- Autonomisme
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L'autonomisme est une doctrine politique soutenant l'acquisition ou la préservation de l'autonomie politique d'une nation ou d'une région. Il ne s'oppose pas nécessairement au fédéralisme, bien au contraire. Par ailleurs, le souverainisme implique nécessairement un certain autonomisme, mais non l'inverse.
Sommaire
Utilisation de l'autonomisme au Québec
Selon le contexte politique, cette doctrine peut être adoptée par des partis prônant apriori soit la souveraineté de leur État fédéré, soit la continuation dans leur fédération. Pour certains partis, l'autonomisme peut être l'assise majeure de leur position constitutionnelle, tandis que pour d'autres, l'autonomisme peut se présenter comme une simple position stratégique ou de facto.
Souverainisme et autonomisme
- Au Québec, le Parti québécois prônant la souveraineté du Québec adopta une politique autonomiste de 1980 à 1981 quand il participa à la réforme constitutionnelle entamée par le gouvernement fédéral du Canada. (Voir Le beau risque)
- En 1997, le Parti Québécois avec Pauline Marois proposa des mesures autonomistes telles qu'une loi sur la citoyenneté et une constitution pour l'État fédéré qu'est le Québec.
- De 1994 à 1995, le parti de l'Action démocratique du Québec (ADQ), qui est un parti autonomiste, appuya le OUI au référendum de 1995. Son chef Mario Dumont souhaitait s'assurer que le principe de partenariat avec le Canada se trouverait inscrit dans la question référendaire.
Souverainisme et non autonomisme
- De 1994 à 2007, le Parti Québécois (PQ) prôna une politique non autonomiste. La stratégie du PQ était qu'il ne devait pas travailler à réforme du fédéralisme canadien, ou du moins, il ne devait que vaquer aux intérêts du Québec, ni plus, ni moins.
Fédéralisme et autonomisme
- De 1995 à aujourd'hui, le parti de l'Action Démocratique du Québec (ADQ) prône une plus grande autonomie du Québec tout en demeurant dans la fédération canadienne.
Fédéralisme et non autonomisme
- Depuis l'échec de l'Accord de Charlottetown, le Parti libéral du Québec (PLQ) se limite à défendre le cadre constitutionnel qui prévaut depuis 1981. Aucune réforme constitutionnelle n'a été proposée dans leurs programmes depuis qui aurait eu comme objectif d'accroître l'autonomie du Québec. Cependant, le PLQ préféra miser sur des ententes intergouvernementales afin d'augmenter certains champs de compétence du Québec.
En Algérie
Le premier mouvement autonomiste Kabyle est le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, né en 2001 suite aux évènement du Printemps noir.
Les deux principaux partis à ancrage Kabyle, le FFS et Le RCD prônent quant eux une décentralisation poussée.
Au Canada
L'autonomisme est une politique défendue par l'Action démocratique du Québec (ADQ), un parti provincial qui vise à rapatrier certains pouvoirs fédéraux et donner le titre d'État autonome à la province de Québec.
En Espagne
On retrouve cette idée au travers le système des Communautés autonomes, qui constituent la principale vertébration de l'État espagnol depuis la mise en place du régime démocratique à la fin des années 1970.
En France
Article détaillé : Mouvements indépendantistes en France.De nombreux partis autonomistes existent en France, cette revendication d'autonomie prenant généralement forme dans le cadre d'un fédéralisme français ou européen. Ainsi, en Bretagne, l'Union démocratique bretonne (UDB) est un parti autonomiste, tout comme Alsace d'abord en Alsace, qui frôle les 10% aux élections régionales. La revendication de fédéralisme différencié des Verts prend la forme de l'autonomisme au niveau corse ou breton[réf. nécessaire].
En outre-mer, et notamment dans les Collectivités où l'indépendantisme est une réelle force politique, des mouvements autonomistes se sont créés dans le camp opposé à l'indépendance mais souhaitant toutefois obtenir plus d'autogestion politique et économique et un partage de type « fédéraliste » des compétences publiques entre l'État et leur territoire. Il s'agit surtout :
- en Polynésie française :
- Tahoeraa huiraatira : anciennement proche de l'UMP et d'inspiration néo-gaulliste.
- To Tatou Ai'a : fédération créée en 2007-2008 par plusieurs partis autonomistes et anti-indépendantistes, sous la direction de Gaston Tong Sang et avec le soutien de l'UMP.
- en Nouvelle-Calédonie :
- Avenir ensemble : parti créé en 2004 par des opposants anti-indépendantistes au Rassemblement-UMP, ses membres sont soit membres nationalement de l'UMP, du MoDem ou du Nouveau Centre.
- Calédonie ensemble : parti dissident de l'Avenir ensemble créé en 2008.
- Le Mouvement de la diversité (LMD) : créé en 2008 par le sénateur UMP, et ex-Rassemblement-UMP
- en Martinique :
- le Parti Progressiste Martiniquais, créé le 23 mars 1958 par Aimé Césaire, president actuel Serge letchimy député maire de la ville de Fort-de-France, parti nationaliste et anti-colonialiste, prone l'autonomie pour la Nation Martiniquaise.
- Le Rassemblement Démocratique Martiniquais, Fondé en 2006 par Claude Lise suite à une scission avec le PPM est un parti autonomiste.
En Italie
Sur le territoire italien sont présentes plusieurs communautés qui après la Seconde Guerre mondiale ont obtenu un régime de protection des droits des minorités en forme de privilèges et d'autonomie. Les partis politiques qui représentent ces communautés sont notamment :
- Sindacato dei Popoli
- Mouvement pour les autonomies
- Bruno Lepre
- Ligue du Nord
- Parti sarde d'action (Sardaigne)
- Sardigna Natzione Indipendentzia (Sardaigne)
- Südtiroler Volkspartei (Province autonome de Bolzano)
- Parti autonomiste trentin et tyrolien (Trentin-Haut-Adige)
- Union valdôtaine (Vallée d'Aoste)
- UOPA (Val d'Ossola)
- Fronte Indipendentista Lombardia (Lombardie)
- Fronte Friulano - Front Furlan (Frioul)
- Liga Veneta (Vénétie)
- Partito Nazionale Veneto (Vénétie)
- Progetto Nordest (Vénétie)
- Ligue vénète République (Vénétie)
À partir de 1946, la Sicile bénéficie d'un régime d'Autonomie spéciale.
Bibliographie
- Mikael Bodlore-Penlaez, Atlas des nations sans État - Peuples minoritaires en quête de reconnaissance, Yoran Embanner, 2010, (ISBN 978-2914855716).
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.