Marie-Jeanne-Constance de Voyer d'Argenson

Marie-Jeanne-Constance de Voyer d'Argenson
Marie-Jeanne-Constance de Voyer d'Argenson
Portrait de Madame de Voyer d’Argenson[1] (1734-1783)
Portrait de Madame de Voyer d’Argenson[1] (1734-1783)

Titre Marquise de Voyer d'Argenson
Biographie
Naissance 12 décembre 1734
Décès 15 septembre 1783 (à 48 ans)
Paris
Père Joseph-Augustin de Mailly d’Haucourt (1708-1794)
Mère Constance Colbert de Torcy
Conjoint Marc-René de Voyer d’Argenson (1722-1782)

Marie-Jeanne-Constance dite marquise de Voyer d'Argenson (titre de courtoisie pour la distinguer de sa belle-mère), comtesse de Voyer d’Argenson, née de Mailly d’Haucourt le 12 décembre 1734 et morte le 15 septembre 1783. Femme du monde et épistolière.

Sommaire

Biographie

Une ascendance prestigieuse

Née de Mailly d’Haucourt, le 12 décembre 1734, Marie Jeanne Constance est l’unique fille vivante du premier mariage du comte Joseph-Augustin de Mailly d’Haucourt (1708-1794), héritier de l'une des plus anciennes familles de la noblesse picarde. La mère de Marie Jeanne, Constance Colbert de Torcy (1710-1734), était nièce du grand Colbert par son père, Jean-Baptiste Colbert de Torcy (secrétaire d'État aux Affaires étrangères) et petite fille du ministre Simon Arnauld de Pomponne par sa mère, Catherine Félicité Arnauld de Pomponne.

La future marquise de Voyer est donc le fruit d’une illustre ascendance, au service du roi.

Le rapprochement des Mailly et des d’Argenson

C’est sur cette base qu’elle rejoint la famille d’Argenson par son mariage en 1747 avec Marc-René de Voyer d’Argenson (1722-1782), fils du célèbre comte d’Argenson, ministre de la Guerre de Louis XV. Elle adopte alors le titre de courtoisie de son époux, dit marquis de Voyer, par lequel elle est connue de ses contemporains. Ce titre leur permet de se distinguer de la génération précédente, comte, comtesse de Voyer d’Argenson (branche cadette) et marquis, marquise de Paulmy d’Argenson (branche aînée, ministre des affaires étrangères).

Ce rapprochement entre les Voyer d’Argenson et les Mailly d’Haucourt est, avant tout, une alliance de pouvoir entre deux familles. Les d’Argenson possèdent la puissance que leur confèrent les hautes fonctions qu’ils occupent à la tête de l’Etat. Tandis que les Mailly, très bien en cour (notamment grâce à leurs cousines de Mailly Nesle, maîtresses du roi) entretiennent ce prestige guerrier, fleuron de la noblesse d’épée. Les deux familles, proches du pouvoir, appartiennent, en outre, aux mêmes cercles, comme le souligne l’historien Bernard Hours :

« A partir de la fin 1751, existait effectivement à la cour un réseau lié au secrétaire d’Etat à la Guerre : le marquis de Voyer son propre fils, directeur général des haras, qui avait épousé une fille du comte de Mailly d’Haucourt ; le marquis de Paulmy, son neveu pour qui il obtint la survivance de son secrétariat ; le comte de Maillebois, inspecteur général des fortifications et beau-frère de Paulmy, gendre du marquis d’Argenson. Cette « coterie » ne pouvait faire illusion : destinée à assurer les positions de la famille, elle apparaissait aussi comme un dispositif permettant de mieux contrôler l’administration militaire[2]. »

Mailly et d’Argenson subissent, quasiment au même moment, les revers de leurs brillantes carrières. Le comte de Mailly est envoyé en Languedoc- Roussillon, loin du centre de pouvoir qu’est Paris, alors que le comte d’Argenson est exilé en son château des Ormes où sa belle-fille lui est d’un grand soutien d’après ce que nous apprennent les mémoires de Marmontel. En visite aux Ormes, l’écrivain se promène avec le comte dans les jardins du château et admire la statue de Louis XV qui y siégeait. Les larmes viennent au comte, nostalgique de son service auprès du roi, rompu par l’exil cruel qui le frappe, Marmontel décrit ainsi la scène :

« Le soir pendant que l’on soupait nous restions seuls dans le salon. Ce salon était tapissé de tableaux qui représentaient les batailles où le roi s’était trouvé en personne avec lui. Il me montrait l’endroit où ils étaient placés durant l’action ; il me répétait ce que le roi lui avait dit ; il n’en avait pas oublié une parole. « Ici, me dit-il en parlant de l’une de ces batailles, je fus deux heures à croire que mon fils était mort. Le roi eut la bonté de paraître sensible à ma douleur. Combien il est changé ! Rien de moi ne le touche plus. ». Ces idées le poursuivaient, et pour peu qu’il fût livré à lui-même il tombait comme abîmé dans la douleur. Alors sa belle-fille Mme de Voyer allait bien vite s’asseoir auprès de lui, le pressait dans ses bras, le caressait ; et lui comme un enfant, laissant tomber sa tête sur le sein ou sur les genoux de sa consolatrice, les baignait de ses larmes et ne s’en cachait point[3]. »

Très proche de son beau-père, la marquise de Voyer fait le choix de rester près de lui durant son exil. Si bien que son mari n’arrive pas à la convaincre de rejoindre Paris où elle se montrera, relativement à ses attentes, d’une grande utilité pour les affaires qui le concerne lui et l’avenir de la famille. En effet, sa correspondance conjugale révèle, entre autres, qu’elle s’investit amplement dans les plans de carrière de son époux[4]

Descendance

Portrait de Mme de Voyer avec ses trois filles. (1721-1783) Pauline, la dernière fille, nait en 1767. Le portrait aurait été réalisé vers 1770 et pourrait être attribué à Anna Dorothea Therbusch[5], selon une lettre de M. de Colmont au marquise de Voyer, datée du 28 mars 1770 : « Il faudrait, dis-je, que vous écrivissiez à Mme Th[erbus]ch une lettre très vive, très pressante […], afin d’engager ladite dame à venir passer trois mois aux Ormes, pour y faire un grand tableau de famille, de grandeur naturelle […] »[6]

Les Voyer suivent les progrès de leur temps, en terme d’idées mais aussi concernant les avancées de la médecine, comme l’atteste cette lettre que Voltaire adresse à un inconnu, saluant l’inoculation du couple Voyer :

« Mon âge et mes infirmités, monsieur, ne me permettent pas de répondre régulièrement aux lettres dont on m’honore. Je savais, il y a longtemps, l’heureux accouchement de Mme de Voyer. J’ai été attaché toute ma vie à MM. d’Argenson. M. et Mme de Voyer étaient faits pour braver des préjugés aussi ridicules que funestes ; et tous nos jeunes conseillers du parlement, qui n’ont point eu la petite vérole, seraient beaucoup plus sages de se faire inoculer que de rendre des arrêts contre l’inoculation. Si vous voyez M. et Mme de Voyer, je vous prie, monsieur, de leur présenter mes hommages, et d’agréer les sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc. Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi[7]. »

La marquise de Voyer, inoculée dans les années 1760 fait inoculer tous ses enfants et laisse pour descendance :

  • Marie-Marc-Aline de Voyer d’Argenson, 14 juillet 1764- 12 janvier 1812, épouse Paul comte de Murat
  • Marie-Joséphine-Constance de Voyer d’Argenson, 1765-14 février 1784, épouse le marquis de Chabannes
  • Pauline-Renée de Voyer d’Argenson 15 mai 1767- 6 juin 1791, épouse Guy-Marie de Montmorency, marquis de Laval
  • Marc-René-Marie de Voyer d’Argenson, 19 septembre 1771-1er août 1842, comte puis baron d’empire, épouse Sophie de Rozen

Madame de Voyer d’Argenson, une femme active au XVIIIe siècle

L’épistolière

La marquise de Voyer nous est connue par l’importante correspondance conjugale qu’elle a laissée. Écrite durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, entre 1760 et 1782, les lettres retrouvées sont précieuses pour l’histoire des idées, des mœurs et des représentations. Cet ensemble renseigne sur le quotidien très rempli de cette femme du monde et sur le rôle actif que la marquise de Voyer prit dans les affaires de son mari, retraçant un destin de femme au sein de la célèbre famille d’Argenson. Sous sa plume, les événements historiques prennent une autre épaisseur : les réticences d’une partie de la noblesse envers Mesdames de Pompadour et du Barry, l’agonie de Louis XV, l’avènement du nouveau couple royal et l’espérance qu’il suscite. Son regard se porte également sur les progrès scientifiques et médicaux, les parutions littéraires, les différentes manifestations des arts et des spectacles, enfin, sur les tentatives ratées de réforme des institutions et la période prérévolutionnaire qu’elle analyse avec perspicacité et et toujours avec style.

L’activité littéraire

Si l’état actuel des recherches menées n’autorise pas à qualifier la marquise de Voyer de femme de lettres (aucun écrit, hormis sa correspondance n’a pu, à ce jour, être authentifié de sa main), il est néanmoins probable qu’elle ait eu une activité littéraire. Son appartenance à l’Académie des Arcades[8] ou d’Arcadie (société de lettrés fondée en Italie à la fin du XVIIe siècle et active en France au XVIIIe), conduit dans ce sens. Certaines de ses lettres, inspirées, sont de véritables pièces esthétiques où la marquise de Voyer aime à mettre en valeur ses mots d’esprit. Un esprit qu’elle trouve à développer dans la société de son temps, avec les amis dont son époux et elle s’entourent.

Cercles et réseaux

On distingue différents cercles autour de la marquise de Voyer. Les cercles parisiens d’une part et les cercles provinciaux.

L’expression de « bonne » ou de « charmante compagnie », que l’épistolière utilise pour désigner cette réunion d’amis est communément employée à l’époque pour désigner un cercle accoutumé à se réunir dans l’intimité. A Paris, la marquise de Voyer entretien des relations avec Mme de Boufflers et s’inscrit dans la société du Prince de Conti. Le couple est également proche du cercle du ministre Choiseul, notamment par les fonctions militaires que le marquis de Voyer occupe. Il est également question, dans leur correspondance, de madame de Gramont (sœur de Choiseul) très active dans l’entourage de son frère. La marquise de Voyer reçoit, en outre, en son hôtel particulier [9] du Palais-Royal : Mrs. de Genlis, Clonard, Gayot, le baron de Talleyrand (cousin de la marquise de Voyer), Mrs. de Crémilles et de Brassac, Mme de Sérans et « la belle » Caze (citée par Mme de Genlis). De multiples aspects relient les Voyer au duc d’Orléans auquel ils sont liés.

Les membres de cette communauté cultivent des liens[10] étroits qui ne se cantonnent pas aux simples liens de mondanité. La « bonne compagnie des Ormes » dont il est question dans ses lettres est notamment composée de personnes au statut plus particulier que l’on pourrait qualifier d’amis de la famille : Mmes de la Porte (cousine de Voyer), de Lenoncourt, de Melfort ainsi que M. et Mme de Coigny.

La « brillante compagnie »[11], quant à elle désigne les hommes de science, les philosophes et gentilshommes cultivés qui gravitent dans l’entourage du couple et fréquentent régulièrement le château des Ormes, leur résidence de province dans la Vienne (86). Les Voyer recherchent la présence et les conseils de cette « faculté des ormes »[12] qui alimente les conversations philosophiques et politiques. Elle se compose, entre autres, du philosophe Dom Deschamps, de l’abbé Yvon, encyclopédiste, de Sénac de Meilhan, mais aussi du comte du Luc, du marquis de La Vaupalière, du comte de Colmont, du marquis de Montazet, du comte de Valogny, du baron d’Arcy, de Mrs. de Montalembert et de Redmond, des comtes de Valbelle et d’Hautefort, de milord Shelbourne, qui se réunissent autour de ce couple singulier.

La marquise de Voyer vue par ses contemporains

La marquise de Voyer était connue dans la société parisienne de la fin du XVIIIe siècle[13]. Sa présence était même recherchée si l’on en croit ce passage extrait de sa correspondance, lors des courses de chevaux à Vincennes :

« J’ai eu infiniment de considération en demandant et mangeant beaucoup de petits gâteaux, et étant agacée par les courtisans et courtisanes de la cour, dont les uns venaient me voir et les autres me criaient de venir parmi elles. Je vous ai regretté à ce spectacle, qui vous amuse, et je suis au désespoir qu’il soit interrompu, car il me divertissait infiniment[14]. »

Le duc de Luynes trace un portrait peu valorisant de la jeune marquise de Voyer, mariée depuis peu à Marc-René de Voyer d’Argenson et présentée à la cour le samedi 19 avril 1749 à Versailles. Il la nomme « le Voyer » et écrit :

« Mme d’Argenson présente sa belle fille, Mme le Voyer (Mailly) ; elle est venue ce soir voir Mme de Luynes, et s’y est trouvée dans le moment que la Reine venoit pour souper. L’usage en pareil cas est de faire semblant de se cacher ; mais la Reine à la bonté de voir celle qui lui donne cette marque de respect. Mme le Voyer est extrêmement petite ; elle a le nez trop long, et ressemble beaucoup à M. de Mailly son père[15]. »

La cousine de la future marquise de Voyer, Louise-Julie de Mailly-Nesle est moins sévère à son égard lorsqu’elle la rencontre à peu près à la même période. La prieure de la Madeleine de Traisnel, (couvent dans lequel la marquise de Voyer est placée avant son mariage), convient, quant à elle, en 1745 qu’ « elle a de l’esprit » et qu’ « elle n’est pas exempte de la légèreté de notre siècle »[16]. Des armes que la marquise de Voyer saura déployer tout au long de sa vie. La duchesse d’Orléans qui résidait dans un appartement à la Madeleine de Traisnel, rencontre également cette jeune personne. Dans une lettre adressée au comte d’Argenson en 1745, elle lui écrit tout le bien qu’elle en a pensé :

« J’ai vu plusieurs fois mademoiselle de Mailly depuis qu’elle est dans cette maison, elle a de beaux yeux, de belles dents, la taille jolie et beaucoup de physionomie qui ne me paraît pas trompeuse, elle dit fort agréablement et fort plaisamment ce qu’elle dit, elle donne aussi des preuves d’avoir le cœur bon ce qui me plaît extrêmement. »

La dimension morale prend le dessus sur une description physique volontairement évasive que Madame de Genlis choisit de souligner avec le tranchant qu’on lui connait. Si elle discute la sincérité des attitudes de société en prenant la marquise de Voyer comme appui à sa démonstration, si elle critique la propension de son modèle à la moquerie, elle salue néanmoins chez elle l’empire qu’elle a sur elle-même, la maîtrise des codes qu’elle possède et le détachement dont elle fait preuve vis-à-vis de cette « figure étrange » déjà notée par le duc de Luynes :

« On ne se fâche point, on ne se formalise point, on ne se moque point chez soi ; on n’y montre ni humeur, ni dédain, ni sécheresse : voilà des maximes qui sont généralement suivies. Madame de V***[17] est une preuve frappante de cette vérité : avec beaucoup d’esprit, elle est la personne du monde la plus moqueuse, la plus capricieuse et la plus dénigrante avec les gens qui ne lui plaisent pas. Rien de tout cela ne s’aperçoit chez elle ; qui ne la verroit que là, seroit persuadé qu’elle est d’une politesse aimable et constante, d’une parfaite égalité d’humeur, et qu’elle est remplie de bonhomie. Il faut pourtant se faire une extrême violence pour savoir se composer ainsi. Nous avons tous assez de force pour nous vaincre, quand nous croyons véritablement que cet effort est nécessaire. Ce propos vulgaire, cela est plus fort que moi, est une plate et mauvaise excuse. Avec tous ces défauts et une figure étrange, madame de V*** a, dit-on, inspiré de grandes passions, et en inspire encore, à ce qu’on assure, quoiqu’elle ait près de cinquante ans. Elle a les plus jolis pieds (chaussés), et les plus jolies mains de Paris ; d’ailleurs elle est fort laide ; elle a le plus grand nez connu de la ville et de la cour ; elle fait elle-même sur cette espèce de difformité des plaisanteries qui ont beaucoup de grâce ; elle prétend que son nez, exactement mesuré, est plus long que sa pantoufle, et ce fait singulier ne paroit à personne une exagération. La belle madame Cases, qui n’a pas de quoi comprendre que l’esprit puisse dédommager du manque de beauté, ne regarde jamais madame de Voyer, son amie, sans éprouver une pitié déchirante ; et pour la consoler de ce malheur, elle lui parloit sans cesse de ses mains et de ses pieds. Ces éloges, continuellement répétés, ont fini par excéder madame de Voyer, qui, pour s’en délivrer, pria secrètement le président de Périgni de lui faire un jour une scène sur son nez, quand madame Cases recommenceroit ses louanges accoutumées. En effet, à la première occasion, et devant huit ou dix personnes qui n’étoient point dans cette confidence, Périgni coupa la parole à madame Cases, qui se récrioit sur la délicatesse et la blancheur des mains de madame de Voyer : « Pour moi, dit-il, ce n’est point du tout là ce qui me charme dans madame de Voyer, je ne puis souffrir ses mains et ses petits pieds si vantés ; ce que j’aime le mieux en elle, c’est son nez. ». A cette incartade, tout le monde s’étonna, et madame Cases frémit : « Oui, continua le président, son nez ; il est de si bonne amitié, si prévenant ; il me fait toujours des avances, tandis que ses mains et ses pieds me repoussent[18]. »

Périgny, ainsi que cette Madame Cases, dite « la belle Caze » dans la correspondance de la marquise de Voyer, appartenaient eux aussi aux cercles fréquentés par le couple Voyer. On peut supposer que Mme de Genlis ait rencontré la marquise de Voyer car M. de Genlis (époux de la célèbre gouvernante des enfants de la maison d’Orléans) était de son entourage. Il n’est cependant pas fait mention de Madame de Genlis dans la correspondance de la marquise de Voyer. Les deux femmes ne devaient pas être très proches comme le confirme cet extrait qui présente Madame de Voyer comme une femme de caractère, consciente de son devoir et de sa place dans la société. Si le portrait qu’en trace Mme de Genlis reste caustique, elle attribue tout de même à la marquise de Voyer humour, intelligence et hauteur de sentiments qui la rendent intéressante et attachante ainsi que sa correspondance conjugale la révèle.

Marie Jeanne Constance de Voyer d'Argenson meurt le 15 septembre 1783 à Paris, un an presque jour pour jour après son mari, mort le 16 septembre 1782[19]. D’après son testament et son acte de décès[20], ses funérailles sont célébrées dans sa paroisse, en l’église Saint-Eustache. Nous n’avons pu déterminer avec certitude si elle y fut inhumée, à proximité du mausolée de son aïeul, le grand Colbert ou dans la chapelle de la Vierge où aurait été inhumée sa belle-mère, la comtesse d’Argenson.

Actualité récente

Le ministère de la culture et de la communication vient officiellement d’annoncer (le 12 juillet 2011), le remontage des éléments de décors de l’hôtel d’Argenson, aussi connu sous le nom de Chancellerie d'Orléans. Cet ensemble patrimonial unique sera installé dans l’hôtel de Rohan, actuel site des archives nationales (http://www.culture.gouv.fr/mcc/Actualites/A-la-une/Restauration-des-decors-de-la-chancellerie-d-Orleans).

Sources bibliographiques

Sur la marquise de Voyer d’Argenson

Memoires

  • ARGENSON d’, René, L’Egérie d’un constituant, Madame de Montmorency-Laval sa famille et ses amis (1767-1791), d’après des documents inédits, 2 tomes, Paris, Albert Messein, 1931.
  • GENLIS, Stéphanie-Félicité Du Crest (comtesse de), Mémoires inédits de Madame la comtesse de Genlis, sur le dix-huitième siècle et la Révolution Françoise, depuis 1756 jusqu’à nos jours, t.9, Paris, Ladvocat, 1825.
  • LUYNES, (duc de), Mémoires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), t.9 : 1748-1749, Paris, Firmin Didot frères, 1862.
  • MARMONTEL, Jean-François, Mémoires, éd. Jean-Pierre Guicciardi et Gilles Thierrat, Paris, Le Temps retrouvé, Mercure de France, 1999.

Etudes

  • DELHAUME, Sophie, Correspondance de la marquise de Voyer d’Argenson avec son époux, une femme et sa plume au XVIIIe siècle, texte établi, présenté et annoté, suivi de documents annexes et d’une analyse portant sur la question des représentations en épistolaire, Thèse de Doctorat 2010.
  • DELHAUME, Sophie, « Dans l’intimité d’une aristocrate : le cas de Constance de Voyer d’Argenson (1734-1783), entre histoire et littérature », in : Colloque Archive épistolaire et Histoire, Centre culturel International de Cerisy-la-Salle, Mireille Bossis et Lucia Bergamasco (dir.), Connaissances et Savoirs, Paris, 2007, pp. 231–242.
  • DELHAUME, Sophie, « La correspondance de Constance de Voyer d’Argenson (1734-1783) : une femme et sa plume au XVIIIe siècle», in : Epistolaire, revue de l’A.I.R.E. n° 32, Honoré Champion, Paris, 2007, pp. 257–267.
  • DELHAUME, Sophie, « Les archives de la famille de Voyer d’Argenson, un patrimoine historique dans notre région », in : Le Picton, histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n°176, 2006, pp. 10–16.

Sur le Marquis de Voyer

Mémoires

  • GRIMM, Friedrich Melchior, baron de, DIDEROT, Denis et al., Correspondance littéraire, philosophique et critique par Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc..., revue sur les textes originaux,comprenant, outre ce qui a été publié à diverses époques, les fragments supprimés en 1813 par la censure, les parties inédites conservées à la bibliothèque ducale de Gotha et à l'Arsenal de Paris, éd. Maurice Tourneux (1877-1882), Nendel/Liechtenstein, Klaus reprint, 1968, Fac-sim de l’édition de Paris, Garnier frère, 1877.
  • TALLEYRAND, mémoires du prince de, 1809-1815 en 5 volumes publiés avec une préface et des notes, par le duc de Broglie, C. Lévy (Paris) - 1891-1892. pp. 150–155
  • VALFONS, Marquis de, Souvenirs, Paris, Le Temps retrouvé, Mercure de France, 2003.

Correspondances

  • DESCHAMPS, Léger-Marie (1716-1774), Correspondance Générale, établie à partir des Archives d’Argenson, avec les Lettres sur l’esprit du siècle, 1769, et, La Voix de la Raison contre la raison du temps, 1770, éd. Bernard Delhaume, Paris, Bibliothèque des correspondances, mémoires et journaux, Honoré Champion, 2006.
  • DIDEROT, Denis, Lettres à Sophie Volland, éd. Jean Varloot, Paris, Folio, Gallimard, 1984.

Etudes

  • BLOMAC de, Nicole, Voyer d’Argenson et le cheval des Lumières, Paris, Histoire et Sociétés, Belin, 2004.
  • GUICHARD, Charlotte, Les amateurs d’art à Paris au XVIIIe siècle, Seyssel, Epoques, Champ Vallon, 2008. (Voyer apparaît à divers endroits)
  • LECLAIR, Anne, « Un cabinet de tableaux méconnus : les « Rubens » du marquis de Voyer d’Argenson en 1750 », in : MEROT, Alain (dir.), Revue de l’art, n°153/2006-3, Paris, Ophrys, 2006.
  • LECLAIR, Anne, « Les Plafonds peints de l’hôtel d’Argenson : commande d’un amateur parisien (1767-1773) », in : Gazette des Beaux-Arts, novembre 2002, p. 273-306.

Sur les Mailly d'Haucourt

  • DUVAL, Jean-Yves, Le Prix du sang bleu, Joseph-Augustin de Mailly (1708-1794), Paris, Le Sémaphore, 2000.

Sur les Voyer d'Argenson

Usuels

  • LA CHESNAYE-DESBOIS ET BADIER, Dictionnaire de la noblesse de la France, 19 vol., Kraus Reprint,1878. (pages 247-250 consacrées aux d’Argenson).
  • MARTIN, Georges, Histoire et généalogie de la maison de Voyer de Paulmy d’Argenson, La Ricamarie, imprimerie Sud-Offset, 1997

Histoire

  • BARBICHE, Bernard, Les Institutions de la monarchie française à l’époque moderne, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, col. Premier cycle, PUF, 1999.
  • BLUCHE, François, La Noblesse française au XVIIIe siècle, Paris, La vie quotidienne, Hachette, 1995.
  • CADILHON, François « Les Amis des amis : les cercles du pouvoir et de la réussite en France au XVIIIe siècle », in : Revue historique, n°585, Paris, G. Baillière, 1993 p. 115-129.
  • CHALINE, Olivier, La France au XVIIIe siècle, 1715-1787, Paris, Belin sup : histoire, Belin, 1996.
  • CHAUSSINAND-NOGARET, Guy, Choiseul : 1719-1785 : Naissance de la gauche, Paris, Perrin, 1998.
  • CHAUSSINAND-NOGARET, Guy, La Noblesse au XVIIIe siècle : de la féodalité aux Lumières, éd. Emmanuel Le Roy Ladurie, Bruxelles, Historiques, éditions Complexe, 2000.
  • COTTRET, Monique, Jansénismes et Lumières. Pour un autre XVIIIe siècle, Paris, Bibliothèque Albin Michel de l’histoire, Albin Michel, 1998.
  • FURET, François, La Révolution française, Paris, col. Quarto, éditions Gallimard, 2007.
  • HOURS, Bernard, Louis XV et sa cour : le roi, l’étiquette et le courtisan : essai historique, Paris, Le nœud Gordien, P.U.F., 2002.
  • LILTI, Antoine, Le monde des salons : sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2005.
  • MUCHEMBLED, Robert (dir.), Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, Armand Collin, 2004.
  • PETITFILS, Jean-Christian, Louis XVI, Paris, Perrin, 2005.
  • VINCENT, Bernard, Louis XVI, Paris, coll. Folio biographie, Gallimard, 2006.

Ouvrages généraux

  • BADINTER, Elisabeth, Les Passions intellectuelles, t .I Désirs de gloire : 1735-1751 ; t. II Exigence de dignité : 1751-1762, Paris, Fayard, 2002.
  • BADINTER, Elisabeth, Mme du châtelet, Mme d’Epinay ou l’ambition féminine au XVIIIe s, Paris, Flammarion, 2006.
  • DELON, Michel, Le Savoir vivre libertin, Paris, Hachette, 2000.
  • FUMAROLI, Marc (dir.), L’esprit de société : cercles et « salons » parisiens au XVIIIe siècle, éd. Jacqueline Hellegouarc’h, Paris, Garnier, 2000.
  • PULCINI, Elena, Amour-passion et amour conjugal : Rousseau et l’origine d’un conflit moderne, Paris, Les dix-huitièmes siècles, Honoré Champion, 1998.
  • SIMONIN, Charlotte, « Mme de Graffigny et les amertumes de la passion, ou un cruel autoportrait dans Les Saturnales », in : Voltaire Religion and ideology ; Women's studies ; History of the book ; Passion in the eighteenth century, éd. Voltaire foundation, Oxford, SVEC, 2001, p. 467-476.

Notes et références dans la fiche wikipedia

  1. Luynes, (duc de), Mémoires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), t.9, Paris, Firmin Didot frères, 1862, p. 387 : « […] Mme le Voyer est extrêmement petite ; elle a le nez trop long, et ressemble beaucoup à M. de Mailly son père. ».
  2. Bernard HOURS, Louis XV et sa cour : le roi, l’étiquette et le courtisan : essai historique, Paris, Le nœud Gordien, P.U.F., 2002, p.193.
  3. Jean-François Marmontel, Mémoires, éd. Jean-Pierre Guicciardi et Gilles Thierrat, Paris, Le Temps retrouvé, Mercure de France, 1999. p.431.
  4. 2011.06.18 : Un « avocat femelle » ou l’influence d’une femme de qualité : Madame de Voyer d’Argenson et la carrière de son époux, dans le cadre du séminaire Femmes au travail, questions de genre organisé par l'IHMC, Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine, UMR 8066 CNRS-ENS.
  5. Mme Therbusch, née von Lisiewieka, le 23 juillet 1721 à Berlin est morte le 9 novembre 1782. Cette peintre allemande d’origine polonaise, poursuivit sa formation à Paris chez Antoine Pesne. En 1765, elle s’installe dans la capitale et son séjour parisien est considéré comme sa période la plus productive. Elle est est nommée membre de l’Académie royale en 1767 et quitte Paris à regret au début de novembre 1768. La même année elle est reçue devient membre de l’Académie de Vienne et retourne à Berlin. L’année suivante elle travaille pour Frédéric II de Prusse et Catherine II. Mais elle aurait pu accéder à la demande du marquis de Voyer de faire un voyage en France pour réaliser ce tableau.
  6. In Correspondance générale de Dom Deschamps, op.cit.
  7. Lettre MMMMCLXXXII A M.***, Au château de ferney, 6 auguste, IN VOLTAIRE, François Marie Arouet, dit, Œuvres complètes : Correspondance : Années 1764 (Lettres MMMMCXV)-1766 (Lettres MMMMDCLXVI), t.40, Paris, Hachette, 1891, p.47.
  8. Arcadia Accademia letteraria italiana, Gli arcadi dal 1690 al 1800, onomasticon, a cura di Anna Maria Giorgetti Vichi, Roma 1977, p.402La marquise de Voyer apparaît ainsi dans l’index de l’ouvrage : Voyer, Giovanna Maria Constanza de v. Argenson, Giovanna Maria Constanza de Voyer d’, nata de Mailly d’Aucourt.
  9. Le ministère de la culture et de la communication vient officiellement d’annoncer (le 12 juillet 2011), le remontage des éléments de décors de l’hôtel d’Argenson, aussi connu sous le nom de chancellerie d’Orléans. Cet ensemble patrimonial unique sera installé dans l’hôtel de Rohan, actuel site des archives nationales.
  10. Ces liens s’expriment à chaque lettre des Voyer ou de leurs proches. Dans une lettre que Thibault de Longecourt écrit, n°646, du 26 [septembre 1770], il fait part de son arrivée et de son affection au couple : « J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, et si j’avais pu avoir une voiture, je serais parti sur-le-champ, mais l’ordre du départ met un obstacle à l’impatience où je suis de vous faire connaître, ainsi qu’à madame la marquise, mon respectueux attachement et ma vive reconnaissance. Samedi prochain ou lundi, sans manquer, je m’embarque dans la diligence de Poitiers. Le nom seul de cette voiture a déterminé ma préférence. J’espère arriver plus tôt. N’est-ce pas une fort bonne raison ?» et il ajoute : « Permettez-moi, Monsieur le marquis, de dire à mon cher D. Deschamps, combien j’aurai de plaisir à l’embrasser ! ».
  11. Lettres n°412, du 23 juillet 1773 ; n°423, du 28 décembre 1773.
  12. Lettre du marquis de Voyer à sa femme, datée du 22 novembre 1772.
  13. René de Voyer d’Argenson, L’Egérie d’un constituant, Madame de Montmorency-Laval sa famille et ses amis (1767-1791), d’après des documents inédits, 2 tomes, Paris, Albert Messein, 1931.
  14. Lettre n°498, du 16 avril 1776.
  15. in duc de Luynes, Mémoires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV (1735-1758), t.9, Paris, Firmin Didot frères, 1862, p.387.
  16. Lettre de madame de Veyny au comte d’Argenson datée du 28 juillet 1745.
  17. La marquise de Voyer.
  18. Madame de Genlis, Mémoires inédits de Madame la comtesse de Genlis, sur le dix-huitième siècle et la Révolution Françoise, depuis 1756 jusqu’à nos jours, t.9, Paris, Ladvocat, 1825.pp.108-109.
  19. La date de décès du marquis de Voyer est communément attribuée au 18 septembre 1782, cependant, Nicole de Blomac, dans son ouvrage Voyer d’Argenson et le cheval des Lumières propose le 16 septembre d’après les archives qu’elle a analysées.
  20. Source : archives de la ville de Paris.

Liens

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