Écriture Sainte

Écriture Sainte

Saintes Écritures

Dans le langage chrétien, les Saintes Écritures sont les paroles écrites et dites par les saints hommes de Dieu inspirés par le Saint-Esprit. Par saintes Écritures, on désigne également les textes sacrés juifs.

La Bible est le recueil de saintes Écritures commun aux Églises chrétiennes. Le mot Bible est également employé pour désigner la Bible hébraïque, qui est divisée en trois grandes parties, résumées par le terme de TaNaKh, initiales de leurs titres hébreux, la Torah (équivalent du Pentateuque du Premier Testament), les Neviim (les Prophètes), les Ketouvim (les Écrits).

Jésus et les auteurs du Nouveau Testament considéraient les livres de l'Ancien Testament (ou Premier Testament) comme Écritures (Mt 22:29 ; Jn 5:39 ; 2 Ti 3:15 ; 2 Pi 1:20–21). Quelques Églises chrétiennes acceptent d’autres livres que la Bible dans leur canon de saintes Écritures.

Sommaire

Références aux Écritures dans la Bible

Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu'il nous expliquait les Écritures (Luc 24:32). Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jn 5:39).

Références de la Bible à la valeur des Écritures

  • Tu liras cette loi devant tout Israël (De 31:10–13)
  • Que ce livre de la loi ne s'éloigne point de ta bouche (Jos 1:8)
  • La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme (Ps 19:8)
  • Ta parole est une lampe à mes pieds (Ps 119:105)
  • Les Écritures témoignent de moi (Jn 5:39).
  • Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre (2 Ti 3:15–16)

La lecture des Écritures dans la tradition judéo-chrétienne

Dans le judaïsme

Le judaïsme, qui est une "religion du livre", a initié la tradition de la lecture des Écritures.

Le judaïsme a défini la règle d'interprétation de la Torah selon quatre sens : peshat, remez, drash, et sod.

Dans le christianisme primitif

Dans les premiers temps du christianisme, la Parole de Dieu fut transmise oralement. Puis, à partir dans les années 60-100, on écrivit les évangiles.

La nécessité de disposer de textes de référence apparut avec la prolifération des écrits gnostiques au IIe siècle, particulièrement avec l'apparition des premières hérésies (Marcion). Irénée de Lyon définit les bases du canon des évangiles que nous connaissons actuellement (quatre évangiles canoniques).

Le christianisme a repris la tradition juive de l'interprétation des Écritures. Origène posa les bases de la lecture des Ecritures pour la prière (lectio divina) et transposa la doctrine des quatre sens de l'Écriture pour l'interprétation des textes dans le christianisme. Jean Cassien fit le pont entre l'orient et l'occident : il précisa les bases théoriques de la lecture des Saintes Ecritures dans le monachisme, reprises par Benoît de Nursie dans la fameuse règle de Saint Benoît. La lecture des Écritures saintes (lectio divina) s'appuyait sur ces méthodes pendant tout le Moyen Âge, particulièrement dans les monastères.

Renaissance du XIIe siècle

L'introduction de l'œuvre d'Aristote en occident et les traductions de manuscrits philosophiques et scientifiques (1120-1190) a profondément renouvelé la lecture de la Bible. Ce fut la naissance de la scolastique (Pierre Abélard), puis la réconciliation entre la philosophie d'Aristote et le christianisme (Thomas d'Aquin). La doctrine des quatre sens de l'Écriture a trouvé son apogée à cette époque.

À la Renaissance

L'apparition de l'imprimerie a bouleversé les mentalités et fait apparaître le besoin d'une lecture plus approfondie de la Bible, écrite dans la langue du peuple, et non plus seulement en latin.

Dans le protestantisme

Les Écritures sont très importantes dans le protestantisme. Pour les protestants, la lecture des Écritures sacrées est le seul moyen d'entretenir une relation avec Dieu (voir article sola scriptura).

Dans le catholicisme La Réforme catholique a renouvelé la lecture des Écritures, par exemple avec les exercices spirituels d'Ignace de Loyola.

Période contemporaine

Les bouleversements introduits par les découvertes scientifiques à partir du XVIIe siècle, en particulier sur le mouvement des planètes (Copernic, Galilée), ont impacté très profondément la lecture des Écritures Saintes, comme le montre la lettre de Galilée à Christine de Lorraine.

Après le procès de Galilée (1633), Descartes remit en cause la lecture des Écritures saintes telle qu'elle était pratiquée depuis des siècles dans l'école scolastique, comme le montre cet extrait du discours de la méthode (Sixième partie) en 1637 :

«  [...] Il est possible de parvenir à des connoissances qui soient fort utiles à la vie ; et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connoissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connoissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »

Les Saintes Écritures, qui étaient considérées comme immuables, furent brusquement mises en doute, particulièrement sur les quelques passages cosmologiques de l'Ancien Testament. Les premiers à réévaluer la Bible furent Pascal et les jansénistes de Port-Royal (Bible de Port-Royal ou Bible de Sacy), mais l'Église ne réagit pas sur ce terrain aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Il fallut revenir aux textes originels, certains passages ayant pu subir des transformations de sens lors des traductions successives (en grec, puis en latin). Les protestants furent les premiers à revisiter l'Ancien Testament. On trouve une tradition exégétique importante chez eux. Le catholicisme lui emboîta le pas à partir du XIXe siècle (encyclique de Léon XIII). L'École biblique et archéologique française de Jérusalem fondée en 1890 et l'Institut biblique pontifical fondé en 1909 ont renouvelé l'étude des Saintes Ecritures dans l'Eglise catholique.

Par la suite, au XXe siècle, le génocide du peuple juif (Shoah) interpela également les chrétiens sur le texte lui-même du Nouveau Testament, en ce qui concerne les passages pouvant être interprêtés comme présentant une hostilité à l'égard du peuple juif (voir l'article antijudaïsme, section Interprétations du Nouveau Testament).


Liste des textes religieux de diverses religions

Articles détaillés : en:Religious text et texte religieux.

Articles connexes

Liens externes

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