Rue de Tilsitt

Rue de Tilsitt

48°52′31″N 2°17′43″E / 48.87528, 2.29528

8e, 17e arrt
Rue de Tilsitt
Arrondissements 8e, 17e
Quartiers Faubourg-du-Roule, Ternes
Début avenue des Champs-Élysées, n° 154
Fin avenue de la Grande-Armée, n° 2
Longueur 460 mètres
Largeur 12 mètres
Dénomination décret du 2 mars 1864 : traité de Tilsit de 1807 ; proximité de l’Arc de Triomphe
Géocodification Ville de Paris : 9296
DGI : 9314
Nomenclature officielle
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Paris rue de tilsitt.jpg

La rue de Tilsitt est une rue parisienne située près de la place de l’Étoile (devenue la place Charles-de-Gaulle en 1970), dans les 8earrondissement (quartier du Faubourg-du-Roule) et le 17e arrondissement (quartier des Ternes).

La rue de Tilsitt et la rue de Presbourg forment à elles deux un cercle parfait et célèbrent toutes deux aussi des victoires diplomatiques de Napoléon. Pour la rue de Tilsitt, il s’agit du traité de Tilsit de 1807.

L'orthographe Tilsitt, qui résulte du décret du 2 mars 1864 dénommant la rue, est une variante de Tilsit. Dans les anciennes orthographes de l'allemand on avait tendance à redoubler des consonnes simplement pour mieux marquer que la voyelle précédente était brève. La modification de l'orthographe du nom d'une voie de Paris nécessiterait un arrêté municipal et partant un vote du Conseil de Paris.

Les façades des hôtels de la rue de Tilsitt vers la place Charles-de-Gaulle ont été construites suivant le modèle uniforme dessiné dès 1853 par l'architecte Jacques-Ignace Hittorff et réalisés par l'architecte Charles Rohault de Fleury.

(M) Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle - Étoile.

Bâtiments remarquables et hôtes célèbres

Les hôtels homogènes qui se situent du côté de la place de l'Étoile ont été construits en 1868.

  • no 1 : Hôtel de la marquise de Carcano, qui renfermait une douzaine de tableaux de Delacroix, Camille Corot, Théodore Rousseau, Constant Troyon et de maîtres de l'École hollandaise[1]. C'est aujourd'hui l'ambassade du Qatar.
    L'hôtel a été construit pour Anne-Marie-Adèle Caussin par l'architecte Charles Rohault de Fleury sur un terrain acheté en 1867. Anne-Marie-Adèle de Caussin a épousé le marquis Landolfo-Carcano en 1889. L'hôtel possède une remarquable décoration intérieure réalisée par les peintres Charles Chaplin, Pierre-Victor Galland, Alexis-Joseph Mazerolle, Alexandre Denuelle.
  • no 3 : La comtesse Le Hon y est morte en 1880[2]. Selon André Becq de Fouquières, Anne-Françoise de Rocquigny du Fayel, par son mariage Mme Edmond Archdeacon, quitta son hôtel du 15, avenue des Champs-Élysées pour venir résider à cette adresse après la mort de son mari, survenue en 1906[3]. Le géologue Albert-Auguste Cochon de Lapparent y est mort en 1908[2].
  • no 7 : Sur un terrain acheté en 1867, l'architecte Charles Rohault de Fleury construit cet hôtel pour le baron Joseph de Gunsburg. Sa décoration sur la rue de Tilsitt a été réalisée par le sculpteur Frédéric-Louis Bogino et on peut y voir la représentation de l'Agriculture et de l'Industrie. La décoration intérieure a été peinte par Charles Chaplin, Alexandre Denuelle, Alexis-Joseph Mazerolle[4].
  • no 9 : Le terrain de cet immeuble fit l’objet d’un contrat signé le 8 août 1866 entre la Ville de Paris et l’Association Lescanne-Perdoux et Jules Lebaudy. En 1866 fut entreprise la construction d’un bâtiment sur caves et élevé d’un soubassement, un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un troisième en mansarde. La valeur de l’hôtel représentait à ses origines 290 000 francs.
    • Avant la fin de la construction de l’hôtel, celui-ci est vendu en 1874 au Brémois M. Guillermoz de Schutte pour la somme de 420 000 francs. Le nouveau propriétaire termine les travaux et fait adjoindre des écuries.
    • Il revend l’hôtel en 1876 pour 1 250 000 francs à M. et Mme Mac-Kay, de nationalité américaine. C’est à ce couple que l’on doit la décoration intérieure de l’hôtel. Industriel et milliardaire, M. Mac-Kay est surnommé « le roi de l’argent ». Les Mac-Kay resteront vingt ans dans l’hôtel qu'ils revendent en 1896 à Victor Klotz pour la somme de 1 million.
    • Victor Klotz décède dix ans après l’achat de l’hôtel en février 1906, laissant l’hôtel à sa femme et ses fils. Mme Klotz y avait réuni une collection de boîtes à fard, de poudriers, de flacons de parfum de toutes les époques et de toutes les civilisations[1]. Les garçons ont du mal à garder l’hôtel en raison des dettes accumulées par leur oncle défunt, Louis-Lucien Klotz, avocat puis ministre des Finances et sénateur.
    • Le Crédit foncier se faisant pressant pour être remboursé des intérêts de retard accumulés, obtient un jugement de saisie et l’immeuble est vendu par adjudication au tribunal de la Seine le 8 avril 1937. C’est le Crédit foncier de France qui rachète son gage pour 1 250 000 francs. Le Crédit foncier revend l’immeuble en 1941 à la Société civile immobilière Etoile-Tilsitt, formée pour cet achat et qui paiera 5 millions de francs.
    • L’hôtel est revendu le 21 juin 1951 pour 105 millions de francs à l’État belge qui en est toujours propriétaire et y a établi son ambassade.
  • no 11 : Siège social de la société française de services informatiques et de conseil en management Capgemini
  • no 16 : Mlle de Craponne, pensionnaire de l'Opéra-Comique, y habita[1].
  • no 20 : Mlle Miramon, pensionnaire de l'Opéra-Comique, y habita[1].

Notes et références

  1. a, b, c et d Becq de Fouquières, Op. cit., p. 282.
  2. a et b Rochegude, Op. cit., p. 90.
  3. Becq de Fouquières, Op. cit., p. 129-130. La coïncidence paraît singulière puisque l'hôtel du 15, avenue des Champs-Élysées n'était autre que celui que le duc de Morny s'était fait construire à proximité immédiate de celui de sa maîtresse, la comtesse Le Hon, 9, rond-point des Champs-Élysées.
  4. Sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le guide du patrimoine : Paris, p. 529, Hachette, Paris, 1994 (ISBN 978-2010168123)

Sources

  • André Becq de Fouquières, Mon Paris et mes Parisiens. Vol. 1, Paris, Pierre Horay, 1953
  • Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rue de Tilsitt de Wikipédia en français (auteurs)

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