La Cotinière

La Cotinière

45°54′47.1″N 1°19′40″O / 45.913083, -1.32778

La Cotinière
Administration
Statut Quartier
Pays France
Région Poitou-Charentes
Département Charente-Maritime
Arrondissement Rochefort
Canton Saint-Pierre-d'Oléron
Intercommunalité Communauté de communes de l'Île-d'Oléron
Commune Saint-Pierre-d'Oléron
Code commune 17385
Code postal 17310
Démographie
Population 896 hab. (2008)
Gentilé Cotinards
Géographie
Coordonnées 45° 54′ 47″ Nord
       1° 19′ 40″ Ouest
/ 45.913083, -1.327778
Altitudes mini. 0 m— maxi. 15 m

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Voir la carte administrative

La Cotinière est un quartier de la commune de Saint-Pierre-d'Oléron, dans le département de la Charente-Maritime. Gros bourg ramassé autour de son port de pêche (l'un des plus importants du département), sur la côte ouest de l'île d'Oléron, il compte 896 habitants[1], appelés « Cotinards ».

Sommaire

Description

L'habitat s'organise autour du port, premier port de pêche de la Charente-Maritime et un des cinq premiers port français pour certaines espèces, dont la crevette (La Cotinière ayant même été le premier port crevettier pendant de nombreuses années, avant de céder sa place). Plus de deux cent marins pêcheurs y travaillent quotidiennement, rapportant près de 4500 tonnes de poisson par an, dont 400 tonnes de céteaux[2].

De fait, près de 50 % de la production nationale de céteaux provient de la criée de La Cotinière[2]. Le port est également spécialisé dans les poissons nobles (soles, bars, lottes) mais aussi certains crustacés (crevettes et langoustines) ainsi que les sardines. La pêche à la sardine est une tradition. Elle fut une importante source de revenus au début du XIXe siècle : préparées en conserve, les « Cotinardes » étaient ensuite exportées vers le continent. Cette pêche, plus ou moins tombée en désuétude, est de nouveau valorisée de nos jours.

L'économie est tout naturellement tournée vers les activités maritimes (criée, pêcheries, ateliers de réparation de bateaux) mais aussi touristiques (hôtels, restaurants, ainsi qu'un petit aquarium). Le centre du bourg abrite de nombreux commerces, un marché, différentes annexes des services publics, un office du tourisme, une école et une église. Cette dernière apparaît comme un monument majeur de la petite cité. Construite en 1966, elle abrite des vitraux de grands maîtres du XXe siècle, tels Henri Martin-Granel[3]. Le bleu intense des verrières est un hommage aux marins disparus en mer, auxquels un autel est consacré. Autre symbole de La Cotinière, son phare, peint en blanc et rouge, qui délimite l'entrée du port.

La Cotinière est dotée d'une plage, orientée plein ouest. Sa situation la rend moins vulnérable aux forts courants qui caractérisent la côte occidentale oléronnaise. Le site est aussi un spot de skimboard[4].

Climat

Article connexe : Climat de la Charente-Maritime.

Le climat est de type océanique aquitain : la pluviométrie est relativement élevée en automne et en hiver et les hivers sont doux. L'été reste tempéré grâce à la brise marine. Deux vents venant de l'océan, le noroît et le suroît, soufflent sur les côtes du département. L'ensoleillement de la côte charentaise est très important : avec 2 250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne[5].

La plage de La Cotinière, exposée plein ouest

Les relevés de la station météorologique de La Rochelle entre 1946 et 2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique en Charente-Maritime : ainsi, au cours de cette période, la température la plus froide est relevée le 15 février 1956 : -13,6° C.
Un pic de température (dépassé seulement au cours de la canicule de 2003) est atteint le 8 juillet 1982 avec près de 39° C à l'ombre.
Si 1953 est considérée comme l'année la plus sèche, 2000 est au contraire la plus pluvieuse[6].

La Charente-Maritime est le département français le plus durement touché par la tempête Martin du 27 décembre 1999. Les records nationaux de vents enregistrés sont atteints avec 198 km/h au nord de l'île d'Oléron (station de la pointe de Chassiron).

D'importants dégâts matériels sont relevés dans le bourg (chute d'arbres, toitures arrachées, réseaux électriques et téléphoniques endommagés, infrastructures routières coupées).

Un an après le passage de la tempête Klaus (janvier 2009), la commune est sévèrement touchée par la tempête Xynthia (février 2010). Des rafales de vent atteignant les 140 km/h sont relevées sur l'île. Quelques dégâts ont été relevés à La Cotinière : mobilier urbain endommagé, toitures abîmées... De même, le parement de plusieurs routes a été endommagé, ainsi que des quais et des digues, où des brèches sont apparues. Enfin, la zone technique du port a également souffert des intempéries.[7]

Données générales

Ville Ensoleillement
(h/an)
Pluie
(mm/an)
Neige
(j/an)
Orage
(j/an)
Brouillard
(j/an)
Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40
La Cotinière[8] 2250 755 4 13 26
Paris 1 630 642 15 19 13
Nice 2 668 767 1 31 1
Strasbourg 1 633 610 30 29 65
Brest 1 492 1 109 9 11 74
Données climatiques à La Rochelle
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3,4 2,8 5,4 7,4 10,7 13,7 15,8 15,7 13,7 10,5 6,3 3,9 9,2
Température moyenne (°C) 5,9 6,9 8,7 11,1 14,3 17,5 19,8 19,6 17,8 14,2 9,4 6,6 12,7
Température maximale moyenne (°C) 8,5 9,9 12,1 14,7 17,9 21,3 23,8 23,5 21,8 18,0 12,6 9,2 16,1
Ensoleillement (h) 84 111,0 174,0 212,0 239,0 272,0 305,0 277,0 218,0 167,0 107,0 85,0 2 250,0
Précipitations (mm) 82,5 66,1 57,0 52,7 61,1 42,9 35,1 46,4 56,5 81,6 91,8 81,8 755,3
Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de La Rochelle de 1961 à 1990[9].


Histoire

Article détaillé : Histoire de la Charente-Maritime.
Un chalutier hauturier sur le port de La Cotinière
Départ d'un chalutier pour la pêche

Jusqu'au début du XIXe siècle, La Cotinière n'est qu'un havre naturel de la côte oléronnaise, protégé par une paire d'écluses. Une digue de 135 mètres est édifiée en 1843 afin de renforcer ce petit port de pêcheur d'aspect encore fort modeste : seules sept chaloupes y sont amarrées [10]!

À proximité du rivage, les hameaux de La Cotinière et du Colombier sont alors caractéristiques des « villages » traditionnels oléronnais, avec leurs quelques maisons à un étage, auxquels s'ajoutent une chapelle d'origine médiévale, aujourd'hui recouverte par les sables éoliens. La jetée est agrandie en 1862, puis de nouveau en 1867. Un quai de trente mètres est bâti à la même époque. Ces efforts sont cependant ruinés par une violente tempête en 1870, qui met à bas tous ces ouvrages[10]. Il faut attendre 1890 pour que l'ensemble soit reconstruit et que le phare vienne compléter ces infrastructures. La criée, quant à elle, est construite en 1910, alors que le port est en plein développement. Une conserverie est bâtie à la même époque : on y produit des sardines, les « Cotinardes »[11]. Le dynamisme du bourg fait envisager son érection en commune indépendante en 1913, mais le projet reste lettre morte[12]. L'année suivante, une nouvelle tempête entame les digues.

Aux nourritures terrestres s'ajoutent les nourritures spirituelles. L'ancienne chapelle Saint-Nicolas ayant été ensevelie par les sables, les autorités ecclésiastiques décident de bâtir un nouvel édifice en 1957. L'instabilité du sol met cependant rapidement à mal cette entreprise : les murs s'écartent et le clocher s'affaisse, déterminant le maire à interdire purement et simplement l'accès au sanctuaire[13], qui finit par être détruit pour raisons de sécurité. Une nouvelle église est ainsi édifiée à partir de 1966, celle qui existe toujours.

Le port est agrandi en 1982 et la criée est informatisée en 1987. Une zone artisanale est mise en place sensiblement à la même époque, et une usine à glace est construite[12].

Langue saintongeaise

Carte représentant l'aire linguistique du Saintongeais dans les Charentes et le Nord-Gironde
Aire linguistique du Saintongeais
Article détaillé : Saintongeais.

Le bourg de La Cotinière est située dans l'aire linguistique du saintongeais, un dialecte faisant partie de la famille des langues d’oïl, branche des langues romanes, qui comprend également le français, l’angevin le picard et le poitevin avec lequel il est souvent regroupé dans un domaine plus vaste, le poitevin-saintongeais.

Le saintongeais (saintonjhais) est la langue vernaculaire parlée dans les anciennes provinces d'Aunis, Saintonge et Angoumois. On l’appelle aussi le charentais ou encore le patois charentais. Les locuteurs sont dits « patoisants ». Le saintongeais a fortement influencé l’acadien et en conséquence, par ricochet, le cadien ; quant au québécois, il a été influencé par les parlers tels que le normand, le francien et le saintongeais.

La langue saintongeaise présente de nombreux traits communs avec des langues telles que le cadien ou l'acadien, ce qui s'explique par les origines saintongeaises d'une partie des émigrants vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle.

Notes et références

  1. Les villages, site de Saint-Pierre-d'Oléron
  2. a et b Les céteaux de La Cotinière, article de Cécile Poursac paru dans L'actualité Poitou-Charentes n°41, p.35-37
  3. Un siècle de chantiers d’églises en Charente-Maritime, par Yves Blomme, paru dans In Situ n°11
  4. Les spots de l'île d'Oléron, site île d'Oléron, la lumineuse
  5. Données Météo France.
  6. Relevés Météo-France de 1946 à 2000, sur le site Bernezac.com
  7. « Un cataclysme en Oléron », article de Marie-Claude Aristégui paru dans Sud-Ouest, édition de Charente-Maritime, lundi 1er mars 2010
  8. Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
  9. (fr) Climatologie mensuelle à La Rochelle sur infoclimat.fr. Consulté le 22 octobre 2009
  10. a et b La Cotinière, site L'île d'Oléron (Cabuzel)
  11. in Charente-Maritime : Saintonge, guides Gallimard, 1994, p.162
  12. a et b La Cotinière sur le site de Saint-Pierre-d'Oléron
  13. Histoire de la chapelle de La Cotinière, site de Saint-Pierre-d'Oléron

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article La Cotinière de Wikipédia en français (auteurs)

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