Élections générales en Inde, 2009

Élections générales en Inde, 2009

Élections législatives indiennes de 2009


Inde

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Cet article fait partie de la série sur la
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L'Inde, le plus grand pays démocratique du monde, a débuté le 16 avril 2009 des élections législatives qui vont durer un mois, pour renouveler la Lok Sabha (15e législature), chambre basse du Parlement indien.

Les résultats définitifs de ces élections seront annoncés le 16 mai 2009. Conformément à la Constitution indienne, les élections de la Lok Sabha doivent avoir lieu au moins tous les cinq ans, à moins d'une dissolution. Les dernières élections s'étant tenues en 2004, la 14e Lok Sabha voit son mandat expirer le 1er juin 2009.

714 millions d'électeurs indiens sont appelés à se rendre aux urnes. Le budget de ces élections, présenté en février 2009, s'élève à 1 120 crores de roupies (176 millions d'euros).

Dans trois Etats indiens, (Andhra Pradesh, Orissa et le Sikkim), sont également tenues des élections législatives locales.

Sommaire

Procédure et régime électoral

Système électoral

Les élections se tiendront au scrutin uninominal majoritaire à un tour : les députés sont élus par circonscriptions, à raison d'un député par circonscription. Dans chacune d'entre elles, le candidat ayant rassemblé le plus grand nombre de voix, quel que soit son score, est déclaré élu.

Le scrutin doit se dérouler en cinq phases distinctes :

  • Le 16 avril dans 124 circonscriptions ;
  • Les 22 et 23 avril dans 141 circonscriptions ;
  • Le 30 avril dans 107 circonscriptions ;
  • Le 7 mai dans 85 circonscriptions ;
  • Le 13 mai dans 86 circonscriptions.

En annonçant la tenue des élections pour le 2 mars 2009, la Commission électorale de l'Inde a également annoncé que 499 circonscriptions sur un total de 543 avaient été redécoupées sur la base des résultats des travaux de la Commission de délimitation convoquée par l'acte de délimitation de 2002. Sont concernés la Capitale nationale régionale de Delhi, le territoire de Pondichéry et tous les États du territoire, à l'exception d'Arunachal Pradesh, d'Assam, de Jammu & Kashmir, de Jharkhand, de Manipur et de Nagaland[1].

Machines à voter

L'élection sera effectuée à l'aide des machines de vote électronique (EVM), comme cela a été fait avec le scrutin de 2004. Il y a en tout 1 368 430 machines à voter disponibles dans tout le pays[1].

Les EVM sont principalement constituées de deux unités : l'unité de contrôle et l'unité de vote, connectée à l'unité de contrôle par un câble de raccordement. Une unité de vote peut accueillir jusqu'à 16 candidats différents. Quatre unités de vote peuvent être reliées les unes aux autres et à une même unité de contrôle pour atteindre jusqu'à 64 candidats potentiels. L'unité de contrôle est placée sous l'autorité d'un officier président et les unités de vote sont utilisée dirèctement par les électeurs pour accomplir leur devoir citoyen.

Sur chaque EVM, les candidats apparaissent avec leur symbole électoral, comme sur un bulletin de vote classique. L'électeur appuie sur un bouton bleu pour voter pour le candidat de son choix[1].

Bureaux de vote

Il y a 828.804 bureaux de vote répartis dans tout le pays, soit 20 % de plus qu'en 2004. Cette forte augmentation a pour objectifs une moins grande vulnérabilité des électeurs aux menaces et à l'intimidation et la réduction de la distance à parcourir par les électeurs entre leur domicile et le bureau de vote, pour lutter contre l'abstentionnisme[1].

Listes électorales

Les listes électorales ont dû être complètement revues suite à l'entrée en vigueur du nouveau découpage électoral. Le processus d'actualisation des listes électorales devrait se poursuivre jusqu'à la date butoir de dépôt des candidatures. 714 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales en 2009, soit 43 millions de plus qu'en 2004 (+6,4%).

Ces élections verront aussi le recours aux photos sur les listes électorales généralisé à la quasi-totalité du pays (à l'exception d'Assam, de Nagaland et de Jammu & Kashmir). Cette mesure doit normalement avoir pour effet de faciliter l'identification des électeurs et de prévenir ainsi l'usurpation d'identité[1].

Principales formations politiques en lice

L'Inde compte un très grand nombre de partis politiques, qui se regroupent pour les élections législatives au sein de vastes coalitions.

Alliance progressiste unifiée

UPA, coalition à dominante sociale-démocrate formée autour du Parti du Congrès de Sonia Gandhi, dont est membre le Premier ministre sortant Manmohan Singh. Le manifeste du Congrès pour les élections de 2009 a été présenté par Sonia Gandhi le 24 mars 2009. Le slogan du parti pour cette élection est Aam Admi Ke Badhte Kadam, Har Kadam Par Bharat Buland : "L'homme va de l'avant, et à chacun de ses pas l'Inde prospère". Le manifeste met en évidence toutes les réalisations du gouvernement soutenu par l'UPA au cours de son premier mandat, et en particulier les améliorations engendrées par les différentes politiques publiques mises en œuvres en faveur des populations rurales et des castes les moins favorisées de la société indienne[2].

Après plusieurs spéculation sur son état de santé, Sonia Gandhi a fait taire les rumeurs en confirmant, le 6 février 2009, que Manmohan Singh serait bien le candidat de l'Alliance progressiste pour les élections de 2009[3]. Perçu comme un bureaucrate austère, Manmohan Singh, économiste de formation, n'a rien d'un politicien. Certains l'accusent en outre de n'être qu'une marionnette à la botte de Sonia Gandhi[4].

Le Parti du congrès a racheté les droits de la bande originale du film Slumdog Millionaire de Danny Boyle (oscar du meilleur film 2008) pour l'utiliser comme thème musical de sa campagne officielle. Le titre de la chanson, Ho Jai ("Soyons victorieux") et sa popularité sont autant d'outils utilisés par le Congrès pour galvaniser les masses au cours de cette très courte campagne électorale[5].

Alliance démocratique nationale

Principal parti d'opposition, le Parti du peuple indien (Bharatiya Janata Party - BJP) et ses partenaires regroupés au sein de la coalition dite de l'Alliance nationale démocratique (AND, libéraux-conservateurs nationalistes), ont annoncé le 11 décembre 2007 que leur candidat au poste de Premier ministre serait le chef BJP Lal Krishna Advani, actuel leader de l'opposition. Le 23 janvier 2008, les dirigeants du BJP et d'autres éléments de l'alliance ont été convoqués pour élire officiellement leur candidat[6]. Militant au RSS, organisation hindouiste d'extrême droite, puis figure de l'aile droite du BJP, dont il devient président en 1986, M. Advani a été ministre de l'intérieur du gouvernement BJP en poste de 1998 à 2004. Il s'est employé, depuis son investiture, à se défaire de son image radicale afin d'opter pour un profil plus conciliant, plus crédible aux yeux de l'opinion[4]. Apprécié des milieux nationalistes, M. Advani est aussi connu pour avoir souvent contribué à exacerber les tensions entre musulmans et hindouistes, réputation dont il cherche maintenant à se défaire[4].

Pour contrer les slogans Congrès, le BJP a inventé l'expression Kushal Neta, Nirnayak Sarkaar qui se traduit par "Un leader capable, un gouvernement qui prend des décisions. Le BJP espère ainsi profiter du fait qu'il dispose d'un leader clairement identifié, Lal Krishna Advani, alors que le Congrès apparaît, du point de vue de ses détracteurs, comme dirigé par deux personnes à la fois (à savoir Sonia Gandhi et Manmohan Singh). Le BJP a l'intention de focaliser sa campagne sur l'image de leader d'Advani[7].

Le 3 avril 2009, le BJP a publié son manifeste électoral, à New Delhi. Son programme repose sur trois piliers : la bonne gouvernance, le développement et la sécurité. Le manifeste met en lumière les différentes politiques prônées par la majorité et l'opposition, mettant l'accent sur la menace terroriste et sur une plus grande fermeté en matière de sécurité intérieure[8].

Troisième Front

Plusieurs partis issus du Front de gauche (coalition essentiellement constituée de partis communistes) ou de l'Alliance progressiste nationale unifiées (régionalistes de gauche) se sont regroupés pour former un troisième front contre les alliances du BJP et du Congrès. Allant de la gauche à l'extrême gauche, sa principale composante est le Parti communiste d'Inde (marxiste) - PCI(M). Le PCI(M) a créé un site internet pour mieux relayer sa campagne d'information afin d'attirer de nouveaux sympathisants parmi les internautes susceptibles de voter pour ses candidats[9],[10].

Le Parti de la société majoritaire (BSP), parti des intouchables, indiens des classes populaires exclues du système de castes régissant la société indienne, a également rejoint le Troisième front[11].

Autres

Après avoir fait part de son intention de rallier l'Alliance progressiste[12], le Parti socialiste a décidé de faire liste commune avec le Parti national du peuple, constituant ainsi un « Quatrième front ». La base électorale de ces deux partis est principalement formée de Yadav, membres de la classe intermédiaire.

Déroulement des élections

Phase 1 - 16 avril 2009

La 1ère phase a eu lieu le jeudi 16 avril avec des élections dans 124 circonscriptions et dans 15 États et 2 territoires de l'Union. Il y a eu des incidents violents dans quelques endroits (Chhattisgarh, Orissa, Bihar, Jharkhand, Maharashtra) et 18 à 19 personnes ont été tuées au cours d'attaques à Naxal (de nouveaux rapports diffèrent sur le nombre exact de décès). Parmi les victimes, on compte 5 responsables de bureau de vote et 10 agents de sécurité. Malgré ces incidents, le commission électorale a exprimé sa satisfaction quant au déroulement sans encombres du scrutin dans de nombreuses autres régions du pays. Ses premiers rapports chiffrent la participation électorale à environ 60 %[13].

Résultats

Composition politique de la nouvelle législature

Résultats officiels en sièges en attendant la publication des résultats en voix[14]. La participation avoisine les 60 %.

  • Alliance progressiste unifiée : 262 sièges (+79), soit 48,2 % de l'ensemble.
  • Alliance démocratique nationale : 159 sièges (-17), soit 29,3 % de l'ensemble.
  • Autres partis : 21 sièges.

Analyse des résultats

C'est une grande victoire pour l'Alliance progressiste unifiée, qui frôle la majorité absolue à la Lok Sabha, et en particulier du Parti du Congrès, qui gagne 60 députés et détient maintenant 206 sièges, son meilleur résultat depuis 1991[15]. Les résultats détaillés font état d'un spectaculaire revers des partis communistes du Front de gauche, mené par le Parti communiste d'Inde (marxiste) (PCI-M), dans ses fiefs traditionnels du Kerala et du Bengale Occidental, au profit du Congrès. Ce retournement de situation inattendu amène le Secretaire général du Congrès Prithviraj Chavan à affirmer que le Congrès n'a désormais « plus besoin de la gauche pour former le nouveau gouvernement », évoquant des scores « au delà de l'imagination » pour l'UPA[16].

Très nettement battue, l'Alliance démocratique nationale du BJP l'emporte malgré tout dans les états conservateurs du Karnataka, du Madhya Pradesh et du Gujarat. En infligeant une cinglante défaite au camp nationaliste comme à la gauche, les indiens semblent avoir fait le choix de la stabilité en permettant un retour en force historique du Parti du Congrès[17]. Et ce malgré le retrait de plusieurs des ses alliés, au premier rang desquels le Parti socialiste et le Parti national du peuple, fondateurs d'un Quatrième front qui aura été un fiasco total (38 sièges perdus), peu avant le scrutin[16].

Notes et références

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