Rudolf Caracciola

Rudolf Caracciola
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Rudolf Caracciola
Rudolf Caracciola en 1938
Rudolf Caracciola en 1938
Années d'activité 1922-1939, 1946, 1952
Surnom Karratsch, Regenmeister
Date de naissance 30 janvier 1901
Lieu de naissance Drapeau de l'Allemagne Remagen, Royaume de Prusse, Empire allemand
Date de décès 28 septembre 1959 (à 58 ans)
Lieu de décès Drapeau de l'Allemagne Cassel, Hesse, Allemagne de l'Ouest
Nationalité
Qualité Pilote automobile
Équipe
Rudolf Caracciola
Championnat d'Europe des pilotes
Années actives 1931-1932, 1935-1939
Nombre de courses 24
Pole positions 5
Meilleurs tours 5
Podiums 17
Victoires 10
Champion d'Europe 1935, 1937, 1938
Championnat d'Europe de la montagne
Années actives 1930-1932
Nombre de courses 18
Victoires absolues 10
Victoires de catégorie 17
Nouveau record 5
Champion d'Europe sur voiture de sport 1930, 1931
Champion d'Europe sur voiture de course 1932

Otto Wilhelm Rudolf Caracciola[biblio 1], dit Rudolf Caracciola (ʁuːdɔlf kaʁaːtʃiːɔlɑ), né le 30 janvier 1901 à Remagen dans le Royaume de Prusse (aujourd'hui en Rhénanie-Palatinat), sous l'Empire allemand et mort le 28 septembre 1959 à Cassel dans la Hesse, en Allemagne de l'Ouest, est un coureur automobile et moto allemand puis suisse[web 1] d'origine italienne. Il est considéré comme l'un des plus grands pilotes de Grands Prix d'avant-guerre et reconnu pour son perfectionnisme. Son record de victoires au Grand Prix d'Allemagne est toujours inégalé en 2011.

Rudolf Caracciola remporte le championnat d'Europe des pilotes d'avant-guerre (l'équivalent du Championnat du monde de Formule 1 actuel) à trois reprises et le championnat d'Europe de la montagne trois fois, dont deux avec Mercedes-Benz (à l'époque des Flèches d'Argent, signant là plusieurs records de vitesse pour l'écurie) et une avec Alfa Corse. Affectueusement surnommé Karratsch[biblio 2] par le public allemand, il est surtout connu sous le surnom de Regenmeister (ou Maître de la pluie) pour ses performances sous la pluie, notamment au Grand Prix d'Allemagne 1926.

Caracciola commence à courir sur moto, puis sur auto alors qu'il travaille en tant qu'apprenti pour les automobiles Fafnir à Aix-la-Chapelle au début des années 1920. Il pilote ensuite pour Mercedes-Benz avec qui il remporte le championnat d'Europe de la montagne à deux reprises (1930 et 1931) puis signe chez Alfa Romeo qui lui permet de remporter ce même championnat en 1932. L'année suivante, il fonde, avec le monégasque Louis Chiron, la Scuderia CC (pour Caracciola et Chiron) ; à la suite des séquelles d'un accident aux essais du Grand Prix de Monaco 1933 qui lui occasionne de multiples fractures à la jambe droite, il est obligé de se retirer de toute compétition pendant plus d'un an. De retour à la compétition en 1934 avec l'écurie Mercedes-Benz, récemment reformée, il remporte trois championnats d'Europe des pilotes, en 1935, 1937 et 1938.

Comme beaucoup d'Allemands courant dans les années 1930, Rudolf Caracciola appartient au groupe paramilitaire nazi Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps (NSKK) même s'il n'a jamais été membre du parti nazi. Après la Seconde Guerre mondiale, Caracciola reprend la compétition automobile mais un nouvel accident aux 500 miles d'Indianapolis 1946 le plonge plusieurs jours dans le coma. Rappelé par Mercedes-Benz en 1952 pour courir le Championnat du monde des voitures de sport sur les 300 SL W194, il est victime d'une triple fracture à la jambe gauche lors d'un accident à Bremgarten en Suisse et arrête sa carrière de pilote.

Après avoir pris sa retraite sportive, Rudolf Caracciola travaille pour Mercedes-Benz en tant que vendeur, avec pour mission de cibler les troupes de l'OTAN stationnées en Europe. Il meurt à Cassel dans le land de Hesse en Allemagne des suites d'une insuffisance hépato-cellulaire et est enterré en Suisse où il vivait depuis le début des années 1930.

Sommaire

Biographie

Jeunesse et débuts

 photo de Rudolf Caracciola et sa première épouse, Charlotte en 1931
Rudolf Caracciola et sa première épouse, Charlotte, sur l'Avus en 1931.

Rudolf Caracciola naît à Remagen en Allemagne le 30 janvier 1901. Il est le quatrième fils de Maximilian et Mathilda, tenanciers de l'Hôtel Caracciola. Ses ancêtres ont émigré de Naples en Italie vers l'archevêché de Trêves en Allemagne au cours de la Guerre de Trente Ans, où le Prince Bartolomeo Caracciolo était chargé du commandement de la Forteresse d'Ehrenbreitstein, près de Coblence[biblio 1].

Caracciola commence très tôt à s'intéresser à l'automobile et, à quatorze ans, souhaite devenir pilote automobile[biblio 3]. Il conduit sa première voiture, une Mercedes 16/45[web 2],[note 1] pendant la Première Guerre mondiale[web 3] et obtient son permis de conduire à quinze ans[web 4].

Après avoir obtenu un diplôme à l'école, juste après la guerre, son père souhaite le voir intégrer l'université mais lorsqu'il meurt, Rudolf décide de devenir apprenti pour les automobiles Fafnir à Aix-la-Chapelle[biblio 3],[biblio 4].

En Allemagne, comme dans le reste de l'Europe, le sport automobile est un sport exclusif, généralement réservé aux classes aisées. Lorsque le sport automobile se professionnalise au début des années 1920, les pilotes spécialistes tels que Rudolf Caracciola commencent à dominer les plateaux[biblio 5].

Alors qu'il travaille encore pour Fafnir, Caracciola remporte son premier succès en moto sur une motocyclette NSU, suivi de plusieurs autres dans des épreuves d'endurance[biblio 4]. Quand Fafnir décide de prendre part à la première course disputée sur l'Avus en 1922, Caracciola conduit l'une des voitures d'usine, finissant quatrième, premier de sa classe et premier des quatre pilotes Fafnir[web 3],[biblio 4]. Il remporte ensuite une victoire à l'Opelbahn à Rüsselsheim[web 3] mais ne reste pas longtemps à Aix-la-Chapelle : en 1923, il se bat dans une boîte de nuit avec un soldat de l'armée belge occupant la Rhénanie et quitte la ville[biblio 4],[biblio 6] pour Dresde, où il continue à travailler en tant que représentant pour Fafnir.

En avril de la même année, Caracciola remporte la course organisée par l'ADAC au Deutsches Stadion à Berlin dans une Ego 4 hp qu'il a empruntée[web 3],[biblio 7]. Dans son autobiographie, Caracciola révèle qu'il n'a vendu qu'une seule voiture pour Fafnir mais, à cause de l'hyperinflation touchant l'Allemagne, « le temps que la voiture soit livrée, l'argent était à peine suffisant pour payer le klaxon et les deux phares »[trad 1],[biblio 8]. Plus tard, en 1923, il est embauché comme vendeur pour Daimler à l'agence de Dresde. Caracciola continue de courir, menant sa Mercedes 6/25/40 hp[note 1] à la victoire dans quatre des huit courses auxquelles il participe[web 3],[biblio 4].

« Il est venu vers nous comme un garçon de 22 ans et voulait devenir pilote de course. Nous ne lui avons pas donné de crédit… »

— Alfred Neubauer[trad 2],[web 5]

En 1924, il remporte d'autres victoires au volant de la nouvelle Mercedes 1,5 litre compressée, remportant quinze courses dans la saison dont la course de côte du Klausenpass en Suisse[biblio 4]. Il est enfin appelé comme pilote de réserve par Mercedes-Benz pour le Grand Prix d'Italie à Monza mais ne prend pas part à la course[biblio 9].

Il mène sa Mercedes 1,5 litre à la victoire à cinq reprises en 1925[biblio 4] et remporte les courses de côte de Kniebis et Fribourg sur Mercedes 24/100/140 hp[web 3],[note 1]. Au vu de ses nombreuses victoires, Rudolf Caracciola abandonne ses projets d'étudier la mécanique pour une carrière de pilote[biblio 4].

1926–1930 : premiers succès

 Photo des tribunes du Grand Prix automobile d'Allemagne 1926.
Le Grand Prix d'Allemagne 1926 vu depuis les tribunes.
 Photo de Caracciola et de son mécanicien Eugen Salzer célébrant la victoire au Grand Prix d'Allemagne 1926.
Caracciola (à gauche) et son mécanicien Eugen Salzer celèbrent la victoire du Grand Prix d'Allemagne 1926.

Pour Rudolf Caracciola, le déclic vient en 1926, au premier Grand Prix d'Allemagne. La course, qui se déroule sur l'Avus, devait se dérouler le 11 juillet mais la date coïncide avec une course plus prestigieuse en Espagne. La jeune firme Mercedes-Benz, issue de la fusion de Daimler Motoren Gesellschaft et de Benz & Cie, décide de privilégier l'exportation et préfère s'engager sur l'épreuve espagnole[biblio 10]. Apprenant cela, Caracciola prend un congé pour se rendre à l'agence Mercedes de Stuttgart et demande une voiture[biblio 10]. Mercedes accepte de lui prêter, ainsi qu'à Adolf Rosenberger, deux M218 2 litres de 1923 à condition qu'ils ne se présentent pas en tant que pilotes d'usine, mais qu'ils s'engagent en tant que pilotes privés[biblio 11],[biblio 12].

Devant 230 000 spectateurs, Rosenberger prend un bon départ tandis que Caracciola cale[biblio 4]. Son mécanicien, Eugen Salzer, pousse la voiture pour la faire démarrer et, au moment où elle se lance, Caracciola a déjà une minute de retard sur les premiers[biblio 13]. Avec l'arrivée de la pluie, Caracciola dépasse les concurrents ayant abandonné ; au huitième tour, Rosenberger perd le contrôle de sa voiture dans la boucle nord en tentant de dépasser une voiture et s'écrase dans le poste des commissaires de course, tuant ses trois occupants. Malgré la pluie, le brouillard et une Talbot roulant à contre-sens après avoir passé le terre-plein central[web 6], Rudolf Caracciola maintient son rythme de course[biblio 12] bien qu'il n'ait aucune idée de sa position, résolu à poursuivre pour au moins terminer l'épreuve. Quand il achève le vingtième et dernier tour, il apprend avec surprise qu'il a gagné l'épreuve[biblio 14]. La presse allemande le surnomme dès lors Regenmeister (Maître de la pluie) pour sa prouesse[biblio 12].

Caracciola investit sa prime de 17 000 RM dans l'achat d'une nouvelle Mercedes-Benz à la prestigieuse agence de la Kurfürstendamm à Berlin[biblio 4],[biblio 15]. Il se marie avec sa compagne, Charlotte Liesen, rencontrée en 1923 alors qu'il travaillait chez Mercedes à Dresde[web 3]. Il continue de s'engager dans des courses nationales, retourne à Fribourg à la course du Flying Kilometer où il signe un nouveau record sur voitures de sport sur une Mercedes-Benz 2-litre Modèle K, s'adjugeant également la victoire[biblio 16]. Caracciola s'engage également dans les courses de côte du Klausenpass, où il signe un nouveau record sur voiture de tourisme et du col du Semmering, où il remporte la victoire de classe, avant de réaliser le meilleur tour en course au scratch sur une Mercedes de Grand Prix de 1914 compressée[biblio 17].

Le récent Nürburgring accueille en 1927 la course de l'Eifelrennen qui, depuis 1922, se déroule sur les routes ouvertes du massif de l'Eifel. Caracciola remporte la course et revient sur le circuit un mois plus tard pour le Grand Prix d'Allemagne mais il est contraint à l'abandon ; la victoire revient à Otto Merz[web 7]. Toutefois, Caracciola remporte onze épreuves en 1927 dans la Mercedes-Benz Model S développée par Ferdinand Porsche[web 3].

Rudolf Caracciola l'emporte à nouveau au Grand Prix d'Allemagne disputé sur le Nürburgring en 1928. Il court sur la nouvelle Mercedes-Benz SS de 7,1 litres[biblio 18] et cède la voiture à Christian Werner après être tombé d'épuisement à cause de la chaleur lors d'un arrêt ravitaillement[biblio 19].

 Photo de Caracciola pilotant une Mercedes-Benz SSK au Grand Prix automobile de Monaco 1929.
Parti quinzième du premier Grand Prix de Monaco, Rudolf Caracciola domine la course mais, retardé par un arrêt ravitaillement, il laisse la victoire à William Grover-Williams et décroche la troisième place.

Le Grand Prix d'Allemagne, comme beaucoup d'autres courses de l'époque ignore le règlement de l'Association Internationale des Automobile Clubs Reconnus qui limite le poids et la consommation d'essence des véhicules à l'instar de la Formule libre. En conséquence, Mercedes-Benz consacre davantage sa production aux voitures de sport qu'aux monoplaces. Mercedes confie à Rudolf Caracciola la dernière née de ses voitures de sport : la Mercedes-Benz SSK avec laquelle il bat son propre record d'une demi-seconde dans la course de côte de Semmering[biblio 20].

Le premier Grand Prix de Monaco de l'histoire se tient le 14 avril 1929. Caracciola s'engage sur une Mercedes-Benz SSK de 7,1 litres et s'élance de la quinzième place, attribuée aléatoirement. Il double la quasi totalité des concurrents et finit par se retrouver à la lutte pour la première place avec la Bugatti de William Grover-Williams[biblio 21] mais un arrêt aux stands de quatre minutes et demie lui fait perdre la tête de la course. Il doit se contenter de la troisième marche du podium[biblio 22]. Il remporte ensuite le Tourist Trophy disputé sous la pluie et confirme sa réputation de spécialiste du pilotage sur piste mouillée.

En 1930, en endurance, il s'associe avec Christian Werner aux Mille Miglia où ils finissent sixièmes et aux 24 Heures du Mans où ils abandonnent sur problème électrique après avoir longuement dominé la course[biblio 23]. La même année, Caracciola remporte la victoire à l'Éireann Cup au Grand Prix d'Irlande à Phoenix Park[biblio 24]et quatre victoires dans des courses de côte. Il s'empare de son premier titre de Champion d'Europe de la montagne[web 3]. Ses succès en course n'empêchent pas sa concession à Berlin de faire faillite[biblio 25].

1931–1932 : passage chez Alfa Romeo

 Photo de Caracciola pilotant une Mercedes-Benz SSKL à l'Avusrennen en 1931.
Avant que Mercedes se retire de la compétition, Caracciola remporte l'Avusrennen 1931 sur une de leurs SSKL.

À cause de la Grande Dépression, Mercedes-Benz quitte officiellement la compétition en 1931 mais confie à son manager Alfred Neubauer le soin de continuer à supporter officieusement quelques pilotes indépendants comme Caracciola[biblio 26]. En partie à cause de la situation financière, Caracciola est le seul pilote à se présenter au Grand Prix de Monaco 1931[web 8] sous la bannière de la marque à l'étoile. Engagé sur une Mercedes-Benz SSKL[biblio 27], Caracciola et Luigi Fagioli sur Maserati soutiennent le rythme des Bugatti de Louis Chiron et Achille Varzi jusqu'à la mi-course où la transmission de la SSKL se brise et le contraint à l'abandon[biblio 28].

Au Grand Prix d'Allemagne[web 9], une foule de 100 000 personnes fait le déplacement pour voir l'épreuve qui se déroule au Nürburgring où la pluie se met à tomber avant le début de la course. Dès le départ, Caracciola prend en chasse la Maserati de Fagioli, en tête de l'épreuve. La pluie s'arrête au sixième tour, laissant la piste sécher lentement et permettant à Louis Chiron, troisième sur sa Bugatti, de revenir sur la SSK du pilote allemand. Au treizième tour, Fagioli sort de la piste et pulvérise sa voiture. Caracciola qui le suivait réussit, malgré le manque de visibilité, à passer et prend la tête de la course à Schwalbenschwanz. Désormais second, Chiron entame une remontée rapide, couvrant le tour quinze secondes plus vite que le Regenmeister mais l'arrêt aux stands de ce dernier, réalisé en un temps record, le met à l'abri du pilote monégasque et lui permet de remporter la course[biblio 29].

Caracciola échappe de justesse à un accident sur le circuit de Masaryk au Grand Prix de Tchécoslovaquie[web 10]. Chiron et lui poursuivent la voiture de Fagioli quand celui-ci s'écrase sur un pont en bois. Chiron et Caracciola évitent les débris mais partent dans le fossé. Si Chiron parvient à revenir en piste, Caracciola s'écrase dans un arbre[biblio 30]. Malgré cet accident, l'Allemand, sur sa Mercedes SSKL, remporte une série de huit victoires en championnat d'Europe de la montagne lui permettant et devient champion de la discipline[biblio 31]. Sa plus importante victoire, en 1931, reste les Mille Miglia, où il est associé à Wilhelm Sebastian sur Mercedes-Benz SSK. En début de course Caracciola est confronté à une armada de pilotes locaux sur Alfa Romeo mais lorsqu'ils se retirent progressivement, il prend le commandement de l'épreuve qu'il remporte en un temps record, à la vitesse moyenne de 101,1 km/h[web 11]. Ils deviennent les premiers pilotes non-italiens à remporter la course. Seuls Huschke von Hanstein et Walter Bäumer en 1940, puis Stirling Moss et Denis Jenkinson en 1955 rééditeront l'exploit[biblio 32].

 Photo de Caracciola pilotant une Alfa Romeo 8C 2300 aux Mille Miglia en 1932.
Caracciola, associé à Pietro Bonini, pilote une Alfa Romeo 8C aux Mille Miglia en 1932. Il est contraint à l'abandon quand une valve se brise, le laissant incapable de défendre son titre de 1931.

À cause de la crise économique, Mercedes-Benz se retire entièrement de toute compétition automobile en 1932. Caracciola part alors chez Alfa Romeo mais promet à Mercedes-Benz de revenir vers eux s'ils revenaient en compétition[biblio 33]. Son contrat avec la firme italienne stipule qu'il doit commencer en tant que pilote semi-indépendant. Caracciola écrira plus tard que le manager d'Alfa Romeo était sur la défensive au moment de le questionner sur cette clause. Caracciola suppose que cette réaction est due aux pilotes italiens de la firme qui ne comprenaient pas qu'il abandonne les « grosses » Mercedes pour les plus petites Alfa Romeo[biblio 34]. Les Mille Miglia sont sa première course au sein de sa nouvelle écurie. Il mène le début de la course jusqu'à ce qu'une valve se brise.

« Je vois encore l'expression sur le visage de Campari quand je suis arrivé à l'usine. Il souriait à lui-même comme pour dire « Eh bien, est-ce que je t'avais dit que quelqu'un n'allait pas faire ça ? » »

— Rudolf Caracciola[trad 3],[biblio 35]

 Photo de Benito Mussolini dans l'Alfa Romeo P3 2600 avec laquelle Tazio Nuvolari vient de remporter la Coppa Acerbo.
Benito Mussolini dans l'Alfa Romeo P3 2600 avec laquelle Tazio Nuvolari vient de remporter la Coppa Acerbo reçoit les membres de l'écurie Alfa Romeo à la Villa Torlonia. De gauche à droite : Decimo Compagnoni (le mécanicien de Nuvolari), Enzo Ferrari, Benito Mussolini, Prospero Gianferrari (le directeur d'Alfa Romeo), Tazio Nuvolari, Achille Varzi et Rudolf Caracciola.

La course suivante est le Grand Prix de Monaco[web 12] où Caracciola est inscrit en tant que semi-indépendant. Il couvre les premiers tours en quatrième position puis, quand Baconin Borzacchini sur Alfa Romeo passe aux stands changer de roue et qu'Achille Varzi brise l'essieu de sa Bugatti, passe second. Tazio Nuvolari, sur l'autre Alfa Romeo d'usine, voit son avance sur le pilote allemand se réduire progressivement jusqu'à ce que, dans les dix derniers tours, Caracciola soit suffisamment près pour voir le pilote italien changer les vitesses. Il termine la course second derrière Nuvolari. La foule se moque de Caracciola, croyant qu'il a délibérément laissé la victoire à Nuvolari, niant qu'il s'était battu pour la victoire. Impressionnée par la performance du Regenmeister, l'équipe Alfa Romeo lui offre le titre de pilote officiel qu'il accepte[biblio 36].

Alfa Corse domine les Grands Prix en 1932. Au Grand Prix d'Italie[web 13], Nuvolari et Campari pilotent les nouvelles P3 tandis que Borzacchini et Caracciola pilotent des 8C plus lourdes. Caracciola abandonne sur bris de magnéto d'allumage mais Borzacchini, blessé par une pierre, abandonne laissant l'allemand prendre le volant de la voiture et terminer troisième derrière Nuvolari et Fagioli[biblio 37].

Au Grand Prix de l'ACF[web 14], Caracciola se voit confier une P3 avec laquelle il dispute la tête de la course à Nuvolari, lui aussi sur P3. La domination des Alfa Romeo est telle que l'écurie peut choisir l'ordre d'arrivée de ses trois pilotes, laissant Nuvolari remporter l'épreuve devant Borzacchini et Caracciola. L'ordre est différent au Grand Prix d'Allemagne puisque Caracciola est imposé devant Nuvolari et Borzacchini[biblio 38].

Rudolf Caracciola obtient plusieurs autres bons résultats en Grand Prix. Il remporte l'Eifelrennen[web 15] sur le Nürburgring, le Grand Prix de Lviv[web 16] et le Grand Prix de Monza[web 17] mais, à l'Avusrennen[web 18], il doit laisser la victoire Manfred von Brauchitsch engagé en tant que pilote privé une Mercedes SSK-Streamline, qui reçoit le soutien du public allemand, Caracciola courant sur une voiture italienne[biblio 39]. Ses cinq victoires en courses de côte lui permettent de remporter son troisième et dernier titre de champion d'Europe de la montagne[biblio 40].

1933–1934 : nouvelles blessures et retour chez Mercedes-Benz

En 1933, Alfa Romeo se retire de la compétition, laissant Caracciola sans contrat. Entretenant de très bonnes relations avec le pilote monégasque Louis Chiron, écarté de Bugatti, ils décident, lors de vacances à Arosa en Suisse, de fonder leur écurie la Scuderia CC (Caracciola-Chiron)[biblio 41]. Ils achètent trois Alfa Romeo 8C tandis que Daimler-Benz leur fournit un camion de transport[biblio 42],[biblio 43].

La voiture de Chiron est peinte en bleu avec une bande blanche tandis que celle de Caracciola est blanche avec une bande bleue[biblio 41]. Le premier Grand Prix auquel l'écurie doit participer est le Grand Prix de Monaco[web 19]. Au deuxième jour des essais, Caracciola fait un tour de démonstration pour Chiron qui n'a jamais piloté d'Alfa Romeo mais, au virage du bureau de tabac, perd le contrôle de sa voiture : trois de ses freins viennent de lâcher, déstabilisant la voiture et ne laissant à Caracciola que le choix de tomber dans les eaux du port ou de percuter le mur. Il choisit instinctivement la deuxième solution[biblio 44]. Plus tard, il racontera ce qui s'est passé après l'impact :

« Seule la carrosserie de la voiture était touchée, particulièrement autour de mon siège. Précautionneusement, j'ai sorti ma jambe de ce piège de métal. En m'appuyant sur le cadre je me suis lentement extirpé de mon siège. […] J'ai essayé de sortir vite de la voiture. Je voulais montrer qu'il ne m'était rien arrivé et que j'étais indemne. J'ai fait un pas sur le sol. À cet instant, la douleur m'a foudroyé la jambe. C'était une douleur féroce, comme si ma jambe avait été lacérée par des couteaux chauffés à blanc. Je me suis effondré, Chiron m'a rattrapé dans ses bras. »

— Rudolf Caracciola[trad 4],[biblio 45]

Caracciola est transporté sur une chaise jusqu'au bureau de tabac puis est amené jusqu'à l'hôpital de Monaco[web 20]. Il est relevé avec de multiples fractures à la cuisse droite et les docteurs doutent de sa capacité à reprendre la compétition[biblio 41]. Transféré dans une clinique privée de Bologne où il reste six mois avec la jambe dans le plâtre[web 20],[biblio 46]. Caracciola défie les prédictions des docteurs et recouvre la forme plus vite que prévu. À l'hiver, Charlotte Caracciola amène son mari à Arosa où l'altitude et l'air frais l'aident à retrouver la santé[biblio 41].

La montée du parti nazi, le 30 janvier 1933, consacrée par la loi allemande des pleins pouvoirs de 1933 le 24 mars, donne aux compagnies automobiles allemandes, en particulier Mercedes-Benz et Auto Union, l'opportunité de revenir à la compétition. Les promesses de financement accordées par le parti nazi conduisent les compagnies automobiles à développer leurs projets de course pendant l'année[biblio 47]. Alfred Neubauer, le manager de l'équipe de course de Mercedes-Benz se déplace en novembre au chalet de Caracciola à Castagnola, près de Lugano[web 6], en Suisse avec l'idée de le faire signer pour courir en Grand Prix en 1934 s'il était apte. Neubauer défie Caracciola de marcher mais ce dernier rit et sourit car il sait que Neubauer n'est pas dupe : il n'est pas encore rétabli. Neubauer lui offre néanmoins un contrat à condition qu'il prouve qu'il a retrouvé l'ensemble de ses capacités pour l'épreuve de l'Avus de l'année suivante. Caracciola se rend à Stuttgart pour signer le contrat mais le voyage le fatigue tellement qu'il doit passer le plus clair de son temps allongé sur le lit de son hôtel pour récupérer[biblio 48].

À son retour à Castagnola, une autre tragédie s'abat sur Caracciola : son épouse Charlotte meurt en février, emportée par une avalanche alors qu'elle skiait dans les Alpes suisses. Celle-ci n'est pas morte blessée, ni étouffée, mais d'une crise cardiaque[biblio 49]. Durant son deuil, Caracciola se retire entièrement de la vie publique et envisage d'arrêter la compétition[biblio 48],[biblio 50]. Une visite de Louis Chiron l'encourage à revenir courir. Malgré les réticences de l'Allemand, Chiron parvient à le convaincre de couvrir le tour d'honneur précédant le Grand Prix de Monaco[biblio 48],[web 21]. Bien que sa jambe le fasse encore souffrir quand il conduit, l'expérience le convainc de retourner à la compétition[biblio 51].

Photo de la grille de départ du Grand Prix automobile de France 1934.
Un mois après avoir été jugé inapte pour prendre le départ de l'Eifelrennen, Caracciola s'élance de la quatrième place de la grille de départ du Grand Prix de France. Il abandonne au quinzième tour sur une panne du système d'alimentation en carburant.

En avril 1934, Rudolf Caracciola pilote la nouvelle Mercedes-Benz W25 à l'Avusrennen[web 22]. Depuis son accident de Monaco, sa jambe droite est plus courte de cinq centimètres que la jambe gauche : il boite et doit s'aider d'une canne. S'il est prêt à prendre part à la course[biblio 52], Neubauer retire les Mercedes pour leur première course officielle sur l'Avus, jugeant leurs temps trop faibles face aux Auto Union[biblio 53].

Caracciola est jugé inapte à prendre le départ de l'Eifelrennen sur le Nürburgring[biblio 54],[web 23] mais, six semaines plus tard, prend le départ du Grand Prix d'Allemagne[web 24] disputé sur le même circuit. Il prend la tête de l'épreuve au treizième tour, dépassant l'Auto Union de Hans Stuck à l'extérieur au Karussel, mais abandonne un tour plus tard, trahi par son moteur[biblio 55]. Il est plus chanceux au Grand Prix d'Italie[web 25], en septembre, où, dans la fournaise italienne, il part en pole position au bénéfice du numéro de sa monoplace, puis passe second, dépassé par Stuck[note 2]. Au cinquante-neuvième tour de la course, trop éprouvé par sa douleur à la jambe, il s'arrête aux stands et confie le volant de sa monoplace à Fagioli. Ce dernier dépasse le pilote Auto Union, lui-même pris en chasse par Nuvolari. Fagioli prend la tête de la course qu'il remporte[biblio 56].

Pour le reste de la saison, son meilleur résultat est une deuxième place obtenue au Grand Prix d'Espagne[web 26]. Il domine la course avant d'être dépassé par Fagioli qui a pourtant reçu l'ordre de Neubauer de figer les positions. Caracciola remporte également la course de côte du Klausenpass[biblio 57],[biblio 58].

1935–1936 : premier titre de champion et début de la rivalité avec Rosemeyer

 Photo de Caracciola au milieu de la foule au Grand Prix automobile de France 1935.
Le Grand Prix de l'ACF 1935 est assez controversé. Les commissaires de course favorisent les écuries françaises, acceptent des monoplaces hors limite de poids et les changent eux-mêmes le cas échéant.
 Photo de Caracciola pilotant une Mercedes-Benz W25B au Grand Prix automobile de France 1935.
Caracciola rentre aux stands pour un ravitaillement lors du Grand Prix de l'ACF 1935. Il remporte la course disputée sur le tracé de Monthléry.

Caracciola remporte le premier de ses trois titres de champion d'Europe des pilotes en 1935. Le championnat comporte alors cinq Grands Prix : Belgique, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne[biblio 58]. Il remporte la première épreuve devant Luigi Fagioli et Manfred von Brauchitsch qui ont partagé de volant de l'autre Mercedes-Benz W25B, puis Louis Chiron sur Alfa Romeo[biblio 59],[web 27]. Nuvolari crée la surprise en remportant le Grand Prix d'Allemagne[web 28] sur le Nürburgring avec son Alfa Romeo P3, devant Stuck et Caracciola. Caracciola prend sa revanche en remportant le Grand Prix de Suisse[web 29] disputé à Bremgarten, près de Berne, devançant Fagioli et le nouveau pilote phare d'Auto Union, Bernd Rosemeyer. Il est trahi par sa transmission en Italie[web 30], mais remporte le Grand Prix suivant en Espagne[web 31] devant Fagioli et Von Brauchitsch. Avec trois victoires, il s'adjuge son premier titre de champion dans la discipline[biblio 60].

Pour les autres courses de la saison 1935, Caracciola termine second du Grand Prix de Penya-Rhin à Barcelone[biblio 61],[web 32], remporte le Grand Prix de Tripoli[web 33] organisé par le gouverneur général de la Libye italienne, Italo Balbo. Ce Grand Prix, disputé dans le désert près du lac salé du circuit de la Mellaha par une intense chaleur, fait craindre à Alfred Neubauer que les pneus des Mercedes-Benz ne tiennent pas toute la course. Caracciola prend un mauvais départ mais passe troisième malgré quatre arrêts aux stands pour changer de pneus. Il s'empare de la tête de la course après que Nuvolari et Achille Varzi sont entrés aux stands et la conserve jusqu'au terme de l'épreuve, malgré une tentative de Varzi de reprendre le commandement de la course[web 20]. Caracciola écrira plus tard que c'est au cours de ce Grand Prix qu'il a commencé à sentir qu'il avait récupéré de son accident de Monaco deux ans plus tôt et qu'il faisait de nouveau partie des prétendants au titre[biblio 62].

 Photo de Caracciola devançant l'Auto Union de Bernd Rosemeyer pendant une course en 1936.
Caracciola devance l'Auto Union Type C de Bernd Rosemeyer au Grand Prix de Hongrie 1936. Les deux pilotes entretiennent une intense rivalité sur la piste qui se poursuivra jusqu'en 1938 quand Rosemeyer meurt sur l'Autobahn Francfort-Darmstadt en tentant de battre un record de vitesse établi par Caracciola.

Maintenir d'aussi bons résultats nécessite, pour Mercedes-Benz, de concevoir une voiture compétitive pour les Grands Prix de 1936. Même si le châssis de la W25 a été raccourci et le moteur porté à 4,74 litres, les performances de la voiture restent inférieures à celles de l'Auto Union Type C concurrente[biblio 63]. Mercedes n'a cependant pas adapté le châssis aux nouvelles caractéristiques du moteur, rendant la W25K peu fiable et peu compétitive[biblio 61],[biblio 64]. Malgré cela, Caracciola débute la saison en remportant sous la pluie le Grand Prix de Monaco[web 34] après être parti troisième. En Hongrie, Caracciola prend initialement la tête de la course mais abandonne sur casse mécanique[biblio 65],[web 35]. En Allemagne[web 36], il se retire, trahi par son injection, avant de prendre le volant de la voiture de son équipier Hermann Lang. Il abandonne à nouveau à la suite d'un problème de suralimentation puis relaie son autre coéquipier Luigi Fagioli[biblio 66]. Parti en pole position du Grand Prix de Suisse, Caracciola domine le début de la course mais Rosemeyer le talonne de très près et les commissaires de course interviennent au neuvième tour, ordonnant à Caracciola de céder sa place après avoir bloqué le pilote Auto Union[biblio 63],[web 37]. Caracciola abandonne à la suite d'un problème sur son essieu, ce qui n'empêche pas une altercation entre les deux pilotes allemands après la course[biblio 67]. Les Mercedes sont tellement peu compétitives en 1936 (Caracciola ne s'impose qu'à deux reprises, l'une à Monaco, l'autre à Tunis) que Neubauer prend la décision de retirer l'écurie à la mi-saison laissant Rosemeyer remporter le championnat pour le compte d'Auto Union[biblio 68],[web 34],[web 38].

1937 : second titre de champion

 photo d'une Mercedes-Benz Stromlinienwagen, similaire à celle de Caracciola, sur la boucle nord de l'Avus en 1937.
Une Mercedes-Benz Stromlinienwagen, similaire à celle conduite par Caracciola, sur la boucle nord de l'Avus lors de l'Avusrennen 1937.

Mercedes-Benz revient en Grand Prix pour la saison 1937 avec la nouvelle Mercedes-Benz W125 dotée d'un moteur à 8 cylindres en ligne de 5,6 litres suralimenté. Avec 650 chevaux, elle constitue une amélioration significative de la W25 qui ne développe que 500 chevaux[biblio 69],[biblio 70]. La première course majeure où les nouvelles W125 doivent être alignées est l'Avusrennen[web 39]. 300 000 personnes font le déplacement pour voir le circuit récemment reconstruit. Afin de maintenir constamment une vitesse élevée, la boucle nord a été inclinée, apparemment sur une suggestion d'Adolf Hitler[biblio 71]. Conduisant une Mercedes-Benz Stromlinienwagen, Caracciola remporte la première manche contre Bernd Rosemeyer à près de 250 km/h mais abandonne dans la dernière manche sur bris de transmission[biblio 72],[biblio 73].

À la suite de la course sur l'Avus, Rudolf Caracciola, Bernd Rosemeyer, Tazio Nuvolari et Richard Seaman, le nouveau pilote Mercedes, prennent la direction des États-Unis pour y disputer la Coupe Vanderbilt, ratant du coup le Grand Prix de Belgique, épreuve d'ouverture de la saison des Grands Prix, six jours plus tard[biblio 74]. Caracciola domine la course jusqu'au dix-septième tour[note 3] mais abandonne sur bris de compresseur, laissant la victoire à Rosemeyer[biblio 73].

Parti de la quatrième place de la grille de départ au Grand Prix d'Allemagne, Caracciola prend la tête peu après et la conserve jusqu'à son terme, devant Von Brauchitsch et Rosemeyer[biblio 75],[web 42]. Trois semaines plus tard, Caracciola signe la pole position du Grand Prix de Monaco[web 43] puis lutte avec Von Brauchitsch pour la tête de la course. Les deux pilotes Mercedes-Benz dominent tour à tour mais Von Brauchitsch remporte l'épreuve, profitant d'un incident sur la voiture de Caracciola : lors de son arrêt aux stands, une vis tombe dans son système d'admission, lui faisant perdre trois minutes et demie[biblio 76].

Caracciola signe sa deuxième victoire de la saison en Suisse[web 44]. Malgré une forte pluie rendant le circuit de Bremgarten glissant et dangereux, Caracciola signe la pole position et remporte la course, confirmant sa réputation de Regenmeister[note 4]

Pour la première fois, le Grand Prix d'Italie ne se tient pas à Monza mais à Livourne sur le circuit Montenero[biblio 77],[web 46]. Malgré deux faux départs causés par les spectateurs, Caracciola réalise un Grand Chelem en s'imposant pour quatre dixièmes de seconde devant son coéquipier Hermann Lang[biblio 78]. À l'issue de la course, Caracciola est sacré pour la deuxième fois champion d'Europe des pilotes[biblio 77]. Caracciola connaît encore la victoire deux semaines plus tard sur le Masaryk[web 47]. Après avoir un temps suivi l'Auto Union de Rosemeyer, il prend la tête de la course lorsque ce dernier part à la faute heurtant un trottoir[biblio 79].

En juin 1937, juste avant leur voyage aux États-Unis, Rudolf Caracciola se remarie à Castagnola[biblio 80] avec Alice Hoffman-Trobeck, chronométreuse pour Mercedes-Benz. Quand ils se sont rencontrés en 1932[biblio 81], elle avait à l'époque une liaison avec Louis Chiron alors qu'elle était mariée à l'homme d'affaires Suisse Alfred Hoffman-Trobeck qui détenait un empire financier dans l'industrie pharmaceutique[biblio 82]. À la mort de Charlotte, elle a pris soin de Caracciola avec qui elle entame une liaison à l'insu de Chiron[biblio 83]. Comme Charlotte savait son cœur fragile et envisageait la possibilité de mourir avant son mari, elle avait fait jurer à Alice de prendre soin de Rudolf, s'il elle venait à partir en premier[biblio 49].

1938 : records de vitesses et troisième titre de champion

 Photo de la Mercedes-Benz W125 Rekordwagen que Caracciola mena à 432,7 km/h en janvier 1938.
La Mercedes-Benz W125 Rekordwagen que Caracciola mena à 432,7 km/h (268,9 mph) en janvier 1938.
 Photo de Bernd Rosemeyer, le rival de Rudolf Caracciola.
Le 16 juin 1937, Bernd Rosemeyer établit les records de vitesse du kilomètre lancé à 389,881 km/h et du mille lancé à 378,423 km/h. Il est ce jour-là accompagné par son épouse Elly Beinhorn et par Ferdinand Porsche. Aucun d'eux n'est présent sur la Reichs-Autobahn A5 en janvier 1938 pour le convaincre de renoncer à la tentative au cours de laquelle il trouve la mort. Caracciola perd son meilleur rival.

Le 28 janvier 1938, Caracciola et l'équipe Mercedes-Benz se rendent sur la Reichs-Autobahn A5, entre Francfort et Darmstadt, dans le but de battre le record de vitesse précédemment établi par Auto Union[biblio 84]. Les records de vitesse sont attribués par classes de cylindrée. Comme la règlementation autorise à modifier des monoplaces, une W125 sert de base à la voiture des records. Caracciola a déjà une grande expérience des records de vitesse : en 1935, il a déjà établi un record à 311,985 km/h (193,858 mph), battu depuis par les Auto Union de Hans Stuck d'abord, puis de Bernd Rosemeyer[biblio 85]. Pour ce nouveau record, Caracciola conduit une Mercedes-Benz W125 modifiée avec une carrosserie streamline et un moteur plus puissant.

Il établit deux nouveaux records, le premier à 432,7 km/h (268,9 mph) pour le kilomètre lancé, l'autre à 432,4 km/h (268,7 mph) pour le mille lancé. Ces deux records, établis sur route publique sont toujours d'actualité[biblio 84],[web 48].

« La voiture a merveilleusement dominé la route. J'ai été heureux de réaliser cela [ce record] dès les essais. Cette tenue de route était vraiment différente de celles des voitures des années précédentes. »

— Rudolf Caracciola[trad 5]

La journée s'achève de manière tragique. Rosemeyer également présent sur les lieux avec son Auto Union entreprend de battre le record de son rival. Bien que Caracciola le prévienne que le vent est en train de se lever et pourrait contrarier le fragile équilibre aérodynamique de sa voiture.

« Ne partez pas, Bernd. Dans la clairière de Mörfelden, juste après le pont, vous risquez le pire ! Ce matin avec un vent plus convenable, j'ai eu de la chance, alors maintenant ? »

— Rudolf Caracciola[web 49]

Rosemeyer constate la force du vent, mais ni le Regenmeister ni son entourage, marqué par l'absence de son épouse Elly Beinhorn et de Ferdinand Porsche, ne parvient à convaincre le Nebelmeister (le maître du brouillard) de renoncer[web 49]. Lors de sa troisième tentative, lancé à près de 400 km/h (250 mph), il ne peut contrôler sa voiture déséquilibrée par une violente rafale latérale à la clairière de Mörfelden[web 49] et quitte la route. Éjecté, il meurt sur le coup[biblio 86]. La mort de Bernd Rosemeyer affecte profondément Rudolf Caracciola, qui écrira plus tard :

« Quel était le but pour les hommes de se pourchasser les uns les autres jusqu'à la mort pour le bénéfice de quelques secondes ? Pour servir le progrès ? Pour servir l'humanité ? Quelle phrase ridicule face à la grande réalité de la mort. Mais ensuite… pourquoi ? Pourquoi ? Et pour la première fois, à ce moment, j'ai senti que chaque vie est vécue selon ses propres lois. Et que la loi d'un combattant est : de se brûler jusqu'à la dernière fibre, peu importe ce qui arrive aux cendres. »

— Rudolf Caracciola[trad 6],[biblio 87]

« J'avais une petite fusée dans le derrière parceque le Caracciola était derrière moi. »

Bernd Rosemeyer[trad 7],[web 5]

La règlementation de la Formule Libre change encore en 1938, abandonnant le système des restrictions de poids et de course des pistons[biblio 88]. La nouvelle W154 de Mercedes-Benz, remporte le Grand Prix de l'ACFManfred von Brauchitsch s'impose devant Rudolf Caracciola et Hermann Lang, signant un triplé pour la firme à l'étoile[biblio 89],[web 50].

Caracciola remporte deux autres courses en 1938 : le Grand Prix de Suisse[web 51] et la Coppa Acerbo[web 52], finit trois fois second (en France, en Allemagne et à Pau[web 53],[web 54]) et deux fois troisième (à Tripoli et en Italie[web 55],[web 56]). Ses bons résultats lui permettent de remporter son troisième et dernier titre de Champion d'Europe des pilotes[biblio 90].

Caracciola remporte sa plus belle victoire de la saison sous la pluie battante du Grand Prix de Suisse. Parti en pole position, il est doublé par son coéquipier Seaman qui domine la course jusqu'au onzième tour où Caracciola le dépasse. Le Regenmeister conserve ensuite la tête de la course malgré la perte de la visière de son casque, réduisant sévèrement sa visibilité, particulièrement à cause de l'eau projetée par les pneus des voitures concurrentes[biblio 91],[web 51].

1939 : soupçons de favoritisme envers Lang

La saison 1939 de Formule Libre est organisée malgré un contexte menaçant précédant la Seconde Guerre mondiale. La compétition n'est arrêtée qu'en septembre, au moment de l'invasion de la Pologne[biblio 92]. La saison débute en juin au Grand Prix de Belgique[web 57]. Sous une forte pluie, Caracciola, qui teste ce jour là une nouvelle visière à la conception avant-gardiste, sort de la piste au virage de la Source, quitte sa voiture et la pousse jusqu'au milieu des arbres pour la mettre en sécurité[web 58]. Au vingt-et-unième tour, Richard Seaman sort de la piste au même endroit : sa voiture percute les arbres et s'enflamme, laissant son infortuné pilote brûler vif dans le cockpit. Seaman meurt dans la nuit après avoir brièvement repris conscience. L'ensemble de l'écurie Mercedes-Benz fait le déplacement à Londres pour son enterrement[biblio 93]. Le reste de la saison, Caracciola remporte le Grand Prix d'Allemagne pour la sixième et dernière fois, une nouvelle fois sous la pluie, après être parti troisième sur la grille de départ[biblio 94],[biblio 95],[web 59].

Il termine second des Grands Prix de Suisse[web 60] et de Tripoli[web 61]. Ce dernier Grand Prix est considéré comme une grande victoire pour l'écurie Mercedes-Benz car les organisateurs italiens de la course décident de limiter la cylindrée des voitures à 1,5 litre alors que les Flèches d'Argent utilisent des moteurs de 3 litres et annoncent ce changement de règlementation le plus tard possible à la firme allemande. Mercedes-Benz doit alors développer, en seulement huit mois, deux Mercedes-Benz W165 conformes à la nouvelle règlementation. À la grande déception des organisateurs italiens, les Mercedes signent un doublé devant vingt-huit voitures italiennes[biblio 96].

Caracciola croit que l'écurie Mercedes-Benz favorise Hermann Lang. Dans une lettre adressée au CEO de Mercedes-Benz, le Dr Wilhelm Kissel, il écrit :

« J'ai des doutes que la situation change vraiment. Tout d'abord, avec M. Sailer [Max Sailer, le chef de la division course de Mercedes], ensuite, avec M. Neubauer, en charge de la mécanique, il y a une focalisation sur Lang. M. Neubauer a franchement avoué à M. Von Brauchtisch qu'il appuyait celui qui avait de la chance et pour qui le soleil brille… J'adore la course et je veux continuer à piloter longtemps encore. Cependant, cela présuppose que je me batte avec les mêmes armes que mes coéquipiers. À l'heure actuelle, cela s'annonce difficilement possible pour le futur, les mécaniciens et motoristes de la division course soutiennent Lang. »

— Rudolf Caracciola[trad 8],[biblio 97]

En dépit des protestations de Caracciola, Lang est déclaré vainqueur du Championnat d'Europe des pilotes par le Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps (NSKK, ou Corps des Coureurs automobile National Socialiste), même si cela n'a jamais été ratifié par l'Association Internationale des Automobile Clubs Reconnus et le pilote Auto Union Hermann Paul Müller qui peut pourtant clamer légalement avoir décroché le titre d'après les scores officiels est mis en attente dès l'arrivée de la guerre[web 62].

Guerre, retour et dernières années

Caracciola et son épouse Alice retournent vivre à Castagnola, dans leur maison conçue par l'architecte Fritz August Breuhaus[web 6]. Pendant la Guerre, il ne peut conduire car le rationnement en essence rend toute course impossible. La douleur de sa jambe augmente avec le temps et il doit retourner à la clinique de Bologne pour y consulter un spécialiste qui lui conseille de se faire opérer. Caracciola, découragé par le temps de récupération d'au moins trois mois, annule l'opération[biblio 98]. À partir de 1941, il occupe la majeure partie de son temps à essayer de récupérer les deux Mercedes-Benz W165 alignées au Grand Prix de Tripoli en vue de s'occuper de leur entretien pendant les hostilités[biblio 99]. Quand les monoplaces arrivent enfin en Suisse, début 1945, elles sont confisquées par les autorités comme propriétés allemandes[biblio 100].

Caracciola est invité à participer aux 500 miles d'Indianapolis 1946. Initialement attendu sur une des W165, il est incapable d'en obtenir une seule des douanes suisses[biblio 101]. Malgré tout, il se rend aux États-Unis pour assister à la course. Joel Thorne, le dirigeant d'une écurie locale lui offre de piloter l'une de ses Thorne Engineering Specials[biblio 102], mais durant les essais, Caracciola est touché à la tête par un objet ou un oiseau et percute le mur du virage sud[biblio 101]. Il est sauvé par le casque de pilote de char de combat que les organisateurs de la course lui ont imposé. S'il ne souffre que d'une commotion cérébrale, il reste plusieurs jours dans le coma[biblio 101],[biblio 103], passant sa convalescence au domicile de la famille Hulman, propriétaire de l'Indianapolis Motor Speedway.

Photo d'une Mercedes-Benz 300 SL type W194.
Pour son retour en course en 1954, Caracciola prend le volant d'une Mercedes-Benz 300 SL (W194), comme celle-ci, avec laquelle il termine à la quatrième place des Mille Miglia. Sa carrière s'achève définitivement lorsque sa voiture, repeinte en bordeaux, sort de la piste au Prix de Berne.

Caracciola, qui vient d'adopter la nationalité suisse[note 5], retourne au pilotage en 1952, rappelé par Mercedes-Benz pour piloter la nouvelle Mercedes-Benz 300 SL type W194 dans les courses de voitures de sport[biblio 104]. La première course à laquelle il prend part sont les Mille Miglia, associé à Ernst Kurrle, il pilote aux côtés de Karl Kling et de son ancien coéquipier Hermann Lang. Kling remporte l'épreuve et Caracciola est quatrième. Il apparaît plus tard que la voiture confiée à Caracciola ne disposait pas d'un moteur aussi puissant que celui de ses coéquipiers, peut-être à cause du manque de temps pour préparer la machine avant la course[biblio 105].

La carrière de Caracciola s'achève sur un nouvel accident majeur, au Prix de Berne, en ouverture du Grand Prix de Suisse, sur le circuit de Bremgarten[biblio 106],[biblio 107]. Lorsque les freins de sa W194 se bloquent, il percute un arbre et se fracture la jambe gauche[biblio 52],[biblio 106],[biblio 108], ce qui fait dire à Alice « heureusement, c'est la bonne jambe »[web 6].

Après avoir pris sa retraite de pilote, il continue à travailler pour Daimler-Benz en tant que vendeur et a pour mission de cibler les troupes de l'OTAN stationnées en Europe. Il organise des shows et démonstrations dans les bases militaires, contribuant en partie à l'augmentation des ventes pour Mercedes-Benz à l'époque[biblio 109].

Début 1959, il tombe malade et développe une jaunisse qui s'aggrave malgré le traitement. Plus tard dans l'année, les médecins lui diagnostiquent une cirrhose avancée[biblio 109]. Il meurt le 28 septembre 1959 à Cassel en Allemagne d'une insuffisance hépato-cellulaire à l'âge de 58 ans[web 3],[biblio 110]. Il est enterré à Castagnola, près de Lugano en Suisse, où il a vécu la majeure partie de sa vie[biblio 111].

Rapports avec les nazis

Photo d'une Mercedes-Benz 770.
En 1931, Rudolf Caracciola livre une Mercedes-Benz 770 similaire à celle-ci au futur chancelier Adolf Hitler.

Rudolf Caracciola rencontre pour la première fois Adolf Hitler en 1931 après avoir commandé une Mercedes-Benz 770, le modèle le plus cher de la gamme. Le temps que l'usine personnalise la voiture selon les désidératas du dirigeant nazi, la livraison de la commande prend du retard et, pour amadouer Hitler, Caracciola est envoyé par Mercedes-Benz livrer la voiture à la Maison brune à Munich. Caracciola conduit Hitler et sa nièce Geli Raubal autour de Munich pour leur faire la démonstration de la voiture[biblio 112]. Caracciola écrit plus tard, après la chute du parti nazi :

« Je ne pouvais pas imaginer que cet homme aurait pu avoir les qualités pour être un jour au gouvernement. »

— Rudolf Caracciola[trad 9],[biblio 113]

Comme beaucoup de pilotes allemands de l'Allemagne nazie, Caracciola a été membre du Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps (ou NSKK)[biblio 114], le groupe paramilitaire du parti nazi pour les courses automobiles et les voitures de course. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le NSKK a pour tâche de transporter et d'approvisionner les troupes[biblio 115]. Dans les communiqués de presse allemande portant sur les courses, Caracciola est présenté au rang de NSKK-Staffelführer. Après les courses, il se rendait dans des représentations organisées par le dirigeant du NSKK, Adolf Hühnlein, en présence de dirigeants nazis[biblio 116]. Même si Caracciola écrit plus tard qu'il trouvait ces représentations ennuyeuses et sans inspiration, il s'est occasionnellement servi de son statut de pilote de course célèbre pour appuyer publiquement le régime. En 1938, il dit pour soutenir le parti nazi aux élections du Reichstag que :

« Le succès unique de ces nouvelles voitures de course des quatre dernières années est le symbole victorieux du travail de notre Führer [Hitler] pour reconstruire la nation. »

— Rudolf Caracciola[trad 10],[biblio 117]

Malgré cela, quand Caracciola était en contact avec les hauts dignitaires nazis, il était plus souvent un simple accessoire du parti plutôt qu'un de ses membres[biblio 118]. Selon son autobiographie, il rejeta une demande du NSKK en 1942 pour aller divertir les troupes allemandes car : « [Je ne pouvais] pas trouver en moi de quoi égayer ces jeunes hommes, de sorte qu'ils auraient cru à la victoire à laquelle je ne croyais pas »[trad 11],[biblio 119]. En dépit d'un contrôle des changes strict, Caracciola vit en Suisse depuis le début des années 1930[biblio 120] et est payé en francs suisses. Pendant la guerre, Mercedes-Benz continue à lui verser une pension jusqu'en 1942 en raison de pressions du parti nazi[biblio 121].

Héritage

 Photographie du monument érigé en hommage à Caracciola à Remagen.
Monument en hommage à Caracciola à Remagen.
 Photographie d'une peinture murale en hommage à la famille Caracciola à Remagen.
Peinture murale réalisée en hommage à la famille Caracciola à Remagen.

Rudolf Caracciola reste considéré comme l'un des plus grand pilotes de Grand Prix d'avant-guerre avec Robert Benoist, Tazio Nuvolari et Bernd Rosemeyer[biblio 122]. Il conserve une réputation de perfectionniste qui avait peu d'accidents et causait peu de casses mécaniques, sachant rallier l'arrivée quelles que soient les conditions grâce à un pilotage en finesse[web 20],[biblio 123],[biblio 124]. Sa relation avec le manager de l'écurie Mercedes-Benz, Alfred Neubauer, basée sur un respect mutuel, est souvent citée comme un des facteurs clés de son succès[biblio 123],[web 64].

« … Le plus grand pilote des années 1920 et 1930, peut-être même de tous les temps. Il combinait dans une extraordinaire mesure détermination et concentration, force physique et intelligence. Caracciola n'avait pas son pareil pour surmonter ses lacunes. »

— Alfred Neubauer[trad 12],[web 65]

« Il était le modèle idéal pour moi, le plus grand maître au volant ! »

— Hermann Lang[trad 13],[web 5]

« Les gens l'ont admiré parce qu'il avait une telle légèreté de l'être. Il conduisait avec une telle élégance… Il a rendu ça ludique. « Karratsch » était d'un talent absolument exceptionnel ! »

— Jochen Mass[trad 14],[web 5]

En 1982, la course des 1 000 km du Nürburgring est renommée en ADAC 1 000 km Nürburgring - Rudolf Caracciola Wanderpreis. En 1991, l'épreuve des 1 000 kilomètres de Monza, raccourcie, est renommée 430 km de Monza Trofeo Caracciola. Sa collection de trophées a été donnée à l'Indianapolis Hall of Fame Museum[web 66]. Il a été introduit au Temple international de la renommée du sport automobile en 1998[web 67]. En mai 2011, le département historique de Mercedes-Benz a présenté deux Mercedes-Benz SS et une Mercedes-Benz SSK au départ des Mille Miglia pour célebrer le quatre-vingtième anniversaire de la victoire de Rudolf Caracciola et Wilhelm Sebastian dans l'épreuve[web 11].

En 2001, pour le centième anniversaire de sa naissance, un monument a été érigé en son honneur dans sa ville natale de Remagen[web 68] et pour le cinquantième anniversaire de sa mort en 2009, une place de la ville a été nommée en son honneur : la Caracciola-Platz, en face de la Rheinpromenade[web 69].

Le virage du Karussel au grand Nürburgring a été officiellement renommé en Karussel Caracciola[web 3] En 2011, son record de six victoires au Grand Prix d'Allemagne reste inégalé.

Adaptation littéraire

La vie de Caracciola et des pilotes allemands sous le Troisième Reich est le sujet d'un triptyque en bande dessinée, signé Marvano, intitulé Grand Prix, paru aux éditions Dargaud[web 70].

Apparitions dans les médias

En 1938, Rudolf Caracciola, ainsi que Hermann Lang et Manfred von Brauchitsch jouent leurs propres rôles dans la comédie musicale Les étoiles brillent [Es leuchten die Sterne] de Hans H. Zerlett, aux côtés de La Jana, Carla Rust ou encore Ernst Fritz Fürbringer[web 71].

Caracciola a fait l'objet d'un documentaire en 2009, intitulé Caracciola - Die ewige Jagd nach dem Sieg réalisé par Philip Selkirk[web 72].

Résultats en course

Résultats en Championnat d'Europe des pilotes

Tableau synthétique des résultats de Rudolf Caracciola en Championnat d'Europe des pilotes
Saison Écurie Constructeur Châssis Moteur GP disputés Victoires Pole positions Meilleurs tours Points inscrits Classement
1931 Privé Mercedes-Benz SSKL Mercedes-Benz l6 1 0 0 0 22 46e ex-æquo
1932 Alfa Corse Alfa Romeo 8C
P3
Alfa Romeo l8 3 1 1 0 9 3e
1935 Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W25B
W25C
Mercedes-Benz l8 5 3 0 2 11 Champion
1936 Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W25K
W25C
Mercedes-Benz l8 3 1 1 0 22 6e
1937 Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W125 Mercedes-Benz l8 4 3 3 2 13 Champion
1938 Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W154 Mercedes-Benz V12 4 1 0 0 8 Champion
1939 Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W154 Mercedes-Benz V12 4 1 0 1 17 3e

Victoires en Championnat d'Europe des pilotes

Tableau synthétique des victoires de Rudolf Caracciola en Championnat d'Europe des pilotes
no  Année Manche Grand Prix Circuit Grille Écurie Voiture Résumé
1 1932 03/03 Allemagne Nürburgring 1er Alfa Corse Alfa Romeo P3 Résumé
2 1935 01/05 Belgique Spa-Francorchamps 5e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W25B Résumé
3 1935 03/05 Suisse Bremgarten 2e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W25B Résumé
4 1935 05/05 Espagne Lasarte 13e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W25C Résumé
5 1936 01/04 Monaco Monaco 3e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W25K Résumé
6 1937 02/05 Allemagne Nürburgring 4e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W125 Résumé
7 1937 04/05 Suisse Bremgarten 1er Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W125 Résumé
8 1937 05/05 Italie Livourne 1er Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W125 Résumé
9 1938 03/04 Suisse Bremgarten 3e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W154 Résumé
10 1939 03/04 Allemagne Nürburgring 3e Daimler-Benz AG Mercedes-Benz W154 Résumé

Résultats en Championnat d'Europe de la montagne

Tableau synthétique des résultats de Rudolf Caracciola en Championnat d'Europe de la montagne
Saison Constructeur Châssis Moteur Catégorie Courses disputées Victoires absolues Victoires de cat. Nouveau record Points inscrits Classement
1930 Mercedes-Benz SSK Mercedes-Benz l6 Sport 7 1 7 1 35 Champion
1931 Mercedes-Benz SSKL Mercedes-Benz l6 Sport 6 5 6 4 30 Champion
1932 Alfa Romeo 8C
P3
Alfa Romeo l8 Course 5 4 4 0 4 (6) Champion

Résultat aux 24 Heures du Mans

Détails de la participation de Rudolf Caracciola aux 24 Heures du Mans[web 76],[web 77]
Année Équipe no  Voiture Moteur Catégorie Équipier Grille Tours Distance Résultat
1930 Drapeau de l'Allemagne Rudolf Caracciola 1 Mercedes-Benz SS Mercedes-Benz M06 II 7,1 L compresseur l6 B
(5,0 L8,0 L)
Drapeau de l'Allemagne Christian Werner 17e 83 tours 1 356,220 km Abandon
(Batterie)

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Rudolf Caracciola » (voir la liste des auteurs)

Notes

  1. a, b et c La référence des Mercedes-Benz, comporte la puissance fiscale, la puissance atmosphérique et la puissance compressée. C'est à dire que la Mercedes 24/100/140 hp développe 24 chevaux fiscaux, 100 chevaux-vapeur sans compresseur et 140 chevaux-vapeur avec compresseur. Pour la Mercedes 16/45, il n'y a pas de suralimentation, cette valeur est donc absente de sa référence.
  2. Les sources s'opposent quant à la position sur la grille de départ. D'une part le livre de Christopher Hilton affirme que Caracciola est parti quatrième, d'autre part, le site internet kolumbus.fi affirme que Caracciola était parti en pole position. En effet, le positionnement s'est fait par ballotage et les voitures se sont vues attribuer le numéro en conséquence, Caracciola avait le no 2 et il n'y avait aucun numéro impair[web 25].
  3. Les sources s'opposent quant au nombre de tours parcourus. D'une part, John Bentley crédite Caracciola de vingt-deux tours en course, d'autre part, les sites ChampCarStats.com et Kolumbus.fi créditent Caracciola de seulement dix-sept tours en course[web 40],[web 41].
  4. Les sources s'opposent quant au meilleur tour en course. D'une part le livre de John Bentley affirme que Caracciola est l'auteur du meilleur tour en course à la vitesse moyenne de 169 km/h, d'autre part, le site officiel du Grand Prix de Suisse affirme que Caracciola était parti en pole alors que Rosemeyer est l'auteur du meilleur tour en course en min 36 s 1, soit une vitesse moyenne de 167,892 km/h[web 45],[biblio 77].
  5. Plusieurs sources confirment le changement de nationalité, mais les trois documents trouvés font état de trois dates différentes : 1952 pour le site de la ville de Remagen, 1946 pour research-racing.de et 1941 sur le forum univers-mercedes.com. Il est donc impossible d'affirmer avec certitude quand il a changé de nationalité[web 1],[web 6],[web 63].

Citations originales

  1. (en) « the time the car was delivered the money was just enough to pay for the horn and two headlights. »
  2. (de) « Er kam als 22-jähriger Jüngling zu uns und wollte Rennfahrer werden. Wir haben es ihm nicht zugetraut… »
  3. (en) « I can still see the expression on Campari's face when I arrived back at the factory. He smiled to himself as if to say, « Well, didn't I tell you that one wasn't going to make it ? »  »
  4. (en) « Only the body of the car was smashed, especially around my seat. Carefully I drew my leg out of the steel trap. Bracing myself against the frame of the body, I slowly extricated myself from the seat. […] I tried to hurry out of the car. I wanted to show that nothing had happened to me, that I was absolutely unhurt. I stepped to the ground. At that instant the pain flashed through my leg. It was a ferocious pain, as if my leg were being slashed by hot, glowing knives. I collapsed, Chiron catching me in his arms. »
  5. (en) « The car hugged the road fantastically. I was gratified to realize this during the trial run already. Its roadholding was quite different from last year's car. »
  6. (en) « What was the sense in men chasing each other to death for the sake of a few seconds ? To serve progress ? To serve mankind ? What a ridiculous phrase in the face of the great reality of death. But then… why ? Why ? And for the first time, at that moment, I felt that every life is lived according to its own laws. And that the law for a fighter is : to burn oneself up to the last fibre, no matter what happens to the ashes. »
  7. (de) « Ich hatte da so 'ne kleine Rakete im Hintern, weil der Caracciola hinter mir war. »
  8. (en) « I see little chance of the situation changing at all. Starting with Herr Sailer [Max Sailer, then the head of the Mercedes racing division] through Neubauer, down to the mechanics, there is an obsession with Lang. Herr Neubauer admitted frankly to Herr von Brauchitsch that he was standing by the man who has good luck, and whom the sun shines on… I really enjoy racing and want to go on driving for a long time. However, this presupposes that I fight with the same weapons as my stablemates. Yet this will be hardly possible in the future, as almost all the mechanics and engine specialists in the racing division are on Lang's side… »
  9. (en) « I could not imagine that this man would have the requirements for taking over the government someday. »
  10. (en) « [t]he unique successes of these new racing cars in the past four years are a victorious symbol of our Führer's [Hitler's] achievement in rebuilding the nation. »
  11. (en) « could not find it in myself to cheer up young men so that they would believe in a victory I myself could not believe in. »
  12. (en) « … The greatest driver of the twenties and thirties, perhaps even of all time. He combined, to an extraordinary extent, determination with concentration, physical strength with intelligence. Caracciola was second to none in his ability to triumph over shortcomings. »
  13. (de) « Er war für mich das ideale Vorbild, der größte Meister am Steuer ! »
  14. (de) « Man hat ihn bewundert, weil er so eine Leichtigkeit des Seins hatte. Er fuhr mit so einer Eleganz… Er machte es spielerischer. « Caratsch » war ein absolutes Ausnahmetalent ! »

Ouvrages et articles spécialisés

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Références internet

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Voir aussi

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

Publications de Rudolf Caracciola
Publications sur Rudolf Caracciola
Publications sur le sport automobile
Bandes dessinées
Périodiques sur l'automobile et le sport automobile

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Documentaire
Film

Articles connexes

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Champion d'Europe des pilotes
1935
Bernd Rosemeyer
Bernd Rosemeyer
Champion d'Europe des pilotes
1937-1938
Non décerné
(Hermann Paul Müller)
Tazio Nuvolari
Battista Guidotti
Vainqueur des Mille Miglia
Avec Wilhelm Sebastian
1931
Baconin Borzacchini
Amedeo Bignami
Bernd Rosemeyer
Recordman de vitesse en Classe B (5,0 L8,0 L)
kilomètre lancé à 432,692 km/h
mille lancé à 432,361 km/h
28 janvier 1938
-
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