Évolution des accidents de la route en France

Évolution des accidents de la route en France

Accident de la route en France

L’observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) édite chaque année un document d’information permettant de connaître l’évolution des accidents de la route en France. Ce document a pour objectif de faire la synthèse des principales données de l’accidentologie en France afin d’éclairer les décideurs dans les orientations à donner en matière de lutte contre l’insécurité routière[1].

Sommaire

Origine des données

Les sources découlent pour l’essentiel des bulletins d’analyse d’accidents corporels (BAAC) remplis par les forces de l’ordre après chaque accident corporel, puis exploités par l’Observatoire. Une fois comparées et croisées, ces données permettent de mesurer la fréquence des accidents en fonction des situations. Dans la mesure du possible, elles prennent en compte l’exposition au risque, c’est-à-dire le nombre de kilomètres parcourus.

Un communiqué de presse de l'InVS du 6 mai 2008[2] indique que le nombre de blessés serait sous-estimé. L'InVS estime à 514 300 le nombre de blessés annuels.

Définitions

Afin de faciliter les comparaisons internationales, en France, le comité interministériel de la sécurité routière du 7 juillet 2004 a adopté le principe d’une harmonisation des définitions de la gravité retenues dans le fichier national des accidents corporels avec celles adoptées par nos principaux voisins européens. Ces définitions sont les suivantes :

Accident

Un accident corporel (mortel et non mortel) de la circulation routière est un accident qui :

  • provoque au moins une victime, c’est-à-dire un usager ayant nécessité des soins médicaux ;
  • survient sur une voie ouverte à la circulation publique ;
  • implique au moins un véhicule.

Usagers

Un accident corporel implique un certain nombre d’usagers. Parmi ceux-ci, on distingue :

  • les indemnes : impliqués non décédés et dont l’état ne nécessite aucun soin médical ;
  • les victimes : impliqués non indemnes.

Parmi les victimes, on distingue :

  • les tués : toute personne qui décède sur le coup ou dans les trente jours qui suivent l’accident ; avant 2004 les statistiques ne faisaient état que de tués dans les 6 jours. Pour comparer avec les voisins européens, on multipliait par le coefficient 1,057. Depuis 2005 ce coefficient a été revu à la hausse à 1,069.
  • les blessés : victimes non tuées.

Parmi les blessés, on distingue :

  • les blessés hospitalisés : victimes admises comme patients dans un hôpital plus de 24 heures ;
  • les blessés légers : victimes ayant fait l’objet de soins médicaux mais n’ayant pas été admises comme patients à l’hôpital plus de 24 heures.

Synthèse générale

Sur une longue période, entre 1975 et 2001, la baisse moyenne annuelle du nombre des personnes tuées s’établissait à 2,3 %.

Depuis 2001, on a constaté une accélération du processus avec des baisses successives de

  • 6,2 % en 2002,
  • 20,9 % en 2003,
  • 8,7 % en 2004
  • et 4,9 % en 2005.

En quatre ans, entre 2001 et 2005, le gain s’élevait à – 35,6 % pour le nombre de personnes tuées et – 29,6 % pour le nombre de blessés. [1]

Évolution détaillée des accidents et victimes

Avant 2004, la France évaluait les tués à 6 jours. Le tableau détaillé d’évolution des accidents et des victimes en métropole est le suivant[3].

Année Accidents Tués à 6 jours Blessés graves Blessés légers Total blessés Gravité
Nombre Evolution dont

accidents mortels

Nombre Evolution

( en %)

Nombre Evolution

( en %)

Tués

pour 100 accidents corporels

1986
184 615
- 3,4
9 682
10 960
+ 4,9
63 496
195 507
259 003
- 4,4
5,94
1987
170 994
- 7,4
8 686
9 855
- 10,1
57 902
179 734
237 636
- 8,2
5,76
1988
175 887
+ 2,9
9 341
10 548
+ 7
58 172
185 870
244 042
+ 2,7
6,00
1989
170 590
- 3,0
9 302
10 528
- 0,2
55 086
180 913
235 999
- 3,3
6,17
1990
162 573
- 4,7
9 128
10 289
- 2,3
52 578
173 282
225 860
- 4,3
6,33
1991
148 890
- 8,4
8 509
9 617
- 6,5
47 119
158 849
205 968
- 8,8
6,46
1992
143 362
- 3,7
8 114
9 083
- 5,6
44 965
153 139
198 104
- 3,8
6,34
1993
137 500
- 4,1
8 005
9 052
- 0,3
43 535
145 485
189 020
- 4,6
6,58
1994
132 726
- 3,5
7 609
8 533
- 5,7
40 521
140 311
180 832
- 4,3
6,43
1995
132 949
+ 0,2
7453
8 412
- 1,4
39 257
142 146
181 403
+ 0,3
6,33
1996
125 406
- 5,7
7178
8 080
- 3,9
36 204
133 913
170 117
- 6,2
6,44
1997
125 202
- 0,2
7130
7 989
- 1,1
35 716
133 862
169 578
- 0,3
6,38
1998
124 387
- 0,7
7514
8 437
+ 5,6
33 977
134 558
168 535
- 0,6
6,78
1999
124 524
+ 0,1
7185
8 029
- 4,8
31 851
135 721
167 572
- 0,6
6,45
2000
121 223
- 2,7
6 811
7 643
- 4,8
27 407
134 710
162 117
- 3,3
6,30
2001
116 745
- 3,7
6 920
7 720
+ 1
26 192
127 753
153 945
- 5,0
6,61
2002
105 470
- 9,7
6 549
7 242
- 6,2
24 091
113 748
137 839
- 10,5
6,87
2003
90 220
- 14,5
5 168
5 731
- 20,9
19 207
96 722
115 929
- 15,9
6,35
2004 Obs.
85 390
- 5,4
4 766
5 232
- 8,7
17 435
91 292
108 727
- 6,2
6,13

Depuis 2005 les statistiques recensent les tués à 30 jours. Pour 2004, un coefficient de 1,069 a été appliqué sur les données constatées.

Année Accidents Tués à 30 jours Blessés graves Blessés légers Total blessés Gravité
Nombre Evolution dont

accidents mortels

Nombre Evolution

( en %)

Nombre Evolution

( en %)

Tués

pour 100 accidents corporels

2004 calc
5593
2005
84 525
- 1,0
4 857
5 318
- 4,9
39 811
68 265
108 076
- 0,3
6,29
2006
80 309
- 5,0
4 326
4 709
- 11,5
40 662
61 463
102 125
- 5,5
5,86
2007
4 620
2008
4 443

Évolution des tués et indice de circulation

L’indice de circulation est mesuré en kilomètres parcourus. Pour le calculer, le réseau est d’abord réparti en sections homogènes de trafic, puis on multiplie le trafic moyen journalier de chaque section par la longueur de cette section. On multiplie par 365 et on additionne le tout.

Dans le tableau ci-après l’unité de l’indice de circulation est le milliard de kilomètres parcourus par an[1].

On constate ainsi qu'en vingt ans, le nombre de tués a été divisé par plus de 2, alors que la circulation augmentait de près de 80 %.

Evolution comparée Tués/indice de circulation entre 1985 et 2005 en métropole

Liste de catastrophes routières

  • 13 août 1923 : chute d'un autocar transportant des Hollandais à Luz-Saint-Sauveur, 22 morts, 1 survivant.
  • 12 novembre 1957 : accident des rampes de Saint-Paul, à La Réunion, 27 morts.
  • 27 juillet 1964 : chute d'un autocar transportant un groupe folklorique à Haréville, 19 morts.
  • 18 juillet 1973 : chute d'un autocar belge dans un virage de la RN 85 au bas de la rampe de Laffrey près de Vizille (Isère), 43 morts.
  • 2 avril 1975 : au même endroit que l'accident du 18 juillet 1973, chute d'un autocar sans frein en bas de la descente, 29 morts.
  • Décembre 1976 : un car de ramassage scolaire se perd dans le brouillard et tombe à l'eau au Port Edouard Herriot à Lyon; L'enceinte du Port était mal balisée; bilan : 14 enfants morts.
  • 31 juillet 1982 : carambolage sur l'autoroute A6 à Beaune, de nuit et par temps de pluie, au niveau d'un rétrécissement de chaussée, impliquant deux autocars et deux voitures, causant 53 morts dont 46 enfants, voir Accident de Beaune ; le propriétaire d'un car est condamné à de la prison avec sursis et à une amende pour défaut d'entretien du car, un des chauffeurs est condamné à de la prison avec sursis, à une suspension de permis et une amende ;
  • 31 juillet 1992 : carambolage sur l'autoroute A9 au sud de Montpellier, impliquant 9 véhicules ; bilan : 4 morts et 16 blessés ;
  • 10 novembre 1993 : carambolage sur l'autoroute A10 au niveau du pont de Mirambeau, Charente-Maritime, par temps de brouillard, impliquant 52 véhicules dont 6 camions, causant 15 morts et 53 blessés ; début octobre 2002, la cour d'appel de Poitiers a condamné une quinzaine d'automobilistes à des peines légères, considérant qu'ils roulaient trop vite et n'avaient pas maîtrisé leurs véhicules en fonction des conditions météorologiques ;
  • 5 décembre 1994 : carambolage sur l'autoroute A41 près de Grenoble, par temps de pluie sur un tronçon rétréci par des travaux (la vapeur dégagée par la pluie sur le goudron chaud a provoqué une gène visuelle), impliquant 2 poids-lourds et 27 voitures, causant 5 morts et 11 blessés ; le 11 septembre 2001, le tribunal correctionnel de Grenoble condamne à des peines de prison avec sursis 1 chauffeur de poids-lourd, 4 ouvriers et 2 fonctionnaires pour homicides involontaires ;
  • 29 septembre 1997 : carambolages en série sur l'autoroute A13, au niveau de Bourg-Achard, par temps de brouillard, impliquant une centaine de véhicules, causant 12 morts et 94 blessés ; le 17 septembre 2001, la cour d'appel de Rouen a condamné 2 conducteurs à des peines de prison avec sursis et 8 à des amendes et suspensions de permis de conduire ;
  • 27 juillet 1998 : carambolage sur l'autoroute A7, près de Montélimar, lors d'un embouteillage : un autocar néerlandais roulant à vive allure percute deux cars à l'arrêt (un allemand et un néerlandais), causant 7 morts dont 2 enfants et 7 blessés graves ;
  • 5 mars 2002 : un autocar sur la D178, près de Châtillon-en-Vendelais, en Ille-et-Vilaine, transportant 26 personnes sort violemment de la route , causant la mort de 6 personnes, dont le chauffeur, en blessa 3 grièvement et 16 légèrement. L'autopsie a montré que le chauffeur avait fumé du Cannabis peu de temps avant l'accident.
  • 5 novembre 2002 : carambolage sur l'autoroute A10 près de Poitiers, par temps de brouillard, impliquant 7 poids lourds et une trentaine de voitures, causant 6 morts et 33 blessés.
  • 29 novembre 2002 : 5 sapeurs pompiers ont été tués et 1 autre blessé, fauchés par un chauffard octogénaire ( ancien conseiller municipal de Lyon ) en excès de vitesse, alors qu'ils étaient en train de terminer le balisage des lieux d'un premier accident près de Loriol ( Drome ) sur l’autoroute A7. Le responsable de l'accident a été condamné à 5 ans de prison mais il a été libéré au bout d'un an en raison de son grand âge par une décision de la cour d'appel de Lyon. Une stèle a été érigée devant la nouvelle caserne de Loriol. En raison de la violence du choc, un corps n'a jamais été retrouvé. ( les pompiers ont été percutés par le véhicule qui circulait à une vitesse supèrieure à 150 km/h selon les résultats de l'enquète de Gendarmerie. )
  • 22 juillet 2007, chute d'un autocar polonais en bas de la rampe de Laffrey sur la RN 85 (au même endroit que l'accident du 18 juillet 1973 et de celui du 2 avril 1975), 26 pèlerins tués.
  • 2 juin 2008: un autocar sur la D903, entre Annemasse et Thonon-les-Bains, transportant une cinquantaine d'èlèves de classe de cinquième d'un collège de Margencel, se rendant à Yvoire pour étudier un sujet d'histoire-géographie, est percuté par un TER. 7 enfants ont été tués, 18 personnes blessées dont 4 gravement. Les blessés ont été évacués dans les centres hospitaliers à proximité. L'accident a eu lieu à Mesinges, un lieu-dit de la commune d'Allinges; sur un passage à niveau, le TER a percuté à 100km/h l'autocar qui aurait franchi la barrière de sécurité malgré un signal rouge. Il s'agit de l'accident le plus meurtrier en France impliquant des enfants depuis 1982 et l'accident de l'autoroute A6 à Beaune.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

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