Bernard Lugan

Bernard Lugan
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Bernard Lugan, né le 10 mai 1946 à Meknès (Maroc), est un historien français spécialiste de l'Afrique. Il était maître de conférences hors classe à l'Université de Lyon III, où il assurait depuis 1984 différents cours autour de l'histoire de l'Afrique et de la francophonie[1]. Il dispense également des conférences à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) ainsi qu'à l'École de guerre au sein du module Histoire et géostratégie de la francophonie. Docteur en histoire et docteur d'État ès lettres, cet africaniste a enseigné pendant onze ans (1972-1983) à l'Université nationale du Rwanda, pays dans lequel il a mené des fouilles archéologiques. En 2009, il a publié une histoire universelle de l'Afrique publiée sous le titre Histoire de l'Afrique, des origines à nos jours.

Contributeur régulier de plusieurs titres réputés proches de la droite ou de l'extrême droite[2] dans les années 1980, via notamment des entretiens sur la situation africaine, il a aussi créé et animé pendant 12 ans la revue L'Afrique réelle. Il s'est néanmoins retiré de la vie politique dès 1971 afin de se consacrer à ses recherches historiques. Il a reçu en 1989 le prix Louis-Marin de l'Académie française pour son livre Huguenots et Français, ils ont fait l'Afrique du Sud. Il a été appelé comme expert de la défense par quelques-uns des principaux accusés de génocide au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Ses analyses sur l'Afrique du Sud, sur la colonisation, sur le génocide au Rwanda ont suscité des polémiques et lui ont valu des critiques[3].

Sommaire

Biographie

Fils d'un officier de marine installé au Maroc après la Seconde Guerre mondiale, Bernard Lugan effectue sa scolarité chez les Oratoriens à Meknès. Il quitte le Maroc en 1959 pour Paris où son père a ouvert un cabinet d'avocat. Il poursuit ses études secondaires au lycée Claude Bernard puis au lycée de St-Cloud avant d'entamer des études de droit à l'Université Paris II et de s'orienter vers des études d'histoire à l'l'université de Paris X-Nanterre[4]. En 1968, il est membre de l'Action française (Restauration nationale), chargé des « commissaires d'AF », service d'ordre qui menait des opérations contre les groupes-commando d'extrême gauche. Cette activité s'est poursuive après 1968[5].

Parcours universitaire

En 1969, Bernard Lugan est licencié d'histoire et de géographie à Paris X - Nanterre. Après avoir soutenu un mémoire de maîtrise sur l'histoire militaire coloniale sous la direction de Frédéric Mauro, il entame une thèse sur le soldat colonial au 18e siècle sous la direction d'André Corvisier, thèse qu'il abandonne deux ans plus tard pour partir comme coopérant au Rwanda[6].

Il met un terme à ses activités politiques à la fin de l'année 1970. En 1971, sous la direction du professeur Frédéric Mauro, il soutient une maîtrise dont le titre est « La présence militaire française dans la vallée du Mississippi et dans le Centre-Ouest américain de 1699 à 1760 ». Éditée en 1994 sous une forme augmentée sous le titre Histoire de la Louisiane française (1682-1804). Perrin, voir la bibliographie.

De 1972 à 1982, il est coopérant au Rwanda, assistant d'histoire et de géographie à l'Université Nationale puis à celle de Butare dans l'équipe de Pierre Sirven et enfin à celle de Ruhengeri. En 1976, il obtient son doctorat de troisième cycle avec une thèse intitulée L'Économie d'échange au Rwanda de 1850 à 1914. En 1977, le CNU (Conseil national des universités) l'inscrit sur la Lafma (Liste d'aptitude à la fonction de maître-assistant).

En 1982, il est recruté à l'Université Jean-Moulin - Lyon-III, et passe l'année suivante sa thèse d'État Entre les servitudes de la houe et les sortilèges de la vache : le monde rural dans l'ancien Rwanda, sous la direction de Jean-Louis Miège (voir plus bas l'évaluation de sa thèse).

En 1985, il est maître-assistant à Lyon 3 (promu maître de conférences de 1re classe en 1990). Il entre au Conseil national des universités deux années plus tard.

En 1986, Bernard Lugan publie son premier ouvrage, consacré à l'Afrique du Sud. La revue L'Histoire lui aurait ouvert ses colonnes pour un débat contradictoire avec deux autres spécialistes de l'Afrique du Sud ayant publié récemment un ouvrage sur ce pays[réf. nécessaire].

En 1990, dans le quotidien Présent, il publie un Manifeste pour les libertés universitaires après que Bernard Notin eut publié un article révisionniste[7] :

« À Lyon, l'une des Universités a été sommée de se prononcer sur les thèses exprimées par l'un des siens dans une revue connue et de bonne tenue scientifique. […] Injonctions et pressions ont contraint le Président de l'Université à saisir la commission disciplinaire, dont la compétence est en l'occurrence douteuse. Nous appelons nos collègues […] à défendre les libertés universitaires contre l'insupportable police de la pensée. »

Le 10 octobre 1997, le Conseil d'État condamne l'État à verser à Bernard Lugan 10 000 francs de dommages et intérêts, et annule le recrutement de professeur d'histoire pour lequel sa candidature avait été indûment exclue (arrêt du Conseil d'État n°170341, rapporteur Valérie Pécresse)[8].

En mars 2001, Bernard Lugan est promu « maître de conférences hors classe » sur le contingent de l'Université. « La décision provoque la colère des associations et même [...] une pétition signée par plus de cinquante africanistes français dont certains sont assez connus »[9] (Rapport Rousso). Ils affirment dans la pétition :

« Nous nous élevons avec vigueur contre cette distinction qui est susceptible de jeter le discrédit sur l'ensemble des études africanistes en France. En effet, qu'il s'agisse de l'Afrique du Sud, du Maroc ou de l'Afrique des Grands Lacs, les travaux de Bernard Lugan ne sont pas considérés comme scientifiques par la plus grande partie de la communauté universitaire. En revanche, à travers des articles élogieux et des interviews complaisantes, parus dans Minute, Présent et National Hebdo, ces travaux ont servi de support à des thèses défendant l'apartheid en Afrique du Sud, les fondements racialistes de l'histoire africaine et faisant l'apologie de la colonisation. Nous nous élevons donc contre cette promotion et demandons aux autorités compétentes de suspendre son application. »[9]

Ces universitaires, qualifiés d'« africanistes tiers-mondistes » par Lugan, et souvent proches des milieux de gauche[réf. nécessaire], dénoncent une « vision racialiste » de l'histoire (ses livres sur le Rwanda, le Maroc et l'Afrique du Sud sont visés).

Bernard Lugan a proposé un débat public et contradictoire aux signataires de la pétition[10], sans obtenir de réponse. Il a réitéré cette offre sur les ondes de Radio Courtoisie.

Gilles Guyot, président de l'université Lyon III dénoncera une « querelle d'africanistes jaloux », « parisiens », reconnaîtra que Lugan « a beaucoup d'ennemis dans la profession » et soutiendra la promotion approuvée par 13 voix sur 19 au nom de la liberté de pensée universitaire (interview à M Lyon de novembre 2001). Lugan commente : « En France, la compétence n'est pas reconnue, il faut être pédé, franc-maçon, ou syndicaliste de gauche pour progresser[11]. »

En 2001, Bernard Lugan est promu au dernier grade de la grille de « maître de conférences » sur le contingent de l'Université Jean-Moulin de Lyon.

Entre 1990 et 2002, Bernard Lugan a intenté et gagné plusieurs procès pour diffamation à l'encontre de diverses publications et personnalités qui l'avaient qualifié notamment de « révisionniste » ou de « négationniste »[12].

Tribunal pénal international pour le Rwanda

En novembre 2003, Bernard Lugan témoigne en tant qu'expert appelé par les avocats de la défense des génocidaires présumés au Tribunal pénal international pour le Rwanda siégeant à Arusha (Tanzanie)[13]. Il est cité par la défense de plusieurs accusés Hutus : le colonel Théoneste Bagosora (ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense et considéré par l'accusation comme le cerveau du génocide), le colonel Tharcisse Renzaho (ex-préfet de Kigali) ou encore Emmanuel Ndindabahizi (ex-ministre des finances).

Sensibilité politique et influence

Bernard Lugan se dit de sensibilité monarchiste mais a appartenu brièvement au Parti républicain, ancêtre de Démocratie libérale. Devant le TPIR, "accusé par le procureur d'être un anarchiste de droite, il a admis cette qualification en y ajoutant une "tendance mousquetaire". Compte rendu d'audience sur le site de l'agence Hirondelle. Arusha, 5 septembre 2007 (FH-TPIR/Renzaho)[14].

Bernard Lugan est président de l'Association pour le rétablissement du duel qui comptait parmi ses membres Vladimir Volkoff.

Des auteurs se sont inspirés des ouvrages de Bernard Lugan : Jean Sévillia dans son livre à succès Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique (2003)[15], Pierre Péan pour son enquête sur le génocide rwandais[16], ou encore l'ancien ministre de la coopération Bernard Debré[17].

Ses travaux ont été cités une fois sur le site d'un groupe de conservateurs anglo-saxons[18].

Activité universitaire

Bernard Lugan est spécialiste de l'Afrique, et particulièrement du Rwanda, pays dans lequel il a mené des recherches archéologiques et auquel il a consacré ses deux thèses.

Ses travaux archéologiques ont donné lieu à trois publications :

  • « Rapport de fouille de la grotte de Ndama », en collaboration avec Pierre Sirven et Pierre Vérin[19].
  • « Rapport de fouille de la grotte de Mucucu », en collaboration avec Pierre Sirven et Pierre Vérin[20].
  • « Le Rwanda oriental » in Van Noten F, Histoire archéologique du Rwanda, Musée Royal de l'Afrique Centrale[21].

Il a soutenu et obtenu sa thèse d'État en 1983, Entre les servitudes de la houe et les sortilèges de la vache : le monde rural dans l'ancien Rwanda, sous la direction de Jean-Louis Miège, Université d'Aix-en-Provence. La thèse a obtenu la mention « Très bien » à l'unanimité du jury.

Ses recherches principales sont axées sur les problèmes ethniques en Afrique noire, notamment sur l'origine des populations du Rwanda. Plusieurs de ses livres sur l'Afrique ont reçu des prix dont celui de la société de géographie économique (pour l'Histoire de l'Afrique du Sud en 1995)[22].

Opposé à toute forme de repentance historique, mais également critique à l'égard de l'impérialisme, Bernard Lugan considère que la colonisation n'a été qu'une parenthèse dans l'histoire du continent africain bien qu'elle ait bouleversée la vie de ses habitants. Il note notamment que « la période coloniale, qui débute véritablement après la conférence de Berlin, organisée par Bismarck, et s'achève dans les années 1960, représente la durée de vie d'un homme » et que de ce fait, ne représente qu'un bref instant de l'histoire africaine et récuse par conséquent d'en faire l'origine de tous les malheurs de ce continent. Dans son argumentation, il distingue notamment les colonisations du Maroc et de l'Algérie. Selon Bernard Lugan, le protectorat mis en place par Lyautey au Maroc fut le modèle d'une relation réussie entre Européens et colonisés, parce qu'il était respectueux des traditions de ce pays. La colonisation de l'Algérie représente pour lui un antimodèle pour avoir été fondé sur le mépris de la population et « l'utopie de l'assimilation ». Selon Lugan, l'idée de vouloir que l'Afrique ressemble au monde occidental au nom d'un universalisme est absurde. Dénonçant la colonisation pour avoir voulu modifier le socle social et familial de ce continent, il explique ainsi sa fascination pour l'Afrique du fait qu'elle est « autre », irréductible et foisonnante depuis toujours[23].

D'autres de ses recherches concernent l'œuvre de la colonisation européenne en Afrique (dont il défend les aspects positifs) et le génocide au Rwanda (où il défend la thèse minoritaire[24] d'un génocide non prémédité).

Certains de ses collègues de Lyon 3 ont mentionné son « charisme d'enseignant, son goût de la provocation » et « pour ses propos critiquables sans être pour autant condamnables[25] ».

Bernard Lugan a annoncé son retrait anticipé de l'Université en avril 2009[26].

L'Afrique réelle

En septembre 1993, Bernard Lugan crée l'EURL Afrique réelle éditant la revue éponyme. Celle-ci sera éditée pendant une douzaine d'années, et vendue uniquement sur abonnement. Le 18 mai 2005, Bernard Lugan dissout la société de publication Afrique réelle, suite à un contentieux fiscal (ce dont il s'explique dans l'émission qu'il anime sur Radio Courtoisie).

Il a créé et dirigé la revue L'Afrique réelle de 1993 à 2005. Sonia et Alexandre Poussin[27], affirmèrent sur Radio Courtoisie qu'ils sont tombés amoureux du « continent noir » et de sa beauté grâce à la revue L'Afrique réelle de Bernard Lugan.

Depuis 2010 Bernard Lugan a relancé sa revue L'Afrique réelle.

Activité d'enseignement dans les centres d'études de l'armée

Directeur du séminaire sur l'Afrique au Collège interarmées de défense (CID, ex-École de guerre), il est également conférencier à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et au Centre des hautes études militaires (CHEM) où il assure un module en « histoire et géostratégie de la francophonie »[28]. Il a été invité par le Council of Foreign Relations de New-York, à participer à une conférence sur le Sahara occidental.

Des travaux controversés

Les travaux de Bernard Lugan ont fait l'objet de critiques de la part de plusieurs universitaires[29],[30]. Ces critiques sont de plusieurs ordres :

  • Elles affirment que de nombreuses et importantes erreurs factuelles seraient présentes dans ses travaux[31]. Ainsi dans son compte rendu de l'ouvrage Le safari du Kaiser (écrit en collaboration avec Arnaud de Lagrange), René Pélissier parle de plusieurs dates fausses, d'une « méconnaissance de la situation locale » et décrit un livre au « parti hybride mi-romancé, mi-historique » marqué par la « nostalgie d'une « mystique teutonique »[32] ». Il souligne cependant également le caractère unique des scènes ayant comme théâtre le Congo belge. Toutefois cet ouvrage n'a jamais été présenté par Bernard Lugan comme un travail scientifique universitaire mais comme une fresque historique romancée.
  • D'après Sophie Pontzeele, institutrice et militante d'extrême gauche, membre de Lutte ouvrière[33] et sociologue de formation, Bernard Lugan ne choisirait que les sources favorables à sa conception des choses, utilisant essentiellement les sources coloniales pour décrire les sociétés africaines, et en particulier rwandaise[34]. Pourtant les thèses de Bernard Lugan se sont justement appuyées sur plusieurs centaines de témoins locaux en mettant en relief l'importance de la tradition orale dans ces sociétés[35]. Toujours pour Sophie Pontzeele, il n’est pas « un spécialiste du Rwanda reconnu par ses pairs » et ses thèses sont disqualifiées « auprès des chercheurs spécialistes de la région des Grands lacs africains » [36].
  • Les critiques portent sur l'usage du concept de « race » pour distinguer certaines populations africaines, tout particulièrement les Hutu et Tutsi. Ainsi Marcel Kabanda, chercheur en histoire africaine affirme que l'interprétation de Bernard Lugan sur le conflit Hutu-Tutsi repose sur le postulat d'une « domination raciale »[37] reposant sur « un ensemble de présupposés qui mériteraient d'être documentés, vérifiés, explicités, expliqués » et ne répondant pas aux connaissances de la « génétique actuelle »[38]. Bernard Lugan répond à ses détracteurs qu'il s'appuie sur des travaux anthropologiques[39].
  • Selon Catherine Coquery-Vidrovitch, professeur à l’université Paris-VII, Bernard Lugan « multiplie les ouvrages les plus tendancieux sur l’histoire de l’Afrique » et « vise à présenter la colonisation française comme un bienfait de l’humanité »[40].
  • Pour Jean-Pierre Chrétien, le travail de Bernard Lugan est « excessif et marginal ». Il s'oppose à l'idée, qu'il prête à Bernard Lugan, d'une Afrique anhistorique marquée par « un ordre naturel africain » caractérisé par « la domination de certains et par la soumission des autres », par « une perception du temps radicalement différente », par « des rites et des danses[41] ». Pour sa part, Bernard Lugan a critiqué les travaux et la méthodologie de Jean-Pierre Chrétien et de « l'Ecole historique » qu'il anime. Celle-ci lui semble largement insuffisante pour généraliser à échelle du continent africain une création coloniale des réalités ethniques africaines[42].
  • Lors d'une invitation sur la chaîne télévisée Itélé, le journaliste Robert Menard a critiqué les propos de Bernard Lugan de « moralement insupportable » pour ses idées sur le plan de partage territoriale racialiste de l'Afrique du Sud et il rajoute et qualifie les dires de l'historien de « monstrueux » pour ce qu'il prétend d'un Nelson Mandela « ayant tout raté » et « n'ayant rien fait du tout »[43].
  • Selon Nicolas Bancel (maître de conférences à l'Université Paris XI, vice-président de l'ACHAC (Association pour la Connaissance de l'Histoire de l'Afrique Contemporaine)[44]) : « Bernard Lugan, rejeté par la quasi-totalité des africanistes, représente le courant le plus radical de la pensée racialiste. C'est le prêt-à-penser raciste, qui doit expliquer tous les conflits interafricains actuels par le déterminisme de la race. Inutile de dire que des chercheurs ont, depuis longtemps, fait litière de cette explication. L'essentialisation des différences ethniques est un processus politique, dont la genèse est coloniale[45] ».

Le 5 décembre 1981, le président de l'Université nationale du Rwanda, Emmanuel Ntezimana, pour défendre les travaux de Bernard Lugan, écrit : « Je soussigné Emmanuel Ntezimana, doyen de la Faculté des Lettres de l'Université nationale du Rwanda certifie que Monsieur Bernard Lugan, chef du département d'histoire de 1977 à 1981, responsable des coopérants français en 1981 [...] mène des travaux de recherche originaux qui lui permettent d'assurer un enseignement spécifique au niveau de la licence et d'enrichir la connaissance du passé du Rwanda par ses nombreuses publications qui font autorité. Sa disponibilité tant à l'égard des étudiants rwandais que de ses collègues, ses scrupules d'universitaire, son inlassable dévouement au service de la faculté, son attachement au Rwanda, la qualité de ses travaux, le niveau de son enseignement, sa ponctualité, sa bonne humeur et son sens de la réserve en font un coopérant de toute première valeur. L'Université nationale du Rwanda désire que cet enseignant-chercheur d'élite continue à faire partie de son corps enseignant[46]. »

En août 2001, lors de la conférence de Durban sur le racisme, Bernard Lugan est pris à parti dans un discours par le président sénégalais Abdoulaye Wade auquel il s'était opposé quelques années plus tôt dans un débat sur le colonialisme et le post-colonialisme, et qui reproche à Bernard Lugan de n'accorder « aux Africains qu'une place dérisoire dans l'histoire[47] » (Le Quotidien de Paris du 26 février 1990).

Dans un droit de réponse publié le 29 décembre 2001 sur Internet[48], Bernard Lugan s'estime victime d'un « procès en sorcellerie », lui « l'homme à abattre » dont « [les] analyses et [les] démonstrations dérangent. Elles sont en effet à contre-courant de l'histoire officielle marxisto-tiers-mondiste et des dogmes de l'afro-centrisme.  ».

Activités médiatiques

Depuis le début des années 1980, Bernard Lugan a participé à diverses publications généralement classées à droite telles que : Le Figaro, Le Spectacle du monde, Paris-Match, Minute, Présent, et participe, en 1990 aux Cahiers de Chiré. Il a animé en 1990 un débat sur l'Afrique à la demande de l'association pour la défense de la mémoire du Maréchal Pétain. Au printemps 1994, Bernard Lugan participe à un numéro du Crapouillot à l'occasion de deux contributions sur les nationalismes zoulou et afrikaner à l'occasion des premières élections multiraciales en Afrique du Sud.

Il a animé une émission mensuelle sur Radio Courtoisie jusqu'en 2005, avec Dominique Venner et Philippe Conrad. En 2001, au cours de la « fête de la langue française » de Radio Courtoisie, Bernard Lugan s'est vu décerner le Prix Daudet (devenu depuis prix Jean Ferré).

L'historien fut invité par Robert Ménard en tant que spécialiste de l'Afrique du Sud dans l'émission Ménard sans interdit sur la chaine ITélé le 11 juin 2010[43], où il y fit notamment l'apologie des Bantoustans. Il le fut de nouveau le 5 janvier 2011 au sujet de la crise électorale en Côte d'Ivoire.

Bernard Lugan contribue également en tant que spécialiste de l'Afrique au site de géopolitique Realpolitik.tv où il analyse l'actualité et les conflits africains[49].

Contributions controversées

En 1985, Bernard Lugan est chargé de présider le jury d'une thèse de 3e cycle d'un étudiant tunisien, Abdelhamid Bdioui, soutenue à Lyon III, portant sur « L'image de l'Arabe et du Musulman dans la presse écrite en France (1967-1984) » sous la direction de Roger Deladrière, responsable de la section d'arabe de la faculté des langues de Lyon 3. Dans cette thèse, le MRAP est qualifié de « mouvement judéo-bolchévique » et la LICRA « mouvement judéo-capitaliste ». Selon le rapport Rousso, « Elle comporte des citations des Protocoles des Sages de Sion et reprend l'idée de l'existence d'un groupe de pression à l'échelle internationale qui manie les mass-médias (…) ». Cette thèse a été admise en soutenance mais elle a obtenu la mention « passable », la plus mauvaise. Pour sa part, Bernard Lugan a souvent expliqué qu'il avait été « “réquisitionné” (par le président de l'université Jacques Goudet) pour faire partie du jury » et que dans le rapport, il a fait état de ses réserves quant à ce travail[50]. Dans le rapport de soutenance de cette thèse, il est écrit : « Monsieur Lugan considère que le travail de M. Bdioui renferme beaucoup de lieux communs, d'opinions personnelles, de jugements de valeur, et de prises de position s'apparentant davantage à la polémique qu'à un véritable esprit universitaire. »

En 1992, il contribue au recueil Rencontres avec Saint-Loup édité en hommage à l'écrivain, ancien sympathisant du Front populaire, qui passera plus tard à la LVF, puis à la Division SS Charlemagne. Dans sa contribution il critique la vision romantique que St Loup donne des Boers. Dans un communiqué de presse en date du 3 octobre 2003 Bernard Lugan écrivait : « Comme spécialiste de l'Afrique du Sud, j'ai donné un article à un livre consacré à l'écrivain Saint-Loup et intitulé Rencontres avec Saint-Loup. Cet auteur a en effet écrit une histoire militaire des Boers sous le titre Le Boer attaque. Commandos Sud-Africains au combat, 1881-1978, publiée par les Presses de la Cité. Qu'il ait été Waffen SS ne m'interdit pas d'avoir une opinion sur ce qu'il a pu écrire dans mon domaine de recherche qui est l'Afrique du Sud. Mon propre article qui a pour titre « Une tribu blanche d'Afrique du Sud » est un examen critique des analyses de Saint-Loup, mais encore faut-il prendre la peine de le lire. Je démontre en effet qu'il s'est trompé quand il parlait des Boers car sa vision païenne lui a fait occulter la dimension chrétienne héritée de l'Ancien Testament qui explique tout leur comportement. » Reprenant les prospectives qu'il avait expliquées dans son livre, et alors que l'Afrique du Sud est en pleine transition constitutionnelle, il se déclare partisan d'un « État afrikaner » au sein d'une confédération ou d'un État décentralisé[51], seul susceptible de garantir la « survie de l'identité blanche » et d'éviter le sort des anciens colons de Rhodésie. Dans ce cadre, il soutient le rapprochement des conservateurs Afrikaners avec les conservateurs zoulous de l'Inkhata (ces derniers, instruits par la situation des Ndebeles au Zimbabwe (ex-Rhodésie), réclament la création d'un État zoulou dans la province du Natal) dans l'Alliance des libertés afin de contrer la conquête du pouvoir par le Congrès national africain, contrôlé par l'ethnie Xhosa et partisan d'une centralisation des pouvoirs.

Anecdotes

En février 1993, il fête Mardi gras en venant à son cours déguisé en uniforme du 6e Régiment de lanciers du Bengale, avec couvre-chef et cravache à la main. Selon des sources citées par le Rapport Rousso, Lugan aurait pratiqué annuellement ce « rituel[52] ».

En effet, le thème du cours du jour portait sur la chanson comme source auxiliaire de l'Histoire, cours dont le programme était le suivant :

« La poésie musicale et la riche diversification du chant que nous allons commenter aujourd'hui constituent le point d'orgue, pour ne pas dire l'Oméga de toute pensée historique digne de ce nom […]. Ce chant nous entraîne à la recherche de cet horizon toujours plus lointain qui a toujours lancé sur les pistes les hommes en bonne santé morale. Il y a cinq siècles nos ancêtres découvraient l'Amérique, il y a cent ans l'infanterie de marine faisait retentir ses mâles chansons du Tonkin jusqu'au Soudan[53]. »

Il fait reprendre La Coloniale, un chant qui, s'il était naguère, et demeure encore, populaire dans certains corps de l'armée française dont les Troupes de marine, est qualifié de « raciste et sexiste » par le rapport de la Commission sur le racisme et le négationnisme à l’université Jean-Moulin Lyon III (page 251). Les paroles distribuées en cours furent les suivantes:

"Quand Jésus-Christ créa la coloniale Il décréta qu'fallait des hommes costauds, (des hommes costauds!) N'ayant pas peur du feu, de la mitraille Et sachant boire le vin et le pernod (et le pernod!)

Refrain: Lin-thaï, muot, haï, ba Con-ghaï anamit lin-thaï (bis) Derrière la cagna bambou Ay, Ay, muot, haï, ba Derrière la cagna bambou Casser caï-dit, payer nuom-su. O chu-duot-hoï, mon Capitaine Il a cassé, n'a pas payé.

A Saïgon la ville principale Où les marsouins tenaient leur garnison, (leur garnison!) Les officiers en pousse-pousse se baladent S'faisant traîner comme de vulgaires cochons. (vulgaires cochons!) Les officiers se payent les japonaises Tandis que nous, pauvres marsouins fauchés (marsouins fauchés) Nous nous payons c' qu'on appelle la terre glaise Spécialité de nos girons niakoués. (girons niakoués!)[54] »

Œuvres

Livres

  • Histoire de l'Afrique du Sud, 1re éd. : Perrin, coll. « Vérités et légendes », Paris, 1986, 272 p. (ISBN 2-262-00419-6) Rééd. 1990 : 288 p. (ISBN 2-262-00847-7). Rééd. 1995 : 282 p. (ISBN 2-262-00847-7)
  • Huguenots et Français : ils ont fait l'Afrique du Sud, La Table ronde, Paris, 1988, 296 p. (ISBN 2-7103-0341-8) – Prix Louis Marin de l'Académie française en 1989.
  • Afrique : l'histoire à l'endroit, Perrin, coll. « Vérités et légendes », 1989, 285 p. (ISBN 2-262-00711-X) Rééd. : 1996
  • Robert de Kersauson : le dernier commando boer, éd. du Rocher, 1989
  • Villebois-Mareuil, le La Fayette de l'Afrique du Sud, éd. du Rocher, 1990
  • Cette Afrique qui était allemande, Jean Picollec, coll. « Documents dossiers », Paris, 1990, 267+16 p. (ISBN 2-86477-108-X)
  • Afrique, bilan de la décolonisation, 1re éd. : Perrin, coll. « Vérités et légendes », Paris, 1991, 304 p. (ISBN 2-262-00893-0). Rééd. : 1996 (ISBN 2-262-01184-2)
  • La Louisiane française : 1682-1804, Perrin, coll. « Vérités et légendes », Paris, 1994, 273 p. Titre alternatif : Histoire de la Louisiane française : 1682-1804 (ISBN 2-262-00094-8)
  • Afrique : de la colonisation philanthropique à la recolonisation humanitaire, C. de Bartillat, coll. « Gestes », Étrépilly, 1995, 390 p. (ISBN 2-84100-003-6)
  • Ces Français qui ont fait l'Afrique du Sud, Bartillat, coll. « Gestes », Étrépilly, 1996, 430 p. (ISBN 978-2841000869)
  • Histoire du Rwanda : de la préhistoire à nos jours, Bartillat, Paris, 1997, 606 p. (ISBN 2-84100-108-3)
  • La guerre des Boers : 1899-1902, éd. Perrin, Paris, 1998, 364+8 p. (ISBN 2-262-00712-)
  • Histoire du Maroc : des origines à nos jours, éd. Perrin et éd. Critérion, coll. « Pour l'histoire », Paris, 2000, 363 p. (ISBN 2-262-01644-5)
  • Atlas historique de l'Afrique des origines à nos jours, Éd. du Rocher, Paris, Monaco, 2001, 268 p. (ISBN 2-268-03903-X)
  • Histoire de l'Égypte, des origines à nos jours, éd. du Rocher, Paris, Monaco, 2002, 290 p. (ISBN 2-268-04173-5)
  • Douze années de combats judiciaires (1990-2002), Lyon, Édition de l'Afrique réelle, s.d.
  • God Bless Africa : contre la mort programmée du continent noir, éd. Carnot, Chatou, 2003, 329 p. (ISBN 2-912362-84-9)
  • Rwanda : le génocide, l'Église et la démocratie, éd. du Rocher, Paris et Monaco, 2004, 234 p. (ISBN 2-268-05060-2)
  • François Mitterrand, l'armée française et le Rwanda, éd. du Rocher, Paris, Monaco, 2005, 288 p. (ISBN 2-268-05415-2)
  • Pour en finir avec la colonisation, éd. du Rocher, 2006, 386 p. (ISBN 2268060209)
  • Rwanda. Contre-enquête sur le génocide, éd. Privat, 2007, (ISBN 2708968750)
  • Histoire de l'Afrique, des origines à nos jours, Ellipses, 2009, 1248p, (ISBN 2729842683)
  • Histoire de l'Afrique du Sud , Ellipses, 2010, (ISBN 2729854630)

Roman historique

  • Avec Arnaud de Lagrange, Le Safari du Kaiser, La Table Ronde, Paris, 1987, 231 p. (ISBN 2-7103-0325-6)

Voir aussi

Bibliographie

  • Henry Rousso, Commission sur le racisme et le négationnisme à luniversité Jean-Moulin Lyon III : Rapport à Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale, septembre 2004, 263 p. Le rapport Henry Rousso ([PDF] rapport)
    • Édition définitive sous le titre : Le dossier de Lyon III. Le rapport sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin, Paris, Éditions Fayard, 2004, 314 p. (ISBN 2213623686)
  • J.-P. Chrétien, « L'Afrique entre histoire “métisse” et retour aux typologies “raciales” », Afrique et histoire, 3, 2005, pp. 185-194.
  • P. Boilley, « De Bernard Lugan à Stephen Smith… », Afrique et histoire, 3, 2005, pp. 194-198.
  • F. Arzalier, « Le négationnisme colonial, de l'Université à la littérature de gare », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, 99, 2006, p. 37-48 lire en ligne

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Notes et références

  1. Quatrième de couverture du God Bless Africa : « maître de conférences à l'Université de Lyon III .
  2. Rapport Rousso (Ch. 3 « Le noyau d'extrême droite »), p. 72/263 : « Il participe également, de manière régulière, à des journaux comme Minute-La France, National-Hebdo, Présent, apparaissant de plus en plus comme le spécialiste de l’Afrique et développant des thèses violemment hostiles au tiers-mondisme et à l’anticolonialisme. »
  3. Notamment dans une pétition signée par une cinquantaine d'universitaires travaillant sur l'Afrique (Rapport Rousso, p. 219), ainsi que par l'association Hippocampe.
  4. Entretien de Bernard Lugan avec Pauline Lecomte, La Nouvelle Revue d'Histoire numéro 40, p 10
  5. Cf. le Rapport Rousso, p. 72 : « C'est un ancien membre de l'Action française : il a eu en charge les « commissaires d'AF », sorte de service d'ordre, qui mène des opérations de commando contre les groupes d'extrême gauche, en 1968 et après, alors que cette mouvance est en plein déclin. » Le rapport cite également à ce sujet l'interview de Bernard Lugan à National Hebdo en 1995. Jean-Paul Gautier, dans La Restauration nationale. Un mouvement royaliste sous la 5e République, Paris, Syllepse, 2002, p. 319, mentionne qu'à la RN, il dirigeait un « service d'ordre. »
  6. Entretien de Bernard Lugan avec Pauline Lecomte, La Nouvelle Revue d'Histoire, numéro 40, p. 10
  7. Arrêt du Conseil d'État n°159236 du 28 septembre 1998 sur Legifrance
  8. Arrêt du Conseil d'État du 10 octobre 1997 sur le site de la Banque de données juridiques Inter Fonctions Publiques.
  9. a et b Rapport Rousso, p. 219.
  10. communiqués de presse en date du 12 octobre et du 20 octobre 2001
  11. Le Monde, 7-8/10/2001, p. 11.
  12. Douze années de combats judiciaires (1990-2002), Lyon, Édition de l'Afrique réelle, s.d.
  13. Attestation de comparution en qualité de témoin expert au TPIR
  14. http://www.hirondelle.org/arusha.nsf/Francais?OpenFrameSet
  15. Historiquement correct, Tempus, 2003, pp. 401-402
  16. Noires fureurs, blancs menteurs (Mille Et Une Nuits, 2005), qui cite plusieurs fois l'étude de Bernard Lugan : François Mitterrand, l'armée française et le Rwanda.
  17. Le Retour du Mwami (éd. Ramsay, 1998), qui est dédié « à Bernard Lugan, professeur d'histoire à l'université de Lyon et professeur pendant onze ans à l'université du Rwanda, [qui l]'a aidé à comprendre ce pays ».
  18. Book Review: African Legacy; Solutions for a Community in Crisis Bernard Lugan Tells it Like it Is, 29 février 2004.
  19. Etudes Rwandaises, vol X, novembre 1978.
  20. Etudes Rwandaises, vol XIII, octobre 1979.
  21. Tervuren, pp 130-136 et planches 82-91, 1983
  22. [PDF] Rapporté par Henri Rousso dans son rapport sur le négationnisme et le racisme à l'Université Lyon 3, p 72/263
  23. Il était une fois l'Afrique, François Paoli, Le Figaro, 29 janvier 2009
  24. voir notamment Le génocide rwandais : comment il a été préparé
  25. [PDF] Témoignages sur l'enseignement de Bernard Lugan recueillis auprès de collègues par la Commission sur le négationnisme et le racisme à l'Université Lyon 3 dans son rapport sur le négationnisme et le racisme à l'Université Lyon 3, p. 73/263
  26. Radio Courtoisie - Le Libre Journal des Historiens - 30/04/2009
  27. voyageurs passionnés de l'Afrique et auteurs de Africa Trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'Homme
  28. [réf. insuffisante] Voir bio in présentation du livre Histoire de l'Afrique ou présentation du livre François Mitterrand, l’armée française et le Rwanda
  29. voir la pétition citée plus haut
  30. Une partie de ces critiques a été exposée dans un dossier de la revue Afrique et Histoire, n° 3, 2005cairn.be
  31. Pierre Boilley, in Afrique et Histoire, 3, 2005, pp. 196-198
  32. R. Pélissier, compte rendu dans Politique étrangère, 1988, 53, 3, pp. 787-788 persee.fr
  33. [1]
  34. Sophie Pontzeele, Burundi1972/Rwanda1994 : l'efficacité dramatique d'une reconstruction idéologique du passé par la presse, thèse Lille 1 juin 2004, p. 66 : « Dans l'ensemble de son ouvrage, il [B. Lugan] fonde la plupart de ses affirmations sur des citations et des références à des auteurs sans évoquer la nature des enquêtes, des recherches ou des observations qui ont permis à ces derniers de construire leurs analyses. Les observateurs du Rwanda qu'il cite le plus souvent à l'appui de ses thèses ont écrit durant la période coloniale » cf document intégral
  35. Tome 5 de la thèse de Bernard Lugan p.842-859. Enquêtes orales sur 278 témoins et anciens locaux. Préfecture de Boutare (37), Byumba (21), Cyangugu (31), Gisenyi (43), Gitama (21), Kibungo (63), Kibuye (28), Kigali (27), Ruhengeri (24) et Gikongoro (2).
  36. « Quant à Bernard Lugan, il défend la thèse d’une origine raciale différente pour les deux principales composantes de la population rwandaise. Cet universitaire français, connu pour ses liens avec l’extrême droite et sa nostalgie du colonialisme, ne peut guère être considéré comme un spécialiste du Rwanda reconnu par ses pairs. Toutefois, la disqualification de ses thèses auprès des chercheurs spécialistes de la région des Grands lacs africains ne l’empêche pas de jouir d’autres sources de légitimité. Sur le plan éditorial, la diffusion de ses ouvrages sur le génocide au Rwanda lui assure une certaine notoriété. Sa nomination en qualité d’expert auprès du Tribunal pénal international sur le Rwanda lui confère également une reconnaissance institutionnelle. Enfin, nous le mentionnons parce qu’il fut le seul universitaire à signer une tribune dans les colonnes du Figaro, pendant le génocide, en tant qu’« expert » de l’Afrique. Ceci illustre bien le fait que la légitimation médiatique de l’« expert » et sa consécration dans le champ académique sont loin d’aller de paire. en l’occurrence, il semble que l’autorité reconnue par Le Figaro au discours de Bernard Lugan doive beaucoup à sa proximité idéologique avec les analyses « historiques » du journal. » Sophie Pontzeele, « Le schème de la « guerre ethnique » dans la médiatisation des crises africaines : Burundi 1972 et Rwanda 1994 », Les Cahiers du journalisme, 18, 2008, p. 173-174
  37. Il renvoie notamment au texte « Une domination raciale » dans B. Lugan, Histoire du Rwanda, Paris, Bartillat, 1997, p. 115-116.
  38. Marcel Kabanda, in Afrique et Histoire, 3, 2005, pp. 200-201.
  39. Rwanda : le génocide, l'Église et la démocratie, éd. du Rocher, 2004, pp. 213-222.
  40. Catherine Coquery-Vidrovitch, « Études africaines en France : une histoire à revisiter » dans Pensée sociale critique pour le XXIe siècle. Mélanges en l'honneur de Samir Amin, L'Harmattan, 2003, p. 58.
  41. Jean-Pierre Chrétien, Afrique et Histoire, 3, 2005, p. 188 qui cite ici B. Lugan, God bless Africa, éd. Carnot, 2003.
  42. Club de l'Horloge, prix Lyssenko
  43. a et b http://www.youtube.com/watch?v=1OEc7J3wip8&feature=player_embedded
  44. Groupe de recherche Achac : Colonisation, immigration, post-colonialisme
  45. « Les médias français face au Rwanda. De l'intervention française de 1990 au génocide », Africultures, 1er septembre 2000.
  46. lettre du doyen de la faculté des Lettres de l'Université Nationale du Rwanda (Emmanuel Ntezimana) datée du 5 décembre 1981
  47. résumé des interventions à la conférence et texte intégral du discours d'A. Wade
  48. Droit de réponse de B. Lugan sur le site www.afrik.com
  49. Articles de Lugan pour realpolitik.tv
  50. Rapport Rousso, p. 73.
  51. Didier Daeninckx, « Quand le négationnisme s'invite à l'université »
  52. Rapport Rousso, p. 152.
  53. Rapport Rousso, p. 153.
  54. [2]

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bernard Lugan de Wikipédia en français (auteurs)

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