Région de Transylvanie

Région de Transylvanie

Transylvanie (région)

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Roumanie Roumanie
Transylvanie
Région
Transylvania.png
La région de Transylvanie (en jaune) dans la Roumanie

Flag of Transylvania before 1918.svg Coat of arms of Transylvania.svg

Administration
Judeţe Alba
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Bistriţa-Năsăud
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Cluj
Covasna
Harghita
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Maramureş
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Sălaj
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Timiş
Ardeal
Banat
Crişana
Marmatie
Démographie
Nombre d'habitants hab.
()
Densité hab./km²
Superficie ha = km²
Groupes ethniques Roumains
Hongrois
Sicules
Tsiganes
Serbes
Allemands
Géographie
Cours d'eau
Villes {{{villes}}}
Histoire
Liens historiques principauté de Transylvanie

La Transylvanie (du latin « trans-silvam » au-delà des forêts) est une région du centre-ouest de la Roumanie, délimitée par les montagnes des Carpates.

On l'appelle Ardeal en roumain, Erdély (« au-delà des forêts » en hongrois), Siebenbürgen (« sept citadelles » en allemand), Urdul en turc et Siedmiogród en polonais.

Du XIe siècle à 1918, on appelle Transylvanie une région d'un tiers plus petite que l'actuelle Transylvanie (essentiellement la partie la plus centrale). Depuis 1918, c'est la frontière ouest de la Roumanie actuelle (tracée fin 1918 par la commission présidée par le géographe français Emmanuel de Martonne) qui marque la limite occidentale de la Transylvanie. Celle-ci inclut ainsi l'ensemble des provinces rattachées à la Roumanie par le traité de Trianon, à savoir la Transylvanie historique proprement dite (c'est à elle seule que doit s'appliquer le terme roumain Ardeal et surtout les termes hongrois Erdély et allemand Siebenbürgen) ainsi que, du nord au sud, le long de la frontière occidentale de la Roumanie: le Maramureş, le judeţ de Satu-Mare, la Crişana et le Banat.

Sommaire

Géographie

La Transylvanie aujourd'hui

La Transylvanie (Transilvania, du latin trans-silvanus, signifiant le pays « au-delà des forêts ») est une région de la Roumanie, formée de plateaux (entre 305 et 488 m d'altitude), de dépressions et de vallées (Mureş, Olt, Someş, Criş) limités au sud (Alpes de Transylvanie) et à l'est par l'arc formé par le vaste massif des Carpates qui culmine à 2 543 mètres.

Les régions externes du nord et de l'ouest de la Transylvanie (pays de Satu Mare, Crişana, Banat) forment les contreforts de la vaste plaine hongroise (puszta). Elles bordent l'Ukraine, la Hongrie et la Serbie.

Le massif des monts Apuseni (monts du Bihor et monts Métallifères) sépare le plateau central de Transylvanie de la zone externe.

Histoire

Avant la réunion avec la Roumanie

Article détaillé : Principauté de Transylvanie.

Dans la Roumanie contemporaine (depuis 1918)

C'est le Traité de Trianon (4 juin 1920) qui sanctionne formellement la réunion de la Transylvanie historique et d'autres parties orientales de la plaine hongroise (Banat, Partium/Crişana…) à la Roumanie, votée par l'assemblée d'Alba Iulia le 1er décembre 1918. Entre-temps, les armées roumaines du Sud, épaulées par la division française Berthelot, ont occupé la province à partir de décembre 1918.

Monument aux morts à l'est de Lipova, portant les noms de soldats français et roumains de l'armée Berthelot tués dans les engagments contre la Hongrie en 1919.
Saxons enrôlés dans des formations para-militaires de type nazi, avant leur intégration dans la Wehrmacht en 1941.

Après une période initiale d'autonomie avec une sorte de gouvernement autonome (Consiliul Dirigent, 1918-1920), la tradition jacobine de la Roumanie, fidèle au modèle français, intègre la province dans le système des judeţe, calqué sur le modèle français des départements : pas plus qu'à l'époque hongroise, la Transylvanie n'a d'autonomie politique ni même administrative. Ce centralisme, couplé au manque d'esprit démocratique de Bucarest (du moins jusqu'aux réformes démocratiques de 1923), provoque le mécontentement des élites roumaines de Transylvanie (boycott du couronnement du roi en octobre 1922). De leur côté, les Magyars, principale « minorité nationale », ne se satisfont pas du rattachement à la Roumanie : ils oscillent entre un « Erdélysme » sentimental (ressuscitant les souvenirs de l'Âge d'Or du XVIIe siècle) et un irrédentisme larvé qui ira croissant dans les années 1930, avec la montée des crispations nationalistes. Parmi eux, les aristocrates, nombreux, grands perdants de la réforme agraire de 1921, jouent un rôle majeur dans la cristallisation des revendications contre le Traité de Trianon. Chez les Saxons, le déclin démographique et les difficultés économiques après 1929 favorisent l'essor du parti nazi local animé par Andreas Schmidt, qui propage les idées du Grand Reich (Assemblée de Sibiu en octobre 1933).


À l'aube de la Seconde Guerre mondiale, la Transylvanie touche le fond : les haines inter-ethniques finissent d'en gangréner la société, malgré des signes positifs de volonté de coexistence au sein des populations ou parmi certains artistes et intellectuels. En juin 1940, sous la pression de Mussolini et d'Hitler, alors que ni la France ni la Grande-Bretagne ne peuvent plus la soutenir, la Roumanie est contrainte de rétrocéder la partie Nord de la Transylvanie à la Hongrie le 30 août 1940 (Diktat nazi de Vienne). Entre 1940 et 1944, la Transylvanie est coupée en deux. On procède à des échanges de populations, Hongrois renvoyés au Nord, Roumains expulsés vers le Sud. La Hongrie organise son ultime colonisation de quelques 300.000 familles hongroises dans la région rattachée. Quant aux Saxons (restés en Roumanie), ils forment un quasi-État dans l'État, en s'organisant comme Groupe Ethnique Allemand. Andreas Schmidt se considère comme le représentant local du Führer : sa garde rejoint à partir de mai 1943 la Waffen-SS, tandis que les Saxons sont incorporés — parfois de force, parfois avec enthousiasme — dans la Wehrmacht. Les Juifs de Transylvanie (nombreux dans les villes de l'Ouest et du Nord, Oradea, Cluj, et dans les campagnes du Maramureş) sont déportés par les autorités hongroises au printemps 1944 et livrés à l'Allemagne (ce qui est évoqué dans le livre La vingt cinquième heure de Constantin Virgil Gheorghiu).

Après 1944, la Transylvanie entièrement reconquise par les armées roumaine et soviétique et remise à la Roumanie dans les frontières de 1939 (ce que confirme le Traité de Paris de 1947). Elle subit les contrecoups de la guerre et de la mise en place du régime communiste en Roumanie : les Saxons, comme les Roumains et les Hongrois, voient leurs terres confisquées, et ceux qui avaient servi dans l'armée allemande sont revendiqués par l'URSS, livrés par la Roumanie et déportés en Sibérie. Les survivants reviennent dans les années 1950, certaines maisons sont restituées. Ils formeront, jusqu'en 1989, la plus grande minorité allemande compacte d'Europe de l'Est (100 000 h. en 1989). Les Hongrois, présents dans les structures du parti communiste de Roumanie et profitant de la doctrine « socialiste » de « dépassement des nationalismes bourgeois », obtiennent la création d’une Région autonome magyare dans l'est de la Transylvanie (soit au centre de la Roumanie) sur le modèle des républiques autonomes d'URSS (1952-1972): dans cette région, le magyar devient langue officielle. A cette époque, l'enseignement, la presse et les théâtres de Transylvanie sont trilingues Roumain-Magyar-Allemand.

A la fin des années 1960, le nouveau président Nicolae Ceauşescu revient aux traditions jacobines de la Roumanie, rétablit les judeţe, supprime la Région autonome magyare et rend au roumain son rôle de langue nationale unique: c'est ce que Catherine Durandin a appelé le « national-communisme roumain ». Tandis que le Président de l'Allemagne fédérale (RFA) négocie à Bucarest (1981) des accords pour permettre l'émigration des Saxons contre paiement de frais proportionnels au niveau d'études, la Hongrie de Janos Kadar autorise (malgré le régime communiste "fraternel") des manifestations de "solidarité" envers la Transylvanie voisine, qui se multiplient entre 1987 et 1989. Dans les années 1980, l'opinion internationale, alertée par des émigrants hongrois, s'alarme de ces "atteintes" aux droits des minorités, en oubliant un peu qu'elles touchaient aussi la majorité roumaine.

Perspectives après la chute du communisme (depuis 1990)

Lors de la chute du communisme, le désir de certains cercles roumains (militaires ou policiers) de se poser en défenseurs de la nation afin de conserver leurs privilèges, couplé au désir de certains nationalistes hongrois d'obtenir à nouveau une autonomie territoriale locale, a provoqué un regain de tension en Transylvanie (affrontements roumano-hongrois de Târgu Mureş en mars 1990). Mais, depuis, la tendance est nettement à l'apaisement. En 1995, l'Accord de Timişoara a été signé entre la Roumanie et la Hongrie: les deux États multiplient les symboles et les manifestations, déclarant suivre le modèle franco-allemand de réconciliation.

Cela n'a pas empêché l'émergence à nouveau du particularisme transylvain en réponse au refus du gouvernement post-communiste d'Ion Iliescu de rendre les propriétés confisquées par le régime communiste. Ce particularisme s'est manifesté en partie dans les rangs du Parti national paysan et surtout dans ceux de l'Union démocratique des magyars de Roumanie: Bucarest a répliqué en reprenant les thèmes du « national-communisme roumain » (également véhiculés par les partis de la « Grande-Roumanie » et du « Foyer roumain »). Actuellement, le débat sur la régionalisation reste tabou à Bucarest, où le recul des thèmes nationaux-communistes n'a pas gommé l'ancienne tradition jacobine qui perdure à travers la démocratisation et l'intégration dans l'Union européenne. Les Hongrois transylvains, par contre, se rattachent à la tradition fédéraliste de l'Europe centrale et revendiquent toujours une région autonome ethnique hongroise. À l'heure de la glorification du multi-culturalisme en Europe, la Transylvanie n'a jamais été aussi homogène : entre 1992 et 2002, le nombre de Roumains a chuté de 7,3 %, le nombre de Hongrois a chuté de 12,7 % ; quant aux Saxons, ils ont rejoint à 95 % l'Allemagne dès 1990-92 : c'est la fin de la minorité allemande en Roumanie.

Populations

Les Transylvains sont Roumains (75 %), Hongrois (dont les Sicules qui ont adopté le hongrois, 20 %), Allemands (Saxons de Transylvanie, mosellans et souabes en Crişana et alsaciens et lorrains dans le Banat, 0,7 %).

Outre ces trois nations historiques, on compte des Tsiganes (3,3 %) et quelques populations disséminées: dans le Banat : Serbes, Bulgares ; en Crişana : Slovaques ; dans le Maramureş : Ukrainiens).

Les Arméniens (Gherla), les Grecs (Braşov), les Aroumains, marchands de l'époque moderne, se sont fondus dans les populations majoritaires depuis le XIXe siècle.

Les Juifs qui ont échappé à l'extermination germano-hongroise de 1944 ont, pour la plupart, émigré.

Culture

La Transylvanie possède un extraordinaire patrimoine culturel, encore peu restauré. La ville saxonne de Sighişoara a vu son centre historique intégré au patrimoine mondial de l'UNESCO, tout comme nombre d'églises fortifiées, d'églises en bois ou de forteresses daces. Sibiu, Capitale culturelle de l’Europe en 2007, a gardé entièrement intacte sa vieille ville saxonne.

On y trouve de célèbres châteaux comme le château de Bran (Moyen Âge), le château de Hunedoara, le palais Brukenthal (XVIIIe siècle) ou le Palais Bánffy (XVIIe - XIXe siècle).

Les traditions rurales et les folklores roumains (Maramureş, Banat, et Ţara Moţilor Pays des Moţi) comme hongrois (Kalotaszeg, Pays sicule) y sont étonnamment vivants.

La Transylvanie est surtout connue à l'étranger (à tort, historiquement) par association avec le légendaire vampire Dracula et Le Château des Carpathes de Jules Verne.

Économie

Économiquement une des régions les plus avancées de Roumanie, la Transylvanie est riche en ressources naturelles, comme le lignite, le fer, le manganèse, l'or, le cuivre, le gaz naturel, le sel et le soufre.

Il y a aussi de grandes industries du fer, de l'acier, chimiques et textiles.

L'activité agricole est importante : élevage, production viticole et activités maraîchères, sans oublier les vastes ressources forestières malgré l'accentuation de la déforestation et de l'exploitation à outrance depuis 1990.

Liens externes

Galerie


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