Musée archéologique de Grenoble

Musée archéologique de Grenoble
Musée archéologique Grenoble, Saint-Laurent
Musée archéologique2 - Grenoble.JPG
Informations géographiques
Pays Drapeau de France France
Ville Grenoble
Adresse Place Saint-Laurent - 38 000 Grenoble
Coordonnées 45° 11′ 52″ N 5° 43′ 53″ E / 45.1977, 5.731445° 11′ 52″ Nord
       5° 43′ 53″ Est
/ 45.1977, 5.7314
  
Informations générales
Date d’inauguration Ouvert tous les jours sauf le mardi. Entrée gratuite
Collections Archéologie nationale : Gallo-romain, Paléo-chrétien, Médiéval, Moderne
Protection  Classé MH (1977)
Informations visiteurs
Site web Site officiel

Géolocalisation sur la carte : Grenoble

(Voir situation sur carte : Grenoble)
Musée archéologique Grenoble, Saint-Laurent

Le musée archéologique de Grenoble est un musée départemental situé à Grenoble, en France, au pied de la colline de la Bastille, dans le quartier Saint-Laurent de la rive droite de l'Isère.

L'ancienne église Saint-Laurent, construite sur les vestiges d'une nécropole gallo-romaine située au nord de Grenoble, est devenue site archéologique et musée. Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 10 août 1977[1].

Le musée a rouvert ses portes au public le 6 mai 2011 après d'importants travaux de mise en valeur.

Sommaire

Historique

Jacques-Joseph Champollion

En 1803, Jacques-Joseph Champollion-Figeac, frère aîné de l'égyptologue, révèle au monde savant l'existence à Grenoble d'un monument souterrain du début de l'époque mérovingienne. Il s'agit de la crypte Saint-Oyand, située sous le chœur de l'église haute. La crypte Saint-Oyand est aujourd'hui l'un des rares monuments du haut Moyen Âge conservés en élévation en Europe.

Prosper Mérimée

Vue aérienne du site

Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, intervient alors pour faire classer l'édifice. Il effectue pas moins de cinq voyages à Grenoble. Tous ses voyages font l'objet d'un rapport. La crypte est classée Monument historique le 26 février 1850[2] grâce à son intervention et à celle de Radulphe de Gournay, membre de l'Académie Delphinale, et premier conservateur du musée.

Le musée est créé en 1846.

Pierre Manguin

Pierre Manguin, architecte, est chargé des travaux de restauration du monument sous le contrôle vigilant de Prosper Mérimée. L'architecte réalise de nombreux dessins aquarellés de la crypte.

Classement du site

La crypte (VIe siècle) est classée au titre des monuments historiques le 26 février 1850[3].

Le chœur et chevet (XIIe siècle) de l'église haute, sont classés au titre des monuments historiques le 30 juillet 1909[réf. souhaitée].

L'ensemble du site (église et parcelles fouillées) est classé au titre des monuments historiques depuis le 10 août 1977[1].

Situation administrative

Le musée et le site archéologique restent propriété de la Ville de Grenoble. La gestion du musée a été confiée au Conseil Général de l'Isère en 1992 et les charges du propriétaire en juin 2003.

Le musée bénéficie du label Musée de France.

Le musée

La couverture de verre et d'acier qui protège le site au sud de l'église

Après de longues recherches archéologiques, le musée archéologique a fait peau neuve pour mieux accueillir le public.

Dans l’un des plus anciens quartiers de Grenoble, au pied des fortifications de la Bastille, la visite propose un voyage pour remonter le temps jusqu’aux origines du christianisme. Si sa renommée est acquise, grâce en particulier à son sanctuaire des premiers temps chrétiens (VIe siècle) pourvu d'une crypte exceptionnelle, la réalisation de récents travaux a permis de mettre en valeur toute la richesse d'un site classé monument historique. À l'emplacement de l'ancien cloître, les vestiges mis au jour par les archéologues sont désormais protégés par une couverture de verre et de métal.

L’Histoire dans la pierre

La porte du clocher roman et les vestiges mis au jour dans la nef
Vue partielle des vestiges mis au jour dans la nef

La visite du musée archéologique de Grenoble offre au public la vision d'un ensemble architectural qui a évolué selon les pulsions de l'histoire urbaine.

Ce site archéologique complexe est caractérisé par quatre phases distinctes [4].

L'Antiquité et le haut Moyen Âge forment la première, où les phénomènes majeurs sont sans conteste les traditions funéraires et la christianisation du lieu.

Une grande église carolingienne du IXe siècle unifie les dispositifs morcelés antérieurs, témoignant sans doute du déclin des cultes funéraires au profit des offices eucharistiques. La période monastique, à partir du XIe siècle, qui définit la troisième, depuis l'essaimage des bénédictins de Saint-Chaffre à la disparition du prieuré en 1790.

On peut enfin considérer, du fait de la précocité de la prise de conscience de l'intérêt du lieu (Champollion-Figeac, Prosper Mérimée) et des restaurations de la crypte au XIXe siècle que la période contemporaine, caractérisée par l'amenuisement progressif du culte paroissial au profit d'un usage culturel, est une phase architecturale en soi, avec des modifications profondes des structures bâties pour répondre aux nouveaux besoins exprimés.

Les trois dernières périodes ne se comprennent, tant dans leur existence même que dans leur forme, que par référence à la première : c'est la basilique funéraire primitive qui a donné son implantation à l'église, et l'espace cimétérial primitif qui dessine les contours des bâtiments conventuels ; c'est la qualité artistique de la même basilique qui a inspiré les transformations de la période contemporaine.

La crypte Saint-Oyand, située sous le chœur de l’église Saint-Laurent, présente un décor sculpté du haut Moyen Âge. Grâce aux recherches archéologiques menées depuis 30 ans, il est établi aujourd’hui qu’elle fait partie d’une église cruciforme construite au début du VIe siècle[5].

Les sépultures

Plus de 1 500 sépultures ont été mises au jour. Les plus anciennes remontent au IVe siècle, les plus récentes au XVIIIe siècle. Cette succession de sépultures étalées sur une période de 16 siècles a permis d'étudier l'évolution de la typologie des sépultures, les modes d'inhumation, les pratiques funéraires, ainsi que l'évolution des dépôts d'objets dans les tombes. Cette étude est très riche d'enseignement sur l'évolution des mentalités, des relations avec les défunts et des croyances religieuses.

Les collections

Deux monnaies, tremisses à l'effigie de Valentinien III (425-455)

Plus de 3 000 objets ont été retrouvés dans les couches archéologiques (sols, remblais) et dans les tombes dont la relation avec les différentes phases architecturales a été établie. Ces objets replacés dans leur contexte sont des témoins précieux pour les archéologues. Les éléments de datation renseignent également sur la mentalité des vivants : le type des objets déposés ayant évolué considérablement durant ces quinze siècles d'histoire.

La majeure partie des collections issues des fouilles est présentée révélant pour la première fois l'essentiel du contenu des recherches.
Une très grande diversité de collections est offerte. Architecture et urbanisme, art religieux (sculptures et peintures murales de l'antiquité tardive et du haut Moyen Âge, sculptures du XIIe siècle, autel du XVIIIe, vitraux du XIXe), arts décoratifs (poterie, céramique, orfèvrerie, verrerie), et enfin beaux-arts (peinture, sculpture).

Le projet muséographique

Musée archéologique de Grenoble


MAG. Scénographie J-N Duru


MAG. Scénographie J-N Duru, film Bernard David-Cavaz et Yannick Bonnefoy



L'enjeu de la nouvelle scénographie qui accompagne le visiteur dans sa découverte du musée archéologique de Grenoble est à la fois de servir la richesse des lieux, sa diversité, d'en faciliter la lecture, tout en respectant l'authenticité des vestiges mis au jour.

L’exposition permanente bénéficie d'une scénographie apte à transmettre l'essentiel des données relatives à l'histoire urbaine, religieuse et humaine de Grenoble. Pour rendre attractive et ludique la découverte du site et de ses collections, le visiteur est emmené dans les dimensions historiques, spirituelles et émotionnelles du parcours à l'aide de procédés de diffusion numérique de toute dernière génération.

Bibliographie

  • J.-J. Champollion-Figeac, Dissertation sur un monument souterrain existant à Grenoble, Grenoble, 1803.
  • J.-J.-A. Pilot, Notice sur l'église de Saint-Laurent de Grenoble, Grenoble, 1864.
  • R. Girard, La crypte de l'église Saint-Laurent de Grenoble, Congrès Archéologique du Dauphiné, Paris, p. 243-263, 1974.
  • R. Colardelle, L'église Saint-Laurent de Grenoble, un site religieux témoin d'histoire urbaine devient un musée de site, Catalogue de l'exposition " Archéologie et projet urbain ", De Luca Editione, 199, Rome, 1985.
  • R. Colardelle et P.A. Février, Grenoble, dans Topographie chrétienne des cités de la Gaule des origines au milieu du VIIIe siècle, Gauthier N., Picard J.C. (dir.), Paris, 1986.
  • J. Hubert, La crypte Saint-Laurent de Grenoble et l'art du Sud-Est de la Gaule au début de l'époque carolingienne, Atti del IIe convegno per lo studio dell'arte dell'alto Medioevo, Pavia, p. 327-334, 1953.
  • A. Barbet et R. Colardelle, Un mausolée peint du IVe siècle découvert à Saint-Laurent de Grenoble, Actes du Colloque 2e du C.N.R.S. Enduits peints et peintures murales du IVe au IXe siècle, Auxerre, 1992.
  • R. Colardelle, Saint-Laurent et les cimetières de Grenoble du IVe au XVIIIe siècle. Actes du Colloque Vie et mort du cimetière chrétien, C.N.R.S., Orléans, 1995, 11e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France, p. 111-124, 1996.
  • R. Colardelle, Saint-Laurent et le groupe épiscopal de Grenoble : deux complexes religieux, deux manières. Actes du colloque Autour de l'église, Genève, 5-6 septembre 1997. Patrimoine et architecture, Archéologie médiévale dans l'arc alpin, cahier n°6-7, mars 1999, p. 18-26.
  • R. Colardelle, Grenoble en royaume burgonde. Actes des journées d'études : Des burgondes au Royaume de Bourgogne (Ve-Xe siècle), P. Paravy (Dir.), Grenoble, 26 et 27 octobre 2001, p. 129-146, 2002.
  • R. Colardelle, La ville et la mort. Saint-Laurent de Grenoble, 2000 ans de tradition funéraire, Bibliothèque de l'Antiquité tardive, N° 11, édit. Brepols Publishers, 413p. et DVD, 2008. ISBN 978-2-503-52818-2

Notes et références

  1. a et b Ministère de la Culture, base Mérimée, « Eglise Saint-Laurent » sur www.culture.gouv.fr.
  2. Le musée (historique) sur site officiel du musée.
  3. Archives municipales de Grenoble : Paris, 26 février 1850 Copie d'une lettre du Ministre de l'Intérieur au Préfet de l'Isère annonçant le classement de la crypte comme Monument historique. Cote du document : 2 M 54.
  4. selon Renée Colardelle, La ville et la mort, Saint-Laurent de Grenoble, 2000 ans de tradition funéraire, chapitre III, Saint-Laurent, un cas particulier page 96.
  5. selon Renée Colardelle, La ville et la mort, Saint-Laurent de Grenoble, 2000 ans de tradition funéraire, chapitre V, Les églises paléochrétiennes, La première église (VIe siècle) pages 147-179.

Liens internes

Liens externes



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