Service des phares et balises

Service des phares et balises
Baliseur océanique Charles-Babin : l'ancienne génération
Le nouveau baliseur océanique Gascogne
Le vieux baliseur côtier Roi Gradlon en action dans la baie de Lorient
Le Logoden bateau de travail

Créé en 1806, en France, le service des phares et balises est chargé d'entretenir les dispositifs d'aide à la navigation mis en place le long des côtes de France et d'Outre-mer pour signaler les dangers (écueils, hauts fonds) et baliser les routes maritimes et les chenaux d'accès aux ports.

Sommaire

Histoire

Durant l'Ancien Régime, les feux et le balisage des côtes françaises sont gérés par divers organismes privés ou public, ce qui pose des problèmes en temps de guerre, l'État ne pouvant dépendre d'initiatives locales pour l'allumage ou l'extinction de ces feux[1]. La révolution Française crée en 1791 un service unique de signalisation maritime nationale et vote le 15 septembre 1792 une loi qui confie la surveillance des phares, amers, tonnes et balises au Ministère de la Marine et l'exécution des travaux, au Ministère de l'Intérieur. Devant l'accroissemnt du trafic maritime, Napoléon Ier souhaite un programme de balisage des côtes françaises et un service de surveillance performants. Il créé à cette fin le 7 mars 1806 par décret le Service des Phares et Balises, cette nouvelle administration étant rattachée à la Direction des Ponts et Chaussées dépendant du Ministère de l'Intérieur. Le premier directeur nommé est Augustin Fresnel qui inventera le système lenticulaire pour les phares. Dès 1811, l'action de ce service est pilotée par la Commission des phares[2].

Compétences et missions

En 2005, les dispositifs d'aide à la navigation entretenus par le service des phares et balises comprennent environ :

  • 8 000 établissements de signalisation maritime (ESM) qui se décomposent en :
    • 150 phares,
    • 3 500 marques lumineuses,
    • 4 500 marques passives.
  • 3 systèmes de radionavigation : les stations terrestres françaises d’EGNOS (complément du GPS), le LORAN C et une vingtaine de balises Racon

Les missions suivantes entrent également dans le périmètre du service des phares et balises :

  • la coordination avec les États étrangers et les organisations internationales (Organisation maritime internationale, AISM) pour les questions relevant de la signalisation maritime
  • la gestion du matériel POLMAR (lutte contre la pollution maritime)

Organisation du service

Le terme service des phares et balises désigne en fait des services déconcentrés, qui dépendent au niveau central du Bureau des phares et balises. Ce dernier est rattaché à la Direction des Affaires maritimes, qui dépend de la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer du Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement. Ainsi, les activités opérationnelles du service des phares et balises se déroulent dans 35 centres (27 en métropole et 8 en outre-mer), implantés dans chaque département ayant une façade maritime et rattachés aux DDTM. Six centres (Dunkerque, Le Havre, Brest, Saint-Nazaire, Le Verdon et Marseille) ont une importance particulière, celui de Brest présentant la particularité de regrouper 20 % du parc d'ESM. Cette organisation départementale, qui a succédé aux arrondissements maritimes, est aujourd'hui remise en cause par une logique de coordination par façade maritime, qui pourrait renforcer le rôle du préfet maritime[3].

Le personnel de ces établissements (environ 1200 personnes) comprend entre autres des ouvriers chargés d'effectuer les réparations, des marins chargés de conduire les baliseurs et les bateaux de travaux, et des contrôleurs des travaux publics de l'État spécialisés dans le domaine des phares et balises.

Le service des phares et balises partage avec d'autres services un centre de recherche spécialisé comptant environ 270 personnes, le Centre d'études techniques maritimes et fluviales (CETMEF), qui met au point les dernières évolutions du matériel de signalisation[4]. Celui-ci a succédé au Service technique des phares et balises (STPB), devenu Service technique de la navigation maritime et des transmissions de l'équipement (STNMTE), par fusion avec le Service central technique des ports maritimes et voies navigables (SCTPMVN).

Développements récents

Renouvellement de la flotte

La flottille des baliseurs et des embarcations de servitude a été partiellement renouvelée entre 1998 et 2005. Ont été mis en service :

Déploiement d'une bouée de nouvelle génération

Un type de bouée plus légère, intégrant mieux les dispositifs ajoutés récemment (panneau solaire…) a été mis au point par le CETMEF et est en cours de déploiement. Ce matériel devrait permettre de réduire les coûts d'entretien.

Automatisation des phares

Le programme d'automatisation des phares, entamé dans les années 1990 s'est achevé en 2004, avec la fin du gardiennage du phare de Kéréon. Désormais la mise en route de tous les phares est automatique et leur surveillance (état des batteries, fonctionnement des dispositifs…) est assurée à distance par télécontrôle.

Maintien du LORAN C

Le LORAN C, rendu obsolète par le GPS, a été abandonné en 2005 par les principaux partenaires de la France au sein de la chaîne Europe du Nord (NELS). Les autorités françaises, pour des raisons dépassant le cadre des missions du service (équipement de la Marine nationale, indépendance nationale), ont décidé de maintenir les stations terrestres de LORAN C jusqu'en 2015.

Galileo

Le futur système européen de positionnement par satellites Galileo, lorsqu'il deviendra opérationnel vers 2014, devrait s'intégrer aux systèmes de radionavigation d'aide à la navigation.

Expérimentation de l'AIS

Le service des phares et balises teste le Système d’information automatique (AIS acronyme de Automatic Identification System) en vue de son application au balisage. Ce système, aujourd'hui généralisé sur les navires de commerce, permet, grâce à un émetteur récepteur VHF, d'identifier, de localiser et de connaître la route de chaque navire. Ce service est utilisé en premier lieu par les stations terrestres chargées de surveiller le trafic des routes commerciales fréquentées. Il permet également d'aider à prévenir les collisions, chaque navire disposant des informations précitées dans sa zone de navigation.

Notes et références

  1. Olivier Chapuis, À la mer comme au ciel, Paris Sorbonne, 1999 [lire en ligne], p. 490 
  2. Régis Kalaydjian, Données économiques maritimes françaises. 2001, Quae, 2002 [lire en ligne], p. 57 
  3. Rapport d'inspection n° 2005-0197-01, Propositions de réorganisation du ministère dans le champ maritime, Février 2006
  4. Cf. site officiel du CETMEF

Voir aussi

Liens connexes

Liens externes

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