République du Rwanda

République du Rwanda

Rwanda

Repubulika yu Rwanda (rw)
Republic of Rwanda (en)
République du Rwanda (fr)
Drapeau du Rwanda Armoiries du Rwanda
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Ubumwe, Umurimo, Gukunda Igihugu
(unite, travail, patriotisme)
carte
Langues officielles kinyarwanda¹, français et anglais
Capitale Kigali
1°58′S 30°7′E / -1.967, 30.117
Plus grande ville Kigali
Forme de l’État
 - Président
République
Paul Kagame
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 143e
26 338 km²
5,3
Population
 - Totale (2009)
 - Densité
Classé 80e
10 473 282 hab.
320 hab./km²
Indépendance
 - Date
de la Belgique
1er juillet 1962


Gentilé Rwandais(e)


Monnaie Franc rwandais (RWF)
Fuseau horaire UTC +2
Hymne national Rwanda Nziza
Domaine internet .rw
Indicatif
téléphonique
+250

(1)95% de la population

Carte du Rwanda

Le Rwanda (écrit Ruanda en français avant l'indépendance 1962), surnommé le pays des mille collines, est un pays d'Afrique centrale. Il partage des frontières avec, au nord, l'Ouganda, à l'est, la Tanzanie, au sud, le Burundi, et à l'ouest, la République démocratique du Congo. Sa capitale Kigali est située au centre du pays.

Les Rwandais – habitants du Rwanda – parlent le kinyarwanda, et vivent dans les collines qui constituent la localisation de référence des habitats. Le pays est l'un des plus densément peuplés au monde.

Le Rwanda est membre de l'Organisation des Nations unies (ONU), de l'Union africaine (UA) et, depuis juin 2007, de la Communauté d'Afrique de l'Est.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire du Rwanda.

Époque pré-coloniale et coloniale

Traditionnellement, la population rwandaise était structurée en lignages, ce regroupement autour d'un ancêtre commun est dirigé par un roi, nommé le Mwami. Cette structure n'était cependant pas attachée aux sols mais aux personnes. Les populations parlaient la même langue, se mariaient entre elles et partageaient la même religion. On ne peut donc pas parler d'ethnies différentes. Cependant, les Rwandais se distinguaient entre eux comme étant Hutus et Tutsis. Une troisième distinction, très minoritaire, regroupait les Batwas (ou Twas) d'origine pygmoïde.

À leur arrivée, les colonisateurs allemands, puis belges cherchèrent à comprendre cette société extrêmement mobile qui ne correspondait pas aux critères européens. Ils cherchent à classifier les populations en fonction de leurs activités, de leur physique, etc. Ils sont très impressionnés par la monarchie rwandaise, et s'accordent à considérer cette catégorie, les "Tutsi", comme supérieure. Selon les colonisateurs, les "Tutsi" sont plus grands, plus clairs de peau, ce qui les rendrait plus aptes à diriger. Les colons vont donc s'appuyer sur les "Tutsi" pour mettre en place une administration coloniale. Il se crée ainsi une différenciation ethnique totalement artificielle issue du regard du colonisateur. Cette différenciation, au départ théorique, entre "Hutu" et "Tutsi" devient réelle dans l'organisation coloniale de la société. L'accès aux avantages, à l'enseignement, aux postes administratifs est réservé au "Tutsi". Peu à peu, les différenciations basées sur de prétendues analyses rationnelles sont intégrées par les populations. Les termes de "Hutu" et de "Tutsi" sont alors revendiqués par les Rwandais, et entraînent donc une différenciation effective de la société entre ces deux groupes.

Selon l'histoire enseignée durant la colonisation, les Hutu majoritaires sont des fermiers d'origine bantou. Les Tutsi sont un peuple pastoral qui serait arrivé dans la région au XVe siècle depuis les hauts-plateaux éthiopiens. Un troisième groupe, les Twa, seraient les représentants des premiers colons de la région et plutôt proches des Pygmées.

Ces théories sont désormais fortement remises en cause et l'on tend aujourd'hui à considérer que les colonisateurs belges des années 1930, négligeant les références claniques, ont interprété de façon ethnique la structure socio-professionnelle de la population, et ont forgé une histoire pseudo-scientifique là où s'arrêtait la mémoire orale de la culture rwandaise.

Jusqu'en 1959, la « caste » dominante dans un système féodal basé sur la possession de troupeaux était majoritairement issue des Tutsi. Les décennies passant, la domination des Tutsi sur les Hutu est de plus en plus dénoncée par la majorité hutu, comme ce fut notamment le cas de neuf intellectuels hutu dans un texte publié le 24 mars 1957, le Manifeste des Bahutu. Puis, en 1959, les velléités d'indépendance des Tutsis incitent les Belges à renverser leur alliance au profit des Hutu, ce qui entraîne la chute de la royauté tutsie et la prise du pouvoir par les Hutu. Il s'ensuit une vague d'émeutes et de pogroms qui entraîne en exil des milliers de Tutsis.

Après l'indépendance

La première république se met alors en place et Grégoire Kayibanda, un Hutu, accède à la présidence de la République en 1961. Le nouveau régime affronte des attaques des exilés tutsi, qui sont le prétexte de violentes répressions sur les Tutsi de l'intérieur, notamment en décembre 1963 où plusieurs milliers de Tutsi sont massacrés[1].

Pour maintenir l'unité politique, Grégoire Kayibanda instrumentalise les massacres de masse dont furent victimes les Hutu du Burundi en 1972, il justifie la crainte d'une menace des Tutsi rwandais. Les Tutsi, élèves et professeurs, sont systématiquement expulsés de l'enseignement, quelques-uns massacrés dans les établissements scolaires. Ces événements provoquent une nouvelle vague d'exode des Tutsi. Exploitant ces événements, Juvénal Habyarimana renverse immédiatement Grégoire Kayibanda en juillet 1973, puis fonde un parti en 1975, le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND). La même année, le président français Giscard d'Estaing signe un Accord particulier d'Assistance Militaire[2] avec le gouvernement rwandais. Entre 1987 et 1994, des livraisons régulières d’équipement militaire vers le Rwanda seront effectuées par la France pour une valeur de 591 millions de francs (ce qui correspond aux accords militaires que la France entretient avec toutes ses anciennes colonies)[3]. En 1978, Habyarimana change la Constitution et fait adopter un régime à parti unique, le MRND, dont tous les Rwandais sont membres d'office.

Les exilés tutsi s'organisent en Ouganda et créent le Front patriotique rwandais (FPR) en 1987. Le 1er octobre 1990, venant de l'Ouganda, le FPR entre en force au nord du Rwanda. La France dès le 4 octobre 1990, le Zaïre, dont les troupes combattront aussi le FPR, et la Belgique interviennent brièvement pour aider à évacuer des occidentaux. Le soutien militaire français sera maintenu sous la dénomination opération Noroît jusqu'à la mise en place des troupes de l'ONU (MINUAR commandée par le général Dallaire) en décembre 1993. La légalité de l'opération Noroît est contestable, comme le reconnaîtra le général Quesnot dans une note du 26 juin 1994 adressée au président Mitterrand [4]. Le ministre de la coopération Robert Galley témoignera que l'armée française a bien été utilisée afin de stopper l'avancée du FPR[5]. Le nombre officiel de militaires français participant à Noroît atteindra 688 personnes[6]. Huit à dix mille Tutsis sont emprisonnés en octobre 1990[7]. L'armée rwandaise massacre 1000 Bahimas (apparentés aux Tutsis) à Mutara, et 348 Tutsis dans la région de Kibilara[8]. Le 15 octobre 1990, l'ambassadeur de France au Rwanda, Georges Martres, adresse un télégramme au chef d'état-major particulier du président Mitterrand, dans lequel il mentionne le risque d'un génocide contre les Tutsis[9]. Malgré cet avertissement, le gouvernement français va continuer d'aider le régime d'Habyarimana. En 1991 divers groupes Tutsis sont exécutés par des extrémistes Hutu. Depuis ses bases arrières établies en Ouganda et avec l'appui en matériel et en hommes de l'armée ougandaise, le FPR établira progressivement une tête de pont au nord du Rwanda où des combats se poursuivront jusqu'en 1994. Ceux-ci sont la cause d'importants déplacements vers la capitale de la population hutu qui fuit les massacres et d'autres exactions attribuées au FPR dans la zone toujours plus vaste qu'il occupe dans le nord du pays.

À la suite du discours de La Baule de François Mitterrand, Juvénal Habyarimana fait changer la Constitution en 1991 pour donner naissance au multipartisme. Sous la pression de la communauté internationale, les accords successifs d'Arusha, négociés en Tanzanie avec le FPR et signés en août 1993, prévoient l'organisation du retour des exilés Tutsi et l'intégration politique et militaire des différentes composantes internes et externes de la nation rwandaise. Parallèlement l'entourage de Juvénal Habyarimana et de son épouse Agathe, qui contrôle aussi l'armée et l'économie du pays, créent en 1992 la Coalition pour la défense de la République (CDR), les milices Interahamwe et la radio des Mille Collines (RTLM) qui seront les principaux organes du génocide de 1994 et s'autoqualifieront de Hutu Power. Les médias gouvernementaux rwandais joueront un rôle significatif de propagande anti-Tutsie avant et durant le génocide. Ainsi, la RTLM appelle au meurtre des Tutsis dès 1992. L'ambassadeur belge Johan Swinnen a rapporté à Bruxelles que la RTLM diffuse ces appels à l’extermination des Tutsis[10]. Le journal rwandais Kangura, un autre organe des « médias de la haine », publie le 10 décembre 1990 les « Dix commandements du Hutu », texte raciste qui appelle à la haine anti-Tutsi [11]. Au cours de la période 1990-1993, des assassinats politiques[12], les massacres de certaines populations tutsi par les forces gouvernementales seront considérés par une commission d'enquête internationale conduite en 1993 comme des prémices d'un génocide[13].

Le génocide

Article détaillé : Génocide au Rwanda.

Le soir du 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais et le chef d'État major rwandais meurent dans un attentat visant l'avion présidentiel rwandais. Le lendemain, le premier ministre, Madame Agathe Uwilingiyimana et d'autres personnalités politiques modérées, dix militaires belges de la Mission des nations unies (Minuar), ainsi que deux sous-officiers français, coopérants militaires, et l'épouse de l'un d'entre eux sont assassinés. La mort du président Habyarimana est le fait initial du génocide rwandais. Le gouvernement intérimaire rwandais aussitôt constitué fait exécuter des Hutus dits modérés, qui prônaient la concertation avec le FPR et qui pouvaient constituer un frein à l'exécution du génocide, puis s'ensuivit le génocide des Tutsi. Des Rwandais sont aussi victimes de la guerre civile entre les FAR gouvernementales et l'APR, bras armé des exilés tutsi du FPR. Enfin des Hutu, exécutés sans jugement comme génocidaires, et parfois leurs familles sont victimes de représailles de soldats du FPR[14].

Le gouvernement intérimaire est dirigé par l'ex-premier ministre Jean Kambanda, qui plaida coupable devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda et fut condamné en 1998 à la prison à vie pour génocide et crime contre l'Humanité[15]. Le cerveau présumé du génocide, selon le procureur du TPIR, serait le Colonel Théoneste Bagosora, en cours de jugement en 2007. Au moins 800 000 Tutsi et Hutu modérés ont été massacrés selon l'ONU, plus d'un million selon les autorités rwandaises et plus encore selon certains auteurs qui font remarquer que la déclaration d'état civil à la naissance n'était pas obligatoire au Rwanda.

Ce génocide fut l'un des quatre génocides du XXe siècle reconnus par les institutions internationales.

Polémique sur un « double génocide »

Article détaillé : Négation du génocide au Rwanda.

Le génocide au Rwanda est l'objet d'un négationnisme. Celui-ci conteste d'une part l'existence même du génocide, d'autre part celle de complicités lors des événements. En outre le négationnisme s'appuie sur la théorie du « double génocide », qui tend à mettre en avant un aspect ethnique au conflit.

Toutefois les décisions de la communauté internationale, et notamment de l'ONU, de l'OUA et des parlements rwandais, belge et français[réf. nécessaire], sont sans équivoque : il y a eu au Rwanda un et un seul génocide, celui des Rwandais qui avaient une carte d'identité portant la mention « Tutsi »[16]. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, déclarait en mars 2008, dans la revue Défense nationale et sécurité collective, dont le comité d'études est présidé par le général Christian Quesnot, ancien chef d’Etat-major particulier de François Mitterrand:

« Je ne peux pas cautionner cette vision simpliste et infamante qui fait des Tutsis les responsables de leur propre malheur, pas plus que je ne peux supporter d’entendre certains défendre la thèse d’un double génocide Tutsi et Hutu[17]. »

Une période de transition politique - 1994 à 2003

Le 4 juillet 1994, le FPR prend la capitale, Kigali.

Le 19 juillet un gouvernement est constitué sur la base des accords d'Arusha. Une période de transition politique est décrétée.

Pasteur Bizimungu devient président de la République. Mais l'homme fort du Rwanda est le général major Paul Kagame, vice-président et ministre de la défense, co-fondateur du FPR, ancien exilé tutsi en Ouganda.

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda est constitué par l'ONU fin 1994.

En 1996, pour venir à bout des génocidaires repliés au Zaïre, le Rwanda, allié à l'Ouganda et aux rebelles de l'Est du Zaïre, envahit le Zaïre et aide le front rebelle dirigé par Laurent Désiré Kabila qui renverse en 1997 le président du Zaïre Mobutu Sese Seko.

Pasteur Bizimungu démissionne en 2000. Paul Kagame est élu président de la République par l'Assemblée nationale.

Le Rwanda doit faire face à un besoin de justice qui engorge les tribunaux et amène à la réhabilitation de la justice traditionnelle Gacaca.

En 2002, l'ancien président de la république, Pasteur Bizimungu, est arrêté et mis en prison. Le Mouvement démocratique républicain est dissous par les députés.

Les consultations électorales de 2003

Paul Kagame est élu président de la République.
  • Les élections législatives au suffrage universel - 2 octobre 2003
Les députés favorables à Paul Kagame obtiennent la majorité des sièges. 49% des députés sont des femmes, ainsi qu'une très forte proportion de sénateurs et de ministres, ce qui fait du Rwanda le pays dont la participation des femmes au pouvoir politique est la plus forte au monde.

Le Rwanda depuis les élections de 2003

Le Rwanda développe une politique extérieure audacieuse. Il envoie des casques bleus rwandais au Darfour. Un Rwandais occupe des responsabilités au sein de l'Union africaine. En République démocratique du Congo, le problème des FDLR est pris au sérieux par la Communauté internationale. Le ministre de l'économie du Rwanda devient Président de la Banque africaine de développement en 2005. Le Rwanda fait partie des pays qui bénéficient d'une importante remise de dette en juillet 2005 par le G8. Le Rwanda bénéficie incontestablement d'un courant favorable au sein de la diplomatie internationale qui est sans doute dû à la pugnacité diplomatique convaincante de ses dirigeants.

Les Gacaca entrent dans leur phase opérationnelle en janvier 2005. Petit à petit, des Rwandais se rendent compte qu'ils doivent craindre cette justice populaire réorganisée et six mille d'entre eux s'enfuient au Burundi d'où ils sont renvoyés au Rwanda, en ayant vainement tenté d'apitoyer la communauté internationale et les ONG sur leur sort.

Fin novembre 2006, le juge français anti-terroriste lance des mandats d'arrêt internationaux contre 9 proches du président Kagamé qu'il soupçonne d'être impliqué dans la destruction de l'avion présidentiel en 1994. Ce juge étant chargé du dossier concernant la mort de l'équipage français qui pilotait l'appareil. En riposte, le gouvernement rwandais rompt ses relations diplomatiques avec la France, expulse Dominique Decherf l'ambassadeur de France à Kigali, ainsi que l'ensemble du personnel diplomatique et 25 000 personnes manifestent contre le gouvernement français dans la capitale africaine.

Le 6 avril 2007 l'ancien président de la République Pasteur Bizimungu est gracié par Paul Kagame et sort de prison.

Politique

Article détaillé : Politique du Rwanda.

Le Rwanda est une république démocratique de type présidentiel. Le Président est élu au suffrage universel ; le parlement est constitué de deux chambres : l'Assemblée nationale et le Sénat. Les partis politiques, indépendamment de leurs activités habituelles, se réunissent dans un Forum de concertation, dont les décisions sont prises par consensus.

Le pouvoir judiciaire est constitué de la Cour Suprême, la Haute cour de la République, de Tribunaux de provinces, de Tribunaux de Districts et de Villes, et de juridictions spécialisées : Gacaca (justice traditionnelle villageoise), militaires, etc.

La politique du Rwanda est fortement imprégnée des conséquences du génocide des Tutsi de 1994, du contexte du mal-développement, et de l'instabilité de l'Afrique des grands lacs (Burundi, Ouganda, Est de la République démocratique du Congo).

Le 8 juin 2007, l'Assemblée Nationale du Rwanda abolit la peine de mort, pour tout type de condamnés. Cette mesure est entrée en vigueur le 25 juillet 2007, et aura pour effet direct de voir 600 condamnés à mort voir leur sentence transformée en prison à vie. L'abolition de la peine de mort était l'une des exigences de la communauté internationale pour que les procédures judiciaires à l'encontre des génocidaires dont le dossier est traité par le TPIR soient transférées à la juridiction nationale rwandaise en prévision de la dissolution du tribunal international pour le Rwanda en 2008. La présidence portugaise de l'Union européenne a salué l'abolition de la peine de mort comme « une étape fondamentale vers la promotion des droits de l'homme et traduit la détermination inébranlable d'assurer la justice et la réconciliation au Rwanda 13 ans après le génocide[18] ».

Démographie

Article détaillé : Démographie du Rwanda.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants[19].

Selon le World Refugee Survey 2008[20] publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (U.S. Committee for Refugees and Immigrants), le Rwanda abritait environ 54 200 réfugiés et demandeurs d'asile en 2007, dont 51 300 de la République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa), plus de 2 900 du Burundi, et quelque uns d'autres pays[21].

Économie

Article détaillé : Économie du Rwanda.

L'économie du Rwanda est principalement marquée par sa forte dépendance de l'agriculture (40% du PIB), une croissance annuelle de plus de 6 %, un développement des services, une faible industrialisation et une très forte densité démographique (>300 hab./km²). L'inflation est d'environ 4 %, et, si le PIB par habitant est d'environ 200 € par an, le PIB PPA annuel (pondéré par le pouvoir d'achat) moyen par habitant est de 945 dollars. Son indice de développement humain est de l'ordre de 0,40 en 2002, c’est-à-dire dans la moyenne des pays voisins.

En décembre 2004, un euro valait 740 francs rwandais. Il n'y a plus de change « au noir », le gouvernement a structuré la profession, après avoir emprisonné quelques récalcitrants. Un économiste dans une administration peut toucher 100 000 francs par mois, soit 135 euros. Un maître-assistant à l'université peut toucher environ 175 000 francs par mois, soit 235 euros. Les salaires de l'administration sont effectivement payés. À Kigali, un chauffeur pour une journée demande 5000 francs, soit 6,76 euros. Une course en taxi individuel pour environ 5 km à Kigali revient à 2000 francs, soit 2,70 euros, une coupe homme chez le coiffeur environ 700 francs, une heure d'Internet dans un cyber-centre 500 francs, une brique d'un demi-litre de lait UHT 450 francs, une bouteille de 33 cl d'eau de source 250 francs, une brochette de chèvre-frites environ 600 francs (variable), une heure de parking au centre de Kigali 100 francs.

Le Rwanda ne dispose pas de richesses minières, mis à part un peu de coltan. Hormis la question de l'eau courante qui manque à beaucoup, l'un des problèmes majeurs du Rwanda est celui de l'énergie. En 2005 moins de 4 % des Rwandais sont branchés au réseau d'électricité, et ce réseau est loin de couvrir les besoins de ses abonnés qui subissent de fréquentes et longues coupures. Les possibilités de développement local de la production d'énergie sont subordonnées à des accords avec les pays voisins, dans une région marquée par une grande instabilité politique qui plombe les projets possibles.

Le secteur du bâtiment se porte bien. Kigali est passé en vingt ans de quelques dizaines de milliers d'habitants à près d'un million.

Le gouvernement a une perspective globale qualifiée sous le nom de « Vision 2020 ». Ce projet directeur table sur une croissance de 7 %, un développement du secteur privé, une modernisation de l'agriculture et veut faire du Rwanda un centre régional de services pour l'Afrique des grands lacs.

Le gouvernement rwandais s'est rapproché des initiateurs du projet du NEPAD et partage leur vision.

Depuis 2001, le Rwanda a réformé de manière constante ses lois commerciales et ses institutions. En 2008, le Rwanda a introduit une nouvelle loi sur les sociétés qui simplifie la création des entreprises et renforce les protections des actionnaires minoritaires. Les entrepreneurs peuvent maintenant créer une entreprise en 2 procédures et 3 jours. Les transactions entre parties font l’objet d’exigences d’approbation et de divulgation plus strictes. Les dispositions juridiques régissant la responsabilité des dirigeants d’entreprise dans le cas de transactions préjudiciables entre les parties intéressées ont également été renforcées. Le Rwanda a amélioré ses réglementations pour faciliter l’accès au crédit par l’adoption de deux nouvelles lois. La nouvelle loi relative aux sûretés mobilières facilite les prêts garantis en permettant à une gamme plus large d’actifs d’être utilisés comme garantie bancaire. La loi permet également une entente extra-judiciaire de sûretés mobilières aux créanciers nantis et leur donne une priorité absolue dans le cadre de la faillite. L’adoption de la nouvelle loi sur l’insolvabilité au Rwanda a simplifié les procédures de réorganisation. Les réformes ont également inclus des mesures visant à accélérer le commerce transfrontalier et l’enregistrement des propriétés foncières. Les retards aux frontières ont été réduits grâce à des heures d’ouverture plus longues, et des exigences en matière de documentation plus simples. Les réformes ont retiré les goulots d’étranglement qui existaient au niveau du registre des propriétés et de l’Administration des recettes fiscales, en réduisant le temps exigé pour enregistrer une propriété de 255 jours.[22]

Ceci a permis, pour la première fois un pays d’Afrique subsaharienne, le Rwanda, d'arriver en tête dans les réformes d'après le rapport de la banque mondiale "Doing Business 2010" et de faire un bond de géant (76 places) au classement général en se hissant à la 67ième place sur 183 pays évalués; il était classé 143ième l'année d'avant. [23]

Géographie

Forêt de Nyungwe, au sud-ouest du Rwanda
Article détaillé : Géographie du Rwanda.

Le Rwanda fait partie de l'Afrique des grands lacs.

Appelé le Pays des mille collines, le Rwanda est bordé au nord par une chaîne de volcans élevés (3500 à 4500 mètres), à l'est par les marais de l'Akagera, au sud-est par les marais du Bugesera, au sud-ouest par le massif forestier de Nyungwe, écrin de la source du Nil, et à l'ouest par l'immense et magnifique lac Kivu. La capitale, Kigali, est à 1 400 mètres d'altitude et une grande partie du pays est au-dessus de ce niveau. Bien qu'étant situé juste sous l'équateur, du fait de l'altitude, le Rwanda a un climat très agréable et des températures moyennes de 18 à 20 degrés, parfois moins dans certaines régions montagneuses. Le pays ne manque ni de pluies, ni d'eau. Les forêts d'altitude (en diminution) maintiennent des réserves d'eau qui alimentent les rivières dans les périodes plus sèches (juin-août). Il arrive malgré tout qu'il y ait certaines années des périodes de sécheresse.

Les paysages sont très verdoyants, ondoyants, fréquemment couverts de bananeraies et les rivières abondantes. Dans les vallées et jusqu'au sommet des collines, les petites parcelles cultivées à la houe, quadrillent la campagne. Parfois quelques vaches aux grandes cornes sont veillées de loin par un gamin. De grands nuages lambinent dans le ciel bleu. Peu de villages. L'habitat est dispersé dans les collines. Les maisons sont en brique de terre ocre ou en brique cuite pour les plus cossues, toujours dans un jardin cloturé, sauf parfois en bordure de route. Les fenêtres grillagées. Les toits sont en tôle, parfois en tuiles.

Les mille collines du Rwanda (région de Gitarama)

Les grandes routes qui relient Kigali et les grandes villes de province sont en bon état ou en cours de réfection, mais les autres routes, en terre rouge ravinée, sont souvent mauvaises. Quel que soit leur état, elles ne sont jamais désertes, et témoignent, selon les mouvements de la population, de la présence des marchés. Les marchandises achetées ou vendues sont transportées dans des pick-up japonais, sur la tête ou sur des vélos, parfois encore sur de massifs vélos en bois (igicugutu en kinyarwanda) qui semblent n'avoir pas de limite de capacité de charge. De nombreux taxis de « 18 places » transportent les gens sur de plus longues distances. L'atmosphère générale donne une impression particulièrement paisible qui contraste avec l'histoire récente. De temps en temps une pluie torrentielle détrempe ce paysage, puis le soleil réapparaît.

Voir aussi : Villes du Rwanda

Subdivisions

Article détaillé : Provinces du Rwanda.

Le Rwanda est divisé en quatre provinces et la ville de Kigali:

Ces provinces sont subdivisées en 30 districts et ces derniers en 416 secteurs.

Langues

Le français, ainsi que le kinyarwanda, étaient les langues officielles du Rwanda depuis la présence belge au début du XXe siècle. Mais depuis le génocide de 1994, la complication des relations entre le nouveau gouvernement et la France, le retour de nombreux réfugiés tutsi qui ont grandi en Ouganda (anglophone), ou encore le rapprochement avec les États-Unis[24], la pratique de l'anglais n'a cessé de progresser au sein de la population et de l'administration : il est devenu langue officielle en 2003 à côté du kinyarwanda et du français qui l'étaient déjà.

En 2008, l'anglais devient la langue d'enseignement public en remplacement du français[25][26].

Culture

Article détaillé : Culture du Rwanda.

La culture traditionnelle rwandaise est liée à celle des populations de l'Afrique des grands lacs.

La croyance traditionnelle en un Dieu unique, Imana, sensible à leur condition, les récits oraux, la langue et les proverbes, les chants, les tambours et la danse tiennent une grande place dans cette culture fortement imprégnée des combats des guerriers et des activités agricoles : l'élevage et l'agriculture, et en moindre partie, la chasse et la pêche.

Enfants rwandais dans le parc national des volcans

Depuis la colonisation, les vêtements occidentaux se sont répandus mais le pagne en coton reste un lien très important pour les femmes entre la tradition et la modernité.

La médecine rwandaise basée sur les plantes est toujours vivante, malgré l'intégration de la médecine occidentale.

La population est regroupée en clans familiaux et répartie, sur un autre plan, en 3 composantes : Hutu, Tutsi, et Twa. Un recensement de 1996 faisait également état de plusieurs minorités: les Banyenkombo (environ 57 000 individus), les Bagogwe[27] (500 à 1500 personnes) et les Banyambo (environ 400 individus).

La culture traditionnelle rwandaise a été fortement marquée par la colonisation allemande puis belge (1894-1961), les Églises chrétiennes (90% des Rwandais sont chrétiens) et par le génocide de 1994.

Le christianisme, l'écrit, l'automobile, le football, la radio et la télévision, le cinéma, l'informatique, le téléphone, la référence à la citoyenneté commencent à bouleverser profondément les attitudes.

Codes

Le Rwanda a pour codes :

Voir aussi

Références

  1. Cf. article du journal Le Monde du 4 février 1964 : « L'extermination des Tutsi, les massacres du Ruanda sont la manifestation d'une haine raciale soigneusement entretenue » (30 ans avant le génocide de 1994).
  2. Annexe du rapport du parlement français- Accord particulier d'Assistance Militaire - article premier « [...] pour l'organisation et l'instruction de la gendarmerie rwandaise » et dont l'article VII stipule que des fournitures d'armes sont possibles à la demande des autorités rwandaises.
  3. Rapport d’Information de la Mission parlementaire présidée par Paul Quilès à l’Assemblée Nationale, décembre 1998, tableau pp 179
  4. note accessible sur le site de la Commission d’Enquête Citoyenne, http://www.enquete-citoyenne-rwanda.org/
  5. audition par la Mission d’Information Parlementaire sur le Rwanda, journée du 13 mai 1998, Robert Galley « À ce sujet, il convient de distinguer deux phases. La première, qui s’étend jusqu’en 1990, a été notamment marquée par les premières attaques du FPR. Les raids dévastateurs et meurtriers de ce dernier dans le nord du pays furent stoppés par les parachutistes français, certes peu nombreux -ils n’étaient que 125-, mais représentant une force suffisante.  »
    Jean Hervé Bradol dira aussi aux députés « De 1990 à 1994, quand il a fallu arrêter le FPR, l’armée française a su le faire »
  6. Rapport de la Mission d'Information Parlementaire sur le Rwanda, page 167
  7. 8.000 et 10.000 personnes qui furent arrêtées et détenues sans charges, quelques-unes pour des jours ou des semaines et beaucoup d'autres pour des mois. Beaucoup parmi eux furent battus ou même torturés de façon systématique. Les conditions de détention étaient déplorables, surtout pendant les premières semaines qui ont suivi les arrestations.Rapport Commission internatioonale d'enquête de mars 1993 page 14
  8. chiffres provenant de "Accounting for Horror", par Nigel Eltringham, pages 41-42
  9. « la population rwandaise d’origine tutsie pense que le coup de main militaire a échoué dans ses prolongements psychologiques... Elle compte encore sur une victoire militaire, grâce à l’appui en hommes et en moyens venus de la diaspora. Cette victoire militaire, même partielle, lui permettrait d’échapper au génocide. », Rapport de la Mission d'Information Parlementaire sur le Rwanda, page 141
  10. dans l'ouvrage en langue anglaise « Conspiracy to murder : the Rwandan genocide », Linda Melvern, p. 104
  11. dans le même numéro de ce journal, on trouve une photo du président Mitterrand avec la légende : « Les grands amis, on les rencontre dans les difficultés »
  12. Par le réseau zéro de l'Akazu selon les uns et/ou par des commandos « network » du FPR.
  13. Rapport final de la commission internationale d'enquête, dit « rapport FIDH de 1993 »
  14. L'enquête d'Alison des Forges pour la FIDH et HRW les évaluent à 30 000 environ - Aucun témoin ne doit survivre - Karthala
  15. Jean Kambanda sur Trial Watch
    Décisions du TPIR
  16. Page d'accès à un grand nombre de rapport internationaux
  17. David Servenay, « Quand la “France officielle” parle du génocide rwandais », Rue 89, 7 avril 2008.
  18. « Rwanda Abolishes Death Penalty », dépêche AFP, Kigali, 26 juillet 2007.
  19. Les données par années sur le site de la FAO (choisir le pays et l'année.)
  20. World Refugee Survey 2008, USCRI.
  21. U.S. Committee for Refugees and Immigrants. 2008. World Refugee Survey 2008
  22. Résumé Doing Business 2010 "Réformer en période difficile" page 8.
  23. Résumé Doing Business 2010 "Réformer en période difficile" page 8.
  24. http://www.rfi.fr/actufr/articles/039/article_21980.asp
  25. http://www.jeuneafrique.com/Article_ARTJA20081214125101_-diplomatie-francophonie-Charles-Murigande--Le-Rwanda-va-devenir-bilingue-.html
  26. http://www.cyberpresse.ca/international/afrique/200810/16/01-29842-le-rwanda-remplace-le-francais-par-langlais.php
  27. Les Bagogwe ont été partiellement massacrés par les Hutus extrémistes entre 1990 et 1993. Cf. Diogène Bideri, Le massacre des Bagogwe : un prélude au génocide des Tutsi : Rwanda (1990-1993), L'Harmattan, 2009

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