InterContinental Paris Le Grand

InterContinental Paris Le Grand
InterContinental Paris Le Grand
Localisation
Localisation 2, rue Scribe
12 boulevard des Capucines
Paris
Drapeau de France France
Coordonnées
géographiques
48° 52′ 15″ Nord
       2° 19′ 52″ Est
/ 48.87093, 2.33099
Date d'ouverture 1862
Équipements
Étoiles 5/5 starsStar full.svgStar full.svgStar full.svgStar full.svg
Chambres 470 chambres
Restaurants Le Café de la Paix
Compagnies
Architecte(s) Alfred Armand
Propriétaire(s) InterContinental

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InterContinental Paris Le Grand

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InterContinental Paris Le Grand

L'hôtel L'InterContinental Paris Le Grand est un hôtel de luxe situé à côté de l'Opéra de Paris au 2 rue Scribe et 12 boulevard des Capucines dans le neuvième arrondissement de Paris.

Sommaire

Histoire

L'hôtel a été construit entre 1861 et 1862 en prévision de l'Exposition universelle de 1867. Les travaux ont été financés par une société fondée par les frères Pereire, Isaac et Émile. Il souffle ainsi ses 150 bougies en 2012! C’est en effet le 5 mai 1862 que l’établissement de luxe de la place de l’Opéra et son mythique restaurant le Café de la Paix étaient inaugurés en grande pompe par l’Impératrice Eugénie, sous les envolées d’un orchestre dirigé par Jacques Offenbach. Témoin et acteur de la vie parisienne et de son foisonnement artistique depuis un siècle et demi, l’hôtel a choisi de célébrer cet événement par une série de manifestations culturelles sur le thème des 7 arts.

Dès son ouverture officielle le 30 juin, 1862, l’établissement devint rapidement un carrefour de la vie artistique, en accueillant comédiens, musiciens, écrivains, peintres et représentants des courants créatifs les plus novateurs de l’époque. Victor Hugo y a organisé des banquets et Emile Zola fait tragiquement mourir Nana, son héroïne décadente, dans une chambre fleurie du quatrième étage. Son célèbre Café de la Paix accueillit certaines des premières projections du cinématographe et devint le quartier général des plus grands hommes de plume : Maupassant, Oscar Wilde, Marcel Proust... De Marlène Dietrich à Jean Réno, de Nijinski à Patrick Dupont, de Tchaïkovski aux Black Eyed Peas, l’InterContinental Paris Le Grand a accueilli dans ses murs, au fil du temps, les plus grands artistes de toutes disciplines et de tous styles.

Restructuration du quartier de l'Opéra

La construction de l'hôtel est liée aux transformations de Paris sous le Second Empire et les différentes opérations immobilières et spéculatives nées de la restructuration du quartier de l'Opéra initiée par le préfet de la Seine, le baron Haussmann à la demande de Napoléon III. Cette restructuration de l'espace parisien a entraîné le percement de l'avenue de l'Opéra qui part du palais du Louvre, de l'hôtel du Louvre et de la place du Théâtre-Français, va en ligne droite jusqu'à l'Opéra construit par Charles Garnier et la place construite devant. La rue Auber relie la place de l'Opéra à la rue du Havre et la gare Saint-Lazare. Le boulevard des Capucines, tracé perpendiculairement à l'avenue de l'Opéra relie l'église de la Madeleine aux grands boulevards. La rue Scribe délimite le troisième côté du triangle, tronqué par la place de l'Opéra, à l'intérieur duquel a été construit Le Grand Hôtel.

Nouvelles rues autour de l'Opéra

L'opéra de Paris était l'épicentre de ce nouveau quartier avec le percement de la rue de la Paix qui conduit à la place Vendôme, la rue du Quatre-Septembre menant à la place de la Bourse, le boulevard Haussmann reliant la place de l'Étoile aux grands boulevards et la rue La Fayette permettant d'aller de l'arrière de l'opéra à la gare du Nord.

Façade-type définie dans le décret de 1860

Le décret du 29 septembre 1860 fixe le tracé des voies autour du futur opéra (rue Auber, rue de Mogador, rue Scribe, rue Gluck, rue La Fayette, rue Halévy). Ce décret imposait aussi des façades rectilignes et uniformes, mais s'il dessinait la place de l'Opéra, il ne prévoyait pas encore l'avenue de l'Opéra bien qu'elle ait été envisagée dès l'enquête publique faite entre le 15 avril et le 15 mai 1860 (commencée par ses deux extrémités en 1868, elle n'a été terminée qu'en 1878). Le modèle de façade proposé dans cette enquête adoptant un ordre de pilastres colossaux a longtemps été attribué à l'architecte Charles Rohault de Fleury à partir d'une ébauche de sa main. Mais l'historien Christopher Mead a retrouvé une lettre de l'architecte critiquant ce dessin. On pourrait donc en attribuer la paternité à Alfred Armand d'autant qu'il utilisait déjà ce dessin pour des réalisations avant 1860, à moins que ce soit le résultat d'une discussion à l'intérieur d'un comité chargé des alignements. Ce type de colonnade avait déjà été utilisé dès 1854 par Hittorff autour de la place de l'Étoile, par Davioud en 1858 place Saint-Michel.

Les frères Pereire ont été les promoteurs de la ligne de chemin de fer de Paris à Saint-Germain-en-Laye. Cette ligne, commencée en 1836, a été inaugurée le 26 août 1837. L'exploitation de la ligne est une concession qui a été adjugée à M. Rothschild. En 1839, c'est la ligne reliant Paris à Versailles appartenant aussi aux frères Pereire qui est mise en service. Après la construction de la ligne de chemin de fer de Paris à Rouen et Le Havre par des investisseurs et des constructeurs anglais, en 1843, la gare Saint-Lazare assure la tête de la ligne vers la Normandie. Elle va constamment être modifiée et agrandie en même temps qu'augmente son trafic jusqu'au projet de Juste Lisch réalisé entre 1885 et 1889. Alfred Armand qui est l'architecte des frères Pereire en assure la construction puis transformation en 1867 pour l'Exposition universelle. Cette nouvelle gare n'avait pas d'accès direct à la rue Saint-Lazare et la place disponible ne permettait pas d'y installer un hôtel pour y recevoir les voyageurs. Cela n'a été possible qu'en 1885.

Le couvent des Capucines avait été saisi à la Révolution. Bien que l'église réalisée par François II d'Orbay ait été de grande qualité, elle est détruite en 1806 pour réaliser la rue de la Paix. La partie située au sud du boulevard des Capucines est lotie.

Dans le cadre de la concurrence à laquelle se livrent les frères Pereire avec James de Rothschild, alors qu'ils sont déjà propriétaires des terrains de la Plaine-Monceau, ils achètent des terrains au nord du boulevard des Capucines près de la place de l'Opéra en 1853. Ils vont faire un emprunt de onze millions de francs auprès du Crédit foncier pour réaliser leurs projets somptueux visant à créer un quartier du luxe autour de l'opéra. On peut constater la différence des approches des frères Pereire avec celle de Rothschild en comparant les constructions des premiers autour de l'opéra et le constructions du boulevard de Magenta dont l'opération est contrôlée par la banque Rothschild et leur architecte Jakob-Ignaz Hittorff. À la demande de Napoléon III, cette opération autour de l'Opéra est voulue prestigieuse par les frères Pereire. Ils font transformer le projet pour assurer sa liaison avec la gare Saint-Lazare et le quartier de la Plaine Monceau qui appartiennent à des sociétés qu'ils contrôlent.

Construction de l'hôtel

Le Grand Hôtel vu de la place de l'Opéra à Paris.

En 1855, Alfred Armand avait déjà construit pour le frères Pereire le Grand hôtel du Louvre qui s'inspirait du modèle «américain»[1] sans équivalent à Paris.

Dès 1853, les frères Pereire que les idées saint-simoniennes rendaient proche de l'empereur avaient commencé des achats de terrain dans le futur quartier par l'intermédiaire de leur Compagnie des Immeubles et de l'Hôtel de la rue de Rivoli, contrôlée par le Crédit mobilier.

En 1859, les frères Pereire transforment la compagnie en Compagnie Immobilière de Paris et font un emprunt de onze millions de francs auprès du Crédit Foncier.

L'opération de l'Opéra va subir un contrecoup d'un changement de ministre. Achille Fould, ministre d'État chargé de l'opération est remplacé le 23 novembre 1860 par le comte Walewski. Le projet qui avait été confié à l'architecte Rohault de Fleury et qui avait proposé les plans le 12 décembre lui est retiré. Cette décision va entraîner celle d'ouvrir un concours d'architectes.

La construction du Grand Hôtel débute quand les discussions autour de l'Opéra, de la place et des rues sont suffisamment avancées pour qu'elles n'aient pas de conséquence sur le projet. Il est implanté sur une surface occupant l'intégralité d'un îlot délimité par la place de l'Opéra, le boulevard des Capucines, la rue Scribe et la rue Auber.

Sa construction commence en avril 1861. Il s'élève très rapidement. L'hôtel est inauguré par l'impératrice Eugénie le 5 mai 1862 au bras d'Émile Pereire. Elle quitte l'hôtel en lui disant : C'est exactement comme chez moi ; je me suis crue à Compiègne ou à Fontainebleau.

L'hôtel est ouvert à la clientèle le 30 juin 1862.

L'hôtel avait d'abord été prévu pour 1 000 chambres avant de s'arrêter à 800 et 45 salons. Pour la construction du Grand Hôtel, l'architecte Alfred Armand a constitué une équipe d'architectes dirigée par Alphonse-Nicolas Crépinet (1826-1892) qui avait été en lice pour le Grand Prix de 1848. Ce dernier a été, entre 1852 et 1859, inspecteur pour les travaux du Nouveau Louvre construit par Napoléon III. Il participe en 1861 au concours pour le nouvel opéra de Paris dont il a été un des cinq finalistes. Cette équipe assure une planification des différentes opérations de construction.

Pour réduire le temps de de construction, on utilise l'éclairage électrique pour travailler la nuit. Pendant que les travaux de maçonnerie sont en cours, on réalise à l'extérieur la préparation des boiseries et des meubles. Les pierres ont été taillées et numérotées pour être acheminées des carrières Saint-Maximin, près de Cantilly. Les ingénieurs ont dû traiter les problèmes posés par l'humidité du terrain qui avait été un marécage.

La conception de l'hôtel doit permettre une gestion rationnelle, moderne et efficace. En 1862, le rédacteur de la revue Musée des familles note à son sujet : la comptabilité formidable est aux portes de l'antre. Tout ce qui entre, tout ce qui part, tout ce qui revient, est inscrit et contrôlé comme dans une gare de chemin de fer.

Transformations de l'hôtel

L'entrée principale est transférée rue Scribe et la cour d'honneur réaménagée en Wintergarden en 1905 par l'architecte Henri-Paul Nénot. On installe dans l'hôtel de nombreuses salles de bain.

L'hôtel est transformé en 1970 pou faire face à la concurrence des nouveaux hôtels parisiens. On lui donne un style plus fonctionnel.

Puis l'hôtel, qui appartenait à une famille française depuis 1890, est vendu à la chaîne InterContinental. Cela entraîne une nouvelle transformation de l'hôtel à partir de 1985 pour lui faire retrouver le style du Second Empire, d'abord au rez-de-chaussée, puis en 2002, les autres parties. La décoration des 480 chambres et appartements sont décorés sur les thèmes de l'opéra, de la musique et de la danse. Tous les locaux techniques sont rénovés. Les décors d'origine ont été conservés dans les parties inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

L'hôtel a été inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 22 août 1975[2].

Pour son 150ème anniversaire, l'InterContinental Paris Le Grand célèbre les 7 arts

Pour célébrer ce prestigieux passé, l’hôtel mettra successivement à l’honneur les 7 arts de décembre à juin prochains, par le biais de manifestations culturelles pour la plupart ouvertes au public.

Ainsi, la 5ème édition de l’exposition « Sapins de Noël Fashion » de l’InterContinental Paris mettra-t-elle en vedette, tout le mois de décembre, une vingtaine de sapins originaux réalisés par les étudiants de la célèbre Ecole Boulle, qui évoqueront un siècle et demi de vie parisienne de l’établissement. Une occasion de célébrer la créativité des futurs designers phares de demain !

Le mois suivant, l’hôtel exposera une vingtaine d’œuvres du peintre Pascal Niau. Un artiste hors du commun, puisque cet ex-étudiant des Beaux-Arts et lauréat 2010 du salon Art en Capital du Grand Palais est surtout connu pour son exceptionnelle carrière de pâtissier, consacrée en 1979 par le titre de Meilleur Ouvrier de France. Si ce « peintre gourmand » a souvent réconcilié ses deux passions, tantôt en réalisant de véritables œuvres d’art en sucre, tantôt en composant des tableaux sur des thèmes culinaires, ce sont ses talents de paysagiste qui sont cette fois mis à l’honneur. La place de la Concorde, la Tour Eiffel, le Palais-Garnier…: Pascal Niau présentera, dans le grandiose jardin d’hiver de l’établissement de luxe de la place de l’Opéra, sa vision picturale de la Ville-Lumière, au travers de créations originales. Après la danse en début d’année, la littérature sera célébrée en mars par des lectures organisées sous la Verrière, le grandiose jardin d’hiver de l’InterContinental Paris, en coopération avec des acteurs de renom. Avril sera consacré à l’architecture, avec un « mois du patrimoine » qui permettra aux Parisiens et aux touristes de passage de visiter cet hôtel classé et de découvrir ses mille et un secrets.

Une rétrospective des Palmes d’or attribuées au cours de ces 40 dernières années sera par ailleurs proposée en mai à l’occasion du Festival de Cannes, ces commémorations s’achevant en juin – mois anniversaire de l’ouverture de portes du Grand Hôtel - par une célébration de la musique.

Outre ces manifestations culturelles, l’InterContinental Paris Le Grand associera par ailleurs le public à l’événement en proposant tout au long de l’année une série de promotions exceptionnelles.

150 séjours à 150 euros seront ainsi à gagner dans le cadre d’un concours ouvert du 1er au 31 janvier prochain aux amis de la page Facebook de l’InterContinental Paris Le Grand !

Pour 150 euros de plus sur le prix normal, les clients individuels se verront par ailleurs offrir, au choix, un transfert en limousine, un surclassement en suite, un dîner pour deux avec champagne au Café de la Paix ou… une chambre recouverte d’un lit de 150 roses rouges !

Quant aux organisateurs de réunions, ils bénéficieront d’un forfait séminaire journalier à 150 euros par personne, incluant l’accès wifi gratuit et des pauses-café originales, au cours desquelles ils apprendront force anecdotes sur l’hôtel.

Le Café de la Paix célèbrera quant à lui cet événement en proposant des brunchs à 150 euros pour 2 adultes et 2 enfants, une cuvée de champagne spéciale 150 ans ainsi que des produits griffés en série limitée dans sa toute nouvelle boutique. Trois créateurs de mode de premier plan se succéderont par ailleurs toute l’année 2012 derrière ses fourneaux pour imaginer un gâteau d’anniversaire en édition limitée, dans le cadre de sa 7ème collection de Pâtisseries Fashion !

Pour tous ceux qui veulent garder une trace de cet anniversaire exceptionnel, l’InterContinental Paris Le Grand proposera d’ici la fin de l’année sa propre fragrance d’intérieur, « 1862 », élaborée tout spécialement par l’incontournable créateur des « senteurs sélectives » ultra-branchées, Rami Mekdachi.

Décoration

Le Grand Hôtel était l'hôtel de la clientèle internationale arrivant par les chemins de fer de l'Ouest, c'est-à-dire la clientèle américaine. Placé près du nouvel opéra, desservi par des rues permettant d'atteindre facilement les gares du Nord et de l'Est, il pouvait aussi recevoir une clientèle venant d'Angleterre et d'Allemagne.

L'hôtel se veut luxueux, permettant à sa clientèle de profiter des dernières inventions permettant la meilleur confort et de paraître dans un environnement de luxe. La conception des chambres va suivre les progrès de la technologie. L'hôtel est un résumé des possibilités de la ville moderne. Des boutiques permettent aux clients d'acheter les derniers produits de la mode et de l'industrie du luxe.

Le plan de l'hôtel sépare en élévation les différentes fonctions de l'hôtel :

  • en sous-sol, les fonctions de service,
  • au rez-de-chaussée, les fonctions de réception, salle à manger, salons communs, fumoirs et boutiques,
  • à l'étage les chambres et les salons privés.

L'entrée principale donnant accès à la cour d'honneur se trouve alors au 12 boulevard des Capucines. Cette cour est protégée par une verrière placée au niveau du quatrième étage permettant aux voyageurs et aux voitures d'être protégés. Le Guide Joanne la décrit en 1870 une riche colonnade corinthienne règne autour des quatre côtés et rappelle les belles cours des palais d'Italie. De cette cour, face à l'entrée, on accède à un perron surélevé donnant l'impression au client de pénétrer dans un hôtel particulier. Deux escaliers latéraux et un ascenseur permettent d'accéder aux étages. Dans le prolongement de cet axe d'entrée, on traverse une salle de transition permettant d'accéder à la salle à manger en hémicycle qui était qualifiée au moment de son inauguration comme une œuvre d'art dans sa description du Guide Joanne : ses proportions permettent d'y dresser 600 couverts. Sa forme demi-circulaire, la coupole vitrée qui la domine, sa cheminée artistique, ses nombreuses cariatides, ses attributs multiples, ses lustres étincelants, ses milliers de girandoles étonnent l'esprit et éblouissent le regard. Cette disposition est aussi suffisamment adaptable pour permettre sa transformation en salle de spectacle.

À l'arrière de cette salle se trouve la cour de service permettant l'éclairage du sous-sol et l'approvisionnement.

Les suites les plus belles donnaient sur l'Opéra, les chambres les plus communes donnent sur les cours. L'hôtel possède 80 pièces communes comprenant des salons, des galeries, une salle à manger et des salles de lecture. Le cabinet de lecture reçoit des journaux de toute l'Europe et d'Amérique.

Les quantités mises en œuvres sont impressionnantes : 18 000 m de tapis, 10 000 m2 de glaces, 40 km de fils électriques pour les sonnettes, 35 000 m2 de parquet, 4 000 becs de gaz, ...

Le Guide Joanne note les décorateurs qui sont intervenus :

  • sculpteurs-statuaires : Cuvelir, Aimé Millet, Perraud, Franchesci, Chaselat,
  • peintres : Hardoin, Benier, Darvant,
  • sculpteurs-ornementistes : Oury, De Chequier, Din, L. Rousseau.

Le Grand Hôtel, comme tous les palaces est à l'affût des dernières innovations et se renouvelle en permanence.

En 1905, H.-P. Nénot, L.-C. Lacau et A. Lacau modifient l'hôtel et transfèrent l'entrée principale sur la rue Scribe et modifient les dispositions des services et de la cour d'honneur.

Restaurant et Bar

Le Café de la Paix Le Café de la Paix a toujours fait partie intégrante du Grand Hôtel ! Un palace d’ailleurs dénommé à l’origine « Le Grand Hôtel de la Paix », pièce maîtresse du quartier du « Nouvel Opéra » aménagé par le Préfet Haussmann, mais qui devait bientôt changer de nom pour cause de doublon ! Seul son café-restaurant pu donc conserver l’appellation « de la Paix ».

D’abord lieu de rendez-vous favori des nostalgiques de l’Empire, le Café de la Paix devient, à partir de l’ouverture de l’Opéra, le restaurant en vogue du quartier. Poste idéal d’observation des boulevards, il attire bientôt artistes, écrivains, journalistes, gens de théâtre, d’opéra et de finance et riches étrangers.

En 1898, par un chaud après-midi d’été, Oscar Wilde, un habitué de la terrasse du Café de la Paix, est témoin d’un étrange phénomène ; la chaussée a été arrosée et une buée légère s’élève du sol. Soudain, il voit apparaître dans cette vapeur, au beau milieu de la place, un ange d’or qui grandit, grandit… Une certaine émotion s’ensuit… Des femmes s’évanouissent … Des tables sont même renversées… Un miracle ? Non ! C’est le personnage allégorique et doré juché au sommet de l’Opéra qui renvoie en fait les rayons du soleil vers l’écran de buée, et c’est son image qui flotte au milieu de la place !

En 1914, les taxis de la Marne, en route pour le front, défilent devant l’établissement. Lors des célébrations de la victoire, Georges Clemenceau s’installe à l’étage pour admirer le défilé des troupes devant l’Opéra.

En 1938, la direction du Café de la Paix créé la chaîne des Pam Pam, restaurants inspirés de modèles américains et caractérisés par la rapidité du service et la modicité des prix. Un Pam Pam s’ouvre sur les Champs-Élysées, et un autre à l’emplacement du Bar Opéra. Bénéficiant d’un phénomène de mode, ces premiers essais parisiens de restauration rapide sont extrêmement rentables jusqu’aux années soixante-dix.

En 1939, pour la première fois de son histoire, le Café de la Paix ferme ses portes le jour de la déclaration de guerre.

Le 25 août 1944, lors des combats de la Libération, une grenade incendiaire allemande provoque un début d’incendie, vite éteint par les maîtres d’hôtel armés de leur siphon.

En novembre 1948, le restaurant prête son cadre au tournage de « This is Paris », première émission télévisée transmise en direct de France aux États-Unis, avec Yves Montand, Maurice Chevalier et Henri Salvador.

Pendant les années cinquante, Marlene Dietrich crée au Café de la Paix de tels embouteillages que les serveurs sont obligés d’emprunter un itinéraire spécial entre les cuisines, les comptoirs et les salles.

En 1976, le journaliste télé Léon Zitrone décide d’y fêter son jubilé professionnel. Il adresse à tous ses amis et relations de magnifiques cartons d’invitation. Le M.L.F. (Mouvement Loufoque Français) animé par l’humoriste Pierre Dac et ses amis décident de lui jouer un tour en faisant imprimer de fausses invitations, qu’ils adressent à toutes les concierges du XIXème arrondissement, à des troupes de cirque et à des sociétés d’accordéonistes. Le jour de la fête, tout ce petit monde se présente avec son carton !

En 1982, la Comédie Française fête au Café de la Paix le 300ème anniversaire de sa création par Molière, lors d’un somptueux dîner auquel participe toute la troupe, dont Jean Piat, Sophie Desmarets, Jean le Poulain, Michel Duchaussoy, Annie Ducaux, Georges Descrières, et des amis de l’illustre compagnie, tels Bernard Blier et José Artur.

En 1989, on y célèbre le Bicentenaire de la Révolution française, avec une exposition de scènes de la Révolution aménagées dans les vitrines en coopération avec le musée Grévin, et la présentation à la presse du buste de la Marianne du Centenaire,

En l’an 2000, le Café de la Paix reçoit le premier prix du Patrimoine organisé par la Mairie de Paris pour l’ensemble des cafés, restaurants et cabarets de la capitale.

En 2003, le Café de la Paix est intégralement rénové, sous la supervision des Bâtiments de France. L’ancien décor de jardin et ses cloisonnements disparaissent pour faire place à des perspectives plus aérées et claires qui lui restituent son ambiance et ses volumes d’origine.

Notes et références

  1. Note : Les premiers hôtels américains sont le City Hôtel à Baltimore avec 200 chambres réalisé par l'architecte F Small entre 1825-1826. Isaiah Rogers construit l'hôtel Tremont à Boston avec 170 chambres. Le même architecte conçoit l'Astor House de New-York, avec 309 chambres, 17 salles de bains et 20 salons en rez-de-chaussée (1832-1836).
  2. Notice no PA00088909, sur la base Mérimée, ministère de la Culture : Grand Hôtel

Voir aussi

Bibliographie

  • François Loyer, Le triomphe du Louis XVI sous Napoléon III, p. 29-40, dans Autour de l'Opéra. Naissance d'un quartier, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1995, (ISBN 2-905-118-81-4)
  • David Van Zanten, Un urbanisme moderne, p. 51-70, dans Autour de l'Opéra. Naissance d'un quartier, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1995, (ISBN 2-905-118-81-4)
  • Laurence Irurzun, Les grands hôtels, p. 178-189, dans Autour de l'Opéra. Naissance d'un quartier, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1995, (ISBN 2-905-118-81-4)
  • Pascal Boissel, Le Grand Hôtel, p. 225-226, dans Autour de la Madeleine. Art, littérature et société, Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 2005 (ISBN 2-913246-53-2)
  • Pascal Boissel, Le Café de la Paix, p. 63-64, dans Paris et ses cafés, Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 2004 (ISBN 2-913246-50-8)
  • Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du patrimoine. Paris, p. 511, Hachette, Paris, 1994 (ISBN 978-2010168123)

Liens externes


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