Rutherford Birchard Hayes

Rutherford Birchard Hayes
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Rutherford Hayes
President Rutherford Hayes 1870 - 1880 Restored.jpg
Mandats
19e président des États-Unis
4 mars 18774 mars 1881
&&&&&&&&&&&014614 ans, 0 mois et 0 jour
Élection 7 novembre 1876
Vice-président William A. Wheeler
Prédécesseur Ulysses Grant
Successeur James Garfield
29e puis 32e Gouverneur de l'Ohio
13 janvier 18688 janvier 1872
Prédécesseur Jacob Dolson Cox
Successeur Edward F. Noyes
10 janvier 18762 mars 1877
Prédécesseur William Allen
Successeur Thomas Lowry Young
Biographie
Date de naissance 4 octobre 1822
Lieu de naissance États-Unis Delaware, Ohio
Date de décès 17 janvier 1893 (à 70 ans)
Lieu de décès États-Unis Fremont, Ohio
Nationalité Américaine
Parti politique Parti républicain
Conjoint Lucy Webb Hayes
Diplômé de Kenyon College
Profession Juriste
Religion Méthodisme
Signature Rutherford Birchard Hayes Signature.svg

Seal Of The President Of The United States Of America.svg
Présidents des États-Unis

Rutherford Birchard Hayes (4 octobre 1822 - 17 janvier 1893) fut le 19e président des États-Unis élu pour un mandat de 1877 à 1881. Né dans à Delaware (Ohio), Hayes fait des études de droit à Lower Sandusky (aujourd'hui Fremont) et devient avocat à Cincinnati de 1858 à 1861. Lorsque la Guerre de Sécession éclate, Hayes quitte une brillante carrière politique pour rejoindre l'Armée de l'Union. Après avoir été blessé cinq fois, il gagne une réputation de bravoure au combat et reçoit le grade de major-général. Après la guerre, il est élu au Congrès pour le parti républicain de 1865 à 1867. Hayes quitte le Congrès pour devenir gouverneur de l'Ohio de 1867 à 1871. À la fin de son mandat, il reprend une activité de juriste mais redevient gouverneur en 1875.

En 1876, Hayes est élu président après l'une des élections les plus frauduleuses et les plus disputées de l'histoire américaine. Même si le candidat démocrate Samuel Jones Tilden remporte la majorité du vote populaire, Hayes est proclamé vainqueur à une voix près au sein du Collège électoral après des semaines de controverse. Le résultat fut le Compromis de 1877 dans lequel les démocrates acceptaient la victoire de Hayes en échange de la fin de l'occupation militaire des états du sud des États-Unis.

En tant que président, il met la touche finale à la période de reconstruction après la guerre de Sécession, rétablit l’unité en nommant des démocrates sudistes ex-confédérés dans son gouvernement et gère l'entrée des États-Unis dans la Seconde Révolution Industrielle. Il lance de modestes réformes administratives qui préparent la voie aux futures réformes des années 1880 et 1890. Hayes respecte sa promesse de ne pas se présenter pour un second mandat et il retourne dans l'Ohio où il se fait l'avocat de réformes sociales et éducatives.

Sommaire

Famille et jeunesse

Enfance et histoire familiale

Rutherford Birchard Hayes est né à Delaware dans l'Ohio le 4 octobre 1822. Il était le fils de Rutherford Hayes et de Sophia Birchard. Le père de Hayes, un commerçant du Vermont avait emmené sa famille dans l'Ohio en 1817 mais mourut dix jours avant la naissance de son fils[1]. Sophia, qui ne se remaria jamais, restait donc seule pour élever Hayes et sa sœur, Fanny, les deux des quatre enfants qui arrivèrent à l'age adulte[1]. Le jeune frère de Sophia, Sardis Richard, vécut avec la famille durant quelques années[2]. Il était très proche de Hayes qui le considérait comme une figure paternelle et contribua à son éducation[3].

A two-story brick house
Maison d'enfance de Hayes à Delaware dans l'Ohio

Du côté de sa mère comme de son père, la famille de Hayes était solidement ancrée en Nouvelle-Angleterre[4]. Son plus ancien aïeul émigra d'Écosse vers le Connecticut en 1625[5]. L'arrière-grand-père de Hayes, Ezekiel Hayes était un capitaine de milice durant la Guerre d'Indépendance américaine mais son fils, également prénommé Rutherford, quitta sa résidence de New Haven durant la guerre pour la paix relative du Vermont[6]. Les ancêtres de Sophia arrivèrent dans le Vermont à peu près à la même période. John Noyes, un oncle par alliance, avait été le partenaire du père de Rutherford et fut élu au Congrès[7]. Sa cousine, Mary Jane Noyes Mead, était la mère du sculpteur Larkin Goldsmith Mead et de l'architecte William Mead[7]. John Humphrey Noyes, le fondateur de la Communauté d'Oneida était également l'un de ses cousins[8].

Éducation et début de sa carrière de juriste

Hayes alla à l'école publique de Delaware dans l'Ohio et fut inscrit en 1836 à l'école méthodiste de Norwalk, Ohio[9]. Bon élève, il fut transféré dans une classe préparatoire à Middletown dans le Connecticut où il étudia le latin et le grec ancien[10]. Il retourna dans l'Ohio où il entra au Kenyon College de Gambier en 1838[11]. Il appréciait la vie à Kenyon et fut un élève brillant[12] ; Il rejoignit divers sociétés étudiantes et se rapprocha des idées du parti whig[13]. Il fut diplômé avec les honneurs en 1842[14].

Après avoir brièvement lu la loi à Columbus dans l'Ohio, Hayes partit vers l'est et la prestigieuse Faculté de droit de Harvard en 1843[15]. Il fut admis au barreau de l'Ohio en 1845 et ouvrit son cabinet d'avocat à Lower Sandusky (aujourd'hui Fremont)[16]. Les affaires n'étaient initialement pas très nombreuses mais il attira quelques clients et représenta son oncle Sardis dans un litige foncier[17]. En 1847, Hayes tomba malade de ce que les docteurs pensaient être une tuberculose. Pensant qu'un changement de climat l'aiderait, il réfléchit à la possibilité de s'engager dans la Guerre américano-mexicaine mais sur les conseils de son médecin, il alla voir sa famille en Nouvelle-Angleterre[18]. Après son retour, Hayes et son oncle Sardis firent un long voyage vers le Texas pour rendre visite à Guy M. Bryan, camarade de Kenyon et parent éloigné[19]. Les affaires restaient maigres à son retour à Lower Sandusky et Hayes décida de s'installer à Cincinnati[20].

Affaires à Cincinnati et mariage

Black-and-white picture of a man and a woman
Rutherford et Lucy Hayes le jour de leur mariage

Hayes arriva à Cincinnati en 1850 et ouvrit un cabinet avec John W. Herron, un avocat de Chillicothe[21],[22]. Par la suite Herron rejoignit un cabinet bien implanté et Hayes forma un nouveau partenariat avec William K. Rogers et Richard M. Corwine[23]. Les affaires étaient plus nombreuses à Cincinnati et Hayes appréciait la vie dans une grande ville ; Il rejoignit la Société Littéraire de Cincinnati et l'Odd Fellows Club[24] et assista à l'Église épiscopale sans en devenir membre[24]. Hayes fit la cour à sa future épouse, Lucy Webb, à Cincinnati[25]. Sa mère avait encouragé Hayes à se rapprocher de Lucy quelques années auparavant mais Hayes considérait qu'elle était trop jeune et concentra son attention sur d'autres femmes[26]. Quatre années après, Hayes commença à passer plus de temps avec Lucy. Ils se fiancèrent en 1851 et se marièrent le 30 décembre 1852 dans la maison de la mère de Lucy[25]. Au cours des cinq années suivantes, Lucy donna naissance à trois fils : Birchard Austin (1853), Webb Cook (1856) et Rutherford Platt (1858)[23]. Lucy, une méthodiste, abstème et abolitionniste influença les positions politiques de son mari même si ce dernier ne rejoignit jamais formellement son église[27].

Hayes avait commencé sa carrière de juriste en traitant principalement des litiges commerciaux mais se fit connaitre en avocat de la défense dans des affaires criminelles[28] en défendant plusieurs accusés de meurtre[29]. Dans un cas, il plaida la folie qui évita la potence à sa cliente qui fut néanmoins internée[30]. Hayes était demandé pour assurer la défense des esclaves en fuite accusé par le récent Fugitive Slave Act[31]. Comme Cincinnati n'était séparé du Kentucky, un état esclavagiste, que par la rivière Ohio, les cas de ce type étaient nombreux. En tant qu'abolitionniste convaincu, Hayes trouvait la défense des esclaves fugitifs à la fois gratifiante et politiquement utile car elle accroissait sa côte au sein du nouveau parti républicain[32]. Hayes déclina une offre pour devenir juge en 1856[33]. Deux ans plus tard, certains républicains lui proposèrent une place et il considéra cette possibilité jusqu'à ce que le poste de solicitor municipal ne devienne également vacant[34]. Le conseil municipal élit Hayes et il fut confirmé par une élection à ce poste en avril 1859 pour deux années de plus[35].

Guerre de Sécession

A bearded man in a 19th-century army uniform
Hayes en uniforme militaire

Virginie occidentale et South Mountain

Alors que les états du sud commençaient à faire sécession après l'élection d'Abraham Lincoln à la présidence en 1860, Hayes n'était pas enthousiaste à l'idée d'une guerre civile pour restaurer l'Union. Considérant que les deux camps pouvaient être irréconciliables, il suggéra que l'Union "les laisse partir"[36]. Bien que l'Ohio ait voté pour Lincoln en 1860, les électeurs se détournèrent du parti républicain après la sécession et les démocrates et les Know-Nothings remportèrent largement les élections municipales en avril 1861, évinçant du même coup Hayes de son poste de solicitor[37]. Hayes forma un nouveau partenariat avec Leopold Markbreit et retourna à son métier de juriste[37]. Après que la Confédération eut bombardé Fort Sumter, Hayes abandonna ses doutes et rejoignit une compagnie de volontaires composée de ses amis de la Société Littéraire[38]. En juin, le gouverneur William Dennison nomma plusieurs officiers de la compagnie de volontaire à des postes de commandement au sein du 23e Régiment d'infanterie de l'Ohio. Hayes fut promu au rang de major et son camarade d'école et ami Stanley Matthews fut nommé lieutenant colonel[39] ; Un futur président rejoignit également le régiment en tant que soldat de base, William McKinley[39].

Après un mois d'entrainement, Hayes et le 23e Régiment furent envoyés en Virginie occidentale en juillet 1861 au sein de la division Kanawha[40]. Il passa plusieurs mois à l'arrière du front jusqu'en septembre où il affronta les confédérés à Carnifex Ferry dans l'actuelle Virginie occidentale et parvint à les repousser[41]. En novembre, Hayes fut promu lieutenant-colonel (Matthews ayant été nommé colonel dans un autre régiment) et mena ses troupes à l'intérieur de la Virginie occidentale où ils s'installèrent pour l'hiver[42]. La division reprit son avancée au printemps suivant et Hayes organisa plusieurs raids contre les confédérés où il fut légèrement blessé au genou[43]. En septembre 1862, le régiment de Hayes fut envoyé à l'est pour soutenir l'Armée de Virginie du général John Pope lors de la Seconde bataille de Bull Run[44]. Le régiment arriva trop tard pour la bataille mais rejoignit l'Armée du Potomac qui se hâtait vers le nord pour couper la route de l'Armée de Virginie du Nord du général Robert E. Lee qui avançait dans le Maryland[44]. En progressant vers le nord, le 23e régiment affronta les confédérés à la Bataille de South Mountain le 14 septembre[45]. Hayes mena une charge contre une position retranchée et recu une balle dans le bras gauche qui lui fractura l'os[46]. Le régiment participa à la Bataille d'Antietam mais Hayes fut indisponible pour le reste de la campagne[47]. En octobre, il fut promu colonel et commanda la 1re Brigade de la Division Kanawha en tant que brigadier-général breveté[48].

Armée de la Shenandoah

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George Crook était le commandant de Hayes qui nomma son quatrième fils en son honneur.

La division passa l'hiver suivant et le printemps près de Charleston dans l'actuelle Virginie occidentale à l'écart de l'ennemi[49]. Hayes ne connut pas de combats jusqu'en juillet 1863 lorsque la division eut un accrochage avec la cavalerie de John Hunt Morgan lors de la Bataille de Buffington Island[50]. De retour à Charleston pour le reste de l'été, Hayes passa l'automne à encourager les hommes du 23e Ohio à se réengager et beaucoup le firent[51]. En 1864, la structure de commandement de l'armée en Virginie occidentale fut réorganisée et la division de Hayes fut assignée à l'Armée de Virginie-occidentale de George Crook[51]. Progressant dans le sud-ouest de la Virginie, ils détruisirent les mines de sel et de plomb confédérées[52]. Le 9 mai, ils engagèrent les troupes confédérés lors de la bataille de Cloyd's Mountain où Hayes et ses hommes s'emparèrent les positions retranchées ennemies[52]. Les troupes de l'Union poursuivirent les confédérés en déroute et détruisirent leur ravitaillement[52].

Hayes et sa brigade furent envoyés dans la vallée de Shenandoah pour la campagne de 1864. Les troupes de Crook étaient rattachées à l'Armée de la Shenandoah du major-général David Hunter. Lexington fut pris le 11 juin[53] et en avançant vers le sud vers Lynchburg, les troupes de Hunter détruisirent les chemins de fer tout en avançant[53]. Hunter croyait que les troupes à Lynchburg étaient trop puissantes et Hayes retourna en Virginie occidentale[53]. Il considérait que Hunter manquait d'agressivité et écrivit dans une lettre que "Crook aurait pris Lynchburg"[53]. Avant que l'armée n'ait pu faire une nouvelle tentative, le raid du général confédéré Jubal Anderson Early dans le Maryland forca les troupes de l'Union à se replier vers le nord. L'armée d'Early les intercepta à Kernstown le 24 juillet et Hayes fut légèrement blessé à l'épaule[54].

Lors de la retraite dans le Maryland, l'armée fut réorganisée et le major-général Philip Sheridan remplaça Hunter[55]. En aout, Early commença à se retirer le long de la vallée poursuivit par Sheridan. Les troupes de Hayes menèrent l'assaut à Bataille de Berryville et avancèrent jusqu'à Opequon Creek où ils brisèrent les lignes adverses avant de poursuivre les confédérés vers le sud[56]. Ils remportèrent deux nouvelles victoires à Fisher's Hill le 22 septembre et à Cedar Creek le 19 octobre[57]. À Cedar Creek, Hayes se foula la cheville en tombant de cheval et fut touché à la tête par une balle perdue qui ne causa cependant pas de sérieux dommages[57]. La conduite de Hayes attira l'attention de ses supérieurs et Ulysses S. Grant écrivit plus tard de Hayes que "sa conduite sur le terrain était marquée par une audace remarquable et par des qualités supérieures à celle du simple courage personnel"[58].

Cedar Creek marqua la fin de la campagne. Hayes fut promu brigadier-général en octobre 1864 et breveté major-général[59]. Vers cette époque, Hayes apprit la naissance de son quatrième fils, George Crook Hayes. Au printemps 1865, la guerre se termina rapidement avec la reddition de Lee à Grant lors de la bataille d'Appomatox. Hayes visita Washington, D.C. en mai et participa à la Grande Parade militaire après quoi le 23e Régiment fut dissous et Hayes quitta l'armée[60].

Après-guerre

Congrès

A photograph of a man in a black suit
Le président Andrew Johnson fut opposé aux républicains du Congrès sur la question de la Reconstruction

Tandis qu'il servait dans l'Armée de la Shenandoah en 1864, Hayes reçut la nomination républicaine du 2e district de l'Ohio pour la Chambre des représentants[61]. Lorsque ses amis lui demandèrent de quitter l'armée pour faire campagne, Hayes refusa en déclarant qu'"un officier expérimenté qui abandonnerait son devoir pour briguer un siège au Congrès devrait être scalpé"[61]. Au lieu de cela, Hayes rédigea de nombreuses lettres expliquant ses positions politiques destinées aux électeurs et il fut élu contre le détenteur de la fonction, le démocrate Alexander Long par 2 400 voix d'avance[61]. Lorsque le Congrès se rassembla en décembre 1865, Hayes faisait partie d'une large majorité républicaine. Hayes se considérait comme un modéré mais votait généralement avec les radicaux républicains pour sauvegarder l'unité du parti[62]. La législation principale du Congrès fut le quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis qui fut voté par les deux chambres en juin 1866[63]. Les croyances de Hayes étaient alignées avec ses collègues républicains sur la question de la Reconstruction : Le sud doit être réintégré au sein de l'Union mais pas sans protections adéquates pour les noirs[64]. Le président Andrew Johnson, au contraire, voulait réintégrer au plus vite les anciens états sécessionnistes sans s'assurer au préalable qu'ils avaient adoptés des lois protégeant les droits des esclaves nouvellement affranchis et proposait l'amnistie pour les anciens leaders confédérés[64]. Hayes et de nombreux républicains étaient désaccord avec cette vision. Ils travaillèrent au rejet du projet de Jonhson et firent passer le Civil Rights Act de 1866 pour protéger les droits des noirs[65]. Réélu en 1866, Hayes retourna à la "lame duck" session du Congrès pour voter le Tenure of Office Act qui permettait de s'assurer que Johnson ne pouvait pas déplacer des administrateurs sans l'accord du Congrès[66]. Il vota également pour la réforme du service public qui attira les voix de nombreux républicains réformistes mais ne fut pas adoptée[67]. Hayes continua de voter avec sa majorité lors du 40e Congrès sur les Reconstruction Acts mais démissionna en juillet 1867 pour faire campagne pour le poste de gouverneur[68].

Gouverneur de l'Ohio

En tant que congressiste populaire et ancien soldat, Hayes était considéré par les républicains de l'Ohio comme un excellent candidat pour l'élection de 1867[69]. Il fit campagne pour un amendement à la constitution de l'Ohio qui garantirait le droit de vote des noirs[69]. L'opposant de Hayes, Allen G. Thurman, fit de l'amendement la question centrale de la campagne et les deux candidats firent une campagne effrénée avec des discours dans tout l'état principalement sur la question du suffrage[69]. L'élection fut une déception pour les républicains, l'amendement avait été rejeté et les démocrates avaient remporté la majorité à l'assemblée de l'Ohio[70]. Hayes pensa avoir également perdu mais au final le décompte des voix lui donnait une avance de 2 983 voix sur 484 603 suffrages exprimés[70].

En tant que gouverneur républicain avec un organe législatif démocrate, Hayes n'avait pas beaucoup de pouvoir sur les décisions prises d'autant plus que le gouverneur de l'Ohio ne dispose pas d'un droit de veto. En dépit de ces restrictions, Hayes supervisa la construction d'une école pour sourd-muets et une réforme de l'éducation des filles[71]. Il approuva l'Impeachment du président Andrew Johnson et demanda sa condamnation mais la procédure échoua au Sénat à une voix près[72]. Nominé pour un second mandat en 1869, Hayes fit campagne une fois de plus pour les mêmes droits pour les noirs de l'Ohio et chercha à présenter son opposant démocrate George H. Pendleton comme un raciste[73]. Hayes fut élu avec une majorité accrue et les républicains obtinrent la majorité à la législature et votèrent le quinzième amendement de la Constitution des États-Unis qui garantissait le droit de vote des afro-américains[73]. Avec une majorité républicaine, le second mandat fut plus agréable pour Hayes et il fut satisfait de voir le droit de vote élargi et la création de l'université d'État de l'Ohio[74]. Il proposa également la réduction des taxes nationales et une réforme du système carcéral[75]. Ayant choisi de ne pas se représenter, Hayes se retira de la vie politique en 1872[76].

Vie privée et retour à la politique

Maison de Hayes, "Spiegel Grove" à Fremont dans l'Ohio

Alors qu'Hayes se préparait à quitter son poste, plusieurs délégations de républicains réformateurs le pressèrent de se présenter contre le sénateur également républicain de l'Ohio, John Sherman[76]. Hayes déclina l'offre pour préserver l'unité du parti et retourner à la vie civile[76]. Hayes voulait en effet se consacrer à sa famille et à ses deux enfants (Fanny et Scott)[77],[78]. Initialement, Hayes chercha à promouvoir une extension du chemin de fer dans sa ville de Fremont et passa le reste de son temps à gérer quelques propriétés qu'il avait acheté à Duluth dans le Minnesota[79]. N'étant pas entièrement retiré de la vie politique, Hayes espérait une nomination au cabinet mais fut déçu de ne recevoir qu'une proposition d'assistant trésorier à Cincinnati qu'il refusa[80]. Il accepta également de concourir pour son ancien siège à la Chambre des représentants en 1872 mais ne fut pas déçu lorsqu'il perdit l'élection contre un ancien camarade du Kenyon College, Henry B. Banning[81]. En 1873, Lucy donna naissance à un nouveau fils, Manning Force Hayes[82],[83]. La même année, la panique de 1873 bouscula l'économie américaine et les affaires de Hayes. Son oncle Sardis Birchard mourut peu de temps après et la famille déménagea à Spiegel Grove, la grande maison que Hayes avait fait construire[84]. Hayes préférait rester en dehors de la politique pour pouvoir payer les dettes contractées durant la panique mais lorsque la convention républicaine le choisit en 1875 pour le poste de gouverneur, il accepta[85]. La campagne face au candidat démocrate William Allen se concentra principalement sur les craintes des protestants d'une possible aide financière aux écoles catholiques[86]. Hayes était opposé à un tel financement et bien qu'il ne soit pas connu pour être personnellement anti-catholique, il utilisa la ferveur anti-catholique pour sa campagne[86]. Hayes fut élu au poste de gouverneur avec 5 544 voix d'avance[86].

Élection de 1876

Nomination républicaine et campagne contre Tilden

Sepia-toned picture of two men; one bearded, one clean-shaven
Affiche de campagne du ticket Hayes-Wheeler

Le succès de Hayes dans l'Ohio l'éleva immédiatement au rang des grand favoris pour l'élection présidentielle de 1876[87]. La délégation de l'Ohio était rassemblée derrière lui et le sénateur John Sherman fit tout ce qui était en son pouvoir pour porter la nomination de Hayes[88]. En juin 1876, la convention débuta avec James G. Blaine du Maine en favori[89]. Blaine obtint une large avance au premier tour mais ne parvint pas à rassembler une majorité. Comme il ne parvenait pas à obtenir des voix, les délégués cherchèrent un nouveau nominé et Hayes fut choisit au septième tour[90]. La convention choisit ensuite le représentant William A. Wheeler de l'État de New York pour la vice-présence, un homme dont Hayes avait récemment dit "J'ai honte de le demander : Qui est Wheeler[91]?"

Le nominé démocrate était Samuel J. Tilden, le gouverneur de New York. Tidlen était considéré comme un adversaire redoutable qui disposait, comme Hayes, d'une réputation d'honnêteté[92]. De même, Tilden était un partisan de l'étalon-or et un supporter d'une réforme de la fonction publique[92]. Les deux candidats firent une "campagne de perron", typique de l'époque, dans laquelle le candidat ne faisait pas campagne mais recevait des délégations et faisait des discours depuis sa propre maison[93]. La mauvaise santé de l'économie avait rendu le parti au pouvoir impopulaire et Hayes pensa qu'il allait perdre l'élection[94]. Les deux hommes concentrèrent leurs efforts sur les swing states de New York et de l'Indiana de même que sur les trois états du sud, Louisiane, Caroline du Sud et Floride, où les gouvernements de Reconstruction étaient toujours en place[95]. Les républicains mirent l'accent sur le danger de laisser les démocrates gouverner la nation alors que les démocrates sudistes avaient déclenchés la guerre civile à peine quinze ans plus tôt et sur la menace qu'une administration démocrate ferait peser sur les récents droits civiques des noirs du sud[96]. De leur côté, les démocrates rappelèrent le bilan de Tilden qui contrastait avec la corruption au sein de l'actuelle administration Grant[97].

À mesure que les rapports de l'élection arrivaient, il devenait clair que le résultat serait très serré. Les démocrates avaient remportés la plupart des états du sud ainsi que New York, l'Indiana, le Connecticut et le New Jersey[98]. Le vote populaire était également en faveur de Tilden mais les républicains réalisèrent que s'ils gagnaient les trois derniers états du sud sous occupation militaire et certains états de l'ouest, ils pourraient obtenir une majorité au collège électoral[99].

Controverse sur les résultats

Le 10 novembre, trois jours après l'élection, Tilden avait emporté 184 grands électeurs, une voix de moins que la majorité[100]. Hayes en avait 165 et les 19 votes de la Louisiane, de la Caroline du Sud et de la Floride étaient incertains[100]. Du fait des larges fraudes organisées par les deux partis dans les trois états disputés, les résultats étaient incertains et les républicains et les démocrates revendiquèrent tous deux la victoire[101]. Pour compliquer les choses, l'un des trois grands électeurs de l'Oregon (remporté par Hayes) avait été disqualifié, ce qui ramenait le nombre de votes pour Hayes à 164[102],[103].

A map of the United States showing electoral results in 1876
Résultats de l'élection de 1876 avec les états remportés par Hayes en rouge et ceux par Tilden en bleu.

Il y avait un débat considérable pour savoir qui de la Chambre démocrate ou du Sénat républicain avait l'autorité suffisante pour décider du sort des voix des états du sud[104]. En janvier 1877, la question restant toujours irrésolue, le Congrès accepta de soumettre le problème à une commission électorale bipartite qui serait autorisé à déterminer le destin des votes disputés[105]. La commission devait être composée de cinq représentants, de cinq sénateurs et de cinq membres de la Cour Suprême[106]. Pour respecter l'équilibre des deux partis, celle-ci compterait sept démocrates, sept républicains et le juge David Davis, un indépendant respecté par les deux camps[106]. La balance fut déséquilibré lorsque l'Assemblée générale de l'Illinois élut Davis au Sénat pour obtenir son vote[107]. Cependant, Davis déçut les démocrates car il prétexta son élection au Sénat pour se retirer de la commission[107]. Comme tous les autres juges étaient républicains, Joseph P. Bradley, considéré comme le plus indépendant d'entre eux fut choisi comme quinzième membre de la commission[108]. Celle-ci se réunit en février et les huit républicains accordèrent les 20 votes incertains à Hayes[109]. Ulcérés par cette décision, les démocrates empêchèrent le Congrès d'accepter les décisions de la commission[110]. Comme le 4 mars, jour de l'investiture approchait, les leaders des deux partis se rencontrèrent au Wormley's Hotel de Washington pour négocier un compromis. En échange de l'acceptation par les démocrates de la décision de la commission, Hayes retirerait les troupes fédérales du sud et accepterait l'élection de gouvernements démocrates dans les derniers états du sud sous occupation militaire[111]. Les démocrates acceptèrent et Hayes fut élu président[112].

Présidence 1877–1881

Investiture

A large crowd of people outside the United States Capitol building
Investiture de Hayes devant le Capitole des États-Unis

Comme le 4 mars 1877 était un dimanche, Hayes prêta serment en privé le samedi 3 mars dans la Red Room de la Maison Blanche. Il prêta serment publiquement le lundi suivant sur le portique oriental du Capitole des États-Unis[113]. Dans son discours d'investiture, Hayes tenta d'apaiser les passions des dernières semaines en déclarant "qui sert bien son parti sert bien son pays"[114]. Il promit de soutenir des "gouvernements locaux paisibles, honnêtes et sages" dans le sud ainsi que des réformes de la fonction publique et un retour complet à l'étalon-or[115]. En dépit de ces messages de conciliation, de nombreux démocrates ne considérèrent jamais l'élection de Hayes comme étant légitime et le surnommaient "Rutherfraud" ou "His Fraudulency"[116].

Droits civiques et fin de la reconstruction

Hayes avait été un fervent partisan des politiques de Reconstruction républicaines tout au long de sa carrière politique mais le premier acte marquant de sa présidence fut de mettre un terme à la Reconstruction et de lever la tutelle sur les États du sud[117]. Même sans les conditions du compromis signé au Wormley's Hotel, Hayes aurait eu du mal à poursuivre la politique de ses prédécesseurs. La Chambre des représentants était contrôlée par une majorité démocrate qui refusait de financer les troupes stationnées dans le sud[118] et même parmi les républicains, la volonté de poursuivre la Reconstruction s'affaiblissait[119]. Seul deux États étaient encore sous l'égide de gouvernements de Reconstruction lorsque Hayes accéda à la présidence et sans troupes pour les faire respecter, les droits civiques des Afro-américains furent rapidement menacés[120],[121].

Les tentatives ultérieures de Hayes pour protéger les droits des Noirs du sud furent inefficaces tout comme ses tentatives pour reconstruire l'influence républicaine dans le sud[122]. Il combattit cependant les efforts du Congrès pour réduire le pouvoir fédéral de contrôle sur les élections fédérales[123]. Les démocrates du Congrès votèrent le financement de l'armée en 1879 avec un cavalier législatif qui abrogeait les Force Acts[123]. Ces actes, passés durant la Reconstruction, rendaient criminel le fait d'empêcher quelqu'un de voter au nom de sa couleur de peau. Hayes était déterminé à protéger les électeurs noirs et il posa son veto à la loi[123]. Les démocrates ne disposaient pas de la majorité des deux-tiers nécessaires pour contourner le veto mais il firent passer une nouvelle loi avec le même cavalier. Hayes posa son véto une fois de plus et le processus se répéta à trois reprises[123]. Finalement, Hayes signa la loi sans le cavalier offensif mais le Congrès refusa de voter la loi finançant les officiers fédéraux qui étaient chargés de faire respecter les Force Acts[123]. Les lois électorales restaient en vigueur mais les fonds nécessaires à leur application étaient restreints[124].

Hayes tenta ensuite de réconcilier les mœurs sociales du sud avec les droits civiques récemment accordés en soutenant les démocrates du sud. Hayes écrivit dans son journal, "Ma tâche était d'effacer la question raciale pour abolir le sectarisme, mettre fin à la guerre et apporter la paix. Pour cela, j'étais prêt à avoir recours à des mesures inhabituelles et à risquer ma place et ma réputation au sein du parti et du pays"[125]. Tous ses efforts furent vains ; Hayes ne parvint pas à convaincre le sud d'accepter l'idée d'égalité raciale et échoua à convaincre le Congrès de faire appliquer les Civil Rights Act de 1875[126].

Réforme de la fonction publique

Cartoon of one man kicking another out of a building
Hayes chassant Chester A. Arthur de la New York Custom House

Hayes était déterminé à réformer le système de nomination des fonctionnaires qui était fondé sur le système des dépouilles depuis la présidence d'Andrew Jackson[127]. Au lieu de nommer des partisans aux postes administratifs, Hayes préféra récompenser le mérite après un concours que tous les candidats devraient passer[128]. Immédiatement, la demande de réforme de Hayes l'opposa aux stalwarts, ou pro-dépouilles, une aile du parti républicain. Les sénateurs des deux partis étaient habitués à être consultés pour les nominations et se tournèrent contre Hayes. Parmi ces adversaires, le sénateur de New York, Roscoe Conkling, était l'un des plus virulents[129]. Pour montrer son attachement à la réforme, Hayes nomma l'un de ses meilleurs défenseurs, Carl Schurz, au poste de Secrétaire à l'Intérieur et lui demanda ainsi qu'à William M. Evarts, son Secrétaire d'État, d'organiser un comité spécial charger de définir les nouvelles règles de nomination[130]. John Sherman, le Secrétaire au Trésor demanda à John Jay d'enquêter sur la New York Custom House, remplie de fidèles de Conkling[128]. Le rapport de Jay suggérait que la Custom House était tellement pleine de militants nommés pour des raisons électorales que 20% des employés étaient inutiles[131].

Même s'il ne pouvait pas convaincre le Congrès de mettre fin au système des dépouilles, Hayes émit un ordre exécutif qui interdisait aux administrateurs fédéraux de faire des donations pour les campagnes électorales et de prendre part à la vie politique[131]. Chester A. Arthur, le collecteur des douanes du port de New York, et ses subordonnés Alonzo B. Cornell et George H. Sharpe, tous trois des partisans de Conkling, refusèrent d'obéir à cet ordre[131]. En septembre 1877, Hayes demanda la démission des trois hommes qui refusèrent de la donner. Néanmoins, il soumit la nomination de Theodore Roosevelt, Sr., L. Bradford Prince et d'Edwin A. Merritt— tous supporters d'Evarts, le rival de Conkling au Sénat, pour les remplacer[132]. Le comité du commerce du Sénat, que Conling présidait, vota unanimement pour rejeter ces nominations. Merritt ne fut nommé que parce que le mandat de Sharpe arrivait à son terme[133]. Hayes dut attendre jusqu'en juillet 1878 lorsque, durant la vacance sénatoriale, il renvoya Arthur et Cornell et les remplaça par Merrit et Silas W. Burt[134],[135]. Conkling s'opposa à ces nominations lorsque le Congrès se rassembla à nouveau en février 1879 mais les deux furent approuvées[136]. Au cours de la suite de son mandat, Hayes pressa le Congrès de mettre en place une législation permanente et utilisa son dernier discours sur l'état de l'Union au Congrès le 6 décembre 1880 pour promouvoir cette réforme. Si celle-ci ne fut pas votée au cours de la présidence de Hayes, son soutien fournit une base pour le Pendleton Act de 1883 signée par le président Chester Arthur[137].

Hayes dut également gérer la corruption au sein du service postal. En 1880, Schurz et le sénateur John A. Logan demandèrent à Hayes de mettre fin aux "star routes", un système de contrats truqués profitant au service postal et de licencier le Second Assistant Postmaster General, Thomas J. Brady, le présumé leader du système de fraudes[138]. Hayes mit fin aux contrats sur les nouvelles star routes mais les contrats existants étaient toujours valables[139]. Le Postmaster General, Horace Maynard, déclara que le public voulait que son courrier soit livré avec "certitude, rapidité et sécurité" et qu'il ne s'intéressait pas à la manière dont les routes postales étaient établies[140]. Le The Detroit Free Press avança que Hayes avait repoussé une inspection pour ne pas gêner les chances républicaines lors de l'élection de 1880[138] mais l'historien Hans L. Trefousse écrivit que Hayes "connaissait à peine le principal suspect [Brady] et n'avait certainement aucun lien avec la corruption"[141]. Bien que Hayes et le Congrès aient tous les deux étudié les contrats et n'aient trouvé aucune preuve manifeste de corruption, Brady et les autres furent accusés de conspiration en 1882[142]. Après deux procès, Brady fut acquitté en 1883[143].

Grande Grève des Cheminots

A burning building
Incendie du dépôt de Pittsburgh dans la nuit du 21 au 22 juillet 1877

Au cours de sa première année en fonction, Hayes dut affronter la plus grande grève que les États-Unis avaient connus jusque là, la Grande Grève des Cheminots de 1877[144]. Afin de compenser les pertes financières subies lors de la Panique de 1873, les principales compagnies ferroviaires réduisirent les salaires de leurs employés à plusieurs reprises en 1877[145]. En juillet, les travailleurs de la Baltimore and Ohio Railroad stoppèrent le travail à Martinsburg en Virginie-Occidentale pour protester contre les réductions de salaire[146]. La grève se propagea rapidement aux compagnies de New York Central, d'Erie et de Pennsylvanie et les grévistes se comptèrent vite en milliers[147]. Par crainte d'une émeute, le gouverneur Henry M. Mathews demanda à Hayes d'envoyer les troupes fédérales à Martinsburg, ce qu'il fit mais lorsque ces dernières arrivèrent sur place, ils ne trouvèrent qu'une protestation pacifique[148]. À Baltimore, cependant, une émeute éclata le 20 juillet et Hayes donna l'ordre aux troupes de Fort McHenry de soutenir le gouverneur dans sa répression mais lorsqu'ils arrivèrent l'émeute était terminée[147]. Pittsburgh fut ensuite sujette à des violences mais Hayes était réticent à envoyer des troupes alors que le gouverneur n'avait rien demandé[147]. D'autres citoyens mécontents rejoignirent les ouvriers du rail dans les émeutes[149]. Après quelques jours, il se résolut à envoyer les troupes fédérales pour protéger les propriétés du gouvernement et donna au major-général Winfield Scott Hancock le commandement de la situation. Il s'agissait de la première fois que des troupes fédérales étaient utilisées pour briser une grève contre une compagnie privée[147]. Les émeutes s'étendirent jusqu'à Chicago et St. Louis où les grévistes stoppèrent les infrastructures ferroviaires[147]. Le 29 juillet, les émeutes étaient terminées et les troupes fédérales retournèrent dans leurs casernes[150]. Bien qu'aucun soldat fédéral n'ait tué de grévistes ou ne fut tué, les affrontements entre les milices nationales et les grévistes aboutirent à plusieurs morts dans chaque camp[151]. Les compagnies ferroviaires étaient initialement victorieuses car les ouvriers reprirent le travail et les réductions de salaires furent maintenues mais l'opinion publique les considérait responsables des violences et de la grève et elles durent améliorer les conditions de travail et ne firent aucune autre réduction de salaire[152]. Les leaders patronaux félicitèrent Hayes mais son opinion personnelle était plus ambiguë ; Comme il l'écrivit dans son journal, "Les grèves ont été brisées par la force mais aucun véritable remède n'a été trouvé. Ne peut-on faire quelque chose en apprenant des grévistes, en contrôlant judicieusement les capitalistes, en appliquant une politique générale habile pour mettre fin ou réduire le mal ? Les grévistes du chemin de fer sont, en règle générale, des hommes biens, sobres, intelligents et industrieux"[153].

Débat sur la monnaie

Black-and-white photograph of a man, seated
Le Secrétaire au Trésor John Sherman travailla avec Hayes pour le retour à l'étalon-or

Hayes était confronté à deux questions sur la monnaie. La première était la frappe de l'argent et sa relation avec l'étalon-or. En 1873, le Coinage Act mettait fin à la frappe des pièces en argent pour toutes les pièces de plus d'un dollar afin de lier plus efficacement le dollar à la valeur de l'or. La déflation qui s'ensuivit rendit les effets de la Panique de 1873 d'autant plus graves en rendant plus difficile pour les débiteurs de rembourser leurs dettes[154]. Les agriculteurs et les ouvriers demandaient un retour au bimétallisme pour obtenir une inflation qui restaurerait les valeurs des salaires et des propriétés[155]. Le représentant démocrate du Missouri, Richard P. Bland proposa une loi qui imposerait aux États-Unis de frapper autant d'argent que les mineurs vendaient au gouvernement pour enrayer la raréfaction de la monnaie et aider les débiteurs[156]. William B. Allison, un républicain de l'Iowa proposa un amendement au Sénat limitant la frappe à quatre millions de dollars par mois et le Bland–Allison Act fut accepté par les deux chambres en 1878[156]. Hayes craignait que ce dernier n'entraine de l'inflation qui ruinerait le commerce[157]. De plus, il considérait que gonfler la monnaie était malhonnête et il posa son veto. Cependant le Congrès passa outre pour la première et dernière fois de la présidence de Hayes[156].

La seconde question concernait les United States Notes ou "greenbacks", une forme de monnaie fiduciaire introduite lors de la Guerre de Sécession. Le gouvernement acceptait ces billets lors du paiement des taxes mais à la différence des dollars ordinaires, ils n'étaient pas échangeables contre de l'or[156]. Le Specie Payment Resumption Act de 1875 permettait au Trésor de racheter ces billets contre de l'or pour réduire leur circulation et créer une unique monnaie adossée à l'étalon-or[156]. Sherman était favorable à cette mesure et commença à stocker de l'or en préparation[157]. Le public savait qu'il pouvait échanger ses greenbacks contre de l'or mais lorsque l'Acte entra en vigueur en 1879, très peu le firent. Seuls 130 000 des 346 000 000$ en circulation furent rachetés[158]. Associé au Bland–Allison Act, cette mesure fut un compromis acceptable entre les inflationnistes et les déflationnistes et lorsque l'économie repartit à la hausse, l'agitation autour des greenbacks et de l'étalon-or se calma pour le reste du mandat de Hayes[159].

Politique étrangère

A Chinese man sitting outside a locked gate
Caricature de 1882 critiquant l'exclusion des immigrants chinois

La plus grande partie de la politique étrangère de Hayes fut consacrée à l'Amérique Latine. En 1878, à la suite de la Guerre de la Triple Alliance, il arbitra une dispute frontalière entre l'Argentine et le Paraguay[160]. Hayes régla la dispute en attribuant la région du Gran Chaco au Paraguay et ce dernier le remercia en renommant une ville (Villa Hayes) et un département (Presidente Hayes) en son honneur[160]. Hayes était également préoccupé par le projet de Ferdinand de Lesseps, le constructeur du canal de Suez, de construire un canal à travers l'isthme de Panama qui appartenait à la Colombie[161]. Inquiet d'une répétition de l'aventure française au Mexique de 1866, Hayes était déterminé à appliquer fermement la doctrine Monroe[162]. Dans un message au Congrès, il exprima son opinion sur le canal : "La politique de ce pays est un canal sous contrôle américain ; Les États-Unis n'accepteront pas de céder ce contrôle à une puissance européenne ou à une combinaison de puissances européennes"[162].

La frontière mexicaine attira également l'attention de Hayes. Tout au long des années 1870, les "bandes de hors-la-loi" traversaient fréquemment la frontière pour mener des attaques au Texas[163]. Trois mois après sa prise de fonction, Hayes autorisa l'armée à poursuivre les bandits même si elle devait franchir la frontière mexicaine[163]. Porfirio Díaz, le président mexicain protesta et envoya des troupes sur la frontière[163]. La tension s'apaisa cependant lorsque Díaz accepta de poursuivre les bandits en territoire mexicain et que Hayes promit de ne pas laisser les révolutionnaires mexicains lever d'armées aux États-Unis[164]. La violence sur la frontière diminua et en 1880, Hayes révoqua l'ordre autorisant les poursuites en territoire mexicain[165].

En dehors de l'hémisphère occidental, la Chine était la principale préoccupation de Hayes. En 1868, le Sénat avait ratifié le traité de Burlingame avec la Chine, qui autorisait une immigration sans restriction des Chinois dans le pays. Avec la contraction de l'économie à la suite de la Panique de 1873, les immigrants chinois furent accusés de faire baisser les salaires des travailleurs[166]. Durant la Grande Grève des Cheminots, des émeutes anti-chinoises éclatèrent à San Francisco et un troisième parti, le parti des travailleurs, fut formé avec pour principal objectif l'arrêt de l'immigration chinoise[166]. En 1879, le Congrès vota une loi qui abrogeait le traité de 1868[167]. Hayes mit son veto à cette loi car il considérait que les États-Unis ne devaient pas abroger des traités sans négociations[167]. Le veto fut bien accueilli par les libéraux de l'est mais Hayes fut violemment attaqué à l'ouest[167]. Dans leur fureur, les démocrates de la Chambre des représentant tentèrent une procédure d'impeachment contre lui mais elle échoua lorsque les républicains empêchèrent la création d'un quorum en refusant de voter[168]. Après le veto, le Secrétaire d'État assistant Frederick W. Seward suggéra que les deux pays s'accordent pour réduire l'immigration et James Burrill Angell et lui négocièrent avec la Chine dans cet objectif[168]. Le Congrès vota une nouvelle loi à ce sujet après le départ de Hayes, la Loi d'exclusion des Chinois de 1882[168].

La Maison Blanche de Hayes

Hayes et son épouse Lucy étaient connus pour leur politique d'abstinence à la Maison Blanche, ce qui donna le surnom de "Lemonade Lucy" à la Première dame[169]. La première réception de Hayes à la Maison Blanche proposait du vin[170]. Cependant Hayes était consterné par les comportements d'ivrognes aux réceptions organisées par les ambassadeurs à Washington ce qui le poussa à suivre les convictions tempérantes de son épouse[171]. L'alcool ne fut plus servi à la Maison Blanche. Les critiques accusèrent Hayes de parcimonie mais Hayes dépensa plus d'argent (qui venait parfois de ses finances personnelles) en ordonnant que tout l'argent économisé en éliminant l'alcool soit utilisé pour des divertissements somptueux[172]. Sa politique de tempérance accrut son soutien parmi les ministres protestants[171]. Bien que le Secrétaire d'État Evarts ait ironisé sur le fait que "l'eau coule comme le vin", la politique fut un succès et convainquit les prohibitionnistes de voter républicain[173].

Cabinet

Several men sitting around a table
Cabinet de Hayes en 1877
FONCTION NOM MANDAT
Président Rutherford B. Hayes 1877–1881
Vice-président William A. Wheeler 1877–1881
Secrétaire d'État William M. Evarts 1877–1881
Secrétaire du Trésor John Sherman 1877–1881
Secrétaire à la Guerre George W. McCrary 1877–1879
  Alexander Ramsey 1879–1881
Procureur général Charles Devens 1877–1881
Postmaster General David M. Key 1877–1880
  Horace Maynard 1880-1881
Secrétaire à la Marine Richard W. Thompson 1877–1880
  Nathan Goff, Jr. 1880-1881
Secrétaire à l'Intérieur Carl Schurz 1877–1881

Nominations à la Cour suprême

Hayes nomma deux juges à la Cour suprême. Le premier fut pour remplacer David Davis qui était entré au Sénat lors de la controverse qui avait suivi l'élection présidentielle de 1876. Hayes nomma John Marshall Harlan à ce poste. Harlan avait été un candidat malheureux au poste de gouverneur du Kentucky et avait été l'organisateur de la campagne de Benjamin Bristow en vue de la convention républicaine de 1876. Hayes avait pensé à lui pour le poste de Procureur général des États-Unis[174]. Hayes proposa son nom en octobre 1877 mais il fut critiqué pour son manque d'expérience[174]. Harlan fut néanmoins confirmé et il resta à la Cour durant 34 ans où il fut un défense acharné des droits civiques[174]. En 1880, un siège se libéra après la démission du juge William Strong. Hayes nomma alors William Burnham Woods, un carpetbagger républicain juge dans une cour de district de l'Alabama[175]. Woods resta six ans à la Cour et déçut Hayes en interprétant la Constitution d'une manière similaire à celle des démocrates du sud[176].

Hayes tenta sans succès de combler un troisième siège vide en 1881. Le juge Noah Haynes Swayne démissionna avec l'espoir que Hayes nomme Stanley Matthews qui était un ami des deux hommes[177]. De nombreux sénateurs s'opposèrent à cette nomination car ils considéraient Matthews comme trop proche des intérêts des compagnies ferroviaires, en particulier celles de Jay Gould[178]. Le Sénat repoussa le vote sur sa nomination[177]. L'année suivante, lorsque James A. Garfield entra à la Maison Blanche, il proposa à nouveau le nom de Matthews. Cette fois-ci, le Sénat vota sa nomination par une voix d'avance[177]. Matthews servit durant huit années jusqu'à sa mort en 1889.

Post-Présidence

Painting of a bearded man, standing
Portrait officiel de Rutherford B. Hayes

Comme il l'avait promis en 1876, Hayes ne se présenta pas pour un second mandat en 1880. Il fut satisfait de la victoire de James A. Garfield et le conseilla dans ses choix pour les nominations au sein de son administration[179]. Après l'investiture de Garfield, Hayes et sa famille retournèrent à Spiegel Grove[180]. Bien qu'il soit resté un républicain loyal, Hayes ne fut pas déçu par la victoire de Grover Cleveland en 1884 car il approuvait ses vues sur la réforme de la fonction publique[181]. Il également satisfait de la progression de la carrière politique de son camarade de l'armée et protégé, William McKinley[182].

Hayes devint un avocat actif pour des réformes de l'éducation et demanda des subventions fédérales pour tous les enfants[183]. Il considérait l'éducation comme le meilleur moyen de combler les divisions de la société américaine et un moyen de s'améliorer soi-même[184]. Hayes fut nommé au comité d'administration de l'université d'État de l'Ohio qu'il avait aidé à fonder lorsqu'il était gouverneur de l'Ohio en 1887[185]. Il encouragea l'enseignement professionnel et il écrivit "Je prêche l'évangile du travail, je crois que le travail qualifié fait partie de l'éducation"[186]. Il pressa, sans succès, le Congrès de voter une loi rédigée par le sénateur Henry W. Blair qui aurait autorisé des aides fédérales pour l'éducation pour la première fois[187]. Hayes fit un discours en 1889 pour encourager les étudiants noirs à demander des bourses pour les études supérieures[188]. Un de ces étudiants, W. E. B. Du Bois reçut un doctorat en 1892[188]. Hayes défendit également des réformes pour améliorer les conditions de vie dans les prisons[189].

Hayes fut grandement affecté par la mort de sa femme en 1889[190]. Il écrivit que l'"âme de Spiegel Grove était partie" lorsqu'elle mourut[190]. En 1890, il présida la conférence du lac Mohonk sur la question noire, un rassemblement de réformateurs qui échangeaient sur les questions raciales[191]. Hayes mourut des suites d'une crise cardiaque dans sa maison le 17 janvier 1893[192]. Ses derniers mots furent "Je sais que je vais rejoindre Lucy"[192]. Le président Grover Cleveland et le gouverneur de l'Ohio William McKinley menèrent la procession funéraire jusqu'au cimetière d'Oakwood de Fremont[193]. Après que sa maison eut été donné à l'état de l'Ohio en 1915, Hayes y fut enterré[194].

Notes et références

  1. a et b Hoogenboom, pp. 7–8
  2. Trefousse, p. 4
  3. Hoogenboom, pp. 20–21; Barnard, pp. 27–31
  4. Barnard, p. 41
  5. Trefousse, p. 3
  6. Barnard, p. 53
  7. a et b Hoogenboom, pp. 17–18
  8. Hoogenboom, pp. 62–63; Barnard, p. 113
  9. Trefousse, pp. 4–5
  10. Hoogenboom, pp. 20–22; Trefousse, p. 5
  11. Hoogenboom, p. 25
  12. Barnard, pp. 107–113
  13. Hoogenboom, pp. 33–43
  14. Trefousse, p. 6
  15. Hoogenboom, pp. 43–51; Barnard, pp. 131–138
  16. Hoogenboom, pp. 52–53
  17. Hoogenboom, pp. 55–60
  18. Hoogenboom, pp. 62–66
  19. Hoogenboom, pp. 66–70; Barnard, p. 114
  20. Trefousse, p. 8
  21. Hoogenboom, p. 73.
  22. La fille de Herron, Helen épousera par la suite le futur président William Howard Taft Barnard, p. 167
  23. a et b Barnard, pp. 184–185
  24. a et b Hoogenboom, pp. 74–75
  25. a et b Hoogenboom, pp. 78–86
  26. Hoogenboom, pp. 61–62
  27. Barnard, pp. 178–180, 187–188; Hoogenboom, pp. 93–95
  28. Trefousse, p. 9
  29. Hoogenboom, pp. 87–93
  30. Trefousse, p. 10
  31. Hoogenboom, pp. 95–99; Barnard, pp. 189–191
  32. Barnard, pp. 196–197; Trefousse, pp. 14–15
  33. Hoogenboom, p. 100
  34. Hoogenboom, pp. 104–105; Barnard, pp. 202–203
  35. Hoogenboom, p. 107; Barnard, p. 204
  36. Hoogenboom, p. 113; Barnard, p. 210
  37. a et b Hoogenboom, p. 114; Barnard, pp. 210–212
  38. Hoogenboom, p. 115; Barnard, pp. 213–214
  39. a et b Hoogenboom, pp. 116–117
  40. Hoogenboom, pp. 120–121
  41. Hoogenboom, pp. 125–126; Reid, p. 160
  42. Hoogenboom, pp. 128–130
  43. Hoogenboom, pp. 136–141
  44. a et b Hoogenboom, pp. 141–143
  45. Hoogenboom, pp. 146–148
  46. Hoogenboom, pp. 146–147; Reid, p. 161
  47. Hoogenboom, pp. 149–153
  48. Trefousse, p. 30
  49. Hoogenboom, pp. 154–156
  50. Hoogenboom, pp. 157–158
  51. a et b Hoogenboom, pp. 159–161
  52. a, b et c Hoogenboom, pp. 162–164; Trefousse, pp. 32–33
  53. a, b, c et d Hoogenboom, pp. 166–168
  54. Hoogenboom, pp. 168–169
  55. Hoogenboom, pp. 170–171
  56. Hoogenboom, pp. 172–173
  57. a et b Hoogenboom, pp. 174–177
  58. Grant, p. 564
  59. Hoogenboom, pp. 178–181
  60. Hoogenboom, pp. 186–188
  61. a, b et c Hoogenboom, pp. 171–176; Barnard, pp. 225–227
  62. Hoogenboom, pp. 200–201; Conwell, pp. 145–180
  63. Hoogenboom, pp. 200–201; Trefousse, pp. 41–44; Richardson, pp. 17–18
  64. a et b Hoogenboom, p. 203; Trefousse, pp. 40–41
  65. Hoogenboom, pp. 197–199; Trefousse, p. 42
  66. Hoogenboom, pp. 204–205
  67. Hoogenboom, pp. 204–205; Foner, pp. 493–494
  68. Hoogenboom, pp. 208–210
  69. a, b et c Hoogenboom, pp. 211–213; Trefousse, pp. 45–46
  70. a et b Hoogenboom, p. 214; Barnard, pp. 238–239
  71. Trefousse, pp. 47–48
  72. Hoogenboom, pp. 215–216
  73. a et b Hoogenboom, pp. 218–220; Barnard, pp. 239–241
  74. Hoogenboom, pp. 225–228
  75. Hoogenboom, pp. 231–232
  76. a, b et c Hoogenboom, pp. 236–240
  77. Hoogenboom, pp. 241–242.
  78. Deux autres fils, Joseph et George étaient morts en bas-âge ; Trefousse, pp. 31, 42
  79. Hoogenboom, pp. 240–245; Barnard, pp. 250–252
  80. Hoogenboom, pp. 246–248
  81. Hoogenboom, pp. 243–244; Barnard, pp. 250–252
  82. Hoogenboom, pp. 249–250
  83. Prénommé ainsi en l'honneur de l'ami de Hayes, Manning Force ; Trefousse, p. 59
  84. Hoogenboom, pp. 249–251
  85. Hoogenboom, pp. 256–257; Barnard, pp. 270–271
  86. a, b et c Hoogenboom, pp. 257–260; Barnard, pp. 271–275; Foner, p. 557
  87. Trefousse, p. 62
  88. Hoogenboom, pp. 260–261; Robinson, p. 57
  89. Hoogenboom, pp. 262–263; Robinson, pp. 53–55
  90. Hoogenboom, pp. 263–264; Robinson, pp. 61–63
  91. Hoogenboom, p. 260; Robinson, p. 63
  92. a et b Robinson, pp. 64–68, 90–95
  93. Robinson, pp. 97–98
  94. Trefousse, p. 71
  95. Trefousse, p. 72–73; Robinson, pp. 113–114
  96. Hoogenboom, pp. 269–271
  97. Robinson, pp. 99–102
  98. Trefousse, p. 74
  99. Trefousse, p. 75; Robinson, pp. 119–123
  100. a et b Robinson, pp. 126–127
  101. Robinson, pp. 131–142; Hoogenboom, pp. 277–279
  102. Robinson, pp. 127–128
  103. L'électeur John W. Watts fut disqualifié car il tenait une "charge de confiance ou de profit", en violation de la clause 2 de la section 1 de l'Article II de la Constitution américaine ; Hoogenboom, p. 279
  104. Robinson, pp. 145–154; Hoogenboom, pp. 281–286
  105. Robinson, p. 157
  106. a et b Robinson, p. 158
  107. a et b Hoogenboom, p. 286
  108. Robinson, pp. 159–161
  109. Robinson, pp. 166–171
  110. Robinson, pp. 171–183
  111. Robinson, pp. 182–184; Foner, pp. 580–581
  112. Robinson, pp. 185–189; Foner, pp. 581–587
  113. Hoogenboom, pp. 295–297
  114. "he serves his party best who serves his country best" ; Trefousse, pp. 85–86
  115. Hoogenboom, pp. 298–299
  116. Barnard, pp. 402–403
  117. Trefousse, pp. 90–93
  118. Hoogenboom, pp. 304–307; Foner, pp. 580–583; Davison, p. 142
  119. Davison, p. 138; Trefousse, p. 92
  120. Clendenen, p. 244
  121. Trefousse, pp. 90–91
  122. Hoogenboom, pp. 317–318; Davison, pp. 141–143
  123. a, b, c, d et e Davison, pp. 162–163; Hoogenboom, pp. 392–402; Richardson, p. 161
  124. Hoogenboom, p. 402
  125. Barnard, p. 418
  126. Hoogenboom, pp. 317–318
  127. Trefousse, pp. 93–94
  128. a et b Hoogenboom, pp. 318–319
  129. Davison, p. 164–165
  130. Paul, p. 71
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  176. Barnard, pp. 268, 498
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  181. Hoogenboom, p. 483
  182. Hoogenboom, pp. 524–525
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  186. Barnard, p. 506
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  190. a et b Hoogenboom, pp. 508–510
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Bibliographie

Livres

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  • (en) Conwell, Russell, Life and public services of Gov. Rutherford B. Hayes, Boston, B. B. Russell, 1876 [détail de l’édition] [lire en ligne] 
  • (en) Davison, Kenneth E., The Presidency of Rutherford B. Hayes, Westport, Connecticut, Greenwood Press, 1972 [détail de l’édition] (LCCN 79176289) 
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  • (en) Unger, Irwin, The Greenback Era: A Social and Political History of American Finance, 1865-1879, New York, ACLS Humanities, 1964, 2008 [détail de l’édition] 

Articles

  • Clarence Clendenen, « President Hayes' "Withdrawal of the Troops": An Enduring Myth », dans The South Carolina Historical Magazine, vol. 70, no 4, octobre 1969, p. 244 
  • Ezra Paul, « Congressional Relations and Public Relations in the Administration of Rutherford B. Hayes (1877–81) », dans Presidential Studies Quarterly, vol. 28, Winter 1998 
  • Thomas A. Smith, « Before Hyde Park: The Rutherford B. Hayes Library », dans The American Archivist, vol. 43, Fall 1980 [texte intégral] 
  • Henry L. Swint, « Rutherford B. Hayes, Educator », dans The Mississippi Valley Historical Review, vol. 39, no 1, juin 1952, p. 45 
  • David P. Thelen, « Rutherford B. Hayes and the Reform Tradition in the Gilded Age », dans American Quarterly, vol. 22, no 2, Summer 1970, p. 150 

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