Venerie

Venerie

Vénerie

Page d'aide sur les redirections « Courre » redirige ici. Pour les homophones, voir Court.
Scène de chasse à courre, aquarelle, projet de fresque par Gabriel van Dievoet, vers 1900.

La vénerie, ou « chasse à courre » (anciennement « chasse à courre, à cor et à cri »), est un mode de chasse ancestral qui consiste à poursuivre un animal sauvage (traditionnellement cerf, sanglier, renard ou lièvre) avec une meute de chiens, jusqu'à sa prise éventuelle. Seuls les chiens chassent grâce à leur odorat et leur instinct naturel de prédateur, le rôle de l'homme consiste à les contrôler. On chasse à courre en France le cerf, le chevreuil, le sanglier, le renard, le lièvre et le lapin. La chasse à courre est aussi pratiquée aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Irlande. La chasse à courre est interdite en Grande-Bretagne depuis 2005[1], ainsi qu'en Allemagne depuis 1933.

Sommaire

Terminologie

Démonstration de vénerie

Le terme de vénerie désigne l'activité de la chasse à courre. Il vient du latin « venari » qui signifie chasser.

  • On parle de grande vénerie pour une « meute » chassant les grands animaux comme le cerf, le daim, le chevreuil, le sanglier ou le loup.
  • La petite vénerie désigne une meute chassant le petit gibier : lièvre, renard, lapin de garenne, ou blaireau.
  • Le terme d'équipage désigne l'entité disposant d'un territoire de chasse et composée d'une meute de chiens et d'un certain nombre de veneurs.

L'animal poursuivi utilise différentes tactiques pour échapper à ses poursuivants. Elles sont regroupées sous le terme de ruses et elles sont catégorisées :

  • le change par lequel l'animal traverse la voie et côtoie d'autres animaux de son espèce semant la confusion dans la meute qui le suit à l'odorat.
  • le passage d'eau quand l'animal poursuivi traverse une rivière ou un étang et interrompt ainsi son « sentiment » (trace olfactive).
  • le forlonger consiste à prendre une telle avance que la piste perd sa précision et les chiens vont perdre la trace de l'animal chassé.
  • le hourvari correspond à la ruse de l'animal consistant à revenir sur ses voies pour mettre les chiens en défaut. Les chiens se voient ainsi présenter une piste avec un embranchement ou une fourche qui complique la traque et permet de gagner de l'avance (pouvant ainsi mener au forlonger).

Si l'animal traqué est pris, les veneurs sonnent l'hallali qui annonce la mort. L'animal, selon sa nature est soit pris par les chiens, soit servi par un homme armé d'une dague. S'en suit la curée.

La vénerie moderne en France

Au cours d'une journée de chasse, un équipage chasse en principe un animal et un seul. Cet animal dispose, sur son terrain, de très nombreux moyens de défense qui, en moyenne, lui donnent 4 chances sur 5 de l'emporter. Dès lors, il n'est pas étonnant que, dans le prélèvement total effectué par la chasse (un million d'animaux soumis à plans de chasse prélevés en 2005 en France, dont 500 000 chevreuils) sur les espèces concernées, qui sont toutes en progression, la proportion imputable à la vénerie (3 800 animaux sur 13 000 journées de chasse) soit faible (le cerf), très faible (le sanglier, le chevreuil), voire insignifiante (renard, lièvre, lapin de garenne).

Depuis une vingtaine d'année la vénerie française s'est fortement développée ; avec près de 400 équipages, 17 000 chiens et près de 100 000 suiveurs et veneurs, elle est présente dans 69 départements. La France offre en effet des conditions très favorables à l'exercice de la vénerie : la densité des espaces boisés est plus élevée que partout ailleurs en Europe et le climat tempéré fournit des conditions propres à ce mode de chasse où tout repose sur le travail des chiens. On pratique ce mode de chasse sur tous les continents dans une vingtaine de pays à travers le monde.

Le nombre des membres d'équipages appelés « boutons » et autres pratiquants, est de l'ordre de 10 000, le nombre de sympathisants en vélo, à pied, ou en voiture est 10 fois plus élevé : 30 000 « suiveurs » assidus et 70 000 suiveurs occasionnels, aux périodes de vacances notamment. Le public est accueilli gratuitement - depuis le rapport jusqu'à la curée. Et il est de plus en plus nombreux.

Jadis apanage de l'aristocratie et d'une toute petite minorité, la vénerie s'est ouverte au XXe siècle sur un public beaucoup plus vaste. Une majorité des équipages sont aujourd'hui constitués en associations, dont les membres paient une cotisation à l'image des sociétaires de clubs sportifs. Ces cotisations sont d'un ordre de grandeur comparable aux actions des sociétés de chasse à tir et aux dépenses consacrées à leurs loisirs, de toutes natures par la plupart des français (de 762 à 2 287 euros).

Les équipages accueillent tous les suiveurs, puisque suivre une chasse est gratuit. Elle ne devient payante que pour les boutons ou sociétaires. La seule requête valable pour tous est celle de la courtoisie envers tous, veneurs ou non, suivant la chasse ou se promenant en forêt.

On peut suivre une chasse à courre à pied, à vélo, à cheval ou en voiture. D'autre part, l'usage d'armes à feu y est proscrit (sauf par mesure de sécurité dans de rares cas extrêmes).

On relève, en 2008, 392 équipages dont :

Chemin initialement aménagé pour la chasse à courre
  • 130 de lièvre
  • 93 de chevreuil
  • 47 de lapin
  • 44 de renard
  • 42 de sanglier
  • 37 de cerf

Mais aussi quelques :

  • 17 000 chiens
  • 7 000 chevaux
  • 100 000 veneurs et suiveurs
  • plus de 2 000 emplois directs et indirects
  • quelques 300 fêtes de vénerie attirant tous les ans plus d'un million de visiteurs
  • près de 13 000 journées de chasse par an pour environ 3 800 animaux prélevés

Une tradition séculaire

La technique du courre, consistant à prendre un gibier avec une meute de chiens courants, est connue depuis deux millénaires. Quand on relit les traités de chasse écrits au cours des âges, on est frappé de voir que bien peu de choses ont changé dans les méthodes employées jusqu'ici. C'est que la vénerie s'ordonne autour du chien dont les aptitudes naturelles ne changent pas, et des espèces chassées, dont les défenses ne varient pas davantage. Elle constitue, avec la chasse au vol et la chasse sous terre, la forme de chasse la plus naturelle : elle repose sur la mise en œuvre d'animaux dont l'instinct joue le rôle décisif. L'homme encadre des chiens et les aide, il ne peut pas se substituer à eux.

Paolo Uccello, Chasse nocturne, Oxford Ashmolean Museum

Requérant une grande endurance physique, elle était conçue essentiellement comme un entraînement à la guerre chez les Assyriens. C'est avec la domestication du cheval pour le loisir qu'est née la chasse à courre. En France, C'est sous François Ier que cette pratique s'est transformée en art de vivre séduisant la noblesse française. La chasse à courre fut développée aussi aux Amériques par les Anglais qui importèrent, avec les chevaux, les renards roux d'Europe. Destinée à chasser les animaux rapides, la chasse à courre est devenue un sport (Angleterre) ou une pratique traditionnelle (France).

La vénerie entretient un ensemble de traditions qui constituent un aspect original de notre culture nationale. La connaissance des animaux, la science du chien, s'apprennent sur le terrain au prix d'une longue expérience et se transmettent de génération en génération. Elles représentent une forme de savoir cynégétique remarquable.

Une chasse à courre par Évariste-Vital Luminais.

La vénerie utilise un langage qui lui est propre, à la fois utile et imagé, qui n'a pas varié depuis des siècles. De nombreuses expressions sont fréquemment utilisées dans le langage courant : donner le change, sonner l'hallali, marcher sur les brisées, être aux abois etc.

Elle n'a jamais cessé, depuis qu'elle existe, d'inspirer les artistes. Ceux d'antan lui ont consacré des œuvres majeures qu'on peut voir dans de très nombreux musées. Aujourd'hui, de nombreux peintres animaliers s'intéressent à la vénerie grâce à trois grands musées (Senlis, Gien, Montpoupon) de nombreuses expositions sont organisées. Le succès des fêtes de la chasse animées par les équipages de vénerie démontre l'attachement du public à ce patrimoine culturel : elles accueillent au total plus d'un 1 million de visiteurs par an.

En France, la Société de Vènerie a fêté son centenaire en 2007.

Chien courant

Chien typique de chasse à courre

Un équipage n'aurait aucune réussite si ses chiens n'étaient pas créancés, c'est-à-dire habitués à chasser exclusivement sur un animal donné (cerf, daim, chevreuil, sanglier, renard, lièvre ou lapin), ou s'ils chassaient plusieurs animaux au cours d'une même chasse et encore moins s'ils ne chassaient pas en meute. Cette soumission aux ordres des chiens résulte autant de leurs origines que du dressage effectué par l'homme, quotidiennement au chenil, et régulièrement à la chasse.

Au sein d'une meute composée de 20 à 100 chiens, les soins apportés à ces derniers vont bien au-delà de la nourriture ; il s'agit de vivre quotidiennement au milieu d'eux, de créer une réelle intimité,voire une complicité entre le veneur et ses chiens. La reproduction représente un élément fondamental et c'est l'occasion pour le passionné de réfléchir au meilleur croisement, de rêver au chien idéal.

Les qualités recherchées sont la finesse de nez, l'intelligence de la chasse, l'ossature, la vitesse, la résistance et la gorge (aboiement).

À la chasse à courre, les chiens crient et n'aboient pas. On n'utilise le verbe aboyer que lors de l'hallali sur pied, lorsque l'animal tient tête à la meute.

Les chiens utilisés en vénerie sont des chiens courants. On distingue les chiens de grande vénerie, que l'on suit à cheval (comme le français tricolore), et le chien de petite vénerie (par exemple, le beagle). Voici quelques chiens de vénerie :

Le cheval de chasse

Nombreuses sont les histoires au sein des équipages, où l'on croise des chevaux qui chassent, qui écoutent les chiens et suivent la chasse.

Le cheval de chasse est particulier, devant être robuste, calme et endurant. Il est soumis parfois à rudes épreuves, devant supporter la distance, jusqu'à 50 km, le climat et le relief.

Pour Hubert Parot, cavalier de renommée mondiale, médaillé d'or olympique et veneur, le cheval de chasse est un athlète, au même titre que celui de concours ou celui de course.

« Son travail est dur et nécessite des soins attentifs :
À l'entraînement, le cheval doit sortir tous les jours, au moins 5 à 6 km. Il n'est pas nécessaire que cet exercice soit soutenu, une promenade au pas ou quelques heures au paddock suffisent.
Pendant la chasse, il faut savoir régler l'allure du cheval, savoir l'équilibrer et éviter de le mettre hors de son souffle. Il ne faut jamais être « à fond », au contraire, en le retenant suffisamment il trouvera de lui-même son rythme et sa cadence. Le bon cavalier trouvera une occasion pour faire uriner son cheval au milieu de la journée ; il retrouvera ainsi de la vigueur.
Le soir de chasse, le cheval doit être douché à l'eau chaude et séché aussitôt. On lui mettra une couverture pour qu'il ait chaud toute la nuit. C'est aussi l'occasion d'observer minutieusement son cheval et soigner la moindre de ses petites atteintes.
Veneurs oui, mais cavaliers aussi ! »

La trompe, instrument de chasse

L'action de chasse est accompagnée de sonneries de trompe (fanfares) qui permettent aux veneurs de communiquer entre eux et avec les chiens.

La vénerie française a aussi engendré un instrument de musique : la trompe de chasse, qui est spécifiquement française. La pratique de la trompe est maintenue par tous les veneurs, dont elle est l'instrument de communication à la chasse, mais aussi par des artistes qui savent la porter à la perfection. La trompe de chasse (différente du cor de chasse) est indissociable de la vénerie. Elle lui doit son origine, sa signification et son développement. Les premières fanfares de chasse remontent à 1723 où le marquis de Dampierre écrivit les premières des 4 000 fanfares qui constituent aujourd'hui un patrimoine musical exceptionnel (d'après le recueil de fanfares de chasse de la Fédération Internationale des Trompes de France, Philidor l'Aîné avait publié la « retraite prise » en 1705 et « La Sourcillade » devenue « la vue » en 1707/1709).

Les veneurs sonnent des fanfares « de circonstance » pour faire connaître les péripéties de la chasse dont ils sont témoins. Ainsi, le « bien-aller » indique que les chiens chassent « en bonne voie », le « débucher » que la meute est en plaine et se dirige vers un autre massif forestier, le « bat-l'eau » que l'animal de chasse est dans un étang ou une rivière, la « vue » que l'animal de chasse est vu par le sonneur.

Au cours de la « curée », cérémonie destinée à rendre hommage à l'animal de chasse et à récompenser les chiens, on sonne à nouveau les fanfares sonnées au cours de la chasse de manière à en rappeler les épisodes. Puis, pendant que les chiens « font curée », on sonne d'autres fanfares dédiées aux veneurs présents.

Trompe ou cor ?

Une trompe
  • La trompe de chasse est accordée en ré, par sa longueur (4,545 m), son utilisation (chasse à courre, musicalement en groupe de trompes ou autres instruments jouant dans cette tonalité). Elle doit son nom à Philidor qui l'appela ainsi en 1705. Le tempo musical est principalement en 6/8 et les liaisons sont tayautées.
  • Le cor de chasse est accordé en mi bémol et n'est pas utilisé à la chasse mais en musique militaire. La différence visible est la coulisse d’accord (petit tube intérieur modifiant la tonalité), sur la branche d’embouchure. Le tempo musical semblerait principalement 2 ou 4 temps.

Au Moyen Âge

Avant de se servir d'un instrument pour exciter les chiens ou pour appeler ses compagnons de chasse, l'homme se contentait nécessairement de sa voix : cris, appel, huées, plus ou moins scandés, plus ou moins modulés ont constitué la première musique de chasse.

Au Moyen Âge, on appelait trompeors les sonneurs de trompe ou de trompette, qui furent baptisés par la suite trompeurs en France et trompetters en Belgique. Le cor a servi au Moyen Âge à corner guerre comme corner menée à la chasse ; dans le château on cornait le jour, l’eau, l’assiette, etc.

Les cors monotones variaient les sons avec des mots courts et des mots longs, et ceux qui avaient plusieurs notes sonnaient du grêle ou du gros ton. En 1730, le marquis de Dampierre disait indifféremment cor ou trompe, et cela changea seulement avec Jacques d'Yauville qui n’employa plus que l’expression trompe pour désigner la trompe de Lebrun, modèle 1729, aujourd’hui la Dampierre.

Sous Louis XIV

La trompe à un tour et demi comporte deux modèles, le modèle de 1680 et celui de 1689. Le premier fut utilisé tout d’abord par la Vénerie de Louis XIV en 1680. C’est une trompe circulaire à un tour et demi de 0,48 m de diamètre, de 2,27 m de longueur déployée. Cette trompe est en ut majeur. Les tubes ont 12 millimètres de diamètre et le pavillon 14 centimètres et demi de diamètre, le tour est renforcé par une bordure en cuivre montrant une « guirlande » ou « dentelle » en creux, le tout est surmonté de petits ornements représentant un coquillage en plein, caractéristique de l’époque de Louis XIV. L’extrémité du premier tube se termine dans un manchon, dans lequel s’encastre une branche d’embouchure mobile à laquelle l’embouchure était alors soudée. À cette époque, on ne connaissait pas encore bien le repoussage au tour, ni le planage, que Raoulx allait bientôt inventer. Cette trompe est martelée à la main, tous les coups de marteau se voient. Le second modèle de trompe est de 1689. Il présente les modifications suivantes : le manchon a été supprimé ; la branche d’embouchure est soudée au premier tube et est maintenue par un tenon, de même que le pavillon ; l’embouchure n’est plus généralement soudée à la branche d’embouchure, elle est mobile ; le pavillon a 0,22 m de diamètre.

Sous Louis XV

Deux modèles de trompes apparaissent sous Louis XV. Le premier modèle du marquis de Dampierre fait son apparition officielle en août 1723. Il a 4,05 m de longueur déployée et 0,72 m de diamètre environ. Cette trompe en ré est fort douce à sonner, mais très embarrassante à tenir, vu son énorme diamètre, qui a rapidement provoqué son remplacement. Le second modèle est celui de 1729 et il a subi de grandes modifications ; la longueur déployée est de 4,545 m et elle est enroulée à deux tours et demi. Le diamètre est d’environ 0,60 m. Lebrun, fournisseur du Roi, a lancé cette trompe en 1729 au moment de la naissance du Dauphin et l’a baptisée pour cette raison La Dauphine. Ce modèle a été utilisé jusqu’en 1814, mais il a reçu en 1831 la dénomination de trompe Dampierre ou « à la Dampierre ».

La même longueur de tube fut roulée à trois tours et demi vers 1818 et reçut le nom de trompe d’Orléans, à la suite d’une commande de quarante trompes faite par le fils de Louis-Philippe. Ce modèle fut exécuté par Raoulx et son successeur. Notons cependant que son pavillon a été perfectionné par un ouvrier nommé Périnet, qui a découvert par des essais successifs quel était le modèle le plus favorable à l’émission du son (1855).

L'embouchure

On ne saurait finir cet historique sans dire un mot de l’embouchure. D’abord fixée à la branche d’embouchure, elle devint mobile en 1689, et il faut arriver à 1830 pour en trouver dans le commerce trois tailles différentes. Les dimensions actuelles ont été réglées par l’habile professeur Cléret, mort peu d’années avant la guerre et c’est lui, et non Périnet, qui a réglé la profondeur du bassin à 0,032 m.

Trompe2.jpg

Les différentes trompes

Nom Longueur Enroulement
La Dampierre (1729) 4,545 m 1 tour et demi
La Dauphine 4,545 m 2 tours et demi
La d'Orléans (1818) 4,545 m 3 tours et demi

La d'Orléans est donc l'instrument utilisé aujourd'hui.

Étude sociologique

Dans les années 1980, en France, nombreux sont ceux qui auraient voulu voir interdire la chasse à courre. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont alors décidé d'aller y regarder de plus près. D'où une enquête de terrain qui a duré plus de trois ans et dont ce livre est issu. Première surprise : la chasse à courre est une tradition bien vivante et même en pleine expansion. Autre surprise : la vénerie se pratique plus souvent à pied qu'à cheval… Troisième surprise : la diversité sociale, puisque ce sont à la fois des ducs, des grands bourgeois, des banquiers, des facteurs, des cantonniers qui, le temps d'une chasse, se retrouvent au cœur de la forêt pour partager leur passion. Et si la chasse à courre était une métaphore du monde social ? Chercheurs au CNRS, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot travaillent au Centre de sociologie urbaine à l'Institut de recherche sur les sociétés contemporaines. Ils sont notamment les auteurs de Grandes Fortunes.

Opposition à la chasse à courre

Les arguments critiquant la chasse en général sont disponibles dans l'article consacré à la chasse.

Le principe de base de la chasse à courre équilibre l'épuisement de l'animal poursuivi et sa capacité à perdre ses poursuivants. Historiquement, cette approche est censée reposer sur la reproduction de techniques de chasse purement animales même si la réalité est beaucoup plus proche de la collaboration de l'homme et de la meute dans la poursuite d'un animal singulièrement isolé.

Cet argument de fond n’est cependant que l’une des oppositions entre partisans et opposants de la chasse à courre, et pas celui le plus mis en avant. Sont présentés ci-dessous quelques autres arguments et contre-arguments.

Arguments secondaires pour la chasse à courre

  • L'existence d'une tradition séculaire.
  • La réelle capacité des animaux poursuivis à semer la meute ou à brouiller la piste. Seulement une chasse sur trois ou quatre ramène une prise[réf. nécessaire], soit que le poursuivi ait semé ses poursuivants, soit qu'il soit sorti du périmètre attribué à la chasse, périmètre précisé selon l'animal chassé. Ainsi, dans le cas du chevreuil, une prise sur dix animaux chassés est une bonne performance[réf. nécessaire] ;
  • Aucune arme à feu n'est utilisée dans cette chasse (exceptionnellement pour la mise à mort).
  • L'hallali n'y est pas pire que toute mise à mort de proie par un prédateur animal.
  • Les partisans de la chasse à courre font souvent observer que ceux qui s'y opposent sont des citadins connaissant peu les campagnes.

Arguments secondaires contre la chasse à courre

  • L'hallali (ou moment où la meute rattrape l'animal chassé) ou la curée sont des scènes spécifiquement violentes.
  • Certaines personnes[évasif] considèrent que les conditions de vie d’un chien de chasse à courre sont déplorables, étant enfermés dans des chenils trop petits et forcés à une trop grande promiscuité.
  • On accuse aussi la chasse à courre, bruyante et agitée, de créer un traumatisme durable dans le secteur où celle-ci est pratiquée, traumatisme qui va bien au-delà du seul animal chassé.

Quelques veneurs célèbres

Bibliographie

Voir aussi

Représentations dans l'art et la littérature & bibliographie

Les scènes de chasses à courre abondent dans les tableaux ou les tapisseries, du Moyen Âge au XIXe siècle. En littérature, des chasses à courre sont décrites dans Une poignée de cendre (A Handful of Dust) d'Evelyn Waugh (1934), ou encore dans La Dernière harde de Maurice Genevoix (1938). Il y a plusieurs scènes aussi dans Les Grandes Familles (surtout le tome II) de Maurice Druon.

  • Robert Ambelain, Symbolisme et rituel de la chasse à courre, Robert Laffont, Paris, 1981 (ASIN 2221006879) ;
  • Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, La Chasse à courre, ses rites et ses enjeux, Payot, coll. « Petite bibliothèque », Paris, 2003 (1re édition 1993) (ISBN 2-228-89749-3) ;
  • Philippe Salvadori, La Chasse sous l'Ancien Régime, Fayard, Paris, 1996 (ISBN 2-213-59728-6).

Musées

---les Equipage "deux siècles de vénerie----

  • equipage de Loisy Rallye Miroire 1886-1912

Notes et références

Liens externes

Chasse à courre

Trompe

  • Site web de la Fédération internationale des trompes de France (FITF)
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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Venerie de Wikipédia en français (auteurs)

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