Sonnenburg

Sonnenburg

52° 33′ 52″ N 14° 48′ 36″ E / 52.56444444, 14.81

Sonnenburg est un bagne prussien où, pendant la Deuxième Guerre mondiale, furent incarcérés des résistants et des prisonniers politiques originaires de pays occupés par l'Allemagne.

Sommaire

Origines

  • Un couvent fortifié des Chevaliers de Saint Jean, situé en Pologne à 15 km de la frontière allemande, a donné son nom au village polonais de Slonsk, tout près de la ville frontière de Kostrzyn, l’ex-Küstrin.
  • Région marécageuse, malsaine, assez déserte, où la Vistule forme son delta.
  • En 1832 l’administration du royaume de Prusse fait ériger à Sonnenburg une Zuchthaus (maison de travaux forcés), trois bâtiments de brique rouge reliés entre eux. En 1932, le bagne infesté de vermine est fermé pour vétusté. Pour peu de temps...

Avènement du Nazisme

  • Après l’incendie du Reichstag en février 1933, les prisons SA de Berlin débordent. La croulante Zuchthaus est remise en service.
  • Du 3 avril 1933 au 23 avril 1934 Sonnenburg est un camp de concentration de “première génération”, appartenant à la SA. Il devient lieu de détention d’opposants politiques, particulièrement des communistes, mais d’autres aussi, comme Karl von Ossietsky et Erich Mühsam qui dès avril 1933 y font un séjour transformé en enfer par les SA. Sonnenburg acquiert la réputation d’un « enfer de torture » (Folterhölle).
  • Dès 1934, Rudolf Bernstein (1896–1977) dénonce dans un écrit anonyme de 32 pages paru à Zurich et Paris l’enfer de Sonnenburg et y décrit les mauvais traitements, tortures et brutalités, sévices sexuels dont sont victimes les détenus.
  • Début 1934, lorsque les camps sont réorganisés, Sonnenburg redevient maison de travaux forcés sous l'autorité de l'administration pénitentiaire classique.

Deuxième Guerre mondiale

  • La Zuchthaus reçoit des résistants sous statut Nacht und Nebel, condamnés aux travaux forcés à temps par les tribunaux allemands et des condamnés à mort en attente d'exécution. Principalement des Français, Belges, Luxembourgeois, mais aussi des Hollandais et des Norvégiens, mélangés à des détenus de droit commun.
  • La vermine, le froid, l'humidité, la disette, les conditions de travail et les mauvais traitements provoquent de mortelles épidémies de grippe, de typhus et de tuberculose.
  • Les gardiens sont des civils, des matons de métier trop vieux pour être mobilisés, des rebuts de conseil de révision, plus une douzaine de mutilés et de gelés du front russe: les Pieds-Nickelés qui se distinguent par leur brutalité.
  • Parmi les bagnards français, des militants de La Vérité française, de Combat Zone Nord et du réseau Alliance.
  • Fin janvier 1945 : une pointe soviétique menace Sonnenburg. Dans la nuit du 30 au 31, les gardiens escortent, par groupes de dix, 823 détenus dans l'arrière-cour où les attendent 20 policiers SS de Francfort/Oder.
  • Les gardiens partent avec les SS, poussant 120 détenus luxembourgeois, après avoir caché la clef de la porte du bagne bouclée à double tour.
  • Le lendemain, à l'arrivée de l'Armée rouge, quatre survivants mal fusillés gisent parmi les cadavres entassés.

Après-guerre

  • Toujours en service sous le régime communiste, la Zuchthaus est aujourd'hui désaffectée. Le cimetière est très bien tenu. Un petit musée entretient le souvenir.
  • La région a été classée parc naturel.

Procès du massacre

  • Le médecin du bagne se suicide dans sa cellule. Le sous-directeur (qui avait sélectionné les hommes à abattre) est exécuté. Le gardien-chef et l'inspecteur du Sipo chargé du fichier meurent en captivité avant le procès. Le directeur meurt de sa belle mort en 1962.
  • En 1971, les deux officiers de police SS responsables du massacre sont traduits devant un tribunal de Kiel. L'un d'eux sort de prison, ayant été impliqué en URSS dans l'expérimentation de camions à gaz et dans l'assassinat massif de prisonniers de guerre soviétiques. Le président prononce la relaxe, prétextant que les deux accusés sont trop vieux pour être jugés et que le témoignage des survivants n'est pas recevable.

Morts à Sonnenburg

Sources

  • Archives Nationales : AJ72/317 (Prisons et forteresses)
  • Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.

Bibliographie sommaire

  • FNDIR-UNAFIF : Leçons de ténèbres, Paris, Perrin, 2004.
  • FNDIR-UNADIF, Bernard Filaire : Jusqu'au bout de la résistance, Paris, Stock, 1997.
  • Ernst von Salomon : Le destin de A.D., Paris, Gallimard, 2003.
  • Robert Hervet : Capitaine Rodriguez - escalier de fer, Paris, France-Empire, 1958.
  • Marie-Madeleine Fourcade : L'arche de Noé, Paris, Fayard, 1968.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Sonnenburg de Wikipédia en français (auteurs)

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