Rudolf Tobias

Rudolf Tobias
Rudolf Tobias

Rudolf Tobias est un compositeur et organiste estonien, né à Käina (Keinis à l'époque) (Île de Hiiumaa, Estonie, dans l'Empire russe) le 29 mai 1873, décédé d'une pneumonie à Berlin (Allemagne) le 29 octobre 1918.

Sommaire

Biographie

Enfant, il débute sa formation musicale auprès de son père, puis à partir de 1885, étudie le piano dans une école d'Hapsal (gouvernement d'Estland), avant d'entrer en 1889 à la Première Haute École de Musique (« Nikolai Gümnaasiumi ») de Reval (aujourd'hui Tallinn), où il apprend l'orgue et la théorie musicale auprès d'Ernst Reinicke (1856-1911), organiste à la Cathédrale Sainte-Marie de Reval. En 1893, il intègre le Conservatoire de Saint-Pétersbourg (Russie), où il poursuit son apprentissage de l'orgue avec Louis Homilius (1845-1908) et suit la classe de composition de Nikolaï Rimski-Korsakov ; il en ressort diplômé en 1897.

De 1898 à 1904, il est organiste et chef de chœur à l'Église estonienne Saint-Jean de Saint-Pétersbourg. Il débute également une carrière de journaliste, spécialisé dans le domaine musical. En 1904, il s'installe à Iouriev en Livonie (ex Dorpat), aujourd'hui Tartu en Estonie, où il enseigne la musique. De plus, il y organise des concerts, et se produit comme pianiste et organiste, ou encore comme chef d'orchestre (dirigeant en particulier des oratorios de Haendel et de Mendelssohn).

Mais la vie musicale lui paraissant limitée dans son pays, et compte tenu de difficultés économiques, Rudolf Tobias choisit de migrer en Europe de l'Ouest au début de l'année 1908, passant par Paris, Munich, Prague, Dresde et Eichwald, avant de s'établir à Leipzig (Allemagne) à la fin de cette même année, et enfin à Berlin en 1910. Il y travaille comme journaliste, organiste, et enseigne à l'Académie Royale de Musique (« Königliche Hochschule für Musik ») à partir de 1912. Il ne quittera plus Berlin (sauf un bref séjour dans son pays natal en 1913, afin de diriger quelques-unes de ses œuvres) et obtiendra même la citoyenneté allemande en 1914, lorsque débute la Première Guerre mondiale : il est enrôlé comme interprète dans l'armée de son pays d'adoption en 1915 mais, en raison d'une santé précaire, sera démobilisé dès l'année suivante (1916). Il retourne alors enseigner à l'Académie de Musique pré-citée, jusqu'à son décès prématuré en 1918. Il est enterré au cimetière de Wilmersdorf de Berlin.

Considéré comme le « père fondateur » de la musique « classique » estonienne[1], on lui doit des pièces pour piano, pour orgue, de la musique de chambre, des œuvres pour orchestre, ainsi que des compositions faisant appel à la voix soliste et/ou à des chœurs (notamment deux oratorios, le second inachevé), le tout dans une veine romantique, marqué par l'impressionnisme et l'expressionnisme.

Œuvres (sélection)

Pièces pour piano

  • 1892 : Rondo (4 mains) en ut mineur ; Images d'automne (Sügispildikesed) ;
  • 1897 : Sonate en ut mineur (réputée perdue, sauf le Finale) ;
  • 1902 : Fantaisie sur des chants populaires estoniens (Fantaasia eesti rahvaviisidele) ;
  • 1903 : Humoresque (Humoresk) en sol mineur ;
  • 1910 : Quatre pièces pour piano (Neli klaveripala) ; Quatre préludes (Neli prelüüdi) ; Burlesque « Walpurgis » (Walpurgi burlesk) ; Nocturne (Ööpala) ;
  • 1912 : Deux sonatines, en la bémol majeur et en ut mineur ;
  • 1913 : Au printemps (Kevadel), quatre pièces.

Pièces pour orgue

  • 1898 : Fugue en ré mineur ;
  • 1914 : Chaconne, prélude et fuguette (Chaconne ning prelüüd ja fugett) ; 12 préludes de choral (12 koraaliprelüüdi).

Musique de chambre

Œuvres pour orchestre

Œuvres avec voix soliste(s) et/ou chœurs

  • 1897 : Cantate Johannes Damascenus (Johannes Damaskusest) pour soli, chœur mixte, chœur d'hommes, orgue et orchestre ;
  • 1902 : Psaume 51 pour baryton et orchestre ;
  • 1903 : Neenia, pour chœur d'hommes a cappella ;
  • 1904 : Psaume 42 Gleichwie der Hirsh (Otsekui hirv) pour chœurs et orgue ;
  • 1909 : Oratorio Des Jona Sendung (Joonase lähetamine) pour soli, deux chœurs mixtes, chœur d'enfants, orgue et orchestre ;
  • 1910 : Les Jeunes Forgerons (Noored sepad), pour chœurs et orchestre ;
  • 1911 : Ballade La Belle Jeune Fille (Sest Ilmaneitsist ilusast), pour soprano et orchestre ;
  • 1915 : Motets pour chœur a cappella ;
  • 1918 : Oratorio Jenseits des Jordan (Sealpool Jordanit) pour mezzo-soprano, chœurs, orgue et orchestre (inachevé, complété et édité par Vardo Rumessen[2]).

Notes et références

  1. Entre autres hommages posthumes, une formation estonienne de quatuor à cordes, créée en 2000, prendra dès l'année suivante (2001) le nom de « Quatuor Tobias ».
  2. Vardo Rumessen (1942-) est un pianiste, musicologue et homme politique estonien.

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rudolf Tobias de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Rudolf Tobias — (* 29. Mai 1873 in Käina; † 29. Oktober 1918 in Berlin) war ein estnischer Komponist und Organist. Tobias studierte seit 1893 am Sankt Petersburger Konservatorium u.a. bei Nikolai Rimski Korsakow. In dieser Zeit entstand seine Kantate Johannes… …   Deutsch Wikipedia

  • Rudolf Tobias — (May 29 1873 Käina ndash;29 October 1918 Berlin) was the first Estonian professional composer, as well as a professional organist. He studied at the Saint Petersburg Conservatory. His compositions include among others piano works, string quartets …   Wikipedia

  • Tobias — is a Greek version of the Hebrew biblical name Tobijah , meaning Jehovah [God] is good . It is a popular male given name in Germany, Scandinavia, the United States and amongst Jewish people. In English speaking countries it is often shortened to… …   Wikipedia

  • Tobias Michael Carel Asser — (* 28. April 1838 in Amsterdam; † 29. Juli 1913 in Den Haag) war ein niederländischer Jurist und Politiker. Er profilierte sich insbesondere im Bereich des internationalen Zivilrechts und erhielt 1911 den Friedensnobelpreis für seine Verdiente um …   Deutsch Wikipedia

  • Tobias Adami — (* 30. August 1581 in Werda, Vogtland; † 29. November 1643 in Weimar) war ein Philosoph und Mitglied der Fruchtbringenden Gesellschaft. Leben Adami war der Sohn des preußischen Beamten Matthäus Adami und seiner Ehefrau Eva Walter. Aus dem… …   Deutsch Wikipedia

  • Tobias Asser — Tobias Michael Carel Asser (* 28. April 1838 in Amsterdam; † 29. Juli 1913 in Den Haag) war ein niederländischer Jurist und Politiker. Er profilierte sich insbesondere im Bereich des internationalen Zivilrechts und erhielt 1911 den… …   Deutsch Wikipedia

  • Tobias Sammet — aux Gods Of Metal, Milan, 2006 Naissance 21 novembre 1977 à Fulda …   Wikipédia en Français

  • Tobias Querfurt — der Ältere (* um 1660; † 13. September 1734 in Wolfenbüttel) war ein deutscher Maler, Radierer und Eisenschneider. Er war Hofmaler der Herzöge Rudolf August und Anton Ulrich von Braunschweig und erster Inspektor der fürstlichen Gemäldesammlung in …   Deutsch Wikipedia

  • Tobias G. Natter — (Taufname Günter Tobias Natter[1], * 26. Mai 1961 in Dornbirn) ist österreichischer Kunsthistoriker, Leiter des Leopold Museum in Wien und international anerkannter Experte vor allem für die Wiener Kunst um 1900. Inhaltsverzeichnis 1 Leben 2… …   Deutsch Wikipedia

  • Tobias Sammet — bei Gods of Metal (2006) Tobias Sammet (* 21. November 1977 in Fulda) ist ein deutscher Metal Sänger und Songwriter. Er ist Gründer und Frontmann der Power Metal Band Edguy, Initiator der Metal Oper …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”