Saint-Jean-de-la-Motte

Saint-Jean-de-la-Motte

47° 44′ 38″ N 0° 03′ 23″ E / 47.743902, 0.056388

Saint-Jean-de-la-Motte
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Sarthe
Arrondissement La Flèche
Canton Pontvallain
Code commune 72291
Code postal 72510
Maire
Mandat en cours
Sylvain Fournier
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Canton de Pontvallain
Démographie
Population 939 hab. (2008)
Densité 29 hab./km²
Gentilé Mottais
Géographie
Coordonnées 47° 44′ 38″ Nord
       0° 03′ 23″ Est
/ 47.743902, 0.056388
Altitudes mini. 40 m — maxi. 109 m
Superficie 32,03 km2

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Saint-Jean-de-la-Motte est une commune française, située dans le département de la Sarthe et la région Pays de la Loire.

Ses habitants sont appelés les Mottais et les Mottaises.

Sommaire

Géographie

Saint-Jean-de-la-Motte est une commune du sud de la Sarthe, située à 13 km au nord-est de La Flèche et 40 km au sud du Mans. Elle est bordée par le ruisseau de Carpentras.

La commune est traversée par la RD 923 (ex RN23) menant du Mans à Angers.

Lieux-dits et écarts

  • Le Point du Jour
  • La Croix-Bourdon

Communes limitrophes

Histoire

Présentation

La présence de l'homme dès le Néolithique est attestée par la présence de menhirs au lieu-dit la Lande des soucis.

Au milieu du XIe siècle, le seigneur Achard fait venir des religieux qui établissent un prieuré sur le site de la motte féodale. Les moines, en établissant par la suite un monastère deux kilomètres au sud de la Motte, sont à l'origine du village actuel qui s'est développé autour de leur nouvelle église.

SAINT JEAN DE LA MOTTE avant 1789

Le texte ci-dessous est un extrait d’une publication faite en 1891 par M. Henri Roquet dans la Revue historique et archéologique du Maine (Tome trentième Second semestre). Il est consultable dans son intégralité aux adresses suivantes :

  1. 1re Partie : Saint Jean de la Motte avant 1789 : //www.archive.org/stream/revuehistoriquee30soci#page/n75/mode/1up
  2. 2e Partie  : Saint Jean de la Motte jusqu’en 1800 : //www.archive.org/stream/revuehistoriquee30soci#page/330/mode/1up

Situation géographique

La commune et paroisse de Saint-Jean-de-la-Motte est située dans le canton de Pontvallain, à 32 kilomètres sud du Mans. Elle dépendait autrefois de l'élection de La Flèche et du doyenné de Clermont et ressortissait partie de la justice seigneuriale du comté de La Suze et partie de la sénéchaussée de Château-du-Loir. Saint-Jean-de-la-Motte est borné au Nord par La Fontaine- Saint-Martin et Oizé ; à l'Est par Mansigné ; au Sud par Luché-Pringé et à l'Ouest par Mareil-sur-Loir, Clermont et Ligron.

Le bourg

Le bourg, bâti sur le versant d'une haute colline, domine la riante et ombreuse vallée du Carpentras. Il est assez joli et formé d'une rue principale qui le traverse, en passant au pied de l'église ; une autre rue se dirige, à l'Est, vers Luché. Avant 1815, il ne comprenait qu’un très petit nombre de maisons groupées autour de l'église, habitées aujourd'hui par MM. Edmond Letessier, G.Coubard, Guillier, Abrivard, Mauboussin, Cador, Léon Mautains, Lemercier-Brossard et les sœurs institutrices ; ces trois dernières maisons s'appelaient le Prieuré, Le Louvre et le Collège. Toutes les autres constructions sont de date plus récente.

La population de la commune, comptée pour 320 feux avant la Révolution, était en I834 de 2.012 habitants; en I836, de 1.874, dont 147 dans le bourg; en 1846, de 1.957 ; en 1851, de 1.934. Elle a sans cesse diminué depuis; le dernier recensement (1891) ne lui donne plus que 1.506 habitants, dont 207 agglomérés.

Le Carpentras

Le ruisseau du Carpentras traverse la commune du Nord au Sud. Après avoir, sur le territoire de Saint-Jean-de-la- Motte, reçu les ruisseaux d'Hunault, de la Touche et des Trocheries, et fait tourner le moulin de la Motte, le Moulin- Neuf et les moulins de Saint-Jean et de Grimault, il va se jeter dans le Loir au moulin des Isles, à deux kilomètres et demi à l'Est de Créans. Son cours est de dix kilomètres. On y pèche d'excellentes écrevisses.

La forêt de la Chausse-Paillière

Saint-Jean-de-la-Motte renferme encore de nombreux bouquets de bois, derniers souvenirs de la vaste forêt de Longaulnay, qui en couvrait autrefois tout le territoire. Le plus important est celui de la Chausse-Paillière, dont l'étendue est d'environ 460 hectares. La forêt de Longaulnay, dont la Chausse-Paillière fut toujours un des membres, appartint aux comtes du Maine dès l'origine de la féodalité.

La lande des Soucis et ses peulvans

Une autre lande, celle des Soucis, désignée aussi quelquefois sur les anciens titres sous le nom de lande de la Motte-Achard, s'étend sur la partie Nord de Saint-Jean-de-la-Motte et sur les communes d'Oizé et de La Fontaine-Saint-Martin. Les Gaulois, nos ancêtres, l'ont habitée et y ont laissé ainsi que dans les environs un grand nombre de peulvans ou pierres levées. Beaucoup de ces monuments des premiers âges ont déjà disparu sous le marteau du piqueur de grès, et il n'en restera bientôt plus que les deux plus importants : La Mère et la Fille. La plus grande de ces pierres, la Mère, a 5,50 m de hauteur sur 3 m de largeur à la base ; la plus petite, la Fille, et se trouve à l'ouest de la première à une distance de 7,80 m ; elle a 2,33 m sur 1,66 m. Un autre peulvan, situé à 200 m environ au sud-ouest de ceux-ci, est moins remarquable comme monument druidique que comme objet d'histoire naturelle. Il forme un parallélogramme de 2,75 m de hauteur sur 2 m de largeur, couvert sur sa face méridionale de nombreuses aspérités en bossages grossièrement arrondis, qui lui ont valu son nom de Pierre potelée.

Autres monuments druidiques

Saint-Jean possède aussi, dans la Chausse-Paillière, un menhir, la table de Vignolle, qui a 1m20 de diamètre sur 50 centimètres d'épaisseur ; il est porté, parait-il, sur trois pierres posées au niveau du sol. Un autre menhir, nommé le Palet de Gargantua, est disposé au-dessus d'un petit ruisseau, derrière la maison à laquelle il a donné son nom ; avant la construction du pont de la route de Mansigné, il servait seul au passage des piétons et des voitures.

Les forges à bras de la Chausse-Paillière

La Gaule étant devenue province romaine, une ère nouvelle commença pour elle. Des routes furent construites à travers les forêts pour mettre les cités en communication les unes avec les autres ; l'agriculture fut encouragée, et l'on défricha partout de nouvelles terres; l'industrie se développa et le commerce devint plus prospère. Grâce à cet essor, notre pays se transforma et la forêt de Longaulnay vit s'abattre sur elle toute une nuée de hardis pionniers qui l'explorèrent en tous sens. De nombreuses forges à bras, alimentées par le minerai de fer que l'on trouvait sur les lieux mêmes, furent établies dans les forêts de la Chausse-Paillière et des Défais de Vadré. Vers la fin du IVéme siècle, saint Martin, évêque de Tours, baptisa plus de 2.500 personnes, tant hommes que femmes, à une fontaine qu'il fit jaillir près d'une de ces forges, qui en a gardé depuis le nom de La Fontaine-Saint-Martin.

A Saint-Jean-de-la-Motte, un endroit situé à un kilomètre du bourg, porte encore le nom de la Forge. Là, selon la tradition, était placée la gueuse, et on y raffinait le fer. Cet établissement dut être très important, car on y trouve des scories en telle quantité que des milliers de mètres cubes furent employés, nous ont assuré des personnes dignes de foi, à entretenir les chemins et les routes de la commune pendant toute la première moitié de notre notre siècle ; celles des autres parties de la Chausse-Paillière furent utilisées de la même manière, et ce qui en restait servit à empierrer la route de La Fontaine-Saint-Martin lors de sa construction.

Villa et castellum de la Motte

Existait-il déjà une agglomération sur le territoire de notre commune au moment où l'on commença l'exploitation de ces forges, ou se forma-l-elle aussitôt? Nous n'osons nous prononcer, d'autant plus que jusqu'à présent nous n'avons pu y découvrir aucune ruine de l'époque romaine. Cependant nous sommes porté à croire que les Romains, qui étaient des colonisateurs habiles, y avaient déjà fondé des fermes ou villas. L'une de ces villas, celle de la Motte, acquit par suite de circonstances diverses une prépondérance sur les autres, qui en fit le siège primitif de la paroisse. Sa position sur le penchant d'une colline assez élevée la désignait à l'avance aux Francs pour y établir une forteresse destinée plutôt à la défense de leurs demeures qu'à celle du territoire national. Construites d'après le système des Romains, les fortifications franques étaient tout entourées de palissades, de fossés et quelquefois de talus de terre. A l'intérieur, sur le point culminant, se trouvait le castellum ou château, qui lui-même contenait une défense isolée plus forte que toutes les autres, appelée le donjon. Ces forteresses étaient presque toutes bâties en bois et disparurent ; il n'en est resté que le nom de castellum qu'elles avaient dans l'origine et qui s'est trouvé traduit, avec le temps, par château. Le castellum de la Motte se composait du donjon et de deux ouvrages avancés. Le premier occupait sur la colline une étendue de quatre à cinq hectares. C'était le point le plus élevé, et l'on jouissait au sommet d'un coup d'œil superbe, qui permettait d'observer à l'aise, au Nord et au Sud, la vallée si pittoresque arrosée par le Carpentras.

Le deuxième ouvrage, appelé le champ de la Chapelle, parce qu'autrefois la chapelle de la Motte-Achard y était bâtie, forme un plateau d'environ 28 ares, élevé d'une quinzaine de mètres au-dessus du niveau du large fossé qui l'entoure de toutes parts. Le donjon le domine à sa partie Ouest ; son diamètre est de 16m et son escarpement de 25. Il est ceint d'un fossé de 9 à 10m de largeur et, par une singularité dont on a trouvé ailleurs des cas semblables, il est complètement isolé, et commande la partie faible de la place. L'étang du Presbytère s'étendait au Sud jusqu'au pied du donjon et du deuxième ouvrage et contribuait à leur défense.

Le puits de refuge de la Cormerie

Mais le monument le plus précieux de l'époque féodale ou des temps qui l'ont immédiatement précédée est sans contre- dit le puits de refuge de la Cormerie. Ce genre de souterrains rendit de grands services aux populations pendant les guerres malheureuses que nous eûmes à soutenir contre les envahisseurs normands ou anglais. Les femmes, les enfants, les vieillards, exposés à subir mille mauvais traitements et même la mort de la part d'un ennemi sans pitié, y trouvaient un asile précieux pour abriter leur vie, leur honneur et leurs biens. Le puits de la Cormerie fut donc une ressource hors ligne pour toute la contrée. L'ouverture du refuge, de grandeur suffisante pour permettre le passage d'une personne, ce trouve à 5 ou 6 mètres au-dessous de la margelle, et donne accès dans une salle très bien conservée, qui peut avoir 7 ou 8m de diamètre.

Citons encore, pour mémoire, de vastes souterrains situés sous la colline du Guet et dont la destination nous est inconnue.

Fondation du prieuré en 1030

Vers le commencement du XIème siècle, la châtellenie de la Motte était possédée par un seigneur riche et puissant nommé Achard qui, sentant venir la mort à grands pas, résolut de fléchir la colère divine par la fondation d'un prieuré dans une de ses terres. Il se mit à l'œuvre aussitôt après avoir conçu son dessein. De concert avec Helvise, sa femme, il jeta près de son château les fondements d'un monastère en l'honneur de saint Jean-Baptiste et l'enrichit de nombreuses reliques. Mais la mort ne lui laissa pas assez de temps pour achever son œuvre. Ce fut le chevalier Suavis, son fils, qui la continua avec le consentement de sa mère, encore vivante, d'Hardouin, Hugues, Renauld et Rodolphe ses frères, et d'Hildegarde, Hiseliné, Adèle, Agnès et Helvise, ses sœurs. Ce prieuré fut très florissant pendant de longues années. Lorsqu'il tomba en commende au XVIème siècle, les religieux ne possédaient plus déjà la seigneurie de paroisse, qui était retournée aux seigneurs de la Motte-Achard, et n'exerçaient plus depuis longtemps le ministère paroissial. Ils avaient établi à leur place un curé auquel ils donnèrent la moitié des dîmes, le presbytère et un jardin, sous la seule charge de s'acquitter pour eux de la première messe chaque dimanche. En 1789, le prieur commendataire faisait en outre une portion congrue de 500 livres. Le prieuré et la cure étaient à la présentation de l'abbé de Saint-Mesmin.

L’église paroissiale

L'église paroissiale primitive, érigée auprès du château de la Motte, d'après la tradition, était dédiée à saint Jean- Baptiste, comme l'église actuelle. Le champ sur lequel elle fut construite en a gardé le nom de champ de la Chapelle, et une ferme située à quelques centaines de mètres s'appelle encore aujourd'hui le Presbytère. Cette église ayant été détruite probablement en même temps que le château, dans les guerres privées du XI° ou du XII° siècle, la cure fut depuis lors desservie dans l'église du prieuré, et le bourg transféré. La chapelle de la Motte-Achard fut relevée plus tard par les seigneurs de cette châtellenie et annexée au château de Brouassin.

L'église paroissiale actuelle a été restaurée à plusieurs reprise, notamment en 1824 et en 1885, et encore aujourd'hui un projet en voie d'exécution prolonge cet édifice et lui restitue son vrai caractère, en lui enlevant la rotonde sur laquelle s'ouvre la grande porte. La partie la plus ancienne, la nef, construite en roussard, parait remonter au XIIème siècle et avoir formé seule tout d'abord l'église primitive. Le chœur, édifié d'ailleurs dans le même style, ne lui fut adjoint qu'un peu plus tard, au XIIIème ou au XIVème siècle, lorsqu'un agrandissement fut devenu nécessaire par suite de l'accroissement de la population.

La maladrerie

Au Moyen-Age, une maladie nouvelle, la lèpre, fut importée de l'Orient par les Croisés. Elle fit de tels ravages en France que l'on fonda, pour isoler les lépreux et préserver les autres habitants de la contagion, des hôpitaux situés dans des lieux écartés des centres d'habitation et appelés maladreries. Un grand nombre de paroisses construisirent de ces établissements, et Saint-Jean-de-la-Motte posséda le sien sur la lisière de la Chausse-Paillière, à 7 ou 800 mètres du bourg.

Fondation du collège

Les guerres de religion qui désolèrent la France sous les règnes de Charles IX et de Henri III ne paraissent pas avoir exercé leur influence sur la paroisse de Saint-Jean-de-la-Motte. Au contraire, le sentiment religieux y fit édifier des œuvres qui subsistèrent presque jusqu'à nous et qui montrent la foi de cette époque. Un collège ou école de garçons fut fondé dans le bourg par Mr René Collas, prêtre, prieur commendataire du prieuré de cette paroisse, demeurant à Angers, par acte dressé devant Mr Etienne Quetin, notaire royal audit Angers, le 1er janvier 1570. La dotation se composa d'une maison avec jardin, et du bordage de la Bertière, loué 100 livres en 1777 et 141 en 1790. Pour toute charge, le prêtre qui dirigeait ce collège devait une messe par mois. Vers la même époque, on construisit les bâtiments du prieuré, comme l'indique la date de 1572 inscrite au-dessus d'un écusson visible dans la cour de Mme veuve Léon Mautains. Cette maison et celle du collège, qui subsiste encore et est habitée par les Sœurs, sont les plus anciennes du bourg.

Les épidémies

Dans le cours du XVIIème siècle, des épidémies sévirent à plusieurs reprises sur la paroisse de Saint-Jean-de-la-Motte et enlevèrent chaque fois un grand nombre de ses habitants. La première que nous avons constatée, celle de 1628, amenée par la disette, envahit tout le pays et ne disparut que vers 1640. Nous laissons la parole aux registres de l'état civil rédigés à cette époque; eux seuls pourront nous faire entrevoir la grande misère qui régnait alors :

  1. Le 27ème jour daoust 1628, lisons-nous dans ceux de cette paroisse, décéda une fille nommée La Doifrichère qui cestoit venue réfugier de la ville de La Flèche en son bordage de La Roche, qui mourut de la contagion et fut inhumée au grand cimetière de Saint-Jehan.
  2. Le dimanche 23 septembre 1628, Martin, sacristain de Saint-Jehan, fut ensepulture au matin auparavant la première messe, attendu que lon a aussi quelque doute qu'il fust mort de la contagion.
  3. Le 2 septembre 1638, décéda Mr Jehan Gasgné, prêtre, religieux de Mélinays, prieur-curé de Sermesse, dans la maison de la Goumardière, « et ce la maladie contagieuse, son corps est ensepulture au jardin de la dite Goumardière.
  4. Le 5ème jour de novembre 1638 deceda de la contagion defîunct Urben Mechin et estoit decedee une de ses filles ung peu auparavant, et le 9ème jour de ce moys deceda Pierre Mechin, fils dudit Urben Mechin, aussi de la maladie contagieuse.
  5. Le 6ème jour dudit moys et an que dessus (nov. 1638) deceda Mathurin Bobet, mestayer de la Mothe, et ce de la contagion, son corps a este ensepulture en ung champ et ce par sa femme.
  6. L'unziesme jour dudit moys et an que dessus (nov. 1638) deceda la femme dung appelé Guillaume Thaveau de la Brettonniere. Le corps de laquelle a este ensepulture au grand cimetière de céans attendu que lon a oze l'apporter a leglise a cause du danger, combien que ladite femme ne soit morte de mal contagieux ainsi que ma assure Jehan Belleuvre son frère.
  7. Le 29ème jour dudit moys et an que dessus (nov. 1638) deceda Jacques Bisseray qui deceda de la mort contagieuse... et son corps a este enterre en une pièce de terre près le grand cimetière».

L'épidémie de 1676 fut encore plus terrible. La maladie, une dyssenterie maligne produite par la cherté des grains et la mauvaise qualité de la nourriture, dura de janvier 1676 à janvier 1677 et causa la mort de 143 personnes. En janvier 1676, on fit 10 inhumations ; en février, 4; en mars, 5 ; en avril, 10; en mai 15; en juin, 9; en juillet, 11 ; en août, 19, dont 3 le 21 et 3 autres le 30; en septembre, 22; en octobre, 16, dont 3 le 3 et 5 le 22; en novembre, 5; en décembre, 11 ; et en janvier 1677, 6. La dyssenterie reparut encore en janvier 1706 et sema de nouveau la tristesse dans toutes les familles. En cinq mois il y eut 103 décès : 8 en janvier, 21 en février, 20 en mars, 35 en avril et 10 en mai. Peu de maisons avaient été épargnées par le redoutable fléau.

Don d’un tableau à l’église

Le 29 janvier 1659, Mr René des Chapelles, doyen de l'église cathédrale du Mans et prieur commendataire du prieuré de Saint-Jean-de-la-Motte, donne une somme de 35 livres pour être employée à l'acquisition d’un tableau représentant le baptême de Notre-Seigneur, lequel portera ses armes et sera posé au-devant du maître-autel de l'église .

En 1679, messire Louis Aubery, chevalier, seigneur du Maurier et des Trocheries, conseiller et maître d'hôtel ordinaire du roi, choisit la sacristie de l'église de Saint-Jean pour le lieu de sa sépulture et de celle de sa femme, et la reconstruisit à ses frais telle qu'on la voit aujourd'hui. Il y fut inhumé le 17 mars 1685, et Marie du Buisson, sa veuve, le 31 janvier 1703.

Soldats de milice

En 1719, la paroisse de Saint-Jean est taxée par l'intendant de la généralité de Tours à fournir un soldat de milice. Les jeunes gens appelés par leur âge à prendre part au tirage au sort, se cotisent et donnent 100 livres à Jacques Gruau, l'un d'entre eux, « qui se propose de servir volontairement pour cette somme pendant quatre ans». Un accommodement semblable eut lieu en 1735 ; Jacques Lemercier accepta d'être milicien moyennant 150 livres.

Ecolles du matin et du soir

Des contestations existant depuis plusieurs années entre les habitants et leur curé, Mr Sébastien-René Le Cornu, au sujet de la première et de la deuxième messes du dimanche, une transaction mit tout le monde d'accord, le 17 août 1738. Un des principaux articles discutés par les habitants est relatif au collège et établit « que le sieur Le Bled, prestre, fera régulièrement ses deux écolles du matin et du soir de chaque jour aux enfants de ladite paroisse, à l'exception du temps de vacance et des jours de congé ordinaires. Après l’écolle du soir il conduira les écolliers à l'églize au son de la cloche pour y faire la prière et oraison portée par la fondation dudit collège, et enseignera aux écolliers à son possible le cathéchisme du diocèze ». Le principal du collège devait jouir de la moitié de la glanne recueillie dans la paroisse et le vicaire de l'autre moitié.

Mr Joseph Lebled dirigea le collège pendant 50 ans (1725- 1775). On lui donna pour successeur, en 1775, Mr Jean Jusseaunie, et le 14 décembre 1777 un laïque, Ambroise Lorain, « maître décolle », auquel on fixa un traitement annuel de 100 livres à prendre sur les biens du collège. Bien entendu que ledit sieur Lorain instruira gratis les enfans qui ne seront pas en état de paier, aux termes de laditte fondation, et se fera paier par ceux qui seront en état de le faire à raison de six sols par mois pour ceux qui ne feront que lire, et dix sols par mois pour ceux qu'il fera lire et écrire ».

Bénédiction d’un nouveau cimetière en 1780

L'ancien cimetière entourait autrefois l'église. La partie placée entre la sacristie actuelle et les bâtiments du prieuré s'appelait le petit cimetière elle était spécialement affectée, au XVIII° siècle, à la sépulture des enfants. Les grandes personnes étaient inhumées dans le grand cimetière, situé du côté du collège. Un nouveau cimetière, celui que la paroisse possède aujourd'hui, fut béni le 31 décembre 1780.

Saint-Jean-de-la-Motte pendant la période révolutionnaire

Le texte ci-dessous est un extrait d’une publication faite en 1891 par M. Henri Roquet dans la Revue historique et archéologique du Maine (Tome trentième - Second semestre)[1],[2].

Saint Jean de la Motte chef-lieu de canton en 1790

L'année 1789, dont les événements devaient avoir une si haute portée pour l'avenir de la France, ne vit s'accomplir à Saint-Jean-de-la-Motte aucun autre fait que la rédaction du cahier des plaintes et doléances de ses habitants adressé à l'Assemblée provinciale du Maine et la députation à cette Assemblée de Mr Joseph Crépon, son notaire.

L'Assemblée nationale, dans son désir de tout réformer, voulut organiser sur des bases nouvelles l'administration intérieure de la France. Aussi, le 15 janvier 1790, elle supprima la division par provinces, qui apportait de nombreux obstacles à l'unité française, et en adopta une plus uniforme en départements, districts (arrondissements), cantons et municipalités.

Saint-Jean-de-la-Motte entra dans la composition du district de La Flèche et fut érigé en chef-lieu de canton, avec les communes de Cerans-Foulletourte, La-Fontaine-Saint-Martin, Oizé, Yvré-le-Pôlin, Pringé et Mareil, dans son ressort. Il garda ce titre, au grand dépit d'une commune rivale, jusqu'à la réorganisation départementale du 17 février 1800. A ce moment, il fut incorporé, avec plusieurs autres communes, au canton de Pontvallain, auquel le décret de 1790 n'avait donné que Luché, Mansigné, Requeil, Château-l'Hermitage et Pontvallain.

Formation de la municipalité

Le dimanche 4 février 1790 et le lundi 5, les citoyens actifs de la commune de Saint-Jean-de-la-Motte, convoqués au son de la cloche par leur procureur-syndic, s'assemblèrent à la grande porte de l'église et procédèrent à la formation de la municipalité. Mr Joseph Crépon fut élu maire; François Mautains, Pierre Le Brun, Jean Jousse, Charles Baudry, Jacques Lefranc, officiers municipaux ; René Clottereau procureur de la commune ; Maurice Brier, Urbain Bariller, Toussaints Fougerie, Jean Desmarres, Jean Coignier, Pierre Fougerie, Jean Ouvrard, Louis Fougerie, Marc Veau, Jean Lefranc, René Folenfant et Pierre de la Garde-Dumont, notables ; et Guillaume Hardouin, secrétaire-greffier.

Déclaration de la cure

A peine installée, un des premiers soins de la municipalité fut de recevoir les déclarations des divers bénéfices ecclésiastiques dont les biens étaient situés dans la paroisse. La cure de Saint-Jean-de-la-Motte, nous dit son titulaire, Mr Valérien Le Comte, possédait alors en biens et revenus :

  1. « La maison curiale, avec petite cour, jardin honnête, lequel paraît donné par les prieurs pour faire dire une seconde messe qu'on dit la première tous les dimanches de l'année à l'acquit du prieur et que je fais acquitter.
  2. « Plus une autre maison dans la cour ci-dessus, avec une boulangerie, une étable, une écurie et un autre petit bâtiment, et un petit jardin en dépendant ; un petit lieu situé à la Potterie, affermé 50 livres, moyennant que je donne tous les ans une demi-chartée de paille, me retenant la moitié des fruits des arbres, un champ d'environ un petit journal que j'ay mis en pré, un petit pré d'un tiers d'hommée, cinq quarterons de vigne à la Potterie, que je fais valloir par moy même. Tous ces derniers bâtiments et objets ont été donnés à la cure aux charges et conditions de faire un service de trois grandes messes vigiles des morts, douze messes basses, les vêpres toutes les veilles des fêtes chommables et des dimanches de l'année, par testament de dame Louise Lemonnier le 8 février 1672.
  3. « Plus que je jouis d'environ six quartiers de vignes à la Croix-Bourdon que je fais valloir.
  4. « Plus que je jouis d'une petite closerie appelée le Petit-Presbitaire affermée 100 livres moyennant que je fournisse une demi chartée de paille par an, réservant un petit étang dont je paye 7 livres 8 sols par an, ce qui ne vaut pas la rente.
  5. « Plus d'une petite dixme audit lieu appelée les Quatre-Barres de valleur ordinaire de 5 à 6 livres.
  6. « Plus de la moitié des dixmes de la paroisse aux charges de donner 6 à 7 septiers de bled mouture aux pauvres, de payer M. le vicaire à qui je donne 104 livres par an en cette qualité et pour acquitter ladite messe tous les dimanches ».

Excepté le presbytère et son jardin, ces biens lurent tous vendus en 1791 au profit de la Nation.

Le total des revenus s'élevait en 1790 à 1.741 livres 4 sols et le montant des charges à 314 livres 3 sols 2 deniers .

Le 18 avril 1790, le conseil de la municipalité, réuni en Assemblée générale, sous la présidence de M. Joseph Crépon, maire, décide de convertir l'ancien cimetière, interdit depuis dix ans, « en une place publique et un chemin viable pour descendre dans le bourg », et de construire dans la partie en pente un mur de 23 pieds de long sur 10 de haut à un bout et 5 à l'autre.

Serment de M. le curé Le Comte et de son vicaire

La Constitution civile du clergé trouva le curé et le vicaire de Saint-Jean-de-la-Motte animés d'idées tout-à-fait opposées à celles émises par l'Assemblée nationale. Cependant, lorsque le serment de fidélité à cette Constitution fut exigé de tous les ecclésiastiques fonctionnaires publics, ils s'empressèrent de le prêter le dimanche 30 janvier 1790, à l'issue de la grand'messe, devant les officiers municipaux et tous les fidèles réunis. Les restrictions qu'ils y mirent le rendirent nul, il est vrai, aux yeux de la loi.

Voici le serment souscrit par chacun d'eux : « L'Assemblée nationale déclarant ouvertement son respect pour la religion catholique, apostolique et romaine, ne vouloir donner la moindre atteinte au dogme, à la hiérarchie, à l'autorité spirituelle du chef de l'Église, reconnaissant que ces objets sont hors de son domaine et ne prétendant décider que sur ce qui dépend de l'ordre civil et politique, et moy voulant rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est dû à César, en conséquence je jure d'être fidelle à Dieu et à son Église, je jure de veiller avec soin sur les fidelles de la paroisse qui m'est confiée. « Je jure d'être fidelle à la nation, à la loy et au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la constitution civille décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le Roi».

Troubles occasionnés par le schisme religieux

Le curé Valérien Le Comte, né à Luceau vers 1730, et l'abbé Urbain Le Mercier, son vicaire, originaire de la paroisse, jouissaient de l'estime générale de la population. Aussi l'animation fut-elle très grande quand on apprit leur destitution. Les habitants, froissés dans leurs sentiments religieux, accueillirent d'un très mauvais œil le curé constitutionnel, Vintrus, qu'on leur envoya dans les premiers jours de juin 1791, et montrèrent tout de suite par leur attitude qu'ils n'entendaient avoir avec lui aucun rapport. Les officiers municipaux furent obligés dès le 5 juin, à la réquisition du procureur de la commune, de faire « deffence à toutes personnes de l'un et l'autre sexe de se permettre aucuns propos ni voye de fait tant d'un party que de l'autre, à faute d'être poursuivy comme perturbateur du repos public, sans aucune considération pour personne ».

La lutte était commencée ; elle allait continuer, ardente, implacable, comme toutes celles qu'excitent les passions religieuses. Pendant quelques jours, les lois et les décrets de l'Assemblée nationale furent arrachés et déchirés aussitôt qu'ils étaient placardés. L'autorité municipale fit de nouveau entendre sa voix et arrêta le 19 juin qu'une amende de dix livres serait payée par quiconque serait reconnu coupable d'avoir enlevé les affiches apposées par les soins de l'administration. Cependant le calme ne se rétablit pas dans les esprits. M. Fourré, le curé intrus, célébrait « les offices de la paroisse sans que personne y assistât: tout le monde, au contraire, se portait aux messes des prêtres orthodoxes ». Le mercredi 2 novembre, les habitants s'assemblèrent dans l'église et adressèrent aux administrateurs du département une pétition par laquelle ils réclamaient leurs pasteurs légitimes et « la liberté de leur culte religieux, comme le leur accorde la Constitution française » promulguée le 9 octobre précédent. Le dimanche suivant, un grand nombre de pétitionnaires, hommes et femmes, qui n'avaient pu prendre part à cette réunion à cause du marché de La Flèche, se rendirent à la maison commune et demandèrent au maire « la raison pourquoy on ne les avoit pas fait parler dans la pétition » que nous mentionnons; ils insistèrent afin qu'on prit acte de leur démarche.

M. Le Comte et M. Le Mercier continuent leur ministère

L'année 1791 s'acheva alors tranquillement pour les habitants. Quanta M. Fourré, « réduit à vivre dans la solitude au milieu d'une bourgade assez peuplée », et surtout lassé « des amertumes de tout genre» dont il était sans cesse abreuvé, il annonça le 26 janvier 1792 au procureur de la commune « sa démission irrévocable » et son départ immédiat pour une autre paroisse, celle de Roëzé. Le conseil municipal, voyant la paroisse sans curé, décida aussitôt d'aller « prier M. l'abbé Le Comte de célébrer le service divin et d'administrer les sacremens aux malades, seulement jusqu'à ce que les administrateurs ayent ordonné autrement ». Dix citoyens furent députés, par son ordre, pour « solliciter près du département les fonctions des ci-devant curé et vicaire de la paroisse sous les mêmes offres et conditions qu'il est énoncé par la pétition présentée le 5 novembre dernier »

M. Le Comte et M. Le Mercier célébrèrent en conséquence, le jour de saint Julien, les offices paroissiaux avec une grande solennité. L'église fut trop petite pour contenir la foule des fidèles accourus de tous côtés pour affirmer leur foi. Cet événement eut beaucoup de retentissement dans toute la contrée. Il parvint aux oreilles des administrateurs du département et de vives remontrances furent faites à la municipalité; toutefois elle en fut quitte pour tendre docilement les épaules et promettre « de ne plus souffrir que la grande messe et les vêpres soient célébrés par les prêtres non- sermentés ».

L'évêque constitutionnel envoya aussitôt M. Mauxion, un de ses vicaires épiscopaux, pour desservir provisoirement Saint-Jean-de-la-Motte, et celui-ci arriva le 1er février. Son séjour ne fut pas de longue durée. Après son départ, survenu le 27 juin, les inhumations furent faites, à la prière des administrateurs du district de La Flèche, par Urbain Gaultier, vicaire de Clermont (30 juin), Poilpré, curé de Luché (29 juillet), Le Corneur, curé de Ligron (11 août), et P. Coutard, vicaire de Mansigué (14 août). Excepté ces quatre inhumations aucun acte de l’état civil ne fut inscrit sur les registres jusqu'au 4 novembre, car les habitants repoussaient avec énergie, pour les baptêmes et les mariages, le ministère des prêtres assermentés, qui tenaient alors ces registres.

Le bourg de Saint-Jean « restoit comme un fort imprenable, où la superstition exerçoit toute sa tyrannie ». C'était « un foyer de fanatisme et d'aristocratie ». « Une coalition furieuse et qui faisoit tout trembler autour d'elle », dit un journal de l'époque, « maintenoit les ci-devant curé et vicaire du lieu dans leur despotisme sacré. Cent fois des plaintes verbales avoient été portées aux Directoires du district et du département; cent fois on avoit dit aux plaignans : déclarez la vérité par écrit, et l'on fera droit. Ils répondoient toujours que le premier habitant du canton qui signeroit une dénonciation seroit presque sûr d'être assommé ». Le 28 avril, le procureur-général-syndic Mortier prit « le parti de suppléer au défaut de dénonciation écrite par un rapport très détaillé qu'il adressa au Directoire du département  », et celui-ci publia le lendemain un arrêté ordonnant à M. Le Comte et à M. Le Mercier de quitter la paroisse dans le délai de trois jours et de se rendre dans la maison de la Mission au Mans.

Départ de M. Le Comte et son retour en 1795

M. Le Comte fut arrêté le 3 mai et incarcéré dans la prison de l'évêché. Retiré à la Mission en juillet et déporté à Angers le 1er septembre, il fut transféré le 20 du même mois du château de Nantes aux Carmelites de cette ville et mis en liberté peu après, à cause de son grand âge ou de ses infirmités. Il se hâta de revenir dans sa paroisse.

Le 8 août 1795, il se présenta au greffe de la municipalité de Saint-Jean-de-la-Motte et déclara qu'en vertu de la loi du 11 prairial an III, il se proposait « d'exercer le ministère d'un culte connu sous la dénomination de culte catholique, apostolique et romain dans l'étendue de cette commune ». Il requit qu'il lui fût « décerné acte de cette déclaration et de sa soumission aux lois civilles et politiques en tout ce qui n'est point ou ne sera pas opposé ou contraire à la foy et à la moralle de la discipline de l'églize catholique, apostolique et romaine, dans laquelle il veut vivre et mourir ». En 1797, il devint supérieur de la mission de Malicorne. Le Concordat le rétablit dans sa cure et il y mourut le 9 mai 1807.

La Fontaine Saint Martin siège des assemblées primaires

La réputation de Saint-Jean-de-la-Motte était faite ; ses habitants furent connus dans tout le département par leur «incivisme». Pour les punir, les administrateurs du département invitèrent les citoyens de toutes les communes du canton « à se réunir le dimanche 26 août (1792) au bourg de La Fontaine-Saint-Martin », pour former l'assemblée primaire cantonale, ou du moins une de ses sections, car on éprouvait quelque crainte d'échouer dans cet essai. Le Directoire, il est vrai, avait tout prévu à l'avance ; il avait décidé que, si la commune de Saint-Jean-de-la-Motte était la seule à ne pas vouloir s'assembler à La Fontaine, elle ne devait pas former une section d'assemblée, et que dans le cas où les quatre communes d'Yvré, d'Oizé, de La Fontaine et de Cerans formeraient une section, elles auraient le droit de nommer sept électeurs sur onze ; les quatre autres resteraient à la nomination de l'autre section.

Aucune commune ne manqua au rendez-vous. Lorsque les élections furent achevées, les citoyens des communes de Cerans, de La Fontaine, d'Oizé et d'Yvré-le-Pôlin, qui, poussés par le Directoire, avaient déjà demandé le changement du chef- lieu de canton, renouvelèrent leur vœu et fixèrent leur choix sur La Fontaine-Saint-Martin. Comme ils étaient en majorité, leur projet fut adopté. La victoire toutefois ne fut pas aussi complète qu'on l'eût désiré ; car l'Assemblée nationale ne s'étant pas prononcée sur cette question, Saint-Jean garda son titre de chef-lieu de canton ; La Fontaine ne devint que le siège des assemblées primaires.

Des préoccupations plus graves que ces querelles intestines agitaient alors tous les esprits. La patrie envahie et proclamée en danger appelait à sa défense tous ses enfants. Le canton de Saint-Jean-de-la-Motte, taxé à fournir 14 engagés volontaires, en donna 40 à la fin d'août; mais il n'en sortit aucun de la paroisse de Saint-Jean.

A l'intérieur, une loi, celle du 26 août, condamnait à la déportation tous les prêtres qui avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé ou l'avaient rétracté. Un grand nombre d'ecclésiastiques, pour éviter la persécution, quittèrent la France dans le délai déterminé par la loi et allèrent s'établir à l'étranger. M. Le Mercier resta caché dans la paroisse pendant toute la tourmente révolutionnaire et y exerça en secret les fonctions de son ministère avec M. Le Comte, son curé, M. Joseph Maillard, ancien vicaire de Pringé, et M. René Moquereau, prêtre missionnaire. M. Le Mercier fut nommé curé de Thorée en 1801.

Malgré des tracas de toutes sortes, le collège, vendu en 1791 comme bien national et acheté par le conseil général de la commune, continua d'être dirigé par M. Le Mercier, son principal, jusqu'à la fin de juillet de cette même année. La municipalité le conféra le 16 décembre, « pour l'espace de trois, six ou neuf années », au citoyen François Jacquiau, de la paroisse de Mansigné. François Jacquiau devait montrer à lire, écrire et compter, instruire quatre pauvres gratis et faire régulièrement la classe deux fois par jour. En outre il était « tenu de faire le catéchisme tous les dimanches à une heure après midy à tous les enfants » qui se présenteraient audit collège. La rétribution mensuelle, fixée « à dix sols pour montrer à lire et quinze sols pour montrer à lire et écrire », était estimée valoir 250 livres par an, avec la maison et ses dépendances.

Séjour de plusieurs religieuses dans le bourg

Après la dispersion des ordres monastiques, plusieurs religieux ou religieuses se fixèrent dans le bourg de Saint-Jean à la fin de l'année 1792. La municipalité leur délivra tous les trois mois jusqu'en 1795, ainsi que le voulait la loi, de nombreux certificats de résidence. Parmi eux, nous remarquons Jean Barbot, originaire de la paroisse, ci-devant religieux carme, Marie Lépine du Chesne, religieuse à N.-D. de La Flèche, et Marie-Firmenne Clavelle de Bavais, Elisabeth-Dorothée Bonnet du Clos, Céleste-Madeleine de Fay et Anne-Claudine Hoisnard, religieuses du prieuré de La Fontaine-Saint-Martin, installées dans une maison appartenant à la citoyenne veuve Le Mercier. L'une de ces dernières, Céleste-Madeleine de Fay, se présente même, le 26 ventôse an II (10 mars 1791) devant le conseil général de la commune et prête « le serment de liberté, d'égalité et de mourir s'il le faut pour la deffence de la République». Bonne sœur !

Réquisitions imposées aux habitants

1791 vit s'abattre sur la commune une nuée de réquisitions pour approvisionner l'armée et les magasins de l'état de tout ce qui leur était nécessaire. Ces mesures, qui pesaient exclusivement sur les habitants des campagnes, produisirent presque partout une irritation très violente. Le 8 germinal (28 mars), les Administrateurs du département créèrent au chef-lieu du canton de Saint-Jean-de-la-Motte un magasin d'avoine de 180 quintaux, pour servir « à la nourriture des chevaux de la nouvelle levée pris dans le canton ». Saint-Jean fut taxé à fournir 40 quintaux, La Fontaine 15, Cerans et Yvré chacun 30, Oizé 26, Mareii 25 et Pringé 14. Le 6 thermidor (24 juillet), la Commune fut de nouveau invitée « à rendre sous huit jours au magasin du district de La Flèche 160 quintaux de blé seigle » ; puis quelques jours plus tard à verser au même magasin des cendres, tous les vieux chanvres, 150 livres de fil et 40 quintaux de son.

La disette se fit sentir dans toutes les villes, et l'on dut employer les menaces, puis la force, pour obliger les paysans exaspérés par la loi du maximum, à approvisionner les marchés. Les cultivateurs de Saint-Jean, après le recensement général des vaches laitières de la Commune, ayant refusé de porter leur beurre et les autres denrées de première nécessité au marché de La Flèche, comme ils avaient coutume, le maire fit tous ses efforts pour les faire revenir sur leur détermination. Ce fut peine perdue ; sa voix ne fut pas écoutée. Il résolut alors d'appliquer un remède héroïque, malheureusement trop en usage à cette époque, et publia cet arrêté le 7 août 1794, d'accord avec la municipalité :

  1. « Arl. I. — Il sera tenu un registre des noms et demeures des citoyens qui ont des vaches qui font du beurre.
  2. « Art. II. — Il sera nommé un commissaire qui sera chargé des registres.
  3. « Art. III. — Chaque cultivateur sera tenu de fournir tous "les mardis vieux style l'après midy une livre de beurre par vache au commissaire qui leur sera indiqué à partir du jour.
  4. « Art. IV. — Les citoyens de la commune ne pourront faire leurs provisions sans un bon de la municipalité.
  5. « Art. V. — Les cultivateurs ne pourront vendre aucune de ces denrées aux marchands revendeurs et autres.
  6. « Art. VI. — Deffenses à tous cultivateurs et particuliers de vendre ni d'acheter toute espèce de ces denrées au-dessus du prix fixé par la loi.
  7. « Art. VII. — Les cultivateurs qui voudront eux-mêmes porter leurs beurres, denrées, au département des subsistances de La Flèche, seront tenus d'en rapporter décharge et la remettre au commissaire.
  8. « Art. VIII. — Les cultivateurs qui préféreront porter leur beurre au commissaire de la commune recevront un sol de moins par livre pour le transport.
  9. « Art. IX. — Tout cultivateur qui refusera d'obéir au présent arrêté sera regardé comme suspect et traité comme tel.
  10. « Art. X. — Le présent arrêté sera coppié, publié et affiché partout où besoin sera.
  11. « Art. XI. — L'extrait du présent sera adressé au comité de surveillance pour l'engager à prêter la main à son exécution ».

Les chouans aux environs de Saint Jean

Les Chouans, d'un autre côté, commençaient à se montrer et paralysaient entièrement les volontés. Déjà, lors de leur passage, vers le milieu de juillet, ils avaient abattu l'arbre de liberté planté dans le bourg. A la nouvelle du pillage de la maison commune de Mézeray, le 19 août 1794, par 20 d'entre eux, le maire de Saint-Jean réunit le lendemain le conseil en assemblée extraordinaire. Pour faire face au danger qui menaçait le bourg, tout environné de bois et de taillis favorables à la marche des Chouans, le corps municipal requit « au nom de la loi le commandant adjudant-major de la commune de commander une garde permanente de 30 hommes armés de toute espèce d'outils tranchants et ce à partir de ce jour et heure, et leur commander patrouille sur tous les chemins et routes qui arrivent à ce bourg ».

La Chouannerie se propagea rapidement, malgré tous les efforts que l'on fit pour l'arrêter. De plus en plus hardis, ses partisans ne reculèrent pas devant le crime pour effrayer leurs adversaires ou satisfaire leurs vengeances politiques. Le 8 décembre 1794, une de leurs bandes pénétra vers 5 heures du matin dans le presbytère d'Oizé, s'empara du curé constitutionnel, M. Jacques Godmer, réfugié à leur approche dans son grenier derrière un tirant, et le fusilla sur la place de l'église. An commencement de 1795, deux de leurs chefs, L'Hermite et Geslin, vinrent s'établir à Foulletourte et y prodiguèrent « tous les moyens de séduction dont ils purent disposer pour débaucher les troupes républicaines stationnées sur la route du Mans à La Flèche et dans les environs ». 25 chasseurs à cheval, venant de cette dernière ville, furent désarmés et démontés par eux.

La même année, le 6 novembre, le général Dubois, commandant au Mans les troupes républicaines tomba, entre La Flèche et Foulletourte, sur un rassemblement de Chouans commandé par le comte de Rochecote, et le dispersa après avoir tué un grand nombre de royalistes. « Cherchant à deviner quel avait été le but de ce rassemblement, le général fit arrêter une voiture venant de Paris, dans laquelle étaient deux malles qu'il fit fouiller et qui se trouvèrent remplies de poudre fine venant de Berne, adressée à un aubergiste d'un lieu voisin. D'autres voitures, également chargées de poudre, furent arrêtées à la même époque à Laval et à La Ferté- Bernard, destinées de même pour les insurgés».

Saint Jean de la Motte est favorable à la chouannerie

La commune de Saint-Jean-de-la-Motte, qui avait résisté avec tant de force aux idées antireligieuses de la Révolution, ne pouvait manquer d'être favorable à la révolte de la Chouannerie. « La majeure partie des jeunes gens de cette commune », déclare Duprat, commissaire du pouvoir exécutif près l'administration municipale du canton, dans son rapport du 23 mars 1797, « se sont cachés pour ne point y aller (contre les Vendéens), ayant constamment, depuis cette époque, porté les armes contre leur patrie sous la dénomination de chouans, jusqu'à la pacification ». Aussi nous ne sommes point surpris de voir la commune, le 16 avril 1796, « condamnée à une amende de 2.000 livres en numéraires », par le général Watrin, commandant le département de la Sarthe.

Le 3 février 1797, Clottereau, agent de Saint-Jean-de-la-Motte et président de l’administration municipale du canton, convoqué avec les autres agents et les adjoints pour renouveler le serment de haine à la royauté, refusa en pleine assemblée de le jurer, « disant qu'il en avait fait déjà plusieurs », et donna sa démission sur le champ. Cependant il le prêta quelques jours après et continua de remplir ses fonctions jusqu'aux élections du 20 avril suivant, qui mirent à la tète de la commune Michel Delahaye, propriétaire, comme agent, et Charles Baudry, tisserand, comme adjoint.

Attaque par les chouans au bois des Buissons

La Chouannerie, pacifiée en 1796, recommençait alors à montrer la tête. Une nouvelle prise d'armes eut lieu à la fin de l'été de 1798 et le pays se trouva de nouveau en pleine guerre civile Le 26 septembre, sur les deux heures de l'après-midi, les Chouans attaquèrent la diligence au bois des Buissons, entre Clermont et Château-Sénéchal, et s'emparèrent d'une somme de 20.370 francs . La nouvelle en parvint aussitôt au bourg de Saint-Jean-de-la-Motte ; on sonna le tocsin et les citoyens, assemblés à la hâte, firent en tremblant des patrouilles dans toutes les directions. Heureusement tout se passa sans le moindre incident : les Chouans s'étaient retirés vers Courcelles et Mézeray, où se trouvait leur quartier-général, et s'inquiétaient peu de l'ennemi lancé à leur poursuite. Leurs bandes s'accroissaient de jour en jour, et certaines communes, comme Mézeray, Saint- Jean-du-Bois, Yvré-le-Pôlin et Luché, étaient réputées dans la contrée comme le « noyau » de la Chouannerie .

Saint Jean de la Motte en état de siège

Le 13 décembre, les administrateurs du département déclarèrent la commune de Saint-Jean-de-la-Motte en état de siège, sous le prétexte « qu'elle favorisait les brigands, les émigrés et les prêtres réfractaires ». Cette accusation était un peu gratuite. Mais il fallait un exemple, et Saint-Jean allait en servir, grâce au commissaire Duprat et à Guédon-Dubourg (notaire à Cerans), qui, n'ayant pu arriver à établir à Foulletourte le chef-lieu du canton, se proposèrent de faire payer ainsi leur déception aux citoyens de Saint-Jean.

L'agent, l'adjoint et les principaux habitants, justement émus du triste état dans lequel on les plongeait, signèrent aussitôt une pétition et demandèrent qu'on voulût bien rapporter un arrêté aussi préjudiciable à leurs intérêts. Ils sont en état de prouver, disaient-ils, tout le contraire de l'inculpation faite contre eux, s'il plaisait à l'administration centrale d'interroger les chefs du poste qui ont demeuré au Point-du-Jour, situé dans leur commune. Ils pourraient dire avec vérité que différentes fois ils ont été requis de venir à la suite de ces sortes de brigands, et même ont été accompagnés de différentes personnes de la commune qui les conduisaient nuitamment dans les endroits où ils étaient soupçonnés être... Depuis six semaines, ajoutaient-ils, quelques-uns de la commune furent à poste de cheval les chercher pour aller encore à leur poursuite et furent accompagnés de douze à quinze hommes qui les poursuivire nuitenment jusquesdans les communes de Pringé et Luché, où ils prévinre les agens et habitans de leur poursuitte et diligence».

Leurs plaintes n'ayant pas été écoutées et l'état de siège continuant toujours, ils adressèrent de nouveau, le 23 janvier et le 7 février 1799, deux pétitions aux administrateurs du département et les firent appuyer par toutes les autorités du canton. « Ils sont, déclarent-ils, dans l'intention de satisfaire et d'obéir aux loix de la République,... et dans la grande disposition de poursuivre les brigands à touttes houtrances et de leur déclarer guerre à mort. Cependant, citoyens, vous leur permettrées de vous exposer que vous avez été trompés sur leur compte, qu'il ne c'est point commis dans leur commune, après l'amnistie, aucuns brigandages, ni assassin, qu'en outre ils sont dans le cas de prouver qu'ils n'ont ni émigrés ni brigands de leur commune, que lorsqu'ils en ont aperçus d'étrangers, qu'ils ont appelés à leurs secours les cantonnements les plus voisins, et qu'ils les ont accompagnés en grand nombre et poursuivis de communes en communes». D'un autre côté, ils avaient nommé une garde nationale, et le capitaine Collin, commandant l'état de siège, s'était chargé de l'organiser.

Enfin leurs vœux furent exaucés. Dans sa séance du 27 pluviôse an VII (15 février), l'administration du département prit cet arrêté : « Considérant que les habitans de la commune de Saint- Jean-de -la-Motte ont acquitté depuis le siège de ladite commune toutes les contributions foncière et mobilière des années 5 et 6 ; » Que ces différens payemens effectués dans un court délai, joints aux frais de l'état de siège, absorberaient totalement les ressources pécuniaires dans un pays peu productif et qui n'offre aucune branche d'industrie ; » Qu'il importe cependant de continuer la surveillance la plus active contre les malveillans qui infestent ce canton ;

» Le Commissaire du Directoire exécutif, entendu, » Arrête :

  1.  » Art. Ier — Le général Simon, commandant la force armée du département de la Sarthe, est invité a donner les ordres nécessaires pour décharger les habitans de l’obligation des frais ultérieurement nécessaires à la nourriture de la troupe.
  2. » Art. II — Expédition du présent lui sera adressée à cet effet, en bref délai».

Délivrés de la charge pesante qui les accablait et les aurait « réduits à la plus affreuse misère » les habitants goûtèrent pendant quelque temps les douceurs d'un repos bien mérité. Mais les esprits veillaient et la Chouannerie n'attendait que le moment où son organisation serait complète pour reprendre ses incursions dans la contrée. Ses forces augmentaient chaque jour, malgré les efforts des commissaires du gouvernement. Le 27 et le 28 avril 1799, Duprat fit faire une battue dans toutes les communes du canton de Saint-Jean-de-la-Motte. On fouilla partout, « dans les maisons les plus suspectes, bois taillis et fossés » ; on ne trouva rien qui fut « contre la loi ».

Les chouans à Saint Jean, Mareil, Clermont, Luché, La Fontaine, Foulletourte et Pontvallain

La situation devint tout-à-fait grave au mois d'août, et Duprat écrivit le 3 fructidor (20 août) au commissaire du Directoire exécutif près le département : « Citoyen, votre lettre en datte du 1er présent mois nous a fait plaisir d'apprendre que le cantonnement resterait à Foultourte, et il nous paraist même que votre intention est de le faire renforcer. Je vous promets que nous en avons grand besoin, attendu que les brigands nous entourent et ont envie d'entrer à Foultourte ; car le ler de ce mois (ils) ont paru au nombre de dix à douze armés et costumés partie en carmagnole et chapeau rond couvert de toille cirée verte et l'autre en veste bleue, grand pentalon et chapeau à corne ; (ils) ont demendé à un citoyen de Foultourte, qu'ils ont rencontré près la Montagne, distance d'un quart de lieue, sur la grande route, s'il y avait beaucoup de troupes à Foultourte et quand les chasseurs à cheval en partaient, il leur a répondu qu'il n'en savait rien; ils lui ont dit en le quittant, dis à ton commissaire que nous irons bientost manger de sa soupe, et que nous avions deux beaux arbres de liberté qui ne fleuriraient pas longtemps. « Nous prenons les plus grandes mesures pour que leur intention n'ait pas lieu ; ils sont entoures de chacun un mur de dix à douze pieds de hauteur : nous avons des armes et munitions et montons la garde toutes les nuits pour les en empescher, s'ils ne viennent qu'un petit nombre pour les abattre. » Ils se sont flattés qu'ils ne voulaient pas en laisser un debout dans touttes les communes ; ils ont commencé à Ligron et Courcelles et ont été à Saint-Jean-de-la-Motte, suivant la lettre que je viens de recevoir de l'agent et de l'adjoint. » Nous nous recommendons toujours à vous et nous vous prions de ne pas nous oublier, lorsque vous pourrez fortifier notre cantonnement, nous serons plus trenquile. Nous faisons de concert avec le commendant de la forme armée, de tems en tems, des sorties pour tâcher de découvrir leur repaire, mais il paraist qu'ils sont si bien servi qu’il est impossible de le trouver ny rencontrer».

Le 18 août, vers une heure de l'après-midi, sept Chouans, armés de fusils, avaient en effet « plumé », la largeur de la main des deux côtés, l'arbre de liberté de la commune de Saint-Jean. Ils se retapèrent ensuite dans la direction de la grande route, après avoir séjourné seulement un quart d'heure à l'auberge et demandé où se trouvait l'agent, René Lefranc. Ils revinrent le 30, sur les sept heures et demie du soir, au nombre de 150 et abattirent cette fois l'arbre de liberté. Leur besogne achevée, ils se rendirent chez l'agent et chez l'adjoint, en voyage fort heureusement pour eux, afin de se faire délivrer des billets de rafraichissement. De là ils se portèrent sur Mareil, on ils coupérent à onze heures et demie du soir l'arbre de liberté et enlevèrent quelques jeunes gens. Ils voulurent même fusiller Chapeau, ci-devant agent de cette commune, « pour avoir fait fournir les fournitures de la caserne du Point-du-Jour ».

Le 27 août et le 2 septembre, ils furent battus à Roëzé et à Clermont par des colonnes mobiles lancées à leur poursuite ; le 30 septembre, 150 d'entre eux attaquèrent dans le bois de Mervé la recette du Lude, montant à 10.000 francs, que l'on transportait à La Flèche, et s'en emparèrent.

La Fontaine-Saint-Martin reçut à son tour leur visite le 3 octobre. Le 8, ils envahirent de nouveau Saint-Jean, y tuèrent un bœuf et des moutons et prirent plusieurs jeunes gens de force. Ils étaient au moins 500. « Ils sont toujours dans nos environs, écrit le lendemain Duprat à l'administration départementale, et font courir le bruit qu'ils viendront attacquer notre poste de Foultourte. Ils se retirent ordinairement dans les communes de Clermont, Courcelles, Mézeray, Saint-Jean-du-Bois, Villaines, Mareil, Pringé et Luché, etc., où ils se renforcent en forçant les jeunes gens de les suivre».

Enfin le 13 octobre, à huit heures du soir une bande de douze à quinze cents Chouans qui se dirigeait sur Le Mans, s'empare de Foulletourte en passant. « Ils avaient à leur tête une cavalerie assez nombreuse, mais bien mal équipée. Le détachement de la 40e, qui était stationné dans le bourg, a été obligé de se reployer sur Le Mans avec la plupart des membres des autorités constituées. Les brigands n'ont fait aucun ravage, mais ils ont montré beaucoup d'audace ».

Signature de la paix

Après tous ces exploits, couronnés par la prise du Mans dans la nuit du 13 octobre, une suspension d'armes fut signée entre les deux partis. Malgré cette trêve, les Chouans continuèrent à tenir la campagne. Le 28 octobre, au matin, 300 d'entre eux envahirent le bourg de Pontvallain et fusillèrent le commissaire Mauxion et trois des jeunes gens qui, à leur approche, s'étaient réfugiés dans l'église et barricadés dans le clocher. A la fin de décembre, ils sont encore signalés « journellement dans les communes du canton de Saint-Jean- de-la-Motte ». Le 24 janvier 1800, un de leurs chefs, à la tête de 2 à 3.000 hommes, attaqua près le bourg de Foulletourte 400 soldats de la 30e demi-brigade qui conduisaient à Angers les bagages et la caisse de ce corps. Retranchés derrière leurs charrettes, les Républicains firent une vive et longue résistance, mais furent forcés néanmoins d'abandonner leur convoi, en laissant 60 morts sur le champ de bataille. La paix, signée le 4 février par le comte de Bourmont pour le Maine, termina cette guerre fratricide et rétablit la tranquillité dans tous les esprits.

Héraldique

Arme de Saint-Jean-de-la-Motte

Les armes de la commune de Saint-Jean-de-la-Motte se blasonnent ainsi :
D'azur aux trois moutons d'argent[3].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
(avant 2001) mars 2008 Michel Tessier    
mars 2008 en cours Sylvain Fournier SE Professeur
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : Insee[4])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
971 873 727 765 815 845 935
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Économie

Monuments et lieux touristiques

  • Motte féodale.
  • Menhirs de la Mère et la Fille (4,80m et 2,30m).
  • Menhir de la Pierre Potelée.
  • Table des Vignolles.
  • Arboretum, créé en 2000, avec plus de 200 arbres.

Patrimoine religieux

Église Saint-Jean-Baptiste (XIe, XIIIe et XIXe siècles), qui abrite une sculpture en terre cuite du XVIIe siècle représentant saint Jean-Baptiste et réalisée par le sculpteur fléchois Nicolas Bouteiller[5].

Activité, manifestations, label

Jumelage

Label

La commune a reçu deux fleurs Concours des villes et villages fleuris[6].

Personnalités liées

Voir aussi

Notes et références

Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[7].

Liens externes



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