon a donc toujours prospéré, avec une relative discrétion, jusqu'à nos jours. On note cependant plusieurs conflits intra-religieux au sein du temple à l'après Seconde Guerre mondiale et surtout durant les années 1980, apparemment sur des questions de fond dans le domaine confessionnel[a 5]. Aussi, on sait que la communauté est devenue propriétaire de la Tour du Saint-Esprit en 1975, édifice attenant au Temple[19].

L'institution protestante

L'organisation paroissiale

Les institutions protestantes membres de l'Église réformée de France sont représentées sous forme de paroisses intégrées dans des consistoires puis des régions, étant grosso modo l’équivalent des paroisses, diocèses et archidiocèses pour l'église catholique. Besançon possède sa propre paroisse protestante[a 5], dénommée Église de Besançon - Gray, intégrée dans le consistoire Franche Comté avec les villes de Morteau, Dole, Pontarlier Lons-le-Saunier le tout faisant partie de la région est de la France avec une partie de la Lorraine[20]. La paroisse de Besançon se compose plus précisément des villes de Besançon, Gray et Ornans, et couvre une zone de soixante-dix à quatre-vingt-dix kilomètres[a 6]. Elle se caractérise par un nombre élevé de membres déclarés par rapport à la moyenne nationale, environ 800 familles soit 2 000 individus, majoritairement urbains[a 6].

Besançon partage avec la région est de la France un conseil consultatif nommé synode, décidant de la formulation de la foi et des questions d'organisation[a 5]. L'aspect administratif et pécuniaire est quant à lui confié à un conseil régional de même ampleur géographique, qui s'occupe notamment de la rémunération des pasteurs et du financement des activités des églises[a 5]. L'argent de chaque région est ainsi redistribué, la cotisation des membres locaux étant envoyée directement au conseil régional ; ces ressources sont indispensables car elles représentent presque l'unique revenu de l'église avec les dons des fidèles[a 5]. La paroisse est gérée par un conseil presbytéral, dont le président élu pour un mandat de trois ans représente l'institution bisontine, et doit décider de l'orientation dans les domaines cultuels, matériels et d'organisation[a 5].

La vie communautaire bisontine

La vie communautaire bisontine est centrée autour du Temple du Saint-Esprit dans le quartier de La Boucle. Les deux pasteurs et les membres formant le « noyau central » organisent en plus des événements strictement cultuels, de nombreuses activités ouvertes aux non-protestants : camps d'été ou d'hiver, chorales, kermesses, représentations théâtrales ou artistiques[a 7]... Besançon entretient des liens étroits avec le temple de Gray en Haute-Saône, qui fait partie de la paroisse de Besançon, mais servant essentiellement aux baptistes majoritaires dans cette cité[a 8]. Plusieurs réunions œcuméniques ont également lieu régulièrement : les premières sont faites pour parler de la liturgie protestante, et les deuxièmes ont lieu sous l'égide du Groupement d'Action Œcuménique de Besançon, qui réunit les congrégations chrétiennes pour organiser des actions communes sur le plan local[a 8]. Le diaconat, créé dans les années 1980, organise avec d'autres associations et cultes la banque alimentaire[a 8]. En outre le temple de Besançon soutient l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture, l'association « les femmes du Doubs », ou encore les Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France[a 8]. Aujourd'hui le cimetière des Champs Bruley, bien qu'il garde un carré dit protestant, n'est plus réservé exclusivement aux tombes des défunts relevant de ce culte, et a même aujourd'hui perdu presque toute cette connotation religieuse[a 4]. Il existe également l'association protestante d'action sociale qui regroupe une maison de retraite et un préventorium, ouvertes à la communauté comme aux non-membres[a 9]. Enfin, des cours d'enseignement biblique et de catéchisme pour les enfants sont possibles au Temple de Besançon[a 7]

Données sociologiques et rituelles

Sociologie

Environ 2 000 personnes sont affiliées à la paroisse de Besançon en 1999, dont une majorité de citadins[a 6]. Les membres de la communauté bisontine appartiennent en majorité aux classes moyennes, principalement des enseignants, des fonctionnaires, des médecins, et des personnes travaillant dans les milieux industriels et des services[a 6]. On distingue trois « groupes » de Protestants : les « anciens » Protestants, vivant dans la région depuis plusieurs générations et suivant régulièrement le dogme de l'Église, les « nouveaux » récemment installés dans la ville et participant timidement à la vie de la communauté et enfin les Protestants de tradition, qui font appel à l'Église en cas de mariage, baptême ou enterrement[a 6]. On note la présence d'une quarantaine d'enfants à l'école biblique et d'une trentaine au cours de catéchisme, et en comptant les enfants issus de mariages mixtes (le plus souvent entre catholiques et protestants) on s'aperçoit d'un nombre élevé de jeunes protestants à Besançon[a 7]. Les personnes âgées de 20 à 30 ans sont les moins représentées, ce qui s'explique par leur situation mobile, étant le plus souvent étudiants ou débutant une profession[a 7]. Cette population est en majorité urbaine, et comporte un noyau central de fidèles qui réalise les activités intra et inter paroissiales, et ont comme but « d'intégrer tout fidèle à la paroisse » et de « prolonger la communauté au dehors de la sphère religieuse[a 6] ».

L'identité protestante

D'une manière globale, les protestants bisontins n'ont pas de liens directs avec le reste de la population, dont la communauté apparaît comme « populairement inexistante » dans la ville d'après une analyse de Ingar Düring[a 4]. Cela s'explique par le fait que les membres, bien qu'ouverts à la société, vivent leur religion dans la sphère privée[a 10]. Ainsi, on note à Besançon qu'il n'y a pas réellement d'identité protestante, comme on peut le voir pour les Juifs, les Musulmans ou même les Catholiques[a 10]. Toujours d'après cette enquête, il apparait que cela est dû à de multiples facteurs : le premier vient du fait que les Protestants sont très minoritaires dans les cultes à Besançon, et que leur histoire douloureuse les a toujours poussés à être discrets ; deuxièmement ils sont profondément laïcisés dans cette ville et n'affichent pas ostensiblement leur appartenance à la communauté[a 10] ; enfin, l'individualisme est plus prononcé que dans les autres cultes, malgré un sentiment d'appartenance au temple et une ouverture aux autres[a 11]. Dans ce contexte, les personnalités s'affichant comme protestantes sont rares, à l'exception de l'ancien maire Robert Schwint[a 10].

Lieux de culte

Intérieur du temple.

La communauté possède un seul lieu de culte : le Temple du Saint-Esprit de Besançon. L'hôpital du Saint Esprit a été fondé à Besançon en 1207 par l'Ordre Hospitalier du Saint-Esprit, et subit au cours de son histoire plusieurs modifications architecturales[19]. L'hôpital accueille durant tout le Moyen Âge les malades, femmes enceintes, vieillard, voyageurs et orphelins[19]. Cependant, l'hospice limite son aide aux orphelins, aux femmes enceintes ainsi qu'aux voyageurs à partir du XVIe siècle après des accords avec la municipalité de Besançon[19]. En 1792, l'édifice prend le nom d'hospice des enfants de la patrie avant d'être transféré en 1797 à l'Hôpital Saint-Jacques récemment construit, ce dernier devant être l'hôpital central de la ville[19]. En 1842, le bâtiment est officiellement cédé aux Protestants de la ville[19]. Lors de travaux de réhabilitation de 1841, l'architecte bisontin Alphonse Delacroix dote l'église d'un nouveau porche néogothique de style troubadour[19]. Le 28 avril 1842 eut lieu la dédicace du temple du Saint-Esprit[19].

Les autres branches protestantes

Les Évangéliques

L'église Cépée en 2010.
Article détaillé : Église Cépée.

L’Église protestante évangélique est présente à Besançon depuis les années 1970[21]. Née de la volonté d'un étudiant, le Groupe biblique universitaire de Besançon est créé en 1973 et la petite communauté accueille à cette époque une cinquantaine d'adhérents[21]. Après quelques difficultés et la dissolution du groupe en 1990, celui-ci se reforme en 1991 grâce à l'aide d'un pasteur[21]. Puis en 2000, la communauté acquiert une église au cœur du quartier de Planoise et devient membre de l'Alliance évangélique française, avant d'entrer dans la Fédération protestante de France en 2006[21].

Les Pentecôtistes-mennonites

Article détaillé : Pentecôte de Besançon.

Il existe une église évangélique de type pentecôtiste-mennonite à Besançon, dans le quartier de Saint-Claude : L’Église évangélique missionnaire de Besançon[22] connue auparavant sous le nom de Pentecôte de Besançon. Fondée au début des années 1960 par le pasteur M. Aldo Benzi, et officiellement déclarée en 1963 comme association à la préfecture de Besançon, elle s'inscrit dans le courant de la Réforme et du Protestantisme[22]. Après avoir été dirigée par le pasteur Samuel Nicolle, M. Kennel René reprit ce poste en 1977, et l'église compta jusqu'à 4000 membres avant d'être partiellement dissoute suite à un scandale sexuel[22].

Références

Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine
  1. a, b, c et d Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 55.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 56.
  3. a, b, c, d, e, f et g Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 57.
  4. a, b et c Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 59.
  5. a, b, c, d, e et f Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 64.
  6. a, b, c, d, e et f Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 60.
  7. a, b, c et d Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 61.
  8. a, b, c et d Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 62.
  9. Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 58.
  10. a, b, c et d Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 63.
  11. Quand Besançon se donne à lire : essais en anthropologie urbaine, page 65.
Autres références
  1. a, b, c, d, e, f et g Michel Péronnet, Le XVIe siècle : des grandes découvertes à la Contre-Réforme (1492-1620), Hachette U, 303 pges, 1981, (ISBN 2010084047), page 186.
  2. a, b, c, d et e Émile Haag, La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire [...], Cherbuliez, 1847, page 91.
  3. Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, Agence centrale de la Société, 1861, pages 9, 10 et 11.
  4. a et b Alphonse Delacroix, Guide de l'étranger à Besançon et en Franche-Comté, 1860.
  5. a et b Jean-Pierre Gavignet et Lyonel Estavoyer, Besançon autrefois, Horvath, 1989, 175 p. (ISBN 2-7171-0685-5) , page 64.
  6. Jean Defrasne, Histoire d'une ville, Besançon : le temps retrouvé, Cêtre, 1990, page 28.
  7. Emile Haag, La France protestante, 1846, page 367.
  8. Jean Defrasne, Battant : Au pays des Bousbots, Yens-sur-Morge, Cabédita, coll. « Archives vivantes », 1999, 136 p. (ISBN 2-88295-264-3) .
  9. Révocation de l'édit de Nantes et abjurations : les prisonniers huguenots de Besançon (1686-1688), sur Cat.inist.fr] (consulté le 11 novembre 2011).
  10. Laurent Mégevand sur Racinescomtoises.net (consulté le 7 septembre 2010).
  11. Bibliographie franc-comtoise 1980-1990, page 52.
  12. Les Suisses et l'horlogerie à Besançon, sur Migrations.Besançon.fr (consulté le 7 septembre 2010).
  13. Besançon sur le site officiel du Larousse (consulté le 11 novembre 2010).
  14. Laurent Mégevand sur le site officiel de la ville du Locle (consulté le 7 septembre 2010).
  15. Interview sur l'histoire des cimetières de Besançon et des Chaprais sur le site de l'INA (consulté le 2 octobre 2010).
  16. A. Soulier, Statistique des Églises réformées de France: Suivie des lois, arrêtés, ordonnances, circulaires et instructions qui les concernent; de l'indication des sociétés religieuses et des écoles, H. Servier, 1828, 284 pages, page 168.
  17. Abel Hugo, France pittoresque : ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France [..], Delloye, 1835, page 319.
  18. Annuaire protestant : la France protestante et les églises de langue française dans les pays étrangers, Fischbacher, 1858, page 10.
  19. a, b, c, d, e, f, g et h Brochure éditée par la ville de Besançon, service de l'action culturelle et des communications, 2003.
  20. La paroisse protestante de Besançon sur Eglise-reformee-mulhouse.org (consulté le 11 novembre 2011).
  21. a, b, c et d Histoire de l'église Cépée sur le site officiel de la communauté (consulté le 2 mai 2010).
  22. a, b et c Historique de l’Église évangélique missionnaire de Besançon sur le site officiel de la communauté (consulté le 5 mai 2010).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : sources utilisées pour la rédaction de cet article (ne sont présent ici que les ouvrages utilisés de manière récurrente).

  • Ingar Düring sous la direction d'Anne Raulin, Quand Besançon se donne à lire: essais en anthropologie urbaine, Paris/Montréal, L'Harmattan, 1999, 223 p. (ISBN 978-2-7384-7665-4)  Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Constant Tournier, La Crise huguenote à Besançon au XVIe siècle, Jacquin, 1910, 363 p. 
  • Abbé Grizot, Lettre à un ministre protestant au sujet d'une abjuration par un prêtre du diocèse de Besançon, L'imprimerie de Cl. Jos. Daclin, 1755, 48 p. 

Liens externes


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