Antoine de Haynin

Antoine de Haynin

Antoine de Haynin [1],[2]en latin: Antonius Hayninius (écrit par erreur Antoine de Hennin chez des auteurs tardifs) est né à Valenciennes en 1555 et décédé à Ypres le 1er décembre 1626). Il est le cinquième évêque d'Ypres dès le 13 avril 1614.

Selon le Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies (volume 19), par Nicolas Viton de Saint-Allais, Antoine est le fils de Claude de Haynin et de Jeanne l'Aoust et non de Catherine l'Aoust. En effet de Sars de Solmont de Solmont précise que Catherine l'Aoust ayant épousé Philippe Carlier, elle n'est que la belle-sœur de Claude, contrairement donc aux écrits de N.V. de Saint Allais. Jeanne l'Aoust se retrouve en effet citée dans diverses fondations de ce couple à Cambrai ; ce même couple, Claude et Jeanne, ont toutefois eu -parmi d'autres enfants- une fille prénommée Jeanne (qu'il ne faut bien-sûr pas confondre non plus avec sa tante).
Selon ce même ouvrage de N.V. de Saint Allais, cette famille de Haynin serait « une famille ancienne et illustre dans le Hainaut, qui s'est éteinte dans les deux branches de Wambrechies, qui était l'aînée, et dans celle des Seigneurs du Cornet, qui était la cadette. L'ancienne tradition de cette Maison est de tirer son nom de la Hayne, rivière près de Mons, et d'être cadette des anciens Seigneurs de Denen, actuellement écrit Denain, qui n'est plus aujourd'hui qu'un bourg ou un village ».

Sommaire

Sa carrière

Il étudie à la faculté de théologie de l'Université de Douai d'où il sort avec le grade de licencié en théologie.

Il commence son parcours comme chanoine de l'église métropolitaine de Cambrai, mais lorsque cette ville tombe sous la possession du duc d'Alençon, partisan de l'indépendance des Pays-Bas, il se réfugie à Ypres où l'évêque Pierre Simons lui confère la cure de la paroisse de Saint-Nicolas et le fait chanoine du chapitre de la cathédrale.
C'est alors qu'il est curé de Saint-Nicolas qu'il fonde auprès de l'Université de Douai le séminaire destiné à l'étude de la théologie qui porte son nom.
En 1614, il succède à Jean de Visscher comme évêque d'Ypres.

La guerre d'indépendance des Pays-Bas

Né en 1555, la carrière d'Antoine de Haynin se déroule durant une époque troublée par la guerre d'indépendance des Pays-Bas.

Le duc d'Alençon, resté catholique, est favorable au parti de l'indépendance et prend le titre de protecteur de la liberté des Pays-Bas. Il est invité par Guillaume d'Orange à devenir le souverain des Pays-Bas et il reçoit le titre de duc de Brabant en 1582.
Les Pays-Bas du Nord parviennent à créer un État libre où règnent la liberté de culte et de conscience. Quant aux Pays-Bas du Sud (Belgique actuelle ; France partiellement Nord et PdC), ils retombent sous domination espagnole où seul le culte catholique est autorisé ; la peine de ceux soupçonnés d'adhérer à l'Évangile est systématiquement la mort : pour les hommes, par noyade (jetés dans l'Escaut dans un sac fermé et cousu, ou enfermés dans un tonneau) et pour les femmes, par ensevelissement (enterrées vives).

Son action religieuse

Antoine de Haynin a marqué de son nom son époque et le secteur de Bruges par ses actions et combats contre les protestants qu'il poursuivit d'un zèle inlassable, suivant en cela la politique hautement répressive d'Albert et Isabelle qui le firent évêque de Bruges. Il parvint alors à "éradiquer" le protestantisme de son diocèse.

L'éditeur de Rhaban Maur

L'érudit Jacques de Pamele (Iacobus Pamelius) avait préparé une gigantesque édition des œuvres complètes de Raban Maur mais, mourant inopinément le 19 septembre 1587, ne peut en surveiller l'édition.

C'est Antoine de Haynin, aidé de Georges Colve, qui mènera à bien ce travail, édité à Cologne chez l'imprimeur Antonius Hieratus en 1626 en 3 volume in-folio de six tomes : Hrabani Mauri, abb. Fuldensis, postea arcbiep. Moguntini, Opera, a R. D. Jac. Pamelio edita. Coloniae-Agripp., sumpt. Antonii Hierati, 1626, in-fol., 6 tom. en 3 vol.

Son tombeau

L'orgueilleux mausolée en marbre de ce prélat a été récemment restauré et est considéré comme un important monument de Flandre.

Ce monument situé dans le chœur de la cathédrale d'Ypres tout près de celui de Rithovius, porte selon Sanderus[3] l'inscription suivante[4]:
Ad majorem Dei Gloriam
Antonius de Haynin,
V. Episcopus Iprensis,
Vivens fundavit, dotavit, et haeredem scripsit,
Seminarium Henninianum.
Sancto Salvatori Sacrum
In Academiâ Duacenâ
Reliquiariumque Sancti Martini
Huic Ecclesiae donavit.
Obiit
Kalend. Decemb. Ann. CIC. IC. C. XXVI
Aetatis suae LXXI.

Une autre source ajoute le texte suivant non repris par Sanderus:

QUI FREQUENTIOREM GLORIAM POPULIQUE PRECIBUS SE COMMENDATUM CUPIENS,
HOC LOCO CARNIS RESURRECTIONEM EXPECTAT. LECTOR, ORA PRO EO,
SYMBOLUM HUJUS PRAESULIS FUIT : IN CRUCE SALUS[5]

Bibliographie

  •  : Nobiliaire universel de France ou Recueil général des généalogies, Nicolas Viton de Saint-Allais, volume 19.
  • 1846 : Annales de la Société d'émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre, volume VIII, 1846, p. 50
  • 1883 : Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, volume XVIII, Société des antiquaires de la Morinie, 1883.
  • 1891 : Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801, Armand Jean, 1891.
  • 1970 : Revue d'histoire ecclésiastique, Université catholique de Louvain, 1970.
  • 1998 : L'Université de Douai dans la tourmente (1635-1765), Gilbert Dehon, 1998.

Voir aussi

  • Famille de Hennin

Notes

  1. http://fr.groups.yahoo.com/group/Famille_de_Haynin_ou_de_Hennin/
  2. Cité chez certains auteurs de façon erronée sous le nom de Haynin-Liétard. Voir: Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, vol. 18, 1883: "Parmi les objets d'art que nous avons admiré dans l'ancienne cathédrale d'Ypres lors de notre visite en cette ville, nous avons surtout remarqué le magnifique tombeau d'Antoine de Haynin (Liétard), cinquième évêque d'Ypres.
  3. Sanderus, Flandria Illustrata, tom. II, pag. 3o3, dit ce qui suit:
    « Antonius de Haynin è nobili atque antiquâ Hayninianorum familiâ Valencenis natus, in Academiâ Duacensi S. Theologiae Licentiatus, anno 1615 inauguratus fuit quintus Episcopus Iprensium, quos jam ante per annos plures egregiis virtutibus aedificaverat, atque insigni rexerat zelo animarum. Primo in melropolitanâ Cameracensi Ecclesiâ Canonicatum adeptus, urbem hanc et praebendam unâ cum Archiepiscopo suo Ludovico Berlaymontio deserere compulsus fuerat, cum eam Baro de Insy Gallus, pro Duce Alensonio et pro rebellibus occupasset. Inde ab Episcopo Petro Simonis constitutus Ecclesiae Divi Nicolai in urbe Iprensi Paroecus, simulque Cathedralis Ecclesia Canonicus ibidem in modico fidelis, dignus repertus est, qui super multa constitueretur, à Serenissimis Belgii Principibus Alberto et Isabellâ quorum haec summa laus est, quod non nisi viros dignissimos ad Episcopale fastigium eveherent. Consecrationis munia accepit Dominicâ secundâ post Pascha, 14 Aprilis 1614, in Cathedrali Iprensi à Metropolitano suo Matthia Hovio Archiepiscopo Mechliniensi, assistentibus Carolo-Philippo à Rodoan Brugensi et Francisco Van der Burch Gandavensi Episcopis. Inter praecipuas Praesulis hujus laudes memorantur munificentia in pauperes et zelus salutis animarum. Quapropter ab anno 1606, in Academiâ Duacenà amplissimum Theologorum Seminarium è bonis patrimonialibus erexit, quod vulgo Hayninianum vel S. Salvatoris, aut etiam Iprense appellatur. Id ipsum factus Episcopus, Templo, aedificiis, ac redditibus auxit notabiliter, ac pro quinquaginta Theologis (octo bursas confert Episcopus Iprensis. Caeteras qui gradu propinquitatis proximus est fundatori) è Dioecesi praesertim Iprensi vocatis constituit, primum ejus Praesidem designans celeberrimum virum Georgium Colvenerium, Alostanum S. Theologia Doctorem ac Professorem in Academiâ, ibique Ecclesiae Collegiatae Divi Petri Praepositum, et Cancellarium universitatis. Ecclesiae item sue Cathedrali mitram preciosissimam in usum suorum successorum donavit. Anno 1624, invenit et è terra levavit in veteri Dunensi Cisterciensis ordinis Coenobio (tunc Furnas inter et maris littora sito, ac per bellorum injurias diruto, paulo post Brugas translato) integrum prorsus pelle illaesâ, carne solidâ, corpus Beati Idesbaldi, tertii ejusdem loci Abbatis, qui devixerat anno 1167, cujus sacrae reliquiae modo Brugis honorificè recoluntur. Vivere desiit ipse Antistes Hayninius Kalendis Decembris 1626 aetate atque laboribus fractus. Sepultus in Choro Cathedralis suae ad latus dextrum summi altaris, sub splendido marmoris nigri Mausoleo, ubi Praesulis genuflexi effigies à sinistris, à dextris vero Imago S. Antonii exhibetur. In medio cernitur Imago argentea petgentis pretii, partem cranii S. Martini Turonensium Episcopi inclusam habens, quam Praesul suo aere fabricari curaverat. Sacras reliquias dederat Isabella, Belgarum Princeps. » Adjuncta legitur haec inscriptio sepulcralis :Ad majorem Dei Gloriam. ANTONIUS DE HAYNIM, V. Episcopus Iprensis, Vivens fundavit, dotavit, et haereden scripsit, Seminarium Henninianum. Sancto Salvatori Sacrum In Academiâ Duacenâ Reliquiariumque Sancti Martini Huic Ecclesiae donavit. Obiit Kalend. Decemb. Ann. C I C. I C. C. XXVI,Aetalis suae L X X I.
  4. Le nom repris sur sa tombe est de Haynin.
  5. Traduction: "À la plus grande gloire de Dieu, Antoine de Haynin, cinquième évêque d’Ypres, a de son vivant fondé, doté et institué par testament son héritier le séminaire de Haynin consacré au Saint Sauveur à l’Université de Douai. Il a a offert à cette église le reliquaire de Saint Martin. Il est décédé le 1er décembre 1626, âgé de 71 ans.
    Désireux d'obtenir une plus grande gloire et de se recommander aux prières du peuple, il attend en ce lieu la résurrection de la chair. Toi qui lis cette inscription prie pour lui. La devise de ce prélat était « Mon salut dans la croix ».

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