Hervé Ghesquière

Hervé Ghesquière
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Soutien du Club de la Presse Strasbourg-Europe aux deux journalistes

Hervé Ghesquière (né le 5 février 1963 à Marcq-en-Barœul)[1] est un journaliste de télévision français, enlevé le 29 décembre 2009 en Afghanistan et libéré le 29 juin 2011[2].

Sommaire

Biographie

Hervé Ghesquière est un ancien étudiant de l'École de journalisme et de communication de Marseille (EJCM)[3]. Il est également l'un des intervenants réguliers de la licence professionnelle Joris à Valenciennes, diplôme qui forme au métier de journaliste reporter d'images. En son hommage, la promotion 2009-2010 a été rebaptisée « Promotion Hervé Ghesquière ».

Enlèvement et négociations

Hervé Ghesquière, son collègue Stéphane Taponier, et leurs accompagnateurs, sont retenus en otage en Afghanistan depuis le 30 décembre 2009. Ils ont été capturés par des talibans à la fin de leur reportage pour France 3, dans le cadre du magazine Pièces à Conviction. Le groupe de talibans armés est sous les ordres d'un commandant de la province de Kâpîssâ qui avait participé à l'embuscade d'Uzbin selon la DGSE[4].

Les deux journalistes étaient sans escorte afin de pouvoir interroger des habitants de la région. Les militaires français en Afghanistan qui sont majoritairement déployés dans la province de Kapisa bouclent la frontière de celle-ci avec le Pakistan afin d'empêcher toute exfiltration[5]. Ils sont d'abord localisés par des Forces spéciales américaines qui n'interviennent pas jugeant l'opération trop risquée. Ils sont relocalisés par les troupes françaises peu après mais sont constamment déplacés à pied par leurs ravisseurs. Commence alors une période de recherche de négociateurs fiables et de négociations menée par la DGSE[6], la multiplicité des groupes (Hezb-e-Islami, le parti islamique, talibans, groupes mafieux) rendant celle-ci très difficiles[7]. Fin février 2010 une libération semble imminente, le président Nicolas Sarkozy appelle même la compagne d'un des otages pour annoncer sa libération mais celle-ci ne se fait pas[6]. Une vidéo des otages a été faite par leurs ravisseurs, pour demander la libération de prisonniers talibans en échange de leur remise en liberté. Après une longue période de silence, les talibans disent le 1er janvier 2011 avoir enlevé les journalistes parce qu'ils se livraient à de l'espionnage et accusent le gouvernement d'ignorer leurs exigences[8].

Ils ont été libérés, le 29 juin 2011[9], après 547 jours de captivité. Le gouvernement dénie avoir payé une rançon mais plusieurs experts affirment le contraire et évoquent l'utilisation de fonds spéciaux[10].

Soutiens

Ils ont fait l'objet de plusieurs manifestations de soutien[11].

Lors du 300e jour de captivité, un concert a été organisé à Paris. Le jour de leur libération, leurs collègues de France Télévision, leur font une ovation dans l'immeuble de France Télé, diffusée en direct.

Polémiques

L'enlèvement qui a eu lieu a quelques kilomètres d'une base française et alors que la France est accusée par les Etats-Unis de mal tenir sa zone est considéré comme un affront par l'Elysée[7]. Les autorités françaises demandent d'abord aux media et aux familles de tenir l'information secrète, invoquant la sécurité des otages. Néanmoins quelques jours après leur capture, le président Nicolas Sarkozy critique une « imprudence vraiment coupable », et qu’« il leur avait été très clairement demandé de ne pas s’aventurer ainsi parce qu’il y a des risques ». Le 17 janvier, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, déclare que les journalistes font « courir des risques à beaucoup de nos forces armées, qui du reste sont détournées de leurs missions principales ». Le général Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des armées françaises, dit le 21 février que la recherche a couté « plus de 10 millions d’euros » et demande un « sens des responsabilités des uns et des autres »[5]". Bernard Kouchner dit qu’il leur « faudra s’expliquer ». Toujours au nom de la sécurité, les autorités demandent aux media de garder l’anonymat des deux journalistes, qui sont nommé pendant des mois seulement par leur prénoms, sans montrer leurs visages, des photos et un décompte des jours n'apparaissant qu'en avril 2010[7]. Les propos sont condamnés par Reporters sans Frontières, les syndicats de journalistes et Florence Aubenas, ex otage en Irak[8].

Lors de la prise de parole de Hervé Ghesquière dans les locaux de France Télévision le 30 Juin 2011, il déclare « Personne ne nous a rien dit. Que cela soit clair »[12]". Pourtant des traces écrites montrent que l'armée française avait bien prévenu les journalistes de France 3[13].

Yves Debay critiquera très sévèrement la conduite de Taponier et de Ghesquière durant leur séjour en Afghanistan, parlant d'« imbécile ambition des "héros" » et voyant les causes de l'enlèvement dans leur « mélange d’anti militarisme... additionnée d’une recherche malsaine du sensationnel [ayant] mené au drame de cette prise d’otage qui a causé mort d’homme ». Il évoque également le coût payé pour la libération des deux journalistes (montant avancé de 20 millions d’euros) et les 17 chefs talibans libérés à cette occasion[14].

De plus leur libération à s'est soldée par un échange, et la France a relâché pas moins de 12 chefs de guerre talibans, dont la capture a coûté la vie à des soldats français.[réf. nécessaire]

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hervé Ghesquière de Wikipédia en français (auteurs)

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