Dmitri Chepilov

Dmitri Trofimovitch Chepilov (en russe : Дмитрий Трофимович Шепилов ; 5 novembre 1905– 8 août 1995) est homme politique, économiste, journaliste et diplomate soviétique qui occupa le poste de ministre des affaires étrangères entre 1956 et 1957.

Une carrière multi-facettes

Dmitri Trofimovitch Chepilov nait à Achgabat dans la région transcaspienne au sein d’une famille ouvrière. Après des études en droit à l’Université d'État de Moscou, il sert dans divers postes dans l’appareil judiciaire soviétique d’abord à Iakoutsk ensuite à Smolensk. Diplômé d’agronomie de l’institut des professeurs rouges en 1933, il s’illustre par ses articles sur la question agraire ce qui lui vaut d’attirer l’attention des dirigeants soviétiques qui font de lui un des spécialistes des sciences agricoles au sein du comité central du parti communiste. À la suite de l’invasion allemande, Chepilov rejoint la milice populaire Narodnoïe Opolchenie (en), et y sert comme commissaire politique durant la bataille de Moscou. Terminant la guerre avec le rang de Major-général, il fait ensuite partie de l’équipe soviétique qui dirige la capitale autrichienne occupée. En 1946 il est d’abord nommé comme second en chef du département de propagande et d’agitation au sein du principal directorat politique de l’armée rouge, ensuite comme responsable du département de propagande de la Pravda.

Dans les hautes sphères de l'état soviétique

Membre du PCUS depuis 1926, Chepilov devient à la fin des années quarante un des théoriciens économiques du parti les plus en vue. Protégé d’Andrei Jdanov, il survit à la mort de ce dernier et se maintient en grâce auprès de Staline qui le charge d’écrire un manuel théorique économique qui se base sur le traité que ce dernier vient de publier sur les problèmes économiques en URSS. En novembre 1952, il est nommé éditeur-en-chef de la Pravda et en octobre 1953 est élu membre correspondant de l’académie soviétique des sciences. À la mort de Staline, il prend le parti de Nikita Khrouchtchev qui le nomme en juin 1956 comme ministre des affaires étrangères à la place de Molotov dans le contexte de la crise de Suez et de la révolution hongroise. En février 1957, il est remplacé par Andreï Gromyko. Malgré son apparente proximité avec Khrouchtchev, il s’oppose en juin 1957 à celui-ci lors de l’affaire du groupe anti-parti ce qui lui vaut d’être démis du politburo dont il faisait partie depuis février 1956 en tant que membre suppléant. Envoyé au Kirghizistan, il est exclu du parti en février 1962 mais est réintégré en 1976 lors de la période brejnevienne. Il meurt dans l’anonymat en 1995. Il est inhumé au Cimetière de Novodiévitchi à Moscou.