Republique de Moldavie

Republique de Moldavie

Moldavie

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Republica Moldova (ro)
République de Moldavie ou de Moldova[1] (fr)
Drapeau de la Moldavie Armoiries de la Moldavie
(Détails) (Détails)
carte
Langues officielles roumain
gagaouze, russe, ukrainien
Capitale Chişinău
47°0′N 28°55′E / 47, 28.91747°0′N 28°55′E / 47, 28.917
Plus grande ville Chişinău
Forme de l’État
 - Président
- Premier ministre
République parlementaire
Mihai Ghimpu (intérim)
Vlad Filat
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 134e
33 843 km²
1,4
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 116e
4 324 450 hab.
127 hab./km²
Indépendance
 - Date
de l'URSS
27 août 1991


Gentilé Moldaves


Monnaie Leu moldave (MDL)
Fuseau horaire UTC +2 (été +3)
Hymne national Limba noastră ('notre langue')
Domaine internet .md
Indicatif
téléphonique
+373


La Moldavie, ou la République de Moldavie pour les usages officiels (Republica Moldova en roumain), est un pays d'Europe orientale enclavé entre la Roumanie et l'Ukraine, englobant les régions historiques de Bessarabie, et de Podolie méridionale (dite Transnistrie en roumain). La Moldavie est membre-signataire de l'Accord de libre-échange centre-européen et du GUAM (Organisation pour la démocratie et le développement).

Sommaire

Étymologie

Historiquement, le nom de Moldavie vient de l'ancien allemand Mulde qui signifie « creux poussiéreux », « carrière », « mine », et qui a successivement désigné une cité minière (en roumain Baia, qui signifie aussi « carrière », « mine »), la rivière Prut passant à côté, et pour finir une principauté née dans cette région. Ce nom désigne le territoire de l'ancienne Principauté de Moldavie (1359-1859) aujourd'hui partagé entre la région de Moldavie en Roumanie (soit 8 départements) d’un côté du Prut, et la République de Moldavie, successeur de la République socialiste soviétique de Moldavie, l'Ukraine soit l'oblast de Tchernivtsi (ou Cernăuţi en roumain), et l'oblast d'Odessa à l'ouest du Nistru ou Dniestr -Boudjak, de l'autre côté. Ces trois derniers territoires ont été créés par Staline suite à l'occupation soviétique de juin 1940. L'adjectif géographique moldave se réfère à tout ce qui concerne le territoire historique de la Moldavie.

Histoire

Pour la période antérieure à 1859 :

Pour la période postérieure à 1812 :

Ştefan cel Mare ou Étienne III le Grand a régné de 1457 à 1504 en laissant le souvenir d'un excellent voïvode, bon défenseur du pays (nombreuses victoires défensives contre les Hongrois, les Polonais, les Tatars et les Turcs), bon négociateur, bon administrateur et bâtisseur (il a laissé en Bucovine de nombreuses églises peintes).
La république de Moldavie
  • 1985-91 : sous Gorbatchev, la politique de perestroïka se traduit en Moldavie par une revendication de reconnaissance de l'identité roumaine des autochtones et par un retour à l'alphabet latin, le roumain devenant officiel à côté du russe ;
  • 27 août 1991 : la République de Moldavie proclame son indépendance, immédiatement reconnue par la Roumanie, puis par la communauté internationale ;
  • Décembre 1991, la « République moldave pridnistréenne » dite Transnistrie proclame son indépendance par rapport à Chişinău (indépendance non reconnue par la communauté internationale), et demande son rattachement à la Russie ou à l'Ukraine; 500 « cosaques » russophones encadrés par la 14e armée russe (stationnée à Tiraspol) prennent le contrôle de la rive gauche du Dniestr où se trouvent 80% des industries, l'arsenal de Colbasna et la centrale hydroélectrique de Dubăsari ; un millier de volontaires moldaves armés passent en Transnistrie pour en reprendre le contrôle, mais sont repoussés (208 tués)[2].
  • Depuis 1992, sous la menace constante de couper le gaz et l'électricité, la Russie qui, en accord avec les Occidentaux, considère la Moldavie comme relevant de sa sphère d'influence exclusive, convainc les électeurs moldaves de voter pour les partis amis de la Russie[3] ; c'est le cas du gouvernement communiste actuel, présidé par un russophone (Vladimir Voronin) et élu par 56 députés sur 101 (pas tous communistes) après des élections validées par la communauté internationale, où les partis envisageant, dans le futur, un possible rattachement à la Roumanie (donc à l'Union européenne) ont fait moins de 20% des voix.
  • Après que l'opposition eut dénoncé la victoire aux élections législatives du Parti des Communistes, accusé d'intimidation et de corruption, de violentes manifestations (incendie du parlement et décès de trois personnes) ont lieu le 7 avril 2009, tandis que de leur côté les communistes accusent l'OTAN et la Roumanie de susciter artificiellement ces incidents.

Géographie

La Moldavie en tant que région géographique et historique (aujourd'hui partagée entre la République de Moldavie, l'Ukraine et la Roumanie).
Carte de la République de Moldavie

La Moldavie est localisée en Europe orientale (voir la liste de points extrêmes de la Moldavie). D'une superficie de 33 843 km², la Moldavie s'étend sur 450 km du nord au sud et 200 km d'est en ouest. Elle occupe le tiers central de l'ancienne Bessarabie telle qu'elle avait été définie en 1812, lorsqu'elle fut enlevée à la Principauté de Moldavie, entre le Prut, le Dniestr et la mer Noire.

Le reste de la Bessarabie de 1812 appartient aujourd'hui à l'Ukraine : Hotin/Khotin au nord-ouest, et le Boudjak au sud-est (avec les quatre ports de Reni, Izmail, Chilia/Kiliya et Cetatea Albă/Bilhorod-Dnistrovskyi) entre la République de Moldavie, la Roumanie, l'embouchure du Dniestr et la mer Noire).

Ainsi enclavée, la République de Moldavie s'étend aussi sur une partie de la Podolie (rive gauche du Dniestr) qu'elle partage également avec l'Ukraine. C'est là que se situe la Transnistrie, non reconnue par la communauté internationale.

Environnement

La Moldavie, qui a su conserver un environnement très riche est comme d'autres pays de l'Est de l'Europe, parmi les premiers à avoir concrétisé, avec l'aide la Société écologique « Biotica » un réseau écologique national[4], dans le cadre de sa Stratégie nationale et son Plan d’action dans le domaine de la protection de la diversité biologique, qui inclut la déclinaison locale du réseau écologique paneuropéen (Plan approuvé le 27 avril 2001).

En 2001, les noyaux du réseau écologique y couvraient 73 145 ha, incluant cinq réserves scientifiques (19 378 ha), près de 30 réserves naturelles (22 278 ha), 13 territoires ayant un autre statut de protection (4 350 ha), 13 habitats humides étant repérés, mais encore sans statut de protection (24 592 ha). Des corridors biologiques d'importance nationale et/ou internationale ont été distingués et cartographiés dans ce Plan. L'une des plus anciennes de ces réserves est celle du Codru, située au centre du pays et dans la zone la plus haute en altitude (432 m).

Subdivisions

La question de l'organisation administrative du pays n'a jamais été envisagée du point de vue de l'état de droit (mêmes droits pour tous, à égalité) ni du point de vue pratique et ergonomique (des subdivisions basées sur la géographie)[5]. Au contraire, elle a été instrumentalisée dans le cadre du combat politique entre la majorité autochtone roumanophone, et les minorités slavophones. Les dirigeants de la communauté roumanophone ont essayé d'appliquer à la Moldavie la tradition administrative roumaine, elle-même d'inspiration française, en mettant en place des judetse (départements) avec un préfet et une forte centralisation. Les dirigeants slavophones, inspirés par le modèle soviétique, ont au contraire préféré des raïons (arrondissements) dirigés par des comités, avec des différences entre raïons urbains et ruraux, et des républiques autonomes locales basées sur l'ethnographie.

Entre ces deux modèles, un compromis qui ne satisfait personne, et qui introduit des différences de droit d'une région à l'autre, a abouti en fin de compte à une fédéralisation profitant à la Transnistrie, située entre le Dniestr et l'Ukraine et au pays Gök-Oguz ou Gagaouzie, considérées comme des « unités territoriales autonomes ». Ces deux territoires, où l'autorité de l'État ne s'exerce pas, disposent à eux seuls de 85% de la puissance économique de la Moldavie, alors qu'ils ne représentent que 18% de son territoire.[6]

Villes

Article détaillé : Villes de Moldavie.

Démographie

La République de Moldavie (hors la « république » autoproclamée pridniestréenne dite Transnistrie) compte 3 388 000 habitants, selon le recensement de 2004, en baisse de 208 000 habitants (pour la plupart, expatriés) par rapport à 1989. Au total, on peut supposer que la population de la République de Moldavie, atteint en 2005 un peu moins de 3 455 000 habitants.

La région est au carrefour de deux cultures : celle latine de la majorité roumaine et celle slave des minorités russe et ukrainienne. Cette situation se traduit depuis 1812 (année où la Russie tsariste occupe la Moldavie suite à un traité avec l'Empire ottoman) par une diversité ethnique, linguistique et culturelle. Avant les bouleversements démographiques de la Seconde Guerre mondiale et de l'après-guerre, la population était constituée de Roumains moldaves, de Ruthènes ukrainiens, de Russes blancs, de Bulgares, d'Allemands de Bessarabie, de Gök-Oguz ou Gagaouzes, de Grecs, d'Arméniens et de Juifs ashkénazes. Plus des deux tiers de la population étaient Roumains (désignation linguistique) moldaves (désignation géographique).

Au brassage de cultures et aux vagues migratoires se sont ajoutées au XXe siècle les tragédies de la déportation organisée contre les Roms et les Juifs par le régime d'Antonescu (le « Pétain roumain » comme il se qualifiait lui-même) et contre les Roumains par l'URSS qui a également intensifié la colonisation russe. Le recensement ne tient pas compte du fait que 70 % de la population est bilingue (roumain – russe), 30 % seulement étant unilingues (roumain seul ou russe seul). C'est pourquoi, selon les recensements et les auteurs, depuis 1910, la proportion de la majorité roumaine varie de 56 % à 79 %.

Localisation des langues en Moldavie.

Le Bureau national de statistique de Chişinău a publié les résultats officiels du recensement, qui offrait aux citoyens roumanophones la possibilité de choisir entre « roumain » et « moldave ». Selon Moldpres, seuls 2,2 % se sont déclarés roumains, ce qui les range à côté des autres minorités: 8 % des citoyens se déclarent Ukrainiens, 5,9 % Russes, 4,4 % Gagaouzes (population turcophone chrétienne), et la très grande majorité (près de 80 %) se désignent comme « Moldaves » (alors qu'aux recensements précédents, les roumanophones oscillaient toujours entre 63 et 67 %). Il semblerait donc, à la grande satisfaction du gouvernement communiste actuel (le président Voronin est lui-même un Ukrainien, ancien membre du PC de l'URSS), que la très grande majorité des roumanophones et une partie des slavophones aient choisi de se déclarer de « langue moldave » (langue politique non reconnue par les linguistes). Ces résultats ne concernent pas la « république » pridniestréenne ou Transnistrie.

Selon les différents recensements,

  • en 1970 : 69 % des habitants de la Moldavie ont déclaré que le moldave (nom du roumain en URSS) était leur langue maternelle.
  • en 1989 : il y avait 88419 Bulgares en République de Moldavie.
  • en 1992 : 4.305 immigrants vers Israël depuis la République de Moldavie constituaient 7,1 % des immigrants ex-soviétiques vers Israël cette année-là. Simultanément, 60 % des achats de terrains et d'immeubles par des étrangers en Moldavie étaient le fait de citoyens israéliens.
  • en 2004 : il y avait 65 072 Bulgares selon le recensement.
  • en 2006 : 79 % des habitants de la Moldavie ont déclaré que le moldave était leur langue usuelle (dont 63 % l'ont déclaré comme langue maternelle), 2,2 % se sont déclarés de langue maternelle roumaine, 27 % le russe ou l'ukrainien.

Si le critère linguistique semble prêter à une grande confusion à cause des choix politiques, celui ethnique est un peu plus clair, selon les traditions populaires, les coutumes des villages, les revendications des habitants eux-mêmes et l'histoire. Dans la république de Moldavie (sans la Transdniestrie) vivent 3 millions de Roumains, 250 000 Ukrainiens, 100 000 Gagaouzes et 900 000 Russes. Dans la république séparatiste de Transnistrie vivent 300 000 Roumains, 250 000 Russes, 200 000 Ukrainiens et plusieurs milliers de Juifs, Tatars, Bulgares, Gagaouzes, etc.

Sur l'ensemble des habitants actuels du territoire moldave, 3,3 millions sont Moldaves (76,2 %), 450 000 sont Ukrainiens (10 %), 340 000 sont Russes (8 %), un peu plus de 100 000 sont Gagaouzes (4,4 %) et presque 100 000 sont des minorités plus petites (Polonais, Tziganes, Bulgares, Juifs, Tatars, etc.). Ces chiffres correspondent aussi aux revendications de ces communautés ethniques. La grande majorité des habitants sont bilingues, parfois trilingues.

Selon des chiffres officieux, environ 1/4 de la population active a émigré (Pays d'Europe occidentale principalement, Russie et Ukraine) soit un taux migratoire net de -25 %. Les roumanophones choisissent surtout la Roumanie, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les slavophones surtout les pays ex-soviétiques, la Pologne et l'Allemagne. Par ailleurs, environ 150 000 citoyens moldaves ont également obtenu la citoyenneté roumaine et/ou russe ou ukrainienne.

Culture

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'An Anul Nou
8 mars Journée internationale de la Femme Ziua internatională a femeii
20 mars -> 31 mars Journées de la francophonie en Moldavie Zilele francofoniei in Republica Moldova
Pâques Pastele En conformité avec calendrier orthodoxe
1er mai Fête du travail Ziua internatională a muncii
9 mai Victoire 1945 Ziua victoriei Fin de la Seconde Guerre mondiale
27 août Jour de l'indépendance 1991 Ziua independenţei Fête nationale
31 août Jour de notre langue Sărbătoarea « Limba noastră » Réinstauration de l'alphabet latin, 1989
13 octobre et 14 octobre Journée de la ville Hramul orasului Chisinau
24 décembre et 8 janvier Nöel orthodoxe Crăciunul

Patrimoine culturel :

Économie

La République de Moldavie (qui était le principal fournisseur de vin (Viticulture en Moldavie), de légumes et de fruits pour les anciennes républiques soviétiques) est devenue après la chute de l'URSS en 1991 un des pays les plus pauvres d'Europe.

La perte de certains marchés traditionnels, la dépendance énergétique au gaz russe, et la sécession de la « république » autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique du PIB qui est en 2006 inférieur à celui du Bangladesh, et le plus bas d'Europe, malgré une forte croissance économique (plus de 8 % en 2005 depuis l'an 2000). Pour l'année 2008 il est estimé une croissance économique de 8,1 %. Le gouvernement moldave assure un salaire minimum de 58 €, le salaire moyen pour le mois de mai 2008 était de 150€ et de 260€ à Chisinau.

L'économie souterraine est évaluée à près de 40 % du PIB. L'inflation oscille entre 12 % et 15 % par an et le déficit commercial est important (financé en partie par les transferts d'argent des Moldaves qui travaillent à l'étranger).

L'industrie, qui utilise l'énergie des centrales hydrauliques aménagées dans le pays, se concentre essentiellement dans quelques villes, en particulier Chisinau, la capitale, et Tiraspol. Il s'agit d'industries de transformation : conserveries, laiteries, textiles, travail du bois et des métaux.

Ayant perdu en août 1940 les 4 ports de la Bessarabie : Reni, Izmail, Chilia/Kiliya et Cetatea Albă/Bilhorod-Dnistrovskyi rattachés à l'Ukraine, la République de Moldavie est une enclave, au sens économique du terme. Par un échange territorial avec l'Ukraine en 2002, elle a cependant obtenu 1 500 mètres de rivage sur le Danube, où elle a construit en 2007 le port de Giurgiulesti, ayant accès aux ports roumains ou ukrainiens directement reliés à son réseau routier et ferroviaire.

Politique

Vie politique

La Moldavie est une démocratie parlementaire membre du Conseil de l'Europe.

Le Parti des communistes de la République de Moldavie (PCRM), de «pro-russe» lors des dernières élections, a effectué un net virage pro-européen lors des élections du 6 mars 2005. Le PCRM a recueilli 46% des suffrages et a remporté 56 sièges sur 101. Il est cependant en recul de 4% et perd 15 sièges par rapport au précédent scrutin du 25 février 2001. Le Bloc "Moldavie démocratique" (BMD) arrive en deuxième position et obtient 28,5% des voix et 34 sièges. Cette coalition de centre été composée de trois formations : l'Alliance "Notre Moldavie" présidée par Serafim Urechean, maire de la capitale Chişinău, le Parti démocratique de Moldavie, présidé par Dumitru Diacov, ancien président du Parlement et le Parti social-libéral, dirigé par le politologue Oleg Serebrian. Le Parti populaire chrétien-démocrate, formation de droite, dirigé par Iurie Rosca, recueille 9,1% des suffrages et remporte 11 sièges.

Le président de la République de Moldavie, le communiste Vladimir Voronin, a été réélu le 4 avril 2005, à bulletins secrets, par le Parlement pour un deuxième mandat de quatre ans à la tête de l’État. Depuis la réforme constitutionnelle de 2000, le président de la République doit, pour être élu, recueillir au moins la majorité des trois cinquièmes des cent un députés, soit soixante et un suffrages.

Le Parti communiste ne comptant que cinquante-six députés, Vladimir Voronin a dû rassembler au-delà de sa propre formation, recueillant 75 voix, soit 14 de plus que le seuil minimum requis. Son seul opposant, le président de l’Académie des sciences, Gheorghe Duca a obtenu une seule voix. Ce dernier avait été présenté par le Parti communiste afin que le scrutin puisse se dérouler (le Bloc Moldavie démocratique et le Parti populaire chrétien-démocrate ayant renoncé à présenter un candidat).

Vingt-trois parlementaires du groupe de l’Alliance «Notre Moldavie», membre du Bloc Moldavie démocratique, ont suivi le mot d’ordre de Serafim Urechean, et ont refusé de participer à l’élection. 22 députés appartenant aux deux autres formations de ce Bloc – le Parti démocratique et le Parti social-libéral et les parlementaires du groupe de Parti populaire chrétien-démocrate, ont pris part à l’élection. Enfin, deux bulletins de vote ont été déclarés invalides.

De facto le régime politique de la Moldavie est un « communisme de marché » où la formation politique dominante est un parti communiste qui tolère des candidatures adverses mais s'appuie sur le soutien russe (dont dépend l'approvisionnement énergétique du pays), et où la structure de l'économie est un mélange de népotisme et de protectionnisme. Amnesty International ne considère pas la Moldavie comme un état de droit et relève de nombreuses violations des droits de l'homme lors des interpellations et des incarcérations, de nombreuses irrégularités dans les procédures judiciaires, de nombreuses entorses à la liberté de la presse et un usage immodéré du clientélisme, de l'intimidation et du chantage (notamment économique) dans la vie politique. La Moldavie est considérée par la communauté internationale comme suffisamment démocratique pour que 99 % des demandes d'asile politique émanant de citoyens moldaves soient rejetées.[7]

Voir aussi :

Union avec la Roumanie

Revendiquée par les roumanophones lors des grandes manifestations de 1990, mais combattue par les russophones auxquels les ultra-nationalistes proroumains promettaient « la valise ou le cercueil », cette union a finalement été rejetée à 95,4% par référendum en 1994[8] dans un contexte de conflit avec la Russie, principal fournisseur d'énergie bon marché pour la Moldavie.

Controverse identitaire et linguistique

Mihai Eminescu, né à Botoşani en Moldavie, est le poète emblématique de la Roumanie. Il militait pour la réunion de tous les pays roumains en un seul État. Ce sera fait en 1918.

L'héritage de l'ancienne principauté entretient une dispute entre les autorités de Chişinău et celles de Bucarest au sujet de l'identité historique, linguistique et culturelle des habitants autochtones de la Moldavie historique.

Depuis le XIXe siècle, les populations roumanophones des territoires ayant appartenu successivement à l'Empire russe, à l'URSS et depuis 1991 à la République de Moldavie sont définies, ainsi que leur langue, comme « Moldaves » (ce terme étant exclusif de celui de « Roumains » )[9],[10]. Ces mêmes populations sont désignées comme « Roumaines » par la Roumanie, comme le sont également les majorités autochtones de Transylvanie, du Banat, de la Dobrogée ou Dobroudja, de la Valachie et de la partie roumaine de la Moldavie (dans ce sens, le terme de « Moldaves » est inclusif dans celui de « Roumains »).

Les autorités politiques et académiques de Chişinău ont des positions divergentes à propos des habitants de la partie roumaine de la Moldavie. Pour certains, ce sont des « Moldaves différents des Roumains » au même titre que ceux de l'ex-URSS. Pour d'autres, ce sont des « Roumains différents des Moldaves » même s'ils se définissent eux aussi comme Moldaves (mais non « différents » des Roumains)[11].

Politique étrangère

La Moldavie entretient des relations diplomatiques complexes avec deux de ses voisins : la Roumanie avec laquelle elle partage une communauté linguistique, culturelle et historique depuis plusieurs siècles ; et la Russie, héritière de l'URSS, dont la Moldavie était une république constituante jusqu'à l'indépendance de 1991.

Le pays est également membre du GUAM, une organisation internationale de coopération à vocation régionale. Cependant, l'alliance est peu active par manque de moyens et d'objectif communs.

La Moldavie est un pays associé à la francophonie depuis 1995 et souhaite intégrer l'Union européenne.

Codes et gentilés

La Moldavie a pour codes :

Depuis le XIXe siècle, il y a une divergence de vues politique concernant le sens du Gentilés "Moldave" entre les autorités roumaines et celles de la Russie, de l'URSS et de la république de Moldavie. Le sens défini par l'Empire russe, par l'URSS et depuis 1991 par la République de Moldavie fait de "Moldave" une ethnie, en lui déniant son caractère roumanophone. Le sens défini par la Roumanie fait de "Moldave" une appartenance purement géographique (concernant aussi bien la Moldavie roumaine que la Moldavie indépendante), qui n'empêche pas son caractère roumanophone, comme c'est aussi le cas des populations roumanophones de Transylvanie, du Banat, de la Dobrogée, de la Valachie.

En somme les habitants de la région roumaine de Moldavie peuvent être à la fois moldaves et roumains, tandis que les roumanophones de la république de Moldavie et d'Ukraine doivent choisir entre être moldaves ou roumains.

Les linguistes scientifiques, qui se réfèrent à la notion d'isoglosse, ne reconnaissent qu'une langue: le daco-roumain, qu'il fut nommé « roumain » en Roumanie, ou « moldave » en république de Moldavie. Les autorités de cette dernière, par l'article 12 de la constitution, récusent cette définition scientifique, quitte à empêcher la majorité des habitants de la République de Moldavie de développer librement leur culture par delà les frontières de l'État (comme le font les minorités russe, ukrainienne, bulgare ou gagaouze), et quitte à bloquer le rapprochement de la République de Moldavie avec l'Union européenne (car la Roumanie a annoncé qu'elle ne ratifiera aucun document niant la roumanophonie de l'ensemble des Moldaves, citoyens roumains ou non).

Il n'y a pas de divergence de vues concernant les gentilés identifiant les populations minoritaires de la république de Moldavie : Russes, Ukrainiens, Gagaouzes, Bulgares ou Juifs.

Bibliographie

  • Junien Javerdac : Moldaves : ils ne sont pas tous roumains, in: Balkan, n° 12, 1991, Bordeaux-Pessac
  • Nicolas Trifon : La Moldavie ex-soviétique, Acratie, Paris, 1993, ISBN 2-909899-01-2
  • Ion Cepleanu : Moldaves et Moldavie entre Prut et Dniestr, MMSH, Aix-en-Provence, 1997
  • Alain Ruzé : La Moldova, L'Harmattan, Paris, 1997, ISBN 2-7384-6018-6
  • Gheorghe Negru : La Politique ethnolinguistique en Moldavie, Prut International, Chisinau 2000, ISBN 9975-69-100-5
  • Florent Parmentier : La Moldavie à la croisée des chemins, Editoo, Paris, 2003, ISBN 2-7477-0071-2
  • Xavier Deleu : Transnistrie, la poudrière de l'Europe, Hugo, Paris 2005, ISBN 2-7556-0055-1

Notes et références

  1. En français les deux sont officiels selon la directive Juppé ; le code ISO 639 ne prend en compte que le nom roumain Moldova
  2. Olga Căpăţînă, Cartea Memoriei, Presa, Chişinău 2000, ISBN 9975-9562-0-3
  3. Jean-Baptiste Naudet : Moldavie, le conflit du Dniestr, in : Le Monde, dimanche 5-lundi 6 juillet 1992
  4. Réseau écologique national de Moldavie
  5. Alain Ruzé, La Moldova, L'Harmattan, Paris ISBN 2-7384-6018-6
  6. Xavier Deleu, La Transnistrie, HogoDoc, Paris, ISBN 2-7556-0055-1
  7. Dov Lynch, "Voisinage commun ou nouvelle ligne de front ? Le carrefour de la Moldavie." Russie-Nei-Visions n°2, publications IFRI, avril 2005
  8. (en) Moldova and Romania: The Broken Engagement.
  9. http://www.parlament.md/download/laws/ro/546-XV-19.12.2003.doc
  10. Academia Romana combate "limba moldoveneasca": ZIUA
  11. Ion Cepleanu, Moldaves et Moldavie, Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme, Gilles de Rapper, Aix-en-Provence, 1997 ; Alain Ruzé, La Moldova, L'Harmattan, Paris, 1997, ISBN 2-7384-6018-6 ; Nicolas Trifon, « La Langue roumaine au cœur de la problématique de reconstruction nationale de la république de Moldavie », in Wanda Dressler (éd.), Le Second Printemps des nations, p. 257-281, Bruylant, Bruxelles, 1999.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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