Suran (rivière)

46° 29′ 21″ N 5° 27′ 45″ E / 46.4892, 5.4625

Suran
Caractéristiques
Longueur	74 km
Bassin	349,5 km2
Bassin collecteur	le Rhône
Débit moyen	6 71 m3⋅s-1 (Pont-d'Ain)
Régime	pluvial
Cours
Se jette dans	l' Ain
Géographie
Pays traversés	France

Le Suran, est une rivière française qui coule dans les départements du Jura et de l'Ain. C'est un affluent de la rivière d'Ain en rive droite.

Géographie

Le Suran naît dans la petite localité de Loisia, dans le département du Jura. Il se dirige d'emblée vers le sud, direction qu'il maintiendra jusqu'à son confluent avec l'Ain sur la commune de Varambon près de Pont-d'Ain. Dans la vallée, on entend dire : «  à Varambon, le Suran perd son nom  »

Hydrologie

Le Suran est une rivière assez abondante, comme tous les cours d'eau issus de la partie sud de la région du massif du Jura. Son débit a été observé sur une période de 39 ans (1969-2007), à Pont-d'Ain, localité du département de l'Ain située au niveau de son confluent avec l' Ain^[1]. Le bassin versant de la rivière y est de 349 km² (soit l'intégralité du bassin).

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Pont-d'Ain est de 6,71 m³ par seconde.

Le Suran présente des fluctuations saisonnières de débit très marquées, comme bien souvent dans l'est de la France, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 8,0 et 11,3 m³ par seconde, de novembre à avril inclus (avec un maximum en février), et des basses eaux d'été, de fin juin à fin septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 1,04 m³ au mois d'août. Mais les fluctuations sont bien plus prononcées sur de plus courtes périodes.

À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusqu'à 0,026 m³, en cas de période quinquennale sèche, soit à peine 26 litres par seconde, ce qui est extrêmement bas, mais normal dans les régions du piémont jurassien. Rappelons que le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.

Comme la rivière court dans un synclinal fortement karstifié, une partie de son cours s'assèche l'été entre Villereversure et le hameau de Planche (Neuville-sur-Ain). Sur cette portion, la rivière coule alors en souterrain avant de resurgir, pour partie à la source du Bourbou, une partie des eaux rejoignant la rivière d'Ain par un système de résurgences en aval de la grotte de la Colombière à Neuville-sur-Ain^[2].

Quant aux crues, elles ont leur importance, tout en restant modérées comparé à la moyenne des cours d'eau de la moitié sud de la France. Les QIX 2, ou débit calculé de crue biennale, et QIX 5 valent respectivement 85 et 110 m³. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 130 m³ par seconde, le QIX 20 de 150 m³ et le QIX 50 de 170 m³. (voir note^[3]).

Pour se faire une idée de l'importance de ces débits de crue, on peut les comparer à un des affluents de la Marne à l'est de Paris, le Grand Morin, réputé pour ses débordements. Le QIX 10 du Grand Morin en fin de parcours vaut 140 m³ (contre 130 pour le Suran) et son QIX 50 se monte à 200 m³ (contre 170 pour le Suran). Ainsi malgré un bassin plus de trois fois moins étendu et un débit moyen d'à peu près la moitié, le volume des crues du Suran équivaut presque celles du Grand Morin.

Le débit instantané maximal enregistré à Pont-d'Ain a été de 168 m³ par seconde le 18 avril 2005, tandis que la valeur journalière maximale était de 125 m³ par seconde le même jour. En comparant le premier de ces chiffres à l'échelle des QIX du Suran, il ressort que les crues d'avril 2005 étaient d'ordre cinquantennal, et donc assez exceptionnelles.

Le Suran est une rivière abondante, alimentée par des précipitations elles aussi abondantes, dans la région du massif du Jura et de son piémont. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 608 millimètres annuellement, ce qui est élevé, nettement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais un peu inférieur à la moyenne de la totalité du bassin du Rhône (670 millimètres à Valence), et très inférieur à la lame d'eau de l'Ain à Pont-d'Ain (1 201 millimètres). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint ainsi 19,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Départements et communes traversées

• Jura : Loisia, Gigny, Graye-et-Charnay, Saint-Julien,Villechantria, Broissia, Montfleur
• Ain : Germagnat, Chavannes-sur-Suran, Simandre-sur-Suran, Bohas-Meyriat-Rignat, Villereversure, Neuville-sur-Ain, Saint-Martin-du-Mont, Druillat, Pont-d'Ain, Varambon.

Références

1. ↑ Banque Hydro - Station V2814030 - Le Suran à Pont-d'Ain (Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
2. ↑ Groupe Spéléo de Bourg activités 1986 : Spéléo 01, CDS de l'Ain, n° 11 1987 p 93-101 ; KRIEG-JACQUIER, Régis et GUILLERMIN, Thierry ; la grotte du Père Guste et le réseau du Mont Revel : Spéléo 01, CDS de l'Ain, n° 12 1989 p 58-61
3. ↑ Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans. On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans. Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.

Voir aussi

• La liste des rivières de France
• L’Ain

Liens externes

• Site du SANDRE