Yvonne Schach-Duc

Yvonne Schach-Duc

Yvonne Schach-Duc dessinatrice et peintre est née à Vitry-aux-Loges dans le Loiret le 20 février 1933, elle est décédée le 22 octobre 2009. Toute jeune, sa passion la destinait au dessin et à la peinture.

Enfance

Mme Yvonne Duc suit son père, médecin, dans ses déménagements. Petite, M. Bourreau, professeur au Muséum d’histoire naturelle de Paris lui montre ses premières ailes de libellule et de doryphore au microscope. Yvonne subira les privations de la guerre et les bombes américaines qui tueront plusieurs de ses camarades de classe. Misanthrope forcée préférant l’affection gratuite des bêtes, elle apprend toute seule le dessin, avant même l’écriture. Dès les kermesses scolaires, dans les pensionnats catholiques et jusqu’au sanatorium, on reconnaîtra son talent. En 1946, sa famille loue une maison près de la cathédrale de Chartres dont elle dessine les bas-reliefs, en période creuse. Là pendant une messe de l’hiver 1956, elle sauve une chauve-souris glacée tombée à ses pieds, en la réchauffant, prémisses de sa vocation. En vacances chez son grand-père à Belle-Ile-En-Mer ou à la maison de Cinq Mars La Pile, elle y alterne les plaisirs de la côte sauvage et des plantes avec les frustrations des résidences secondaires. Bachelière brillante en latin-grec, elle part à Paris en colocation familiale faire des études de science ( PCEM). Consignée par la tuberculose au sanatorium de ST Hilaire du Touvet de 1951 à 1954, elle s’y fera de nombreux amis pour la vie.

Carrière

Dès 1955, elle exerce divers petits boulots, poussée par son père. Elle avait déjà mis ses cours d’université au propre pour les autres étudiants au profit de ses professeurs. Elle œuvre dans un labo spécialisé sur les MST. Copiant, pour se perfectionner, des tableaux du Louvre, elle se met à son compte et illustre chez elle des animaux de toutes tailles pour des thèses et des publications. Par exception, racontait-elle, elle avait dessiné sur place au Muséum d’histoire naturelle un fémur de rhinocéros trop gros pour être emporté. Elle officiera pour le professeur PP Grassé, de l’Institut. Sa recommandation et celle de M. Bourreau la lancent dans le métier. Elle apprend de nouvelles techniques d’imprimerie aux Editions Masson Elle commença le dessin scientifique pour les éditions Masson mais elle est si douée que le Professeur Lamotte, un naturaliste, l’embauche à des conditions très favorables pour se la réserver. La concurrence lui avait proposé d’illustrer pour un pont d’or les premières chirurgicales en vue de former les futurs médecins. Au CNRS elle entre comme dessinatrice scientifique où elle gardera le même « patron ». Elle collabore avec d’autres chercheurs et thésards du labo d’écologie. Dès 1963, elle se rend à la base scientifique de Lamto, en Côte d’Ivoire, dans des marais que les Européens disputent aux taons et aux moustiques. En 1964, elle part seule, bien que sa hiérarchie s’inquiète de rumeurs de cannibalisme, aux confins de la côte d’Ivoire, du Libéria et de la Guinée, loin de tout confort européen. Dès le métro, elle brave le danger, cachant des liasses de billets dans un journal. Aux Monts Nimba couverts de minerai de fer, où chaque sommet porte le nom d’un scientifique foudroyé, elle prélève des chauves-souris, des insectes, surtout des arthropodes. Un jour, marchant par monts et savanes, elle trouve des œufs dans le nid d’une mygale absente. Faute de pinces, elle se risque à les saisir à la main. Mais l’araignée surgit en mordant la voleuse pour les défendre. Sans rancœur contre l’animal, le bras paralysé pendant quatre jours, Yvonne craint pour sa vie. Scientifique jusqu’au bout, elle conserve l’araignée et les oeufs dans un bocal. A l’étonnement fréquent des marins, elle navigue seule pour le plaisir sur des cargos jusqu’au Togo, la Côte d’Ivoire ou en croisière sur des paquebots avec des animaux très exotiques. Elle n’abandonne ses pérégrinations que pour l’amour de Michel Schach, veuf avec un enfant de 4 ans, qu’elle rencontre en 1965, à une réception d’un collègue, qui est son cousin. Ils se marient dès mars 1965 et le 5 octobre 1966 naît Laurent. De 1969 à 1997, la famille s’installe à Ozoir-La-Ferrière. Elle n’y retournera ensuite qu’épisodiquement, préférant Cinq-Mars La Pile. Exposant son art à Paris ou en province, illustratrice de livres scientifiques en particulier sur les charançons, elle dévoilait l’infiniment petit vu par exemple avec un microscope à balayage. Défiant le machisme des philatélistes, elle travaille pour la Monnaie de Paris (elle grava en taille directe des médailles mais aussi des bijoux) puis après avoir préparé la cigale rouge, son premier timbre, elle fut choisie pour faire la dernière série de timbre taxe, série des coléoptères dix maquettes à l'origine, avec le mot France. En 1981 à l'arrivée de François Mitterrand, le remplacement du mot France par République française et l'augmentation de la valeur sur deux timbres retarda leur édition. Ils furent édités en deux séries en 1982 et 1983. Par défi, elle grave des médailles, taillées à la fin directement sur des blocs d’acier. Elle s’essaie également à la lithographie et à la cristallerie. En matière de dessin et d’art, répétait-elle, tout est affaire de travail et de volonté et non de don. De sa mutation forcée du labo d’écologie de la rue d’Ulm en 1992 à sa retraite en 1996, elle entretient la collection de drosophiles à Jussieu. Elle laisse alors derrière elle les nombreux franciliens du train et du métro quotidiens qu’elle initiait à sa passion, les touristes japonais qui l’ont photographiée à la Tour Eiffel et jusqu’au clochards de la rue Mouffetard qui demandaient à la dame à l’oiseau ou aux chauves-souris des nouvelles de son faucon. Retraitée, elle devient ainsi par essais et erreurs une référence nationale puis internationale pour ses chères chauves-souris si mal réputées. Elle embauche son entourage dans des sauvetages de peur de décevoir ces enfants qui l’ont appelée de loin. Elle protège les petits des chiroptères nés chez elle, jusqu’à leur retour à la vie sauvage. Minée par la maladie mais dure au mal, elle prendra les dispositions nécessaires pour les animaux qu’elle détenait. Malheureusement, elle ne peut transmettre toute sa démarche. Avant de mourir, elle fait un récit exhaustif de sa vie à ses proches au téléphone ou sur des supports numériques. Elle a laissé aussi des contes d’animaux à sa petite-fille. Elle meurt le 22 octobre 2009, à Luynes, entourée de sa famille. Elle se fait incinérer par souci écologique.

Caractère

Comme Saint François d'Assise, elle attirait toutes sortes d’animaux. Elle voulait démontrer que la nature avait déjà tout inventé. A partir de formes géométriques élémentaires existant dans tout le genre animal, elle dessinait parfaitement des détails, avec lesquels on pouvait reconstituer un animal entier. Elle ne croyait pas en un grand créateur, mais en la sélection naturelle et en une entité qui englobait la vie. Elle s’opposait non au catholicisme mais à l’Eglise sauf en quelques uns de ses prêtres. A la fin, elle avait rencontré des personnalités médiatiques. Beaucoup d’enfants se souviendront d’elle, et certains reprendront le flambeau. Ses nombreux cahiers d’observation conservés sur la Toile, et les descendants des chauves-souris qu’elle a sauvées sont les dernières traces de son passage terrestre.



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Yvonne Schach-Duc de Wikipédia en français (auteurs)

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