- Pont Saint-Nicolas (Loiret)
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Pour les articles homonymes, voir Saint-Nicolas.Pont Saint-Nicolas 
Pays 
FranceRégion Centre Département Loiret Localité Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin Latitude
LongitudeFranchit Loiret Fonction pont routier Type pont en arc Longueur 128 m Largeur 7,80 à 8,50 m Matériau maçonnerie Construction XIIIe siècle Géolocalisation sur la carte : France
Listes Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever
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Le pont Saint-Nicolas, dénommé pont Saint-Mesmin avant le XXe siècle, est un pont français enjambant le Loiret et reliant les villes de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin sur la rive gauche à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin sur la rive droite, dans le département du Loiret et la région Centre.
Sommaire
La voie portée
Le pont est situé sur l’ancien itinéraire Orléans-Tours qui reliait ces deux villes par la rive gauche au Moyen Âge. Cet itinéraire est désigné comme grand chemin de Paris à Tours et en Bretagne dans le « Guide des chemins » de 1553. Au XIXe siècle cet itinéraire fut classé dans la voirie départementale comme route départementale n°1, puis au début du XXe siècle comme route nationale 751, enfin en 1973, il est reclassé chemin départemental n°951, puis ultérieurement route départementale n°951[1].
Histoire
La légende veut que ce soit au Ve siècle que Saint Maximinus, dont on a fait Saint Mesmin, ait fondé l'abbaye royale de Micy dont l'histoire se rattache intimement à celle du pont Saint Mesmin. Le pont permettait aux religieux d'accèder à la paroisse de Saint Hilaire. Les documents historiques n’attestent de la présence d’un pont qu’à partir qu’à l’extrême fin du XVe siècle, mais l’importance du chemin et la présence d’une maladrerie en haut de la côte de Saint-Hilaire dès le XIIe siècle peut laisser supposer que le pont existait dès cette époque[2].
En 1389, le pont et les chaussées de Saint-Mesmin sont « en aventure de cheoir » et des maçons d'Orléans sont chargés des réparations qui durent de 1389 à 1410[2]. Les dépenses d’entretien et de réparation étaient à la charge des habitants de Saint-Hilaire qui étaient autorisés par le pouvoir royal à percevoir pour cela une « barre » (péage provisoire) à l’entrée de l’ouvrage. Pour cela deux gouverneurs étaient élus pour percevoir ces taxes. Cette organisation était calquée sur celle de la ville d’Orléans pour l’entretien du pont d’Orléans[2].
Mais ce droit de barrage rapportant des sommes relativement modiques, vers 1391, le roi ordonna l’imposition de 300 livres sur douze paroisses, toutes riveraines de l’itinéraire de Paris à Tours[3]. Cette organisation ne tint pas longtemps puisqu’en 1392, Charles VII donna à son frère Louis, le duché d’Orléans, ce qui entraîna un refus de payer une quelconque taxe par les paroisses qui ne faisaient plus partie du duché d’Orléans. Il fallut trois ans pour régler ce conflit[4].
Multiples reconstructions du XVIe au XVIIIe siècles
Obélisque avec croix dédiée à Saint-Nicolas
Du XVIe au XVIIIe siècles, le pont de Saint-Mesmin subit, soit par les guerres, soit par les inondations, des dommages importants. En 1527, une crue de la Loire et du Loiret emporte une grande partie du pont[5].
En 1563, les Protestants détruisent le pont après avoir pillé le monastère de Micy et la basilique Notre-Dame de Cléry-Saint-André. Cette même année, le Duc de Guise est assassiné au voisinage du pont de Saint-Mesmin car le pont étant détruit, son escorte est contrainte de faire le tour par le pont d'Olivet, alors que lui-même traverse en barque[5].
En 1586, une nouvelle crue de la Loire emporte le pont de Saint-Mesmin. L’année suivante, face à Henri de Navarre, futur Henri IV, les Catholiques font rompre le pont qui n'est réparé qu'en 1593[5].
Le 20 mai 1628, les eaux de la Loire et du Loiret se rejoignent encore à Saint-Nicolas, ce qui occasionne sans doute le remplacement d'une ou plusieurs arches par des tabliers provisoires en bois puisqu'en 1629 fut dressé un devis des œuvres à faire au « pont de bois » de Saint-Mesmin[5],[6].
En 1707, une violente crue de la Loire emporte le pont « dont trois arches furent renforcées ». À cette époque, le pont réparé est à nouveau entièrement en pierre (relevé dressé par l'ingénieur Nicolas Poictevin)[1].
En 1789, à la suite de la grande débâcle du printemps, le pont fut encore l'objet de réparations. La paroisse de Saint-Nicolas sur le territoire de laquelle se trouvait édifiée l'abbaye de Micy fut supprimée à la Révolution française et rattachée au territoire de Saint-Pryvé[1].
La reconstruction de 1861-1864
De 1861 à 1864, l'ouvrage a été restauré avec élargissement au moyen de placage de maçonnerie sur le côté amont des arches cinq à huit et de gros corbeaux de pierre de taille soutenant les trottoirs et un parapet de fonte à dessins d'ogive. L'arche sept fut entièrement refaite par un arc de plein cintre à cause d'un premier tassement de la pile six. En outre, le tablier fut élargi par un encorbellement de 0,43 mètre, ce qui permit de porter la largeur totale minimale du pont à 7,80 mètres[6].
Les reconstructions du XXe siècle
Arche 2 - Reconstruite en béton suite à la destruction du 26 août 1944. Noter les corbeaux en pierres de taille soutenant les trottoirsCe n'est qu'au début du XXe siècle que l'ouvrage est baptisé « pont Saint-Nicolas » puisque sur les plans de la restauration de 1864, l'ouvrage s'appelait encore « pont de Saint-Mesmin »[1].
En 1925, la pile n°6 ayant tassé de l'ordre de 10 cm, les arches adjacentes se fissurent. La reconstruction de la pile et des deux arches 6 et 7 est effectuée en béton armé recouvert des anciennes pierres de taille[1].
Le 26 août 1944, dans leur retraite, les troupes allemandes font sauter la troisième arche et la pile deux[7]. Ce n'est que le 3 avril 1946 que le pont est rendu à la circulation après une inauguration en grande pompe.
En 1985, les fondations sont confortées par encagement dans un batardeau en palplanches et injection de l'ensemble du massif[1].
Descriptif
Vue aval - Arches 5 (en plein cintre) et 4 (en arcs brisés)Long de 128 mètres, l'ouvrage est constitué de huit arches d'ouverture de six à treize mètres, deux de ces huit arches sont voûtées en arc brisé, toutes les autres étant des pleins cintres ou des arcs segmentaires. Les piles ont des avant-becs triangulaires recouverts de chaperons pyramidaux à ressauts. L'avant-bec de la pile 4 est de plus surmonté par un obélisque portant une croix en fer forgé. Les piles 3, 6 et 7 sont prolongées à l'aval par des contreforts rectangulaires animés d'un ressaut et couverts d'un chaperon pyramidal[8].
L'adjonction en 1864 à l'amont des arches 5 à 8 de massifs de maçonnerie a permis de porter la largeur de l'ouvrage entre tympans à 6,90 mètres[8].
La largeur du tablier passe de 7,80 mètres en rive droite à 8,50 mètres en rive gauche et la chaussée à une largeur constante de 6 mètres[8].
Les trottoirs sont en demi-encorbellement : la corniche en béton à parements bouchardés et moulurés a une hauteur de 0,35 m et est en saillie sur le tympan de 0,85 m. Elle est supportée par des corbeaux en béton armé à parements bouchardés de 0,30 m x 0,20 m de section espacés de 1,00 m d'axe en axe[8].
Élévation du pont de Saint-NicolasNotes et références
- Les ponts sur la Loire et le Loiret (1984), p. 182.
- Jean Mesqui (1982). Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, p. 8.
- Jean Mesqui (1982). Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, p. 10.
- Jean Mesqui (1982). Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, p. 11.
- Les ponts sur la Loire et le Loiret (1984), p. 181.
- Jean Mesqui (1982). Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, p. 12.
- Jean Mesqui (1982). Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, p. 13.
- Les ponts sur la Loire et le Loiret (1984), p. 183.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
- Le pont Saint-Nicolas en français, allemand et anglais sur le site Web Structurae.
Bibliographie
- « «Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin», », dans Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l'Orléanais, no t.VIII, n°59, p.7-24, 1982
- Les ponts sur la Loire et le Loiret, Paris, Direction départementale de l’équipement du Loiret, octobre 1984
Catégorie :- Pont du Loiret
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