Dé d'or

Dé d'or

Le Dé d'or est un prix décerné deux fois par an, en France, à des créateurs de haute couture.

Sommaire

Historique

Référencé par le Dictionnaire de la mode comme « la première récompense de la mode française »[1], le Dé d'or est un prix fondé en 1976 par le journaliste Pierre-Yves Guillen. Il est décerné chaque année par des professionnels de la mode — en majorité des journalistes spécialisés — à des créateurs de haute couture. Il récompense non seulement l'esthétique et l'invention, mais aussi le suivi attentif porté par le créateur au fashion process : détails de finition, création des accessoires, présence personnelle aux essayages des clientes. Cette distinction était dès l'origine soutenue par le journal Le Quotidien de Paris et parrainé par Cartier joailliers qui réalisait les objets.

Attribué initialement une fois par an, le Dé d'or devient bisannuel à partir de janvier 1994[1]. Il est décerné après chaque saison des collections printemps-été et automne-hiver. Plusieurs couturiers peuvent être primés en même temps.

A sa création en 1976, le premier Dé d'or est attribué à Madame Grès. Certains, comme Hubert de Givenchy, Christian Lacroix, Guy Laroche, Marc Bohan ou encore Louis Féraud, le reçoivent à deux reprises. Claude Montana présente la particularité d'avoir été récompensé deux années consécutives. Seul, les couturiers Pierre Cardin et Jules-François Crahey l'ont obtenu trois fois.

Certaines années, l'aiguille d'or, une distinction complémentaire était également remise, pour récompenser par exemple "la collection la plus originale"[2]. Lola Prusac et Per Spook l'ont notamment obtenue[3] [4].

Sur l'exemple du Dé d'or français, les professionnels de la mode italienne ont créé l'Occhio d'oro, décerné chaque année à Milan pour récompenser les créateurs de la Péninsule[5]. Les journalistes espagnols ont fait de même en créant le Ta aguja de oro[6]. Aux États-Unis, il existe également le Chester Weinberg Gold Thimble Award (créé en 1985) et le Perry Ellis Gold Thimble Award (1986) mais ces deux « dés d'or » (gold thimble), qui portent le nom de créateurs américains disparus, sont destinés à récompenser de jeunes talents émergents et non des créateurs de collections.

La crise de 1993

En 1993, sur fond de crise économique et de désaffection de la clientèle haute couture internationale, le Dé d'or est contesté dans son principe et ses modalités d'attribution. Cette année-là, plusieurs couturiers décident de ne pas participer à la manifestation : Dior, Chanel, Givenchy, Lacroix, Ungaro, Saint Laurent[7]. Ce dernier, qui n'a jamais obtenu le prix de toute sa carrière, se le voit décerner pour la première fois mais boude ostensiblement l'évènement[8]. Il attend six mois pour adresser une lettre de remerciements aux organisateurs[9].

Lauréats

Bibliographie

Pierre-Yves Guillen, Jacqueline Claude, « Dé d'or, haute couture française » , éditions JMG, Paris, 1984 (ISBN 9782907453035)

Notes et références

  1. ↑ a et b Guido Vergani, « Dizionario della moda 2010 », p. 316, Baldini Castoldi Dalai editore, Milan, 2010 (ISBN|978-8860730152) lire en ligne (page consultée le 15 décembre 2010)
  2. ↑ mensuel La Mode Chic 14 rue Duphot Paris 1er 1978 N°59
  3. ↑ Journal La Mode Chic Paris 1er 14 rue Duphot 1978 N°59
  4. ↑ Livre de Pierre-Yves Guillen et Jacqueline Claude "Dé d'or, haute-couture parisienne" Editionss JMG Paris, 1984(ISBN 9782907453035)
  5. ↑ « Gianfranco Ferré », L'Express, 1989, p. 38 lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)
  6. ↑ Bernard Bessière, « La culture espagnole : les mutations de l'après-franquisme (1975-1992) », p. 342, L'Harmattan, Paris, 2000 (ISBN 978-2738414779)
  7. ↑ « Trois couturiers sur vingt ont renoncé aux collections cette saison », communiqué AFP, 23 juillet 1993, lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)
  8. ↑ « C'est très gentil mais cela ne nous concerne pas » déclare le secrétaire général d'YSL à l'annonce des récompenses lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)
  9. ↑ « Les Dés d'or 1994 », L'Officiel de la mode, n°786, pp. 100-101 lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)

Voir aussi


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Dé d'or de Wikipédia en français (auteurs)

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