M'hamed Aoune

M'hamed Aoune

M'hamed Aoune, né à Aïn Bessem le 27 septembre 1927, est un poète algérien contemporain de langue française.

Sommaire

Biographie

M'hamed Aoune est très tôt orphelin de père. Les massacres de Sétif et de Guelma en 1945, des paysans de Dechmya, dans les environs de Sour El-Ghozlane, en 1947 achèvent de lui révéler le mensonge et l'injustice du régime colonial. Membre du P.P.A en 1945, après des études d'arabe à la Zitouna de Tunis où il se lie d'amitié avec Mouloud Kacem, il rentre en Algérie puis, en 1951, part avec son frère aîné pour Paris où, survivant grâce à de petits emplois, il suit en 1954 des cours de langues orientales, suivant les cours de Jacques Berque, et de journalisme. Il y rencontre Mostefa Lacheraf, natif de la même région que lui, à qui il soumet des fragments de ses écrits.

Les premiers poèmes de M'hamed Aoune datent de 1945. À partir de 1954 son écriture est fortement imprégnée de l'action nationaliste, de « lyrisme combatif » : il se fait « un chantre de la célébration des noces lumineuses de l'homme avec la nature, la dignité et l'histoire » écrit Arezki Metref. Avec Abdelhamid Benhedouga, Mahieddine Bachtarzi et Malek Houari, il anime à la RTF une émission ouverte sur la culture algérienne et forme en 1955 la troupe théâtrale du FLN avec une de ses pièces qui ne sera pas montée, Face à face ou le chant des âges. Au Quartier latin, il rencontre un étudiant libanais avec qui il traduit ses poèmes qui seront publiés dans une revue libanaise sous le pseudonyme de M'hamed l'Algérien. Au Théâtre des Nations il fait aussi la connaissance du scénographe Abdelkader Farrah. Il effectue ensuite un voyage en Allemagne (Stuttgart, Bonn, Hambourg où il retrouve Mouloud Kacem).

Par un autodafé « obligé par l'inquisition policière » il détruit en 1961 la quasi-totalité de ses poèmes, dont ne survivront qu'un petit nombre, réunis plus tard sous le titre Houles de liberté. Cette première période de son œuvre se caractérise par la subordination de l'écriture au thème révolutionnaire. La même année, il retourne en Tunisie et rejoint les rangs de l'A.L.N. à Ghardimaou.

Tahar Djaout, Messaour Boulanouar et M'hamed Aoune dans une exposition de littérature, 1980

Après l'indépendance de l'Algérie, M'hamed Aoune est détaché à la Radio Télévision Algérienne (station de Souk Ahras) puis est en 1963 chef d'une rubrique culturelle à la revue « El Djeich » qu'il anime jusqu'en 1972. Une deuxième phase de son œuvre commence alors. Ses poèmes sont publiés en Algérie par « El Djeich », « Le Peuple », « Révolution africaine », en France par les revues « Courrier méditerranéen » et « Affrontements » (en 1958), en Suisse par « Poésie vivante ».

Témoignage

« Nous en avons lu des livres et des livres, en français pour bien apprendre la langue du colonisateur et mieux combattre ses propres idées diaboliques. Et nous avons lu même des livres en arabe, car nous avons eu la volonté d'apprendre l'arabe, en cachette, et de lire, en cachette, dans le texte original, malgré l'interdit du système colonial jeté contre notre langue maternelle. Nous avons pris la liberté de lire quelques grands auteurs arabes, les anciens et les modernes. »

Propos de M'hamed Aoune dans « L'Expression », Alger, 03 Aout 2011.

Bibliographie[1]

  • « Poème », dans Affrontement, n° 5, décembre 1957
  • « Charme du chemin », dans Le Courrier de l'Association méditerranéenne n 9, hiver 1960
  • « Étapes » (écrit en 1959), dans Espoir et parole, poèmes algériens[2] recueillis par Denise Barrat, dessins de Abdallah Benanteur, Paris, Pierre Seghers, 1963
  • « Pour revivre en Algérie », dans El Djeich, n° 1 et 2, août 1963
  • « Sur les hauteurs d'Alger », dans El Djeich, n° 3, septembre 1963
  • « La foudre et l'infini », dans El Moudjahid, 4 mai 1963, repris dans Le Peuple, 10 mai 1963
  • « Paysages algériens », dans El Djeich, n° 10, février 1965, repris dans Le Peuple, 16 janvier 1965
  • « L'œuvre commune », dans El Djeich, n° 14, juin 1964
  • « Plages d'aujourd'hui », dans Novembre, n° 2, juillet-août 1964
  • « Fin d'exil », dans 'El Djeich, n° 19, octobre 1964
  • « La nuit dynamitée », dans Révolution africaine », n° 92, 21 octobre 1964, repris dans n° 227, 19 juin 1967, et dans Pour l'Afrique, textes algériens réunis et présentés par Mustapha Toumi, Alger, Société nationale d'édition et de diffusion, 1969
  • « Cycles », dans Révolution africaine », n° 127, 3 juillet 1965
  • « Les gardiens », dans Brahim Hachani, Lettre au paradis, Alger, Boudaou et Cie, 1965
  • « Ports de notre patrie », dans El Djeich, n° 28, août 1965
  • « La vieille », dans Algérie-Actualité, n° 2, 31 octobre, et n° 3, 7 novembre 1965
  • « Jours de colère », dans El Djeich, n° 35, mars 1966
  • « Le retour de l'aïeul », dans El Djeich, n° 39, juillet 1966
  • « Certitude », dans El Djeich, n° 43, novembre 1966
  • « Hors de l'automne », « Après l'exil », « Prélude », « Puissance de la liberté », « Autres pluies », dans Poésie vivante, n° 22, janvier-février 1967
  • « La saison de l'unité sous les armes », dans El Djeich, n° 59, avril 1968
  • « La merveille et l'astre », « Tout rajeunir », « Joie », dans El Djeich, n° 61, juin 1968
  • « La leçon », dans El Djeich, n° spécial « Afrique Libération », septembre 1968
  • « Après les grottes », dans « Promesses », n° 2, juin 1968
  • « Renaissance », dans El Djeich, n° 85, juin 1970
  • « Jamais peuple », dans Eclatez l'aube, Alger, Éditions universitaires, 1970
  • « Dignité », dans El Djeich, n° 97, juin 1971
  • « A nos élèves », dans « Promesses », n° 15, mars-avril 1972
  • « Les blés de la joie », dans El Djeich, n° 138, novembre 1974
  • « Fin de l'exil », « Méditation », feuillet réalisé lors du don de l'auteur de plusieurs manuscrits à la bibliothèque du lycée El Ghazali de Sour El-Ghozlane, à l'occasion d'une exposition consacrée à la littérature algérienne, avril 1980.

Sur M'hamed Aoune

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Source utilisée pour la rédaction de l’article

  • Kaddour M'Hamsadji, M'Hamed Aoune, dans Poésie vivante, n° 22, janvier-février 1967
  • Kaddour M'hamsadji, M'hamed Aoune, poète de l'authenticité nationale ou le dialogue des sèves et des récoltes, dans El Moudjahid, 3 juin 1970.
  • Jean Sénac, Poésie de Sour El Ghozlane, s.l.é, Éditions de l'Orycte, 1981. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Kaddour M'hamsadji, M'hamed Aoune, Alger, Chaîne III, 20 avril 1973. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Arezki Metref, M'hamed Aoune, poète au long cours, dans « El Moudjahid », Alger, 17-18 juin 1983. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Abderrahmane Missoumi, M'Hamed Aoune : le poète de l'authenticité nationale, dans « L'Algérien en Europe », n° 119, Paris, 27 janvier- 3 février 1988, p. 38-39. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références

  1. D'après Jean Déjeux, Bibliographie méthodique et critique de la littérature algérienne de langue française 1945-1977, Alger SNED, 1979, p. 68, 167, 210 et 219
  2. Danièle Amrane, Djamel Amrani, Jean Amrouche, Mahamed Aoun, Abdelhamid Baitar, Mourad Bourboune, Hocine Bouzaher, Mohammed Dib, Leila Djabali, Assia Djebar, Tewfik Farès, Laadi Flici, Anna Gréki, Nadia Guendouz, Malek Haddad, Bachir Hadj Ali, Kateb Yacine, Henri Krea, Kaddour M'Hamsadji, Malika O'Lahsen, Jean Sénac, Boualem Taibi, Ahmed Taleb, Nordine Tidafi, Moufdi Zakaria, Zehor Zerari.

Lien interne


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