Saint-Romain-de-Jalionas

Saint-Romain-de-Jalionas
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45° 27′ 05″ N 5° 07′ 53″ E / 45.45140, 5.1315

Saint-Romain-de-Jalionas
Image illustrative de l'article Saint-Romain-de-Jalionas
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Arrondissement de La Tour-du-Pin
Canton Canton de Crémieu
Code commune 38451
Code postal 38460
Maire
Mandat en cours
Georges Blériot
2008-2013
Intercommunalité Communauté de communes de l'Isle-Crémieu
Démographie
Population 3 030 hab. (2007)
Densité 222 hab./km²
Gentilé Jalioromains et Jalioromaines
Géographie
Coordonnées 45° 27′ 05″ Nord
       5° 07′ 53″ Est
/ 45.45140, 5.1315
Altitudes mini. 194 m — maxi. 222 m
Superficie 13,65 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Saint-Romain-de-Jalionas est une commune française, située dans le département de l'Isère en région Rhône-Alpes. Les habitants sont des Jalioromains et Jalioromaines.

Sommaire

Géographie

Saint-Romain-de-Jalionas est située au nord du département de l'Isère en bordure du Rhône, qui marque la limite avec le département de l'Ain. Son site archéologique du Vernai à proximité de l'église témoigne d'une occupation humaine préhistorique. Des fouilles actuellement en cours ont mis au jour une villa gallo-romaine remarquable.

La superficie est de 1 365 ha, l'altitude moyenne de 200 mètres et environ 3 000 habitants peuplent la commune qui a su conserver un caractère rural tout en offrant aux Jalioromains un centre commercial et un tissu associatif très diversifié (30 % de la population ayant moins de 20 ans). Des groupes scolaires primaire et maternelle accueillent 300 enfants qui bénéficient d'un restaurant scolaire.

Une zone artisanale de 10 ha se développe progressivement et offre des emplois sur la commune. Saint-Romain-de-Jalionas fait partie de la communauté de communes de l'Isle-Crémieu, mais bénéficie néanmoins de toutes les infrastructures des villes de Tignieu-Jameyzieu et de Pont-de-Chéruy situées à 2 km.

Actuellement, plusieurs voies départementales permettent une liaison avec les échangeurs autoroutiers de l'A43, de l'A42 et de l'A432 ainsi qu'un accès rapide aux grandes villes de la région : Lyon à 30 km à l'ouest, Bourg-en-Bresse à 50 km au nord, Chambéry à 85 km à l'est, Bourgoin-Jallieu à 25 km au sud, et l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry à 15 km à l'ouest.

Histoire

L'église en hiver

La présence de l'homme est attestée dès le Néolithique grâce à la découverte de matériel au bord de la rivière le Girondan (haches polies, céramique non tournée, ossements d'animaux).

À l'occupation gauloise du site, autour de l'actuelle église, succède une longue période d'occupation romaine (jusqu'aux Ve et VIe siècles) où se développe, en plusieurs étapes successives de construction, une villa aux dimensions importantes, dotée d'un grand complexe thermal (aujourd'hui en partie dégagé par les fouilles archéologiques).

Les différentes vagues d'invasions dites « barbares » n'ont pas fait fuir les habitants comme ce fut le cas ailleurs. Ainsi, l'habitat est-il réutilisé par les Mérovingiens (qui fonderont une église paléochrétienne, la première du Dauphiné ?) puis par les Carolingiens (dont le clocher de l'église est le principal vestige qui subsiste de cette période).

Au bas Moyen Âge, un château delphinal intègre l'église dans son emprise. Des fortifications imposantes sont entourées de douves.

À l'abandon dès le XVIe siècle, le château tombe en ruine. Seule l'église est préservée de la démolition, et, malgré sa localisation en bordure de marécage, à l'écart de tout habitat, elle demeure le principal lieu de culte à Saint-Romain-de-Jalionas.

Le site archéologique

Une partie des fouilles archéologiques

Sa découverte[1]

Au XIXe siècle, le curé signale la découverte d'éléments de statues et de mosaïques dans le cimetière qui jouxte avec l'église paroissiale. Alerté, Hippolyte Müller, fondateur du musée dauphinois, se rend sur place sans pour autant localiser l'épicentre de ce site qualifié de gallo-romain.

En 1967, des travaux d'adduction d'eau mettent au jour un fragment de mur et une amphore dans laquelle on dégagera le squelette d'un enfant. Un historien amateur et peintre reconnu, Roger Pinet, commence alors à fouiller les environs et dégage d'innombrables vestiges. Faute de moyens, il doit remblayer ses trouvailles en 1979.

En 1985, l'agrandissement du cimetière impose une campagne de sauvetage menée par des scientifiques. Au total 1 500 m2 sont fouillés au sud de l'église par Robert Royer, conservateur régional d'archéologie de la direction régionale des affaires culturelles.

À partir de 1995, ce dernier sonde le site dans sa globalité, grâce à des financements du conseil général de l'Isère.

Son histoire[1]

Depuis toujours des populations se sont implantées en ces lieux pour en tirer profit ou en défendre l'accès. Les fouilles mettront au jour des haches et des pointes de flèches du Néolithique. Robert Royer découvre également des foyers de l'âge du bronze et des éléments de la vie quotidienne des Gaulois, attestant l'existence d'une ferme.

Vers 40 avant J.-C., cette exploitation est transformée en villa selon les canons romains de construction : bâtiments en pierres maçonnées, toits en tuiles, sols en mortier. La vaisselle trouvée est gauloise, indiquant que les maîtres sont plutôt des Allobroges romanisés que des colons installés. Le domaine est restructuré et des fossés sont aménagés pour assécher les marais et irriguer les cultures (blé et orge).

À partir de 15 après J.-C., la villa laisse place à un palais dont le seul bâtiment d'habitation couvre 2,5 hectares. D'après Robert Royer « c'est véritablement hors normes, surtout en milieu rural et hostile ». Les villae font généralement 5 000 m2 de superficie et se sont surtout établies dans des lieux secs et fertiles et non à proximité d'un marais de 50 hectares. La propriété dispose du chauffage central, d'une piscine et d'un complexe thermal, « un luxe qui n'est pas en rapport avec les revenus du domaine » poursuit Robert Royer. Alors à qui appartient-il ? L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'un marchand ou politicien fortuné établi à Vienne ou Lyon, aurait fait bâtir ce palais pour y mener grand train, on ignore cependant son identité. Traversant sans dommages les invasions barbares et le déclin de l'Empire romain, le domaine va prospérer jusqu'à son démantèlement vers 450.

Régulièrement réorganisé, il intègre de nouvelles productions comme la vigne, l'arboriculture et la noix. Plus singulier, une chapelle chrétienne est bâtie en son sein au IVe siècle. Elle sera à l'origine de l'église actuelle. Durant le haut Moyen Âge, une exploitation beaucoup plus réduite se substitue à la villa tandis que la chapelle, devenue église paroissiale est ceinte d'un cimetière. Des paysans s'installent à proximité.

À la fin du XIIe siècle, un château delphinal, démantelé au XVIe siècle, est adossé à l'église.

Que nous révèle-t-il[1]?

Le site pourtant situé en milieu hostile, a toujours été habité et exploité mais interroge les historiens : comment ses propriétaires ont-ils pu tirer parti de ce qui était a priori une contrainte jusqu'à bâtir un gigantesque domaine ?

Il nous renseigne également sur les relations sociales entre paysans et propriétaires fonciers ainsi que sur les modes d'exploitation, très différents selon les périodes.

Chronologie de l'histoire du site[1]

  • 150 av. J-C : attestation d'une ferme gauloise ;
  • 40 av. J-C : construction d'une première villa gallo-romaine ;
  • 15 ap. J-C : la villa laisse place à un palais (création d'un grand domaine agricole de 13 hectares) ;
  • IVe siècle : édification d'une chapelle à l'intérieur de la villa ;
  • 450 ap. J-C : démantèlement du palais ;
  • XIIe siècle : construction d'un château delphinal ;
  • XVIe siècle : démantèlement du château ;
  • XIXe siècle : découverte d'éléments de statues et de mosaïques dans le cimetière ;
  • 1967 : découverte d'un fragment de mur et d'une amphore ;
  • 1985 : début des fouilles.

Fonctionnement de la villa

La villa du Bas-Empire est de très grande taille, les bâtiments d'habitations couvrant, seuls, plus de 2 hectares. On y trouve un réseau complexe d'égouts, un moulin hydraulique (très rare pour la période), une piscine de 20 mètres sur 6 mètres ainsi qu'un complexe de thermes avec système de chauffage par hypocauste.

La villa ainsi que ses dépendances sont encadrées par un mur d'enceinte cloîtrant un espace d'une vingtaine d'hectares, traversé par une voie d'accès en galets et par un petit ruisseau sur lequel se raccorde le système d'égout.

Le site aujourd'hui

Bien que connu et fouillé depuis les années 1960, ce site ne fait l'objet d'une fouille régulière que depuis 1995. Les fouilles y ont lieu annuellement, au cours du mois d'août, sous la direction de Monsieur R.

Les fouilles archéologiques ont misent à jour plusieurs aires de rouissage du chanvre.

Lieux, monuments et traditions

Le Moulin du Peillard

Le Moulin existait déjà au Moyen Âge et on le retrouve sur la carte de Cassini au XVIIIe siècle. Il est possible de le visiter 4 fois par an lors de la Fête du Pain, la Fête des Moulins, les Journées du Patrimoine et la Fête du Goût organisées par les Amis du Moulin du Peillard.

Il est alimenté par le Girondan, affluent du Rhône, qu'on appelle également le Girondin sur les cartes de l'ONEMA. On peut voir sur la place du village, au niveau du pont, le barrage mobile qui permet d'alimenter en eau le moulin. Un système ingénieux qui ne prend que la hauteur de 70 cm d'eau sur la rivière et laisse passer le surplus par dessus : on parle de déversoir. Le principal avantage est de ne pas avoir à le relever en cas de crue, car l'eau passera par dessus. Si on le lève quand même, alors on amplifie la crue... En réalité le barrage est relevé simplement pour le nettoyage.

En dehors des 4 visites, le hameau du Moulin du Peillard est un lieu de promenade agréable les dimanches ensoleillés.

Pour rejoindre le Moulin du Peillard, partez de la place du Village, passez le pont sur la rivière, et 100 mètres plus loin tournez à gauche en suivant le panneau « Le Moulin du Peillard ». Vous êtes alors dans la rue des Moulins et c'est tout au bout à côté de l'étang.

Le Brandon

Cette fête est célébrée chaque année, à l'occasion du 3e samedi du mois de mars.

Pour fêter l'arrivée du printemps, les enfants de l'école primaire se réunissent le mercredi avant le brandon, déguisés (un peu comme pour Halloween) et vont à la rencontre des habitants pour leur demander des œufs, du sucre, de la farine...

Avec ces produits sont réalisées gaufres, crêpes... Tout est vendu lors du brandon au profit du sou des écoles de la commune. Les enfants font également brûler monsieur Carnaval (grande poupée piquée sur une grande croix en bois).

La kermesse

La Kermesse est organisée par « le sou des écoles », avec de nombreuses activités : tir à la carabine, la boule à bill, le kart, château gonflable, poney, le casse-boîtes...

Les écoles font des spectacles, les élèves de la maternelle font le matin et les élèves de primaire font l'après-midi. Tout l'argent collecté pendant la journée est reversé au « sou des écoles » pour ensuite organiser des voyages scolaires pour les maternelles et primaires. Par exemple, les élèves de CM2 partent une journée au ski.

Les Jalionades

Se faisant en été (souvent vers fin juin), les Jalionades sont un rassemblement de personnes, allant de la primaire à la retraite, pour des épreuves sportives, pendant une journée. Elles sont organisées sous la forme de jeux olympiques où plusieurs équipes représentent des pays. Elles sont organisées par le comité d'animation de Saint-Romain-de-Jalionas.

Population et société

Enseignement

Deux écoles publiques sont à dispositions des habitants : une école maternelle et une école primaire.

Le collège le plus proche est le collège Lamartine de Crémieu.
Les lycées les plus proches sont les lycées La Pléiade (Lycée général et technologique) et l'Odyssée (Lycée professionnel) situés à Pont-de-Cheruy.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Cassini[2], INSEE[3])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
383 395 383 511 501 510 528 592 630
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
683 668 600 578 603 587 590 574 556
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
516 539 552 560 563 543 423 506 533
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007  
601 659 1179 1816 2461 2749 2993 3030  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Transport

Le chemin de fer à Barens
Le chemin de fer à Barens (sous la neige en hiver)

Car

Saint-Romain-de-Jalionas est desservie par six lignes du réseau Transisère :

Train

Saint-Romain-de-Jalionas était autrefois desservie par le train, mais le chemin de fer de l'Est de Lyon qui reliait Lyon à Aoste via Crémieu, Saint-Hilaire-de-Brens, Soleymieu et Montalieu-Vercieu a été fermé au trafic voyageur le 31 décembre 1947.

Bien que la ligne 3 du tramway de Lyon ait été prolongé jusqu'à Meyzieu, la réutilisation de l'ancienne ligne entre Meyzieu, Pusignan, Pont-de-Chéruy et Crémieu est mal partie bien que cela soit souhaitée par les collectivités concernées.

En effet, la ligne Rhônexpress qui relie la gare de Lyon-Part-Dieu à l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry en une demi-heure, s'est détournée de celle-ci afin d'éviter Pusignan pour des raisons économiques et pour ne pas mettre plus de temps que la ligne de bus qu'elle remplace, le Satobus.

Bibliographie

  • Jean-Paul Guillaumet, Les Tumulus de Saint-Romain-de-Jalionas. Premières observations', Paris, 1988, p. 220-230.
  • Jean-Paul Guillaumet, Les Tumulus de la fin de l’Âge du Bronze de Saint-Romain-de-Jalionas (Isère), à paraître dans les suppléments à la Revue archéologique de l’Est (actes du XXXe colloque international de l’AFEAF, Saint-Romain-en-Gal/Vienne, 2006)
  • Isère Magazine, juin 2009, p.36
  • Actualités de la recherche en histoire et archéologie agraires, Colloque international AGER V, tenu à l'université de Franche-Comté, 19 et 20 sept. 2000, édité par François Favory, Anne Vignot

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références


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