Relations entre Cuba et les Etats-Unis

Relations entre Cuba et les Etats-Unis

Relations entre Cuba et les États-Unis

Les relations entre Cuba et les États-Unis sont marquées par l'embargo américain mis en place depuis le 7 février 1962. Les relations étaient neutres au moment de la révolution cubaine, en 1959, mais se sont dégradées dès l'année suivante, avec le refus états-unien d'acheter le sucre cubain, malgré les tentatives de médiation opérées par le président argentin Arturo Frondizi. En avril 1961, Washington lance le débarquement de la baie des Cochons, avec des membres de la Brigade 2506 (en), qui fut un fiasco. Washington et La Havane n'entretiennent pas, officiellement, de relations diplomatiques, bien que celles-ci s'effectuent, de fait, via la United States Interests Section in Havana (en) et son homologue cubain à Washington DC. En 1973, les deux Etats signent ainsi un pacte sur les détournements d'avion, qui leur a permis d'échanger un certain nombre de pirates de l'air [1].

Les relations américano-cubaines alternent depuis entre période de refroidissement et d'adoucissement, l'administration Obama ayant récemment organisé un dégel de celles-ci, en ordonnant notamment la levée des restrictions sur les voyages et les remesas envoyées à Cuba par les immigrants cubains aux États-Unis [2]. Les Etats-Unis ont aussi retiré leur veto mis depuis 1962 à l'intégration de Cuba dans l'Organisation des États américains (OEA) [3].

Espionnage et différends diplomatiques

Actuellement, cinq agents de Cuba sont détenus aux États-Unis, connus comme les Cinq de Miami (en) : René Gonzalez Sehweret, Gerardo Hernandez Nordelo, Ramón Labañino Salazar, Fernando González Llort et Antonio Guerrero Rodríguez. Arrêtés en septembre 1998, ils ont été condamnés en décembre 2001 à Miami, pour, notamment, conspiration en vue de commettre des actes d'espionnages et des délits.

La défense a dénoncé de nombreuses irrégularités et violations de la loi, tant dans le déroulement du procès que dans le traitement des inculpés. Selon le gouvernement cubain, ces agents n'avaient pas pour mission d'espionner les États-Unis (et plusieurs officiers américains ont témoigné dans ce sens[4]), mais d'infiltrer des organisations terroristes basées à Miami et liées à la Fondation nationale cubano-américaine (en). Celles-ci auraient organisé, entre autres, les attentats à la bombe ayant frappé La Havane en 1997[5], d'après les aveux de Luis Posada Carriles, terroriste d'origine cubaine qui revendique les attentats.[6]

Le gouvernement cubain fait actuellement de la libération des « cinq de Miami » l'une de ses priorités au niveau international.

En juin 2009, Kendall Myers (en), un retraité du Département d'État a été arrêté pour espionnage au profit de Cuba. Arrière-petit fils de l'inventeur du téléphone Alexander Graham Bell et petit-fils de Gilbert Hovey Grosvenor (en), qui publiait le National Geographic et était lui-même cousin du président William Taft, Myers et sa femme espionnaient probablement pour des raisons de déception politique envers les États-Unis et son attitude envers les pauvres [7],[8]. Myers aurait toutefois eu un accès beaucoup moins important aux informations classifiées qu'Aldrich Ames, qui travaillait pour l'URSS puis pour la Russie, jusqu'à son arrestation en 1994.

Références

  1. Stéphane Vérine. « La coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme », Politique étrangère, 1986, n° 4, pp. 977-984 (en part. p.982) [lire en ligne]
  2. Nouvel apaisement dans les relations américano-cubaines, Le Figaro, 31 mai 2009
  3. La OEA readmitirá a Cuba tras 47 años de suspensión, La Vanguardia, 3 juin 2009
  4. Entretien avec Ricardo Alarcon de Quesada, Salim Lamrani, Éditions Le Temps des Cerises, 2006[réf. incomplète]
  5. Radio Havane Cuba, 12 avril 2007
  6. New York Times, 12 juillet 1998 (page 1)
  7. Mary Beth Sheridan et Del Quentin Wilber, A Slow Burn Becomes a Raging Fire. Disdain for U.S. Policies May Have Led to Alleged Spying for Cuba, Washington Post, 7 juin 2009.
  8. Washington arrête un couple d'espions pro-cubains, Le Figaro, 6 juin 2009

Voir aussi

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