Transnistrie (pays)

Transnistrie (pays)
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46° 50′ 00″ N 29° 37′ 00″ E / 46.83333333, 29.61666667

République moldave du Dniestr
Republica Moldovenească Nistreană (mo)
Приднестровская Молдавская Республика (ru)
Придністровська Молдавська Республіка (uk)
Drapeau de la Transnistrie Armoiries de la Transnistrie
Drapeau Armoiries
Localisation de la Transnistrie (en rouge).
Administration
Statut politique Indépendance non reconnue vis-à-vis de la République de Moldavie
Capitale Tiraspol
Gouvernement
- Président
 • Vice-président
République
Igor Smirnov
Sergueï Leontiev
Géographie
Superficie 4 163 km2
Démographie
Population  (2004) 555 500 hab.
Densité 162 hab./km2
Langue(s) moldave, russe, ukrainien
Économie
Monnaie Rouble de Transnistrie
Autres
Fuseau horaire UTC +2
Domaine internet aucun (lire note)
Indicatif téléphonique 373 533
Hymne Hymne national de la Transnistrie, adopté en 1991
Devise
Note : les domaines .md et .ru sont utilisés.
Territoire de facto de la Transnistrie (avec Tighina mais sans Cocieri, Molovata, Corjova, Coșnița, Pârâta et Doroțca).

La Transnistrie, officiellement dénommée République moldave du Dniestr par les autorités qui l'administrent (en moldave : Република Молдовеняскэ Нистрянэ, Republica Moldovenească Nistreană ; en russe : Приднестровская Молдавская Республика ; en ukrainien : Придністровська Молдавська Республіка) est un pays non reconnu d'Europe de l'Est, dont le territoire est revendiqué par la République de Moldavie soutenue en cela par la totalité des États membres de l'Organisation des Nations unies. Sa capitale est Tiraspol.

Sommaire

Nom

Le territoire administré par Tiraspol est communément mentionné sous le nom « Transnistrie »[1], dénomination venant du daco-roumain « Transnistria » et signifiant « au-delà du Dniestr », et quelquefois « Transdniestrie », mélange entre la dénomination daco-roumaine et la dénomination russe de « Приднестровьe » (« Pridniestrovie ») signifiant « près du Dniestr ». En fait, le terme de « Transnistrie » désigne les régions de Podolie et du Yédisan, toutes deux situées à l'est du fleuve Dniestr, et pas seulement la « République moldave du Dniestr ».

En forme longue, le régime porte un nom différent pour chacune des trois langues officielles (daco-roumain, russe, ukrainien). Si le nom « moldave » est aisément traduisible par « République moldave du Dniestr », les noms russe et ukrainien comportent le préfixe « При » dont la traduction est plus délicate. Ce préfixe se traduit en toponymie par « lez », « lès » ou « auprès de ». La forme longue slave serait donc « République moldave près du Dniestr ». Le gouvernement de Tiraspol joue de cette ambiguïté pour utiliser le mot « Приднестровьe » comme nom commun, translittéré « Pridnestrovie » en écriture latine[2].

Géographie

Carte des régions administratives.

Étendue

Son territoire de 4 163 km2, soit une superficie équivalente à celle du département français des Pyrénées-Orientales ou de la province belge de Luxembourg, s'étire entre le fleuve Dniestr et la frontière internationalement reconnue entre la République de Moldavie et l’Ukraine. La concordance entre le territoire de la République moldave du Dniestr (RMD) et l'« Unité territoriale autonome de la rive gauche du Dniestr » (UTAD), juridiquement reconnue au sein de la Moldavie, n'est que partielle : la RMD contrôle en effet des territoires qui ne font pas partie de l'UTAD, comme la ville de Tighina sur la rive droite du fleuve, mais ne contrôle pas tout le territoire de l'UTAD, dont les communes de Cocieri, Molovata Nouă, Corjova, Coșnița, Pârâta et Doroțcaia qui ont choisi de se placer sous l'autorité du gouvernement de Chişinău.

Régions administratives

La République moldave du Dniestr est subdivisée en cinq régions administratives, ou raion (les noms russes ou moldaves cyrilliques sont indiqués entre parenthèses, et leur translittération latine dans sa variante officielle moldave) :

et deux municipalités non rattachées :

  • Tiraspol (Тирáсполь), la capitale,
  • Tighina (ou Бендeры, Bendery), détachée de son ancienne région par la sécession de la RMD.

Situation politique

La République moldave du Dniestr est un État de facto indépendant, non reconnu, pas même par la Russie qui l'aide économiquement et militairement, situé sur le territoire de la République de Moldavie. Elle est, de fait, une enclave russe entre la République de Moldavie et l’Ukraine. La présence militaire russe assure un statu quo qui bloque les communications entre la RMD et le reste de la Moldavie, mais elles sont ouvertes côté ukrainien.

La RMD n’est reconnue par aucun pays de la communauté internationale[3], pas même par la Russie[4] qui, pourtant, y stationne le groupe opérationnel des forces russes en Moldavie, nom donné en 2005 aux éléments de la XIVe armée des Forces armées de la Fédération de Russie sur place pour empêcher la Moldavie de reprendre le contrôle de cette région, qui inclut la majeure partie de l'industrie moldave et la centrale hydroélectrique de Dubăsari. La tentative de la Moldavie d'en prendre le contrôle en 1992 s'est soldée par une cuisante défaite face à la XIVe armée russe alors commandée par le général Alexandre Lebed (décédé en 2002), qui était en poste en République moldave du Dniestr depuis l'époque de l'Union soviétique.

La RMD possède sa propre constitution, son drapeau, son hymne, son président, son Soviet Suprême (Parlement), son gouvernement, son armée, sa monnaie (le rouble RMD ou Souvoriki) et utilise l'alphabet cyrillique, y compris pour la langue daco-roumaine appelée « moldave » en Moldavie et « roumain » en Roumanie, qui s'écrit en caractères latins dans ces deux pays.

La Transnistrie a conservé les symboles soviétiques, notamment sur son drapeau et ses armoiries, bien que n’étant plus officiellement communiste, le gouvernement ayant procédé à une libéralisation progressive de l'économie à partir de 1992. Les dirigeants de la Transnistrie disent cependant ne pas renier leur passé dans l’URSS et n’en être jamais officiellement sortis : le régime du parti unique y perdure.

Le 31 mars 2006[5], la République moldave du Dniestr a annoncé vouloir tenir un référendum sur son indépendance. Le 6e congrès extraordinaire des représentants par la voix du président du Parlement, Evguenï Chevtchouk, a demandé une supervision de ce référendum par des observateurs internationaux. Chevtchouk a aussi demandé que la Russie et l’Ukraine reconnaissent officiellement la RMD. Ce référendum a mobilisé 78,6 % des électeurs, qui ont approuvé à 97,1 % le rattachement à la Russie dans le cadre de la CEI[6]. Les observateurs de la CEI ont déclaré qu'il s’est déroulé de manière libre et démocratique, alors que ceux de l’Union européenne et l’OSCE ont refusé de reconnaître les résultats en raison d'irrégularités.

Histoire

La République moldave du Dniestr fait partie de l'ancienne région ukrainienne de Podolie : à l'exception de la ville de Tighina (appelée aussi Bendery), son territoire n'a appartenu ni à l'ancienne Principauté de Moldavie ni à l'ancienne Bessarabie. En revanche, en 1924, il a été inclus dans la République autonome moldave que les Soviétiques ont alors créé en Ukraine. En 1940, lorsque l'URSS a occupé la Bessarabie, la République autonome moldave disparut: sa partie orientale réintégra l'Ukraine, tandis que sa partie occidentale (en gros l'actuelle RMD) rejoignait la nouvelle République soviétique moldave.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a été occupée par la Roumanie, où le régime d'Antonescu et les Einsatzgruppen allemands laissèrent mourir de froid et de typhus ou fusillèrent 120 000 juifs, roms et résistants roumains ou ukrainiens.

La République moldave du Dniestr a fait sécession de la Moldavie en 1991 lors de l’indépendance de cette dernière face à l’Union soviétique (au sein de laquelle la RMD souhaitait demeurer).

Le Soviet Suprême (Parlement) de Transnistrie à Tiraspol.

Alors que l'Union soviétique commence à se désintégrer à la fin des années 1980, il se produit en Moldavie avec la future RMD et la Gagaouzie le même phénomène qu'en Ukraine avec la Crimée, qu'en Géorgie avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, ou qu'en Azerbaïdjan avec le Haut-Karabakh[7]: face aux mouvements centrifuges et indépendantistes des Républiques unionales (Moldavie, Ukraine, Géorgie, Azerbaïdjan), le pouvoir russe encourage et soutient l'autonomie des minorités locales (russe en Ukraine et Moldavie, abkhaze et ossète en Géorgie, arménienne en Azerbaïdjan). Cela a pour effet de dresser les habitants les uns contre les autres, et de poser l'armée soviétique en arbitre.

Les tensions ethniques augmentent dans toutes ces régions. En juin 1990, lorsque le Parlement de la République de Moldavie adopte l’utilisation du roumain (langue de la majorité autochtone) comme seule langue officielle de la république, les Russo-Ukrainiens, déjà alarmés depuis 1989 par la réintroduction de l’alphabet latin sur tout le territoire et la volonté moldave de sortir du giron soviétique, expriment leur mécontentement : ils craignent de devoir apprendre la langue locale et de perdre leur situation privilégiée pour raison linguistique, comme dans les pays baltes. De plus, une éventuelle réunification entre la Roumanie et la République de Moldavie paraît inacceptable pour les slavophones (25,4 % de la population en République de Moldavie, mais qui ne seraient plus que 8 % dans une Roumanie-Moldavie unie). Aussi, les slavophones de Transnistrie, localement majoritaires, réclament le maintien de leur région au sein de l'URSS ou de la Russie, comme l'enclave de Kaliningrad.

La « République socialiste soviétique moldave du Dniestr » est proclamée le 2 septembre 1990. Dès novembre, des violences éclatent entre les forces armées de la République de Moldavie et les milices russophones de la RMD, ces dernières étaient alors appuyées par la XIVe armée russe qui était stationnée en permanence sur le territoire. La journaliste Olga Căpăţînă note qu'il y a dans chaque armée des russophones et des roumanophones, et qu'à son avis il s'agit d'un conflit politique et non pas ethnique[8]. La nouvelle République moldave du Dniestr choisit Tiraspol comme capitale et demande son rattachement à la Russie.

En novembre 1991, dans le contexte de la chute de l'URSS, le pays est renommé par les autorités en « République moldave du Dniestr » et abandonne officieusement l'idéologie communiste pour se focaliser sur une libéralisation progressive de l'économie du pays. À l’occasion d’un « référendum » organisé en décembre 1991, la population de la RMD se prononce pour l’indépendance du territoire.

En juin 1992, les combats reprennent. Le 3 juillet 1992, un violent tir d'artillerie sur les concentrations de forces moldaves dans la forêt de Hârbovăţ/Gerbovetskii fait 112 morts dans les rangs moldaves et signe la fin effective des hostilités suite à cette démonstration de force[9]

Une force trilatérale de la mission PFK de maintien de la paix de la CEI (russe, moldave et transnistrienne) est déployée le 29 juillet 1992 le long du Dniestr et autour de Tighina. Dans cette force, russes et transnistriens sont 894 (402 soldats russes et 492 transnistriens), les moldaves sont 355, et il y a aussi 10 observateurs militaires ukrainiens[10].

À l’automne 1992, les négociations aboutissent à un accord entre le président de la République de Moldavie Mircea Snegur et le président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine : la Russie resterait neutre si la République moldave du Dniestr bénéficierait d’un statut de région autonome dans le cadre de la République de Moldavie : c'est la naissance de l'« Unité territoriale autonome de la rive gauche du Dniestr » (UTAD). En échange, la République de Moldavie s’engage à ne plus revendiquer son identité roumaine, à ne pas demander son rattachement à la Roumanie ou, dans ce cas, à accorder le droit à l’autodétermination à l'UTAD.

Les efforts diplomatiques du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, vont dans le sens de la création d’une région intégrée à la République de Moldavie, à condition que cette dernière soit bilingue russe-moldave, ne revendique pas sa roumanophonie et reste liée à la Fédération de Russie par des accords bilatéraux[11].

Dans ce contexte, le référendum d’autodétermination, soutenu par la Russie et organisé le 17 septembre 2006 en République moldave du Dniestr, a eu pour résultat 97,1 % de voix en faveur du rattachement à la Russie dans le cadre de la CEI[6].

Solutions proposées pour sortir du statu quo

Igor Smirnov, président de la République moldave du Dniestr depuis sa création.

En 2003, Dmitri Kozak, l'envoyé du président russe Vladimir Poutine, suggère une « fédéralisation » de la République de Moldavie garantie par la Russie et l’Ukraine. Les partis qui revendiquent la roumanophonie, minoritaires, estiment que toutes ces propositions visent en réalité à russifier la Moldavie entière et que si elles sont adoptées, ce serait en fait une annexion de la Moldavie par la République moldave du Dniestr[12]. Cela a déterminé les Ukrainiens à proposer leur propre plan : le plan du président de l’Ukraine propose d’accorder à la RMD le statut de « République autonome » dans le cadre de la République de Moldavie (l’Ukraine a fait la même chose sur son propre territoire en Crimée pour empêcher la Russie d’en prendre le contrôle, à la faveur de la population russophone majoritaire locale) et accepte comme garants les États-Unis et l’Union européenne.

Quant à la République de Moldavie, son parlement à majorité communiste a adopté au mois de juillet 2005 une loi qui accorde à l'« Unité territoriale autonome de la rive gauche du Dniestr » (UTAD) une large autonomie et exclut tout garant extérieur.

Toutefois la la République moldave du Dniestr n'a reconnu aucune de ces dispositions, et c'est pourquoi elle n'est à son tour reconnue par personne et n'existe que de facto : seule l'UTAD bénéficie d'un statut de jure. Pour tenter de débloquer la situation après que les communistes eurent également acquis la majorité à Chişinău, une première rencontre directe entre les deux présidents communistes de Moldavie (Vladimir Voronine) et de la République moldave du Dniestr (Igor Smirnov) a eu lieu à Tighina (ville sous contrôle de la RMD) le 11 avril 2008. Mais la relance du processus de négociations dit « 5+2[13] » échoua, car Smirnov, son gouvernement et ses électeurs souhaitent un rattachement à la Russie[14], que ni le Kremlin ni la Moldavie n'admettent.

Démographie

Selon les statistiques de 2005, la composition ethnique de la RMD est la suivante :

Il y a également des minorités polonaises, notamment dans le nord du pays.

Économie

Symboles soviétiques dans une rue de Tiraspol.

La République moldave du Dniestr a bénéficié jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique de la majeure partie des investissements faits en Moldavie[16]. Ainsi, en 1990, 40 % du PNB total de la Moldavie était assuré par la République moldave du Dniestr sur le territoire de laquelle se trouvaient la plupart des industries moldaves. Cette situation est toujours d'actualité en 2010 mais la République moldave du Dniestr, enclavée, doit faire transiter ses marchandises par l'Ukraine ou, plus rarement, la Moldavie.

Parmi les principales entreprises du pays : Tirotex, deuxième entreprise textile d'Europe est un héritage soviétique. Cette entreprise emploie 6100 salariés et est le principal employeur de main-d'œuvre féminine du pays. Elle s'est considérablement modernisée avec des machines-outils allemandes et chinoises et traite l'ensemble de la chaîne textile, de la fibre jusqu'au vêtement fini. Cette modernisation et le faible coût de la main-d'œuvre lui permet d'être compétitive en Europe, où elle écoule une grande partie de ses produits, face aux produits chinois ou du Maghreb. Faute de reconnaissance officielle du pays, ses produits sont étiquetés Made in Moldova.

L'autre grande entreprise de la République moldave du Dniestr est le groupe Sheriff, créé par Viktor Gouchane (Ukrainien de RMD) et Ilya Kazmaly (Russe d'origine gagaouze), tous deux anciens officiers des services de renseignement soviétiques. Le groupe possède une chaîne de supermarchés, des usines agro-alimentaires, le principal réseau de station-service, des concessions automobiles, une agence de publicité, une chaîne de télévision, un opérateur de téléphonie mobile, etc. Il est également propriétaire de l'équipe de football de Tiraspol et a construit en 2000 un complexe sportif de plus de 200 millions de dollars.

Le groupe Sheriff est un des principaux appuis économiques du président Smirnov dont le fils, Oleg Smirnov est l'un des dirigeants du groupe et bénéficie d'avantages tels des réductions de taxes d'import-export.

Autrefois État pauvre et ultra-militarisé, marqué par la guerre civile de 1992 (200 morts), la République moldave du Dniestr a, depuis, bénéficié d'investissements russes substantiels et aujourd'hui elle est plus industrialisée et plus moderne que sa voisine la Moldavie[17].

L'actuel plus grand partenaire économique de la République moldave du Dniestr est toujours la Russie qui maintient le pays sous perfusion afin de bénéficier dans la région, entre Moldavie et Ukraine, et près des frontières orientales de l'Union Européenne et de l'OTAN, d'une « tête de pont » marquant sa zone d'influence exclusive : des usines Gazprom sont d'ailleurs implantées dans le pays[18].

Trafic d’armes

Le 8 mai 2005, The London Times a publié un article sur les ventes d’armes par des réseaux mafieux en RMD, y compris des missiles à tête « radioactive ». Si cette information était fondée, il ne s’agirait évidemment pas de têtes nucléaires, mais de têtes contenant une très petite quantité de matériau fissile, probablement utilisée dans les capteurs, ou encore forgées en métal contenant de l'uranium appauvri, comme celles que l'OTAN utilisa contre la Serbie.

Les ventes d'armes représenteraient une source majeure de revenus pour l’économie « informelle » en RMD. Selon Zaur Borov et Stephen Bowers (in Illegal Weapons Traffic in Eastern Europe), on trouverait de l’armement léger mais aussi des missiles Stinger, armes anti-aériennes fabriquées aux États-Unis.

Un français, Xavier Deleu, a collecté de nombreux témoignages dans le livre Transnistrie, la poudrière de l'Europe, mais cet ouvrage manque de données chiffrées, ce qui rappelle les anciennes controverses sur les réalités de l'URSS, et a fait dire à Jean-Baptiste Naudet du Nouvel Observateur que "la Transnistrie est un territoire de l'Europe géographique où l'URSS, son système, son administration, son décorum et ses méthodes sont encore en place : un véritable conservatoire historique". Le livre plus récent de Frédéric Delorca (qui s'y est rendu en 2007): Transnistrie : voyage au pays des derniers soviets, nuance pour sa part les thèses de Deleu et insiste sur les récents efforts de Tiraspol pour s'aligner sur les normes juridiques internationales.

Forces armées

Article détaillé : Forces armées transnistriennes.

L'armée de la RMD est forte d'environ 25 000 hommes au total[19].

L'effectif du groupe opérationnel des forces russes en Moldavie en septembre 2009 est de 1 500 militaires[20] et sont chargés de la protection des entrepôts de munitions ex-soviétiques. Il est composé, en 2005, de la 8e brigade des fusilliers motorisé de la Garde, du 1162e régiment de roquettes anti-aérienne, du 15e régiment de transmissions, et d'autres éléments de supports[21].

Culture

Religions

91 % de la population de la République moldave du Dniestr est chrétienne orthodoxe, rattachée au Patriarcat de Moscou[22]. Seulement 4 % de la population est catholique (principalement des Polonais) et vit notamment dans le nord de la RMD[23].

Le gouvernement de la République moldave du Dniestr, soutient la construction de nouvelles églises orthodoxes dans le pays: la Constitution du pays affirme respecter la liberté de religion. Dans les fêtes officielles, les hiérarques orthodoxes figurent en bonne place aux côtés des militaires en uniforme soviétique et des membres du gouvernement[24].

Droits de l'homme

Le parlement de la République moldave du Dniestr est signataire d'un traité visant à garantir les droits de l'homme en septembre 1992[25].

Toutefois, il est difficile d'en vérifier le respect, le pays étant relativement coupé du monde. Sauf, bien entendu, les liaisons quotidiennes par autobus entre Chisinau et Tiraspol. Ainsi, de nombreuses personnes ont déjà été arrêtées pour avoir simplement manifesté pour des motifs sociaux ou économiques, sans même être de véritables opposants au régime de Tiraspol[26]. Les médias sont également contrôlés par le gouvernement, il n'y a pas de liberté de presse[27].

Notes et références

  1. Une rapide recherche sur le site Internet du Conseil de l'Europe relève 1248 occurrences pour « Transnistrie/Transnistria », 134 occurrences pour les mots « Transdniestrie/ Transdniestria » et 22 occurrences pour « Transdnistrie/Transdnistria ».
  2. Exemple sur le site Internet Pridnestrovie
  3. La Transnistrie, un État de facto à la frontière de l’UE, diploweb.com, 1er janvier 2007
  4. «Qui suis-je ? Il paraît que je suis transnistrien», Libération, 6 avril 2009
  5. « Dniester region to hold referendum on independence », ITAR-TASS, 31 mars 2006.
  6. a et b Résultats du référendum du 17 septembre 2006
  7. Hélène Carrère d'Encausse, La gloire des nations ou la fin de l'Empire soviétique, Paris, Fayard, 1990, et Victorieuse Russie, Paris, Fayard, 1992.
  8. Olga Căpăţînă: Книга воинам / Cartea războiului, Association des mères des soldats abattus, Chisinău 2000, (ISBN 9975-9562-0-3)
  9. (ru) Кровавое Лето В Бендерах (записки походного атамана) Часть 13. "Геноцида не допустим". Часть 14. Конец войны., Art Of War, 2 février 2010
  10. PKF - Force conjointe de maintien de la paix sur la frontière moldavo-transnistrienne, ROP, juillet 1992
  11. Transnistrie: Moscou prône la reprise du dialogue Chisinău-Tiraspol (diplomatie russe), RIA Novosti. 26/02/2008
  12. Déclaration de Iurie Rosca au VIIIème congrès du PPCD
  13. N. Gros-Verheyde, « Entre la Moldavie et la Transnistrie, un timide rapprochement »
  14. En 2007, un plébiscite montre que 97,1 % de la population a voté pour un rattachement à la Fédération de Russie : voir « La Transnistrie vote à 97,1 % pour le rattachement à la Russie », Le Figaro, 15 octobre 2007.
  15. (ru) ОГЛАШЕНЫ ПРЕДВАРИТЕЛЬНЫЕ ИТОГИ ПРИДНЕСТРОВСКОЙ ПЕРЕПИСИ НАСЕЛЕНИЯ
  16. François Grünenwald et Anne Rieu, « La Transnistrie », revue Diplomatie, n° 30, janvier-février 2008.
  17. La Transnistrie : Politique de légitimité d’un État de facto, Cairn.info, 2007
  18. Gazprom-Transnistrie: les paiements pour le gaz au menu d'une rencontre Miller-Smirnov, dans RIA Novasti du 16 septembre 2009, sur [1]
  19. Law enforcement and armed forces of Pridnestrovie, Pridnestrovie.net
  20. List of Russian military bases abroad (en)
  21. (ru) Что такое современная армия России, Kommersant, 21 février 2005
  22. World Directory of Minorities and Indigenous Peoples - Transnistria (unrecognised state) : Overview, UNHCR, 2007
  23. Groupes ethniques en Transnistrie
  24. Moldova : International Religious Freedom Report 2005, U.S Departement of State, 2005
  25. Human rights treaties signed, ratified by parliament, Pridnestrovie.net
  26. Transnistrian power wielding forces hold over ten opponents of breakaway regime, Moldova.org, 13 mars 2007
  27. OSCE Mission to Moldova, OSCE.org

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) Xavier Deleu, Transnistrie, la poudrière de l'Europe, Hugo, Paris, 2005 (ISBN 2755600551).
  • (fr) Frédéric Delorca, Transnistrie, voyage officiel au pays des derniers soviets, Éditions du Cygne, Paris 2009 (ISBN 9782849241301)
  • (fr) Victor-Yves Ghebali, L'OSCE dans l'Europe post-communiste, 1990-1996, Éditions Bruylant, 1996, 741 p. (ISBN 2802707469)
  • (fr) Marc Ferro, L'état de toutes les Russies, Éditions La Découverte, 1993, 446 p.
  • (fr) Florent Parmentier, La Moldavie à la croisée des chemins, Editoo.com, 2003, 178 p. (ISBN 2747700712)
  • (fr) Matei Cazacu, La Moldavie ex-soviétique : histoire et enjeux actuels, Acratie, 1993, 271 p. (ISBN 2909899012)
  • (fr) P.Loubière, Autoproclamation de la Transnistrie. Quelle révolution orange pour la Moldavie ?, Paris, décembre 2005 - janvier 2006
  • (fr) André Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, Éditions La Découverte, 2002, 200 p. (ISBN 2707136395)
  • (fr) Jean Radvanyi, L'URSS : régions et nations, Masson, Paris, 1990, 294 p. (ISBN 2225820465)
  • (fr) Jean Radvanyi, Les États postsoviétiques : Identités en construction, transformations politiques, trajectoires économiques, Armand Colin, 2003, 235 p. (ISBN 2200264623)

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