Rockwell b-1 lancer

Rockwell b-1 lancer

Rockwell B-1 Lancer

Pix.gif Rockwell B-1B Lancer Silhouette d'un avion militaire
B-1B over the pacific ocean.jpg Vue de l'avion

Constructeur États-Unis d'Amérique Rockwell
Rôle Bombardier
Premier vol 23 décembre 1974
Mise en service 1986
Date de retrait Toujours en service
Nombre construit 100
Équipage
4
Motorisation
Moteur General Electric TF101-GE-102
Nombre 4
Type Turboréacteur avec postcombustion
Puissance unitaire 136,92 kN
Dimensions
B-1B drawing.png
Envergure de 41,67m à 23,84 m
Longueur 44,81 m
Hauteur 10,69 m
Surface alaire 181,16 m2
Masses
À vide 86 134 kg
Avec armement 148 870 kg
Maximale 216 615 kg
Performances
Vitesse maximale 1 529 km/h (Mach 1,25)
Plafond 18 200 m
Rayon d'action 5 434 km
Armement
Interne 34 000 kg d'armement dans 3 soutes ventrales
Externe 27 000 kg d'armement sur 6 points d'emports externes

Le Rockwell B-1 Lancer est un bombardier à long rayon d'action et à géométrie variable développé par les États-Unis dans les années 1970. Il a été construit à 100 exemplaires et est toujours en service actuellement (2009).

Sommaire

Historique

Durant les années 1960, après l'annulation du programme du North American XB-70 Valkyrie, le Pentagone mena plusieurs études pour un nouveau bombardier stratégique capable de pénétration à basse altitude à grande vitesse. Malgré la signature de quelques contrats de développement (réacteurs en 1964, avionique en 1968), le Secrétaire à la Défense Robert McNamara refusa à plusieurs reprises de financer le projet désigné AMSA (Advanced Manned Strategic Aircraft), préférant améliorer les B-52 et FB-111 déjà en service dans l'US Air Force au sein du Strategic Air Command.

Il fallut donc attendre 1969 pour que le projet du B-1A soit lancé par l'administration du Président des États-Unis Richard Nixon, tout juste élu. En décembre de la même année, North American-Rockwell était choisi pour développer le nouvel avion et General Electric pour les réacteurs. Comme l'US Air Force réclamait une vitesse élevée tant à basse altitude qu'à haute altitude, le choix d'une aile à géométrie variable s'imposait. Le B-1A avait trois soutes à bombes dans le fuselage et ses 4 membres d'équipages étaient placés dans une capsule éjectable (au lieu de sièges éjectables classiques).

Un B-1A

Trois prototypes et un avion de pré-production avaient été commandés. Le premier B-1A fit son vol inaugural le 23 décembre 1974, et les campagnes d'essais des prototypes se déroulèrent jusqu'à fin 1976, date à laquelle l'US Air Force commanda les premiers exemplaires de série malgré des problèmes résiduels au niveau de l'avionique, qui était très complexe. Entre-temps, le coût du programme avait fortement augmenté et le prix unitaire du B-1A avait pratiquement doublé en 5 ans. En conséquence, le programme fut annulé le 30 juin 1977 par le Président Jimmy Carter, qui favorisait plutôt les missiles de croisière.

Les vols d'essais et de mise au point se poursuivirent néanmoins, permettant de corriger les défauts dans l'avionique, d'améliorer les réacteurs et de réduire la signature radar de l'avion. Les prototypes dépassaient Mach 2 en altitude sans difficulté. En parallèle, l'US Air Force avait lancé une consultation pour un avion capable d'emporter les nouveaux missiles de croisières de type ALCM, destinés à être largués depuis un avion. En 1980, Rockwell proposa une version modifiée B-1B avec une vitesse à basse altitude améliorée mais une vitesse à haute altitude réduite, une structure renforcée pour augmenter la capacité en carburant et en armement, la capacité d'emport des ALCM, et une signature radar divisée par 10 par rapport à celle du B-1A.

Le 2 octobre 1981, la nouvelle administration du Président Ronald Reagan annonça que la proposition de Rockwell était retenue et lança officiellement le développement du nouvel avion. Deux prototypes du B-1A furent modifiés et le vol inaugural eut lieu le 23 mars 1983. Le premier véritable B-1B sortit d'usine en septembre 1984. Le premier appareil fut livré en juin 1985 au 96e Bomb Wing de la base Dyess AFB, au Texas. Le dernier exemplaire fut livré en mai 1988 et les chaînes de montage fermèrent définitivement. La désignation Lancer fut officiellement attribuée le 1er mars 1990.

Un B-1B au sol

Un certain nombre de problèmes apparurent après la mise en service. En particulier, lors des vols à très basse altitude, les manœuvres d'évitement de terrain consommaient beaucoup de carburant si l'avion était trop chargé, ce qui empêchait d'emporter autant de carburant que prévu et réduisait ainsi le rayon d'action. Des modifications furent alors apportées en particulier aux commandes de vol pour améliorer la manœuvrabilité, et par conséquent de permettre d'emporter plus de carburant. D'autres corrections durent être apportées au radar (mode suivi de terrain défectueux), aux systèmes de contre-mesures électroniques et au système d'aide à la maintenance. Un défaut au niveau des réacteurs entraîna une interdiction de vol temporaire fin 1990.

Différentes mises à niveau et améliorations des systèmes électroniques ont été (ou sont en cours d'être) réalisées depuis le milieu des années 1990. En particulier, les B-1B ont été modifiés pour pouvoir effectuer des missions de bombardement conventionnel.

Accidents[1]

  • 29 août 1984 : un prototype B-1B s'écrase pendant qu'il effectue des tests à basse altitude et basse vitesse. L'équipage utilise la capsule pour s'échapper de l'avion mais le parachute ne se déploie pas correctement ce qui a pour conséquence la mort du pilote Doug Benefield[2],[3].
  • 28 septembre 1987 : un B-1B est perdu, probablement suite à une collision avec un gros oiseau qui a entraîné un incendie à bord. Trois des six personnes à bord ont été tuées lors de l'évacuation de l'appareil.
  • 19 septembre 1997 : un B-1B appartenant à l'unité 28th Bomb Wing s'écrase pendant une mission d'entraînement menée depuis la base Ellsworth Air Force Base. Les quatre membres de l'équipage sont tués. L'accident est attribué à une erreur du pilote.
  • 18 février 1998 : un B-1B effectuant une mission d'entraînement depuis la base aérienne de Dyess, est perdu au-dessus du Kentucky. En réaction à l'allumage d'un voyant d'alarme sur le moteur 3, l'équipage commande l'extinction des pompes à carburant de ce moteur. Cependant, un court-circuit du panneau électrique provoque un feu, qui entraîne la fermeture des robinets coupe-feu de tous les moteurs, interdisant ainsi tout redémarrage en vol. Les quatre membres d'équipages peuvent s'éjecter et sont retrouvés sains et saufs.
Atterrissage d'urgence d'un B-1B victime d'un incendie moteur
  • 12 décembre 2001 : un B-1B est perdu au-dessus de l’Océan Indien, à environ 160 km de Diego Garcia d’où il est parti pour une mission de combat en Afghanistan. Les détails restent classifiés, le pilote (Capitaine William Steele) attribue le crash à « divers dysfonctionnements » qui ont provoqué la perte de contrôle de l’appareil. Par la suite, des informations des services de maintenance attribuent les incidents subis par l’avion à un court-circuit ayant entraîné l’extinction des instruments primaires et de secours. À cause de la profondeur de l’eau dans laquelle l’avion s’est écrasé, la boîte noire n’a pas pu être récupérée et la nature exacte de l’accident n’a jamais pu être déterminée. L’avion revenait de Ellsworth AFB où il avait fait l'objet d'une inspection de routine et c’était sa première mission de combat après son retour. L’équipage a dû patienter deux heures en mer avant d’être secouru par l’USS Russell. C’est le premier B-1B à être perdu durant une opération de combat depuis sa mise en service en 1986.
  • 8 mai 2006 : l'équipage du vol « SLIP 57 », volant sous S/N 86-0132[4], termine un vol de 11 heures vers Diego Garcia par un atterrissage sur le ventre. L'enquête de l'Air Force conclura que les pilotes "avaient oublié d'abaisser le train d'atterrissage". L'incendie qui s'ensuit est rapidement éteint et l'équipage sort par le cockpit indemne. Quatre jours plus tard, l'appareil est levé et son train d'atterrissage déployé. Les dégâts à l'avion sont estimés à près de 8 millions de dollars[5],[6].
  • 4 avril 2008 : vers 19h GMT, un B1 prend feu après un incident au sol sur la base militaire Al udeid à 35km au sud de Doha au Qatar, l'équipage s'en sort indemne[7].

Engagement

Un B-1 larguant des bombes freinées

Le B-1B fut utilisé au combat :

  • à partir de décembre 1998 pendant l'opération Desert Fox (bombardement de l'Irak)
  • en 1999 pendant la Guerre du Kosovo (Opération Allied Force)
  • en 2001 pendant l'opération Enduring Freedom en Afghanistan
  • en 2003 lors de l'invasion de l'Irak par les États-Unis (Opération libération de l'Irak). Avec 8 B-1B engagés, l’USAF a pu maintenir en permanence au-dessus de l’Irak un appareil pendant toute la durée du conflit. Ils ont déversé 40 % du tonnage total de bombes délivré pendant la campagne [8].
  • en 2009 pendant l'opération Dinner Out (conquête de la vallée d'Alasay) au profit des forces françaises (27e BCA) en Afghanistan[9].

Variantes

  • B-1A - 4 prototypes
  • B-1B - 100 avions de série

Notes et références

  1. (en) B-1B Losses, Global Security
  2. B-1A accident in 1984
  3. B-1A Crash, Aug. 29, 1984
  4. 1986 USAF Serial Numbers. Consulté le 2006-12-01
  5. Air Combat Command Public Affairs, « Report: pilot error caused B-1B crash », 2006-09-18, USAF. Consulté le 2006-12-01
  6. Recovery of B-1B "SLIP 57". Consulté le 2006-12-01
  7. http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7331740.stm
  8. (fr) Pour un outil militaire français à vocation résolument stratégique
  9. (fr) [Magazine Raids n°279, dossier 27e BCA: six mois de combat en Afghanistan. début des combats le 14 mars 2009 à 4H du matin]

Voir aussi

Liens externes

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