Vital Joachim Chamorin

Vital Joachim Chamorin
Vital Joachim Chamorin
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Naissance 16 août 1773
Bonnelles (Seine-et-Oise)
Décès 28
Décès 25 mars 1811
Campo Maior (Portugal) (pt)
Mort au combat
Origine Drapeau de France France
Grade 1811 : Général de brigade
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile (23e colonne)

Vital-Joachim Chamorin est un général français né à Bonnelles (Seine-et-Oise), le 16 août 1773 et mort à Campo Maior (Portugal) (pt), le 25 mars 1811.

Sommaire

Biographie

Premières années

Vital-Joachim Chamorin, que ses parents destinent à devenir notaire, préfère s'engager au service le 23 décembre 1788 comme soldat enrôlé volontaire au régiment de régiment de Champagne - Infanterie (7e de l'arme à l'organisation de 1791), devenu, 7e d'infanterie. Il est d'abord caporal aux armées du Midi (1792), puis d'Italie (1793) et de l'armée des Pyrénées orientales (1793-1794).

Il se trouva le 27 septembre 1792 à la prise de Nice, et le 14 février 1793 au combat de Saspello. Passé comme simple volontaire dans le 6e bataillon de l'Hérault le 8 juillet de cette dernière année, il y obtint le grade d'adjudant sous-officier le 15 du même mois, se rendit à l'armée des Pyrénées orientales et assista au siège de Campredon. Nommé sous-lieutenant le 3 brumaire an II, il entra le 11 floréal, un des premiers dans la redoute de Montesquiou (bataille du Boulou), où un biscaïen l'atteignit à la jambe gauche. Il reçut le grade provisoire de capitaine sur le champ de bataille.

Confirmé dans ce grade par arrêté de la Convention nationale du 22 fructidor pour servir dans le 8e bataillon de la Côte-d'Or (amalgamé en l'an IV dans la 12e demi-brigade d'infanterie de ligne), il se trouvait à Lyon lorsqu'il fut envoyé en colonne mobile contre les rebelles de la Haute-Loire. Cette mission délicate qui dura depuis le 9 germinal jusqu'au 1er floréal an IV eut un résultat satisfaisant et pacifique. À son retour à Lyon, le chef de sa demi-brigade lui confia le commandement des grenadiers du 2e bataillon. Il suivit bientôt après le mouvement des troupes dirigées sur l'armée d'Italie, et de l'an IV à l'an IX, prit part à toutes les opérations de cette époque. Il est sur le , à Lodi, à Pizzighettone, à Bassano, à Arcole (15-17 novembre 1795), Aoste et Châtillon.

Le 7 fructidor an IV, à la tête d'un parti de grenadiers et de chasseurs, il culbuta l'ennemi et entra dans Borgo-Forte. Le 20 brumaire an V, il combattit au pont de Ronco et sur la chaussée d'Arcole, où la 12e demi-brigade se couvrit de gloire. Appelé à faire partie de l'expédition de Circeo, dans les États pontificaux, il entra un des premiers à la tête des grenadiers polonais, dans Frosinone, prise d'assaut le 5 nivôse an VII.

Le général Girardon, qui commandait cette expédition, demanda pour lui le grade de chef de bataillon. Il suivit à San Germano la brigade de cet officier général, et facilita pendant le trajet la prise d'un parc d'artillerie autrichien de 80 bouches à feu. Pendant la campagne de Naples, à la prise du fort Saint-Elme, il rejeta les lazzaroni dans Naples, où ils furent faits prisonniers.

Nommé aide-de-camp du général Sauret le 16 ventôse an VIII, il passa provisoirement en la même qualité auprès du général Watrin le 22 floréal, et se signala à la prise d'Ivrée en prairial suivant. Blessé d'un coup de feu à la hanche droite le 19 du même mois à la bataille de Montebello, il fut placé le 21 comme capitaine à la suite dans le régiment de hussards, et maintenu dans ses fonctions d'aide-de-camp. À la bataille de Marengo, il eut deux chevaux tués sous lui, en portant les ordres de son général à travers le feu de l'ennemi. Le 4 nivôse an IX, au passage du Mincio, il commandait les tirailleurs lorsqu'il reçut un coup de feu au côté droit de la poitrinne. Malgré la gravité de sa blessure, il resta toute la journée à son poste, traversa un des premiers la rivière, culbuta les Autrichiens sur la rive opposée, et se distingua encore dans la soirée à la prise du moulin de la Volta.

Nommé provisoirement chef d'escadron sur le champ de bataille par le général en chef Brune, et attaché au 11e régiment de hussards, en continuant son service d'aide-de-camp, il suivit le général Watrin à l'île d'Elbe, lorsque cet officier général alla en prendre le commandement. Les Anglais opérèrent une descente dans la baie de Bagnaja le 11 floréal an IX. Le commandant Chamorin les repoussa vigoureusement, mais entraîné par son ardeur, les fuyards le contraignirent de monter sur une de leurs chaloupes. Tandis qu'ils faisaient force de rames, Chamorin se jeta à la mer et arriva sain et sauf sur la plage. Le 28 fructidor suivant, l'escadre de l'amiral Waren débarqua environ 3 000 hommes à la droite du camp des Français, vers Marciana. Après six heures d'un combat opiniâtre, le général Watrin força les Anglais de se rembarquer ayant perdu 1 200 hommes, morts ou blessés. Le commandant Chamorin, à la tête d'une vingtaine d'hommes seulement, paralysa tous les efforts d'un bataillon ennemi qu'il repoussa, et auquel il fit vingt-cinq prisonniers. Sa bravoure au combat de Châtillon où il se bat aux côtés des hussards du 12e régiment, lui vaut alors d'être nommé chef d'escadron au 6e Hussards.

Fin de carrière

Confirmé dans son grade de chef d'escadron le 1er nivôse an X, il accompagna Watrin à Saint-Domingue. Après la mort de ce général il rentra en France à la fin de l'année et fut placé, le 2 pluviôse an XII, comme chef d'escadron dans le 3e régiment de cuirassiers. Il fit partie de l'armée des côtes de l'Océan, où il reçut, le 20 prairial suivant, la décoration de la Légion d'honneur.

Passé avec son grade le 18 fructidor an XIII dans les grenadiers à cheval de la garde impériale, il fit les campagnes de l'an XIV à 1807 en Autriche, en Prusse et en Pologne. À Austerlitz (2 décembre 1805), il s'empara d'un convoi russe dont il sabra et dispersa l'escorte. Il charge en particulier lors de la grande mêlée de Krenowitz. Créé officier de la Légion d'honneur le 14 mars 1806, il se fit remarquer à la bataille d'Iéna, au combat de Hoff et à la bataille d'Eylau, le 8 février 1807. Dans cette dernière affaire, il traversa deux fois les lignes ennemies sans recevoir la moindre blessure.

Nommé, le 8 février 1807, colonel de cavalerie pour servir dans la ligne, il alla prendre le commandement du 26e régiment de dragons sur les bords de la Passarge. Le 10 juin suivant, à Heilsberg, il reçut un coup de feu à la jambe droite, et malgré sa blessure, il conduisit lui-même toutes les charges de son régiment jusqu'à onze heures du soir; le 14, il donna des preuves de bravoure et d'intelligence à la bataille de Friedland, et reçut des éloges sur la manière dont le 26e régiment de dragons avait rempli son devoir dans cette journée.

Dirigé sur l'Espagne à la fin de 1807, il passa la Bidassoa en novembre 1808. Affecté à la réserve de cavalerie de Jean-Baptiste Bessières, il participe le 10, à la bataille de Burgos, poursuivit, le 22, les troupes de Palafox à Calahorra et, le 23, à la bataille de Tudela, il mit en déroute dans un défilé une colonne de 8 000 Espagnols, lui enleva & pièces de canon avec leurs caissons et lui fit un grand nombre de prisonniers.

Passé momentanément sous les ordres du maréchal Ney, il se fit remarquer à Calatatayud, et il devint le 11 décembre commandant de la Légion d'honneur. Il se trouva encore à la bataille d'Uclés et à Truxillo les 13 et 20 janvier 1809, et reçut le 10 février le titre de baron de l'Empire avec une dotation de 4 000 francs de rente.

Le 28 mars, il exécuta plusieurs charges heureuses à la bataille de Medellín, où le 26e régiment de dragons se couvrit de gloire, et le 28 juillet il combattit à la bataille de Talavera. Enfin, le 19 novembre, arrivé dans la soirée sur le terrain d'Ocana, il put encore contribuer à la victoire. Pendant les premiers mois de 1810, il poursuivit sans relâche et détruisit les bandes qui infestaient la Sierra-Morena. Le 23 avril, près d'Ignojoza, après avoir poursuivi et disperse un fort parti d'insurgés, il arriva à la nuit tombante à l'extrémité d'un défilé où il aperçut les feux d'un bivouac ennemi. Ayant fait mettre pied à terre à une partie de ses dragons, il charge les Espagnols qui, se croyant surpris par une troupe nombreuse, s'enfuirent en désordre et abandonnèrent tous leurs bagages. Cantonné à Cordoue vers le mois de mai, il fut envoyé en colonne mobile dans la Sierra-Morena et dans l'Estramadure, et défit plusieurs bandes de guérillas.

Le 22 décembre, il reçut l'ordre de se rendre auprès du maréchal Soult, qui faisait alors l'investissement de la place de Badajoz. Pendant sa marche, il rencontra, le 31, à Azuaga, un fort parti espagnol qu'il culbuta et auquel il fit un grand nombre de prisonnier. Il assista ensuite aux sièges d'Olivenza et de Badajoz pendant les mois de janvier et de février 1811. Le 19 février suivant, à la bataille de Gebora, il enfonça, avec ses dragons, un carré de 3 000 hommes, et prit 6 bouches à feu[1]. Le 5 mars suivant, il fut nommé général de brigade, et le 25, avant même d'avoir reçu sa lettre de nomination, il se fait tuer à Campo-Mayor, le 25 mars 1811, en chargeant contre le 23e Dragons britanniques de Beresford à la tête du 26e Dragons[2],[3]. Lord Beresford, qui commandait la cavalerie anglo-portugaise à l'affaire de Campo-Mayor, fit enterrer Chamorin avec tous les honneurs militaires dus à son rang[4].

Son nom figure sur les tables de bronze de Versailles et sur le côté Sud de l'arc de triomphe de l'Étoile.

Armoiries

Figure Blasonnement
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Blason à dessiner.svg
Armes du baron Chamorin et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 18 février 1808 (1809)). Coupé : au I, parti d'or, à un dragon de sinople, tenant une épée d'azur et du quartier des Barons militaires de l'Empire ; au 2, d'azur, à un palmier terrassé d'or, fruité d'argent, accosté de deux étoiles, aussi d'argent.[5],[6],[7]
Ou,

Coupé : 1, parti : 1, d'argent, au lion d'azur; 2, du quartier des barons militaires ; 2, d'azur, à l'arbre accosté de deux étoiles, le tout d'argent.[8]

Livrées : les couleurs de l'écu[5].


Notes et références

  1. Après l'action, le duc de Dalmatie lui dit : « Ah ! vous voilà, colonel Chamorin! on m'avait dit que vous étiez blessé, j'en aurais été vivement affecté ; l'armée a besoin de vos services, et vous lui avez montré aujourd'hui combien ils peuvent lui être utiles. Vous avez été, comme toujours, brave et habile, et votre beau régiment vous a vaillamment secondé. »
  2. Le 25 mars 1811, au cours d'une charge opposant les deux régiments de dragons, Chamorin est désarçonné et coupé du gros de son régiment ; les dragons britanniques reconnaissent le colonel à ses épaulettes et l'encerclent. Chamorin s'adosse à un arbre et sabre avec acharnement les cavaliers et les chevaux qui tentent imprudemment de l'approcher. Mais les ennemis sont plus nombreux. Sommé de se rendre, Chamorin n'écoute pas : alors qu'il vient de transpercer de son sabre un jeune officier, il est tué par un vieux dragon britannique qui lui fend la tête en deux d'un grand coup de sabre. Les Britanniques lui rendront les honneurs militaires en l'enterrant dans le cimetière de Campo-Mayor. La nuit précédente, Chamorin avait rêvé qu'il était aux prises avec les Britanniques et mourait en refusant de se rendre.
  3. En apprenant sa mort, le maréchal Soult s'écria en présence de son état-major: «J'en suis vraiment fâché, c'est un brave que je perds, c'était un de mes meilleurs officiers d'avant-garde. »
  4. Il écrivit au général La Tour-Maubourg, commandant la division de dragons dont le 26e faisait partie, que Chamorin avait, dans cette journée, tenu une conduite au-dessus de tout éloge
  5. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  6. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, 1861, 1171 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)] , et ses Compléments sur www.euraldic.com
  7. Source : www.newgaso.fr
  8. Source : n° 17, in Edouard de Barthélemy, Armorial de la Ville de Châlons-sur-Marne, 1856, Edit. Laurent.

Source partielle

  • « Vital Joachim Chamorin », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] ;
  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, vol. 4, L'auteur, 1822 [lire en ligne (page consultée le 19 nov. 2009)]  ;

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